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Escadrons de la mort, l’école française (vidéo 59’48)

jeudi 12 juin 2025, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 7 juin 2025).

https://youtu.be/SfXgAiEPYBE

Marie-Monique Robin - 23 février 2025

Cliquer ici pour télécharger la vidéo

C’est le film (et livre) dont je suis le plus fière ! "Escadrons de la mort, l’école française" est un documentaire de 52 minutes qui a été diffusé sur Canal+ en 2003 et ARTE en 2004. Il raconte comment la France a exporté vers l’Amérique du Sud et du Nord les méthodes de la "guerre antisubversive" qu’elle avait développées pendant les guerres coloniales d’Indochine, puis d’Algérie : quadrillage du territoire, torture systématique, pour obtenir du renseignement et disparitions forcées. Ces "techniques de la guerre moderne" ont été enseignées par les militaires français aux généraux argentins qui ont conduit l’une des dictatures militaires les plus sanglantes de 1976 à 1982. S’appuyant sur des archives inédites et sur les déclarations exclusives de nombreux anciens généraux — français, américains, argentins, chiliens - mon enquête a contribué à la réouverture des procès contre les militaires argentins, et j’ai été régulièrement citée comme témoin dans les tribunaux à la fin des années 2000. Dans mon livre éponyme, je raconte que j’ai réussi à interviewer quatre responsables de la junte argentine, en me faisant passer pour une historienne d’Extrême droite…

Le film a obtenu le Prix de l’Investigation au Festival international du grand reportage audiovisuel (FIGRA), le Award of Merit (Latin American Studies Association/ USA), et le Prix du meilleur documentaire politique ( Laurier du Sénat). Lors de la remise de ce dernier prix, Bernard Stasi a prononcé ces mots : "J’ai honte pour la France. J’espère que ce film contribuera à éclairer l’une des faces les plus sombres de son histoire".

La musique du film a été écrite par le compositeur et musicien chilien, Sergio Ortega, un réfugié politique qui était très ému de participer à ce film et qui nous a malheureusement quittés peu de temps après.

Note de do :

Ce qu’on peut reprocher à de Gaulle, ce n’est pas seulement la torture en Algérie, mais une école de torture généralisée pour obtenir les renseignements nécessaires à la contre-insurrection qui est exportée dès 1959, et qui se met vraiment en place avec Messmer en 1960.

Cette école enseigne la contre-insurrection (basée sur le "renseignement") aux militaires des Amériques du sud et du nord. Cet enseignement a même servi pour la guerre du Vietnam américaine. Cet enseignement est basé sur l’expérience française de la torture en Algérie.

Ce qui n’est pas dit dans ce film, si je m’en souviens bien, c’est que la torture est aussi utilisée comme punition collective : toute personne soupçonnée d’avoir des sympathies pour le FLN est torturée dès qu’elle est capturée, même si on sait qu’elle ne sait rien, et ne peut donc rien dire.

Pierre Messmer a été ministre des Armées du général de Gaulle de 1960 à 1969. Après le départ de de Gaulle en 1969, il est revenu au gouvernement comme ministre des Outre-Mer de Georges Pompidou en février 1971. Il a succédé à Jacques Chaban-Delmas à Matignon en juillet 1972 et a dirigé le gouvernement jusqu’au décès de Georges Pompidou, le 2 avril 1974, avant de renoncer à se présenter à sa succession.

3 Messages de forum

  • On attend toujours de Marie Monique Robin qu’elle dénonce le piège dans lequel elle a bien voulu tomber en promouvant la propagande covidiste dans son navet néocolonialiste et pseudo-scientifique "la fabrique des pandémies". Un film honteux où elle laisse croire au public que le covid vient des chauves souris, alors qu’elle sait déjà à cette époque que cela est faux et que tous les cientifiques interrogé dans son film admette que le virus est sorti de laboratoire. La fabrique des pandémies est un vaste mensonge à base de suppositions, de pseudo-science et sans aucun avis contradictoire, une vaste fumisterie de propagande soutenus par des scientifiques en quête de subventions pour défendre leurs théories fantaisistes. Ce film, est soutenu par la fondation IRIS (ministère de la défense) et par les associations liées à la mouvance "alliance santé planétaire" adossées à big Phrama. L’origine de ce film d’après MMR elle même est un article de Mr Peter Daszak "comment ous avons fabriquéla pandémie" publié début 2020 pour se couvrir et qu’elle a trouvé "génial" MMR nous a trahis en faisant un documentaire "alibi" pour les criminels du covid.

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  • Bref, il n’y a rien de nouveau là-dedans !

    Ce qui est "original", à la rigueur, historiquement, c’est effectivement l’expérience de la "Bataille d’Alger", paradoxalement synthétisée dans le film éponyme, supposé dénoncer le système !

    Cette bataille urbaine montre aussi les limites de cette stratégie, sur le plan politique : la bataille d’Alger fut, politiquement, un échec du colonialisme, au même titre que la guerre au Vietnam.

    Pour ce qui concerne l’Amérique Latine, se focaliser sur les "rescapés" de l’OAS, c’est historiquement utile, mais le parallèle doit se faire avec les "rescapés" du nazisme, et là encore, rien d’original, donc.

