25 mai 2006

NÉPAL

Le sort de la révolution népalaise se joue à New Dheli.

http://mai68.org/ag/1004.htm
http://cronstadt.org/ag/1004.htm
http://kalachnikov.org/ag/1004.htm
http://www.chez.com/vlr/ag/1004.htm

    L’expropriation du roi et la saisie de tous ses biens, aussi bien au Népal qu’à l’étranger, signifierait la victoire de la démocratie népalaise… On est loin du compte.

    Gyanendra est presque soulagé, heureux au sortir du Jana Andolan [révolte populaire] d’avril 2006 ; les photos récentes, parues dans la presse, nous le montrent souriant, détendu.

    Le palais Nayanhantini, au cœur de Katmandou, n’a plus les allures d’une forteresse assiégée ; la garde, en grande tenue, chapeau de feutre "Youghusband"(1) porté de guingois, fourreau de kukri(2) lustré, paraît comme les orchidées luxuriantes, poussées dans les interstices des grands acacias en fleurs, garder un palais des mille et une nuits.

    Le dépliant touristique dit "qu’il faut au visiteur 7 jours complets pour en visiter toutes les chambres".

    Si le touriste pouvait dormir dans l’une des chambres dont la décoration rappelle l’ère victorienne et le style napoléon III, avec leurs aigles empaillés et leurs peaux de tigre parfumé, son sommeil serait agité.

    La nuit, les fantômes du roi Birendra, du prince "rouge" Deependra(3), de la reine Aïshwara, assassinés le 1er juin 2001, sans doute par un commando d’officiers payés par quelque étranger, remettent en question la sérénité des lieux.

    Pour l’heure, la révolution d’avril 2006 et le nouveau gouvernement de Girija Prasad Koirala n’ont pas cherché à déterrer la vérité.

    Peut-être de peur de froisser les amis étrangers, l’Inde, la Grande-Bretagne qui continuent à recruter des Gurkhas sur le sol national, et les États-Unis, qui considèrent toujours les maopatis comme des terroristes…

    Des terroristes qui menacent l’exploitation tranquille d’immenses gisements de pétrole et de gaz, découverts récemment autour de Chitwan et Nepalganj .

    Les deux sociétés connues qui se sont rendu acquéreur des sites d’exploitation auprès du roi Gyanendra en 2002(4) sont la Texana ressources entreprise dont James Baker est un des conseillers, et l’ONGC, la compagnie nationale du pétrole et du gaz de l’Union indienne.

    Si l’enjeu stratégique du Jana Andolan d’avril 1990 était le contrôle des réserves hydro-électriques du Népal par l’Union indienne (Traité de Mahakali), il est à parier que celui d’aujourd’hui est la propriété et l’exploitation des champs pétrolifères népalais par des multinationales d’origine indienne, britannique ou américaine.

    À propos des richesses virtuelles du Népal, certains scientifiques parlent de fabuleux gisements de thorium, carburant utilisé pour nourrir les centrales nucléaires.

    Les gisements de thorium et d’uranium, au Népal, seraient d’une richesse phénoménale, plus importants que ceux qui sont découverts au Tibet.

    N’allez pas croire que les forces spéciales américaines, britanniques, indiennes, ou peut-être chinoises demain, se risqueraient à combattre les terribles maopatis, dans des jungles inextricables peuplées de moustiques et de serpents, pour défendre la démocratie et les Droits de l’Homme.

    Au Chhattisgarh, en Inde, un État voisin de l’Andhra Pradesh, plus précisément dans la forêt d’Abuj Maad, d’une superficie de 10 000 squares(5), les forces paramilitaires indiennes (Greyhound, entre autres), conseillées par le "boucher du Pendjab", le célèbre KPS Gill(6), se prépareraient à une opération d’envergure.

    Selon le journal The Pioneer, du 23 mai 2006, dix mille soldats soit cinq bataillons vont y mouiller leurs Pataugas, après la saison des pluies, afin de nettoyer l’immense forêt des foyers naxalites(7) et de leurs supporters.

    http://www.dailypioneer.com

    "We need at least 100 000 troops to lay a size to the Abuj Maad aera."(8), déclare le conseiller au chief minister du Chhattisgarh, Raman Singh.

