31 octobre 2000

 

A la prison de la Santé

Les détenus corses refusent les plateaux repas

Les détenus corses, droit commun et politique, de la prison de la Santé refusent les plateaux repas depuis le 20 octobre. Dans un communiqué, ils expliquent : « Nous dénonçons la politique de défiance raciste menée par la direction de l'établissement à l'encontre des détenus corses. Alors que le regroupement nationalitaire, ethnique et confessionnel est institué dans la maison d'arrêt, la direction refuse toujours aux Corses isolés en bloc, de rejoindre les autres Corses dans les divisions où ils bénéficieraient de cellules individuelles.
 
Nous appelons tous les Corses détenus dans les autres établissements à protester contre les conditions de détention qui, par l'éloignement qu'elles imposent, génèrent de lourds problèmes financiers et familiaux. Nous demandons à ce que soit rapidement mise en œuvre une politique de rapprochement et, à terme, soit organisée notre détention sur le sol corse. Contrairement aux assertions de la nouvelle Ministre de la justice, notre maintien en région parisienne ne peut être justifié par la nécessité des auditions. D'une part, passés les deux premiers mois, les convocations devant les juges ne se font que pour les renouvellements de mandat en détention, tous les 4 ou 6 mois. D'autre part, la durée de détention préventive moyenne est de 28 mois (36 pour certains cas) et est utilisée comme un « pré-peine ». Enfin, certains condamnés attendent leur transfert en centre de détention ou centrale... depuis plus d'un an. Dans ce cas, leur maintien en maison d'arrêt leur fait perdre tous les avantages auxquels ils auraient accès en centre de détention ou centrale (R.P.S., droit de téléphoner aux familles, travail rémunéré, etc...)

Alors que la Constitution ne nous reconnait aucune spécificité, la politique judiciaire et pénitentiaire qui nous est appliquée est discriminatoire et pénalise lourdement nos familles. Pour une seule visite de 3/4 d'heure à Paris, pour deux personnes, le montant financier est de 5 000 F minimum (avion 3 400 F ; hôtel 500 F ; repas + taxi 1 000 F). Nous refusons que cette situation perdure alors que la maison d'arrêt de Borgu est prévue pour être aménagée en centre de détention. Il suffit d'une réelle volonté politique de la part du pouvoir.
 

Notre détermination à nous faire entendre est totale et, si cela est nécessaire, nous engagerons d'autres formes de lutte dès la mi-novembre. Nous refusons la situation d'indignité qui nous est faite, ainsi qu'à nos familles. Nous irons jusqu'au bout de nos choix. »
 
 
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