    Enfin, on en revient toujours à la question de concordance des dates : aussi bien la dictature chilienne que celle d’Argentine est postérieure à la période gaulliste stricto sensu, en France. Ce travail de recherche, à priori intéressant, manque du recul de l’analyse dialectique, déjà sur le plan de la chronologie, et repose, en termes "putaclicks" (…"de gauche" ???), sur le fait que l’armée française aurait quasiment "inauguré" l’emploi de la torture pendant la bataille d’Alger pour "l’exporter" ensuite à travers le monde, comme une sorte de "spécialité nationale", ce qui est évidemment complètement grotesque !

    L’emploi de la torture est malheureusement quasiment de toutes les guerres civiles, sinon carrément de toutes les guerres, hélas, avec les "dynamiques" de violence dans les rapports humains qu’elle engendre, pour le moins.

    Le seul point vraiment "exportable" dans certaines limites reste donc la stratégie de "quadrillage" du renseignement, mais il me semble que la Gestapo avait déjà bien inauguré la méthode, dans un autre contexte.

    Donc, sans dénigrer l’excellent travail de recherche historique de ce doc, on doit néanmoins critiquer la méthode de l’exposé qui vise à en faire essentiellement un instrument d’agit-prop, mais qui, au final, rate complètement sa cible et dévalorise les éléments de son contenu, ce qui est profondément contre-productif et tout à fait regrettable.

    Le résultat est donc logiquement le piètre score d’audience, qui aura inévitablement tendance à restée confinée dans des milieux déjà mentalement conditionnés et incapables d’analyses dialectiques réelles, ce qui est malheureusement la situation archi-dominante dans la "pensée de gauche" actuelle et explique largement son échec, même lorsqu’elle a à soutenir des causes pourtant flagrantes, comme la Palestine, entre autres.

    Comme le montre la situation actuelle, au XXIe siècle, le rapport de force politique repose essentiellement sur la communication et donc la capacité à malheureusement manipuler à grande échelle des "cerveaux" de plus en plus incapables d’analyses autonomes, constamment "bombardés" de pseudos-"infos", vraies ou fausses, ce n’est même quasiment plus le problème, vu que la "réalité sociale" est faite de l’influence médiatique "dominante", c’est à dire encore bien plus par le fait de "saturer" l’espace médiatique, plutôt que d’y "imprimer" une réelle forme de "pensée unique", ce qui semble bien être une méthode "dépassée" par le confusionnisme systémique et systématique, auquel les "victimes" du systèmes concourent elles-mêmes de plus en plus spontanément, et le plus souvent en croyant pourtant elles-mêmes faire de la "réinfo" !

    Dans sa lutte pour restaurer la puissance russe, Poutine a parfaitement compris l’importance des symboles qui rattachent le subconscient des populations aux phases de grandeur historique de la nation russe, et donc cela sans exclusive idéologique, au sens où le drapeau rouge peut désormais côtoyer le drapeau de la Russie tsariste, le drapeau de la Fédération actuelle se tenant au "centre" à plus d’un titre !

    Avec le recul du temps, nous avons un équivalent possible réellement magnifique avec le symbole historique essentiellement unificateur que représente le Général De Gaulle.

    1966-2025 - Voix des De Gaulle en Russie et voix de la Résistance intérieure : la France peut-elle encore survivre à Macron ?

    https://cieldefrance.eklablog.com/2025/06/1966-2025-voix-des-de-gaulle-en-russie-et-voix-de-la-resistance-interieure-la-france-peut-elle-encore-survivre-a-macron.html

    C’est bien pourquoi l’acharnement que mettent, et de façon objectivement "concordante" des éléments politiques de tous bords, en France, à tenter de détruire ce symbole national est pour le moins "suspect", et en tous cas et en toutes circonstances, tout à fait contre-productif, et de plus, objectivement, au service de la mondialisation banco-centraliste, qui est la forme actuelle et malheureusement "d’avenir" du totalitarisme, surtout si on se tire une balle dans le pied au lieu d’avancer avec les symboles de Résistance encore vifs et bien utiles qui nous restent !

    Luniterre

    PNG - 19.3 ko

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    • Non, ce n’est pas nouveau, puisque ce film date de 2003. Je savais évidemment avant ce film que la torture existait dans toutes les guerres. Mais, ce film explique qu’elle peut se généraliser contre vraiment n’importe qui dans la population en cas de guerre contre-insurrectionnelle.

      BIen sûr il y a eu aussi la récupération d’anciens nazis comme Klaus Barbie :

      https://mai68.org/spip/spip.php?article3229

      Et c’est Klaus Barbie, après avoir monté son école de torture en Amérique Latine, qui a vaincu le Che en Bolivie avec ses réseaux. Mais pas en utilisant la torture généralisée. En isolant le Che, en le faisant passer pour un bandit, de façon à ce que la population ait peur de lui, afin qu’il ne puisse pas "être au sein de la population comme un poisson dans l’eau".

      Les deux écoles, la Française installée par Messmer sous de Gaulle, et la nazie récupérée par la CIA ne sont donc pas identiques.

      Bien à toi,
      do
      http://mai68.org

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