    "La chasse aux tigres" serait appuyée par des bombardiers et des hélicoptères de combat, équipés de bombes au phosphore.

    Le journaliste Shivanand Shukla, plumitif au journal The Pioneer qui signe l’article, excité à l’idée de cet armaggedon, oublie de révéler les raisons souterraines de l’offensive contre les maoïstes.

    Les sous-sols, riches en diamant, cuivre, bauxite, de ces régions les plus pauvres de l’Union indienne, valent bien une guerre et, peut-être, le génocide de toute une population.

    En général, ce que le gouvernement indien nomme "naxal" sont des adivasis, des tribus fédérés comme les Santhal, en Andhra Pradesh, en lutte contre un pouvoir colonial, depuis des lustres, qui les dépossède de leurs terres et de leurs récoltes.

    La prétendue idéologie "polpotiste" des naxals est le prétexte idéal pour masquer aux yeux du monde leur réelle identité, leur histoire, et les raisons de leur détestation par les gens de New Delhi.

    Il est douteux que les observateurs d’Amnesty International, de la Croix rouge ou de l’ONU soient conviés à venir trier les victimes des bombardements.

    L’Inde a horreur des étrangers dans les territoires où ses forces armées néocoloniales entrent en action…

    Si l’opération de nettoyage se passe bien, Laxmi Nitwas Mittal, le célèbre baron de l’acier, habitant à Londres, pourra venir installer ces mines et usines, au Chhattisgarh, au début de l’année 2007 comme prévu.

    Ce qui se passe au Chhattisgarh, Andhra Pradesh, Orissa, Jarkhand, sur des terres que la propagande indienne appelle "le corridor rouge", devrait inquiéter les Népalais…

    La possible entrée au gouvernement des maopatis, représentant au plus près les intérêts indigènes et l’acceptation de leur programme par l’ensemble du Népal — nationalisation des ressources, expropriation des landlords, fin des traités signés par les maharadjas, contrôle des ONG considérées comme les nouveaux missionnaires, démantèlement des armées privées à la solde du roi ou des étrangers — provoquent un grand scandale chez les gouvernements et leurs ambassades.

    La révolution népalaise risque de créer un modèle pour toutes les victimes de la politique dite "de libéralisation, privatisation, globalisation", chère au docteur Manmohan Singh, Premier ministre indien, ancien directeur de la Reserve Bank of India.

    Les maoïstes népalais ont raison de s’afficher comme l’avant-garde des peuples opprimés.

    Selon le ministère de l’Intérieur indien et pour le Pentagone, les maoïstes seraient devenus l’ennemi numéro un.

    Pour le gouvernement chinois, les maoïstes népalais ("qui salissent le nom du président mao", dixit Pékin) représentent également un danger ; car ils incitent, par leur fédéralisme, les autochtones ouighours, tibétains, sherpa, à revendiquer les terres et à entrer en lutte contre un pouvoir central jugé néo-colonial et lointain. (N’en déplaise au dalaï-lama, aujourd’hui, les "princes de l’Indépendance et de la Paix", ce sont les maoïstes ; la reconstruction des monastères détruits pendant la révolution culturelle, le retour contrôlé du clergé féodal tibétain par Pékin se sont fait parallèlement au développement de l’économie de marché et la militarisation nucléaire du plateau.)

    Les maoïstes népalais s’ils souhaitent éviter une confrontation avec l’armée indienne, qui aurait presque le soutien de la Chine, doivent s’appuyer impérativement sur les partis communistes indiens et leurs alliés au sein du parti du congrès à Delhi.

    Pour cela, il leur est utile de montrer que les fondamentalistes hindous (BJP, Shiv Sena, Bajrang dal — ennemis de la dynastie Nehru Gandhi et des communistes) sont derrière la monarchie népalaise et soutenant une éventuelle intervention impérialiste.

    Intervention qui, dans le long terme, servirait davantage les intérêts des États-Unis et l’Angleterre que ceux de l’Union indienne et de la république populaire de Chine.

    Le destin de la révolution népalaise se joue au sein même de l’État-major et du gouvernement indiens.

