16 octobre 2001

 

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The So Called Evidence is a Farce


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TRADUCTION :

Les prétendues preuves ? Une vulgaire farce !

Je suis sergent-chef retraité des Forces spéciales. Ca ne compte guère que pour du beurre aux yeux de ceux qui n’acceptent, sur les questions militaires, que les avis d’anciens officiers, puisque nous, le menu fretin qu’on enrôle, sommes présumés incapables de saisir les moindres nuances théoriques et doctrinales.

Mais je n’étais pas tout bêtement dans l’armée. J’ai étudié, puis j’en enseigné la science et la doctrine militaire. J’enseignais la tactique au Centre d’Entraînement aux Opérations de Jungle à Panama et j’enseignais la science militaire à West Point. Et, contrairement à l’idée populaire qu’on se fait des Forces spéciales, la tâche de celles-ci consiste surtout à enseigner. Nous proposons nos conseils et notre aide aux armées étrangères. Vaste programme, puisque cela concerne aussi bien l’enseignement du tir de précision aux simples recrues que les instructions à l’état-major d’un bataillon sur la façon, par exemple, de coordonner des opérations aériennes avec un autre service.

Fort de cette expérience et de ma participation aux opérations dans huit conflits différents, depuis le Viêt-nam jusqu’à Haïti, je puis affirmer qu’on ne peut tout simplement accorder aucun crédit à ce que nous entendons dans les infos ou lisons dans les journaux. Le plus élémentaire coup d’oeil sur les faits vérifiables qui se sont produits avant, pendant et après le 11 septembre, ne confirme nullement la ligne officielle et n’est certainement pas en conformité avec les actions que mène actuellement le gouvernement américain.

Mais la ligne officielle ne peut s’appliquer que si le gouvernement peut faire en sorte que tout le monde accepte les postulats qui la sous-tendent. Je ne suis pas du tout surpris d’entendre les partis républicain et démocrate répéter jusqu’à plus outre ces postulats. Ces partis ne sont que deux factions au sein d’une seule classe politique dominante et tous deux sont financés par les mêmes moteurs économiques. Ma principale déception, en tant que personne s’identifiant à gauche, vient de l’acceptation tacite de ces postulats par d’autres personnes de gauche, parfois de façon naïve, et parfois de façon à marquer des points sur le plan moral. Ces postulats sont deux. Le premier veut que ce que l’actuelle administration Bush fait aujourd’hui consiste en une " réponse " au 11 septmbre. Le second dit que les attentats contre le World Trade Center et le Pentagone ont été perpétrés par des gens installés en Afghanistan. A mon avis, aucun de ces postulats n’est fondé.

Pour remettre les choses dans leur contexte, nous devons retourner, non pas au 11 septembre, mais à l’an dernier, voire un peu plus loin. Individu à l’intelligence bornée, George W. Bush, avec rien de plus que son nom, que les pressions exercées en coulisse par son ancien président de père – ancien directeur de la CIA – et que sa " qualité " d’ancien industriel du pétrole, a été un candidat à la présidence fabriqué de toutes pièces et à un prix terrible. Dans tout le pays, des mécanismes subtils et d’autres qui le sont moins ont été mis en place pour priver de leurs droits de vote une fraction importante de la base électorale afro-américaine votant d’ordinaire pour les Démocrates. L’affaire n’a fait surface que lorsque la Floride est devenue le champ de bataille des votes au Collège électoral, et l’amplitude de l’affaire a été muselée jusqu’à ce jour par les médias traditionnels. Dans une décision manquant à ce point de légitimité, la Cour suprême ne mettra pas en évidence l’auteur de la décision ni ne permettra à la décision de pouvoir jamais faire jurisprudence. Dans la lutte à la présidence entre Bush et Gore, elle accordera la présidence des Etats-Unis à un homme qui a perdu le suffrage du peuple en Floride et qui a, en outre, perdu les élections sur le plan national, avec un écart de plus de 600.000 voix.

Ce régime de fait met ensuite sur pied un cabinet très intéressant. Le vice-président est un PDG du pétrole et ancien