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Censure ou non ? Le Parti "Socialiste" trahira-t-il une fois de plus ? (vidéo 2’20)

jeudi 16 octobre 2025, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 16 octobre 2025).

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15 octobre 2025

Justine FAURE

TF1 - 15 octobre 2025 - 13h

Cliquer ici pour télécharger la vidéo

  • Sébastien Lecornu a annoncé mardi la "suspension" de la réforme des retraites et le renoncement au 49.3 pour faire adopter le budget 2026.
  • Des gestes à destination du PS, très vite qualifiés de "victoire" par ses dirigeants.
  • Mais ce mercredi, le doute semble peu à peu gagner les troupes socialistes, obligées de constater qu’aucune issue positive n’est garantie au terme des débats budgétaires à l’Assemblée nationale.

Mardi à la tribune de l’Assemblée nationale, Boris Vallaud avait revendiqué" "une victoire"". Le chef des députés socialistes se réjouissait de l’annonce, quelques minutes plus tôt par le Premier ministre, de la ""suspension"" de la réforme des retraites jusqu’à la prochaine élection présidentielle. Dans son discours de politique générale, Sébastien Lecornu avait également renouvelé son engagement à ne pas utiliser l’article 49 alinéa 3 de la Constitution pour faire adopter le budget 2026. Autant de demandes formulées par le Parti socialiste pour ne pas censurer le gouvernement, alors que deux motions de censure sont examinées ce jeudi à l’Assemblée nationale. Mais le PS a-t-il crié ""victoire"" trop vite ?

Ce mercredi 15 octobre, moins de 24 heures après les gages apportés par le gouvernement, doute et désillusion semblent gagner les députés du groupe socialiste. Tout d’abord à cause du véhicule législatif que compte utiliser le gouvernement pour suspendre la réforme des retraites. Sébastien Lecornu a confirmé lors de sa première séance de Questions au gouvernement que cela se ferait par voie d’amendement au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS)." "Il faut que le gouvernement dépose un amendement au projet de loi de finances pour la Sécurité sociale dès le mois de novembre"", a-t-il estimé. Avec cet amendement gouvernemental," "ce sera au Parlement de le décider, et donc à chacune et chacun, ici, dans la plus grande clarté, de porter ses convictions (…) en disant ce que vous souhaitez pour les retraites, non seulement pour aujourd’hui, mais, n’ayons pas peur aussi, pour demain"", a complété le Premier ministre.

Le PS se fait "rouler dans la farine" selon Bompard

Ainsi, adopter la suspension de la réforme des retraites pour les députés impliquera d’adopter l’ensemble du PLFSS, PLFSS qui comprendra certainement des mesures repoussoirs pour les groupes de gauche. ""Le Parti socialiste devra voter la baisse des retraites pendant 4 ans ou la baisse de l’indemnisation des personnes atteintes de maladies chroniques"", ""comment peut-on se faire rouler dans la farine comme cela ?"", a ainsi prédit le coordinateur national de La France insoumise Manuel Bompard, dans une ultime tentative (désespérée ?) de convaincre des députés PS de voter la censure demain. ""Pour obtenir la pseudo ’suspension’ il faudra que le PS vote pour les coupes massives dans le budget de la santé, la baisse du remboursement des soins, le gel de pensions de retraites"", a encore fait remarqué le député insoumis Paul Vannier sur X.

Le Rassemblement national use des mêmes arguments, lui aussi pour tenter de rallier le PS à la censure. ""Sébastien Lecornu sort le grand jeu : la suspension des retraites se fera par amendement au PLFSS. Traduction : le PS devra voter le budget pour exister. Le piège est parfait. KO technique"", a écrit sur ses réseaux sociaux le député d’extrême droite Antoine Villedieu. ""Je mets au défi l’ensemble des députés socialistes d’apporter aujourd’hui la preuve, concrète et opposable qu’ils ont les moyens d’obtenir la suspension de la réforme des retraites au-delà que dans un slogan"", a également déclaré le député RN Jean-Philippe Tanguy.

« Il y a quand même plein de mesures dégueulasses, pour moi c’est hors de question qu’on vote pour »

Une députée socialiste interrogée par l’AFP

Et en effet, des députés PS commencent déjà à appréhender le vote final. ""Il y a quand même plein de mesures dégueulasses, pour moi c’est hors de question qu’on vote pour"", a confié une députée socialiste à l’AFP, qui ""ne voit pas comment ça passe"". Sur LCI, le député de la Drôme Paul Christophle, qui votera la censure demain, a estimé qu’""il va y avoir beaucoup de mesures à corriger dans ce projet de loi pour le rendre acceptable""," "on démarre avec des copies initiales qui sont des copies d’austérité"". Il aurait préféré que le gouvernement opte pour ""un texte ad hoc"", ""une loi à côté, (…) ce qui aurait permis de séparer les sujets"".

Par ailleurs, RN et France insoumise n’ont pour l’instant pas confirmé qu’ils batailleraient également pour obtenir la suspension de la réforme des retraites (ils sont plutôt pour une abrogation). Les chances de succès de l’amendement et de l’ensemble du PLFSS ne sont donc pas garanties, encore moins alors que le gouvernement s’est engagé à ne pas utiliser l’article 49.3.

« On a été assez bêtes de faire plier le gouvernement sur le 49.3 »

Une élue PS auprès de l’AFP

Le 49.3, c’est la deuxième inquiétude du Parti socialiste aujourd’hui. Les députés PS commencent à comprendre que l’Assemblée nationale s’apprête à plonger dans des débats budgétaires épiques et longs, peut-être trop longs pour respecter les délais impartis au vote du budget. Des délais plus difficiles à tenir en majorité relative, si des milliers d’amendements sont déposés, et sans 49.3 pour interrompre les débats." "Oui, il y a un risque aujourd’hui, personne ne peut dire l’inverse"", s’inquiète ce mercredi la députée Christine Pirès Beaune auprès de l’AFP. ""On prend le risque que LFI et le RN bordélisent le débat et qu’on dépasse les délais"", pointe une autre socialiste. ""On a été assez bêtes de faire plier le gouvernement sur le 49.3"", qui aurait pu permettre de ne pas censurer sans pour autant voter le budget, souligne encore une autre élue PS.

Le chef des députés socialistes Boris Vallaud se veut toujours optimiste ce mercredi, et enjoint le gouvernement de tout faire pour tenir sa promesse. ""Le Premier ministre a pris un engagement devant la représentation nationale, devant les Français. Maintenant, nous attendons qu’il tienne son engagement et que personne ne se défile à cette promesse, et aux Français"", a-t-il mis en garde depuis le palais Bourbon. ""S’il n’y a pas de suspension, il n’y a pas de gouvernement.""

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