    Peu de journalistes le soulignent…

    L’opération militaire au Chhattisgarh contre les naxals, si elle n’est pas empêchée par les forces démocratiques en Inde, annoncerait, en octobre, des pluies couleur de sang au Népal.

    Signé : Himalove

Notes :

1. Le chapeau de feutre a été rapporté du Tibet, par les Gurkhas, lors de l’expédition coloniale Gangtok Lhassa du colonel britannique Youghusband, en 1905.

2. Le kurkuri est le couteau traditionnel courbé à large lame, porté dans un fourreau de cuir de buffle, au ceinturon de tout vigile ou soldat Gurkha ; il est utilisé à la guerre et lors des très nombreux sacrifices d’animaux du calendrier hindou.

3. Le prince Deependra est accusé, dans la version officielle, du massacre de toute sa famille, le 1er juin 2001. Il se serait suicidé après ses crimes. Des témoins, qui ont vu la dépouille, avant qu’elle ne soit rapidement incinérée, affirment que le cadavre portait deux entrées de balles à la tempe droite. Or le prince était gaucher…

4. La signature des contrats relatifs à l’extraction du pétrole et du gaz au Népal entre le roi Gyanendra et les compagnies étrangères s’est fait dans une discrétion remarquable ; l’agreement eut lieu au moment même où le roi dissolvait les Parlements…

5. 1 square = un carré de 5 kilomètres sur 5.

6. Kanwer Pal Singh Gill, directeur de la police au Pendjab jusqu’en 1995 ; réputé pour sa grande cruauté dans la répression du mouvement sécessionniste penjâbi ; responsable de nombreux massacres, disparitions et crimes contre l’humanité. Jamais inquiété, jamais puni.

7. Naxalite : terme né après la révolte des santhals et des paysans sans terre habitant la région de Naxalbari, dans l’Ouest Bengale, en 1967.

8. "Nous avons besoin de 100 000 soldats eu égard au dimension de la forêt, Abuj Maad, à contrôler "

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QUESTION de do :

Cher Himalove,

Tu dis : « La nuit, les fantômes du roi Birendra, du prince "rouge" Deependra, de la reine Aïshwara, assassinés le 1er juin 2001, sans doute par un commando d'officiers, payés par quelque étranger ». Avant, tu disais que c'était Gyanendra qui avait fait assassiner lui-même sa propre famille. Et, même à France-info, sur la fin des récentes émeutes népalaises, ils ont osé dire qu'au Népal, tout le monde pensait que c'était Gyanendra le coupable de cette série d'assassinats ! Pourquoi aujourd'hui dis-tu les choses autrement ?

Bien à toi,
do

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RÉPONSE d'Himalove :

Cher do,

J'ai changé d'avis au sujet de Gyanendra car il m'apparaît, avec le recul, comme une marionnette.

Incapable d'anticiper le jeu politique et peu conscient de la duplicité de son entourage militaire.

Plus qu'une garde prétorienne au service d'un tyran, L'armée népalaise m'apparaît après le Jana Andolan [la revolte populaire] comme le carrefour complexe entre le monde des affaires, en particulier la filière mercenaire, des féodaux dont le métier est les armes, et des intérêts étrangers.

Il serait intéressant d'étudier et d'exposer la figure de Pyar Jung Thapa qui n'a pas hésité à lâcher son "patron" au moment critique.

Ce qui me laisse penser que c'est un groupe d'officier gurkha qui a fomenté, ou pour le moins instrumentalisé, le massacre royal du 1er juin 2001.

Gyanendra et son fils délinquant Paras ont servi de bouc-emissaire et de fusible à un systeme qui va perdurer bien après la monarchie.

La rente des régiments et le recrutement des Gurkhas par l'Angleterre vont continuer ainsi que, sans doute, plus important, la traite des travailleurs népalais à destination des pays du Golfe.

J'ai découvert avec stupéfaction l'étendue de ce traffic, et les salaires misérables offerts aux Népalais qui vont travailler au Qatar, par exemple 15 000 roupies népalaises soit même pas 200 euros par mois... Pour plus de 40 heures de travail pénible sur les champs pétroliferes.

Pour en revenir a Gyanendra, je n'ai pas changé d'opinion à son sujet ; j'ai évolué en le considérant plus comme un personnage théatral pris dans un rapport de force historique, qui le dépasse...

