"On a du mal à comprendre" : polémique autour des policiers armés qui protègent Nicolas Sarkozy en prison
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22 octobre 2025
Virginie FAUROUX (nouvelle fenêtre)
Reportage TF1 : Charline HUREL, Georges BRENIER et Serge JOU
Pourquoi n’est-il pas menotté comme tous les autres qu’ont fout en tôle ?
TF1 - 22 octobre 2025 à 13h
- En détention depuis mardi, Nicolas Sarkozy est accompagné 24 heures sur 24 par deux officiers de sécurité.
- Ils ont été installés dans une cellule voisine de celle de l’ancien président.
- Un dispositif inédit qui fait débat dans les rangs du personnel pénitentiaire et policier.
Nicolas Sarkozy a passé sa première nuit à la prison de la Santé à Paris, et il a été accueilli sous les cris des autres détenus. ""On est au courant de tout, on va venger Kadhafi, on est au courant de tout Sarko !"", entend-on l’un d’eux lancer dans le reportage du JT de TF1 visible ci-dessus. Avec le statut particulier qui est le sien, l’ancien président est donc protégé de très près. Selon des informations révélées par le service police-justice de TF1 et LCI, deux agents du service de la protection, armés, sont présents 24h sur 24 dans la cellule voisine.
« C’est évidemment un citoyen comme les autres, mais il y a des menaces un peu plus importantes qui pèsent sur l’ancien président de la République qu’est Nicolas Sarkozy. »
Laurent Nuñez, ministre de l’Intérieur
Ces deux policiers du service de la protection (SDLP)- un roulement a été mis en place comme ils devront être présents 24 heures sur 24 et sept jours sur sept -sont chargés de le suivre partout, que ce soit lors de sa promenade quotidienne ou lorsqu’il est à la bibliothèque. Mais ce dispositif inédit pose question." "Ce qu’on a du mal à comprendre, c’est que ce soit aux forces de police d’assurer sa sécurité au sein de la prison. On leur demande d’intervenir sur un nombre conséquent de missions qui sont toutes plus prioritaires les unes que les autres, et la difficulté aujourd’hui c’est de devoir en plus assurer la sécurité des personnes à l’intérieur des établissements pénitentiaires"", s’interroge ainsi auprès de TF1 Didier Rendu, secrétaire général adjoint du SCSI-CFDT, syndicat des cadres de la sécurité intérieure.
Ces agents missionnés sont ceux qui assuraient déjà sa protection au quotidien. Une décision prise en dernière minute la veille de son incarcération." "C’est une décision du ministre de l’Intérieur. J’ai en charge la sécurité des hautes personnalités. C’est évidemment un citoyen comme les autres, mais il y a des menaces un peu plus importantes qui pèsent sur l’ancien président de la République qu’est Nicolas Sarkozy"," affirmait ce mercredi matin Laurent Nuñez, l’hôte de la place Beauvau, sur "CNews/Europe 1".
C’est la raison pour laquelle ces agents sont exceptionnellement armés, alors qu’en prison même les surveillants pénitentiaires n’ont pas d’armes à feu pour ne pas risquer qu’un détenu s’en empare. Toutefois, ce choix n’est pas du goût du syndicat de surveillants pénitentiaires Ufap-Unsa-Justice, qui dénonce un manque de confiance. ""Ça veut dire qu’on considère qu’aujourd’hui les personnels pénitentiaires ne sont pas en mesure de pouvoir assurer la sécurité d’un détenu, qu’il soit ancien président de la République ou qu’il soit un détenu lambda. Dès lors qu’on a placé Nicolas Sarkozy à l’isolement, ça veut dire qu’il est en dehors de toute détention ordinaire, qu’il est en contact avec personne, hormis le personnel pénitentiaire"," souligne auprès de TF1 Wilfried Fonck, son secrétaire national.
L’entourage de Nicolas Sarkozy assure, lui, que la décision fait suite à une évaluation menée par l’administration pénitentiaire et le ministère de l’Intérieur.