Sa passion pour l'astrologie, la manière dont il ne pouvait décider d'une action politique sans exorciser les démons en commandant des sacrifices d'animaux ou consulter un sadhu en Assam me laissent à penser que Gyanendra et sa femme Komal sont peut-être en partie azimutés.

Je l'avais cru amateur de Machiavel et je me retrouve à peintulurer le père Ubu chez les Hindous.

Comment un tel personnage superstitueux, qui croit aux esprits, influencé par des gourous, peut premediter et organiser de sang froid l'assassinat de toute sa famille ?

Le fils Paras, peut-etre ?

Des militaires, payés par la CIA, le M16 ou le RAW, qui ont maquillé le crime en drame familial, sans doute !

Je connais l'univers magique, presque moyen-âgeux où vivent encore des millions d'Indiens et ce malgrès, parfois, une éducation universitaire.

Ils ont comme, on dit en psychanalyse, un surmoi énorme.

Pas de problème, ils sont capable de tuer. Mais le régicide, le fratricide, en général, se commet chez eux sous le coup de la folie ou d'une forte émotion comme la jalousie, pas de la raison !

Toutefois, je laisse la possibilité que Gyanendra et surtout Paras aient commis le crime, car un Népalais m'a confié que Gyanendra est très vénal ; et que le motif du crime de son frère pourrait être simplement l'amour de l'argent.

En tout cas, quelque soit la vérité, il faudrait que le gouvernement népalais confie le dossier à un juge d'instruction.

Bien a toi,
Himalove

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RÉPONSE de do :

Cher Himalove,

Comment peux-tu être sûr que Gyanendra croit en tous ces machins idiot ? Regarde nos dirigeants, crois-tu vraiment qu'ils croient tous en Dieu ? Certes non. Mais, ils vont quand même à la messe !

Il est à peu près sûr que Gyanendra n'a pas pu faire son coup d'État (en assassinant sa propre famille) sans l'accord des puissances étrangères. Car sinon, elles l'auraient dénoncé.

Il est à peu près sûr que si c'est les Anglo-Saxons qui ont fait le coup, ils n'ont pas pu le faire sans l'accord de Gyanendra. Ou alors il aurait fallu qu'ils le tuent lui aussi.

Maintenant, imagine que les Anglos-Saxons aient voulu faire ce coup-là, assassiner la famille de Gyanendra pour que ce dernier accède au pouvoir, l'auraient-ils fait eux-mêmes au risque de se faire accuser plus tard  ? ou bien auraient-ils fortement suggérer l'idée à Gyanendra de faire cette horreur en lui promettant qu'il aurait ensuite leur soutien pour son coup d'État ?

Quand la France a assassiné Ben Barka, elle l'a fait exécuter par des membres de la mafia afin de paraître innocente !

Qu'en penses-tu, et aussi qu'en pensent tes amis là-bas, et qu'en pensent les maos ?

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RÉPONSE d'Himalove :

Pour les questions autour de Gyanendra, quelque soit la vérité, le massacre du 1er juin 2001 est la cause directe de la fin de la monarchie népalaise.

Le peuple ne se serait pas rassemblé aussi rapidement autour d'un projet républicain sans cet événement !

Si c'est un complot ourdi par les anglo-saxons, bravo les pieds nickelés !

Leur politique au Népal est un désastre...

Les mecs de la CIA et du M16 sont vraiment des abrutis finis. Tout ce qu'ils ont essayé d'éviter s'est produit, et tout ce qu'ils ont souhaité, en truquant un maximum la roulette de la chance de leur côté, a échoué !

Les types des services secrets indiens (Intelligence Bureau et RAW) me semblent un peu plus coriaces et plus tordus, voir l'affaire du Chhattisgarh. Ils ont été à l'école des Russes et du Mossad. Ca se sent.

Ce qui est sûr c'est que le peuple népalais croît que c'est Gyanendra qui a fait assassiner sa famille pour devenir roi à la place du roi !

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COMPLÉMENT par Himalove :

Prakash Karat est le secrétaire général du tout puissant PCI (M) [Parti Communiste Indien], qui compte en dizaine de millions, ses adhérents. C'est le parti communiste le plus puissant de la Planète ; Brinda, sa femme, est une "sénatrice" qui siège à la chambre haute de la Lok Sabha. Ils viennent de gagner les élections au Kerala et dans le West bengal ; les communistes y ont la majorité absolue, ce qui inquiète fortement les Américains ; la bourse indienne, à Mumbay, est en plein désarroi...

Si le ministère des affaires étrangères indien a incliné sa politique en faveur du mouvement démocratique népalais lors du Jana Andolan [révolte populaire], c'est sans doute sous la pression de Situram Yechuri, un membre du Polit Buro, et de Prakash Karat, qui a usé ses fonds de culotte sur le banc de la même université à Dehli que Baburam Bhattarai [un des chefs du Parti communiste du Népal]  ; les deux hommes se connaissent bien et s'estiment.

Aujourd'hui, ici, Prachanda ["chef" des maopatis du Népal] a le statut de Che Guevara...

Ce qui m'intéresse, aujourd'hui, ce n'est pas simplement le Népal mais l'ensemble des forces révolutionnaires sur le continent indien qui font bouger les choses...

Le gouvernement indien et les forces réformistes qui le composent ont mis en place une politique des quotas, destinés aux Sudhra, adivasis, intouchables, afin que 12 à 27 pour cent d'entre eux, puissent accéder à l'université, en particulier aux études de médecine.

Cette simple mesure a entrainé une presque contre-révolution de la part des fils et filles de bonne famille étudiant à l'université !

Ils ont déclenché, aujourd'hui, après des manifestations quotidiennes dans tout le pays, une grève générale, suivie par les commerçants, les hopitaux et les cabinets privés.

C'est un gouvernement composé de congressistes et de communistes qui, en avril 1990 (curieusement en même
temps que Jana Andolan I au Népal), à la suite d'une commission écrite par un certain Mandal, decidait d'ouvrir au Dalits [intouchables] les administrations comme la police, l'armée, les universités, ...

À l'époque, pareil, les fils et filles de Brahmines avaient crié et manifesté ; certains mêmes s'étaient immolés par le feu...

Aujourd'hui, la discrimination positive à l'égard des pauvres est rendu urgente pour le gouvernement, car les Naxals recrutent dans leur armée de libération (Jana Mukti Sena) des centaines de milliers d'entre eux...

Pour lutter contre eux, le gouvernement a décidé, il y a quelques mois, une politique abominable qui a entrainé une "presque guerre civile" dans les forêts et savanes.

Les flics ont armé et organisé des pauvres en milices (salva  Jhelum), au Jarkhand, Andhra Pradesh, Orissa ; ce qui a provoqué une incroyable boucherie...

Des journalistes indiens en parlent mais on évite de diffuser l'info à l'extèrieur du pays...

Si ca t'intéresse, je peux te faire un papier là-dessus...

Bien sûr si tu connais des journaux ou magazines français interessés par cette guerre civile fomentée contre les pauvres, dans les coins perdus de l'Andhra Pradesh, communique-leur ma proposition.

Je dispose d'une jeep, de beaucoup de connaissances, mais je n'ai pas d'argent pour payer le diesel.

J'ai rencontré à Katmandou un photographe en mission pour je ne sais quelle agence...

Il nous est arrivé quelque chose de bizarre, lors d'une petite manif de dalits, d'adivasis et de bouddhistes sherpa et gurung, à Katmandou, à laquelle nous nous étions jointes. Nous étions les seuls Blancs.

Le photographe s'est fait agresser sur le trottoir par un jeune Népalais qui lui a lancé des injures racistes et lui a dit en népali : « cette république, c'est la nôtre, pas la vôtre ! Sale blanc ! »

Événement significatif ? ou propos de jeune jaloux, sous l'emprise de l'alcool ou de la drogue ? consigne donnée aux militants maopatis d'écarter au maximum, aujourd'hui, les journalistes occidentaux des manifs ? provocation policière ? Je ne sais comment interprêter cela...

Curieusement, n'ayant pas d'appareil photo ni caméra, personne n'a fait attention à moi...

Au reste, je n'aime pas prendre de photos mais préfère retenir des impressions...

Chacun son métier. Le mien est celui d'écouter, de ressentir et d'écrire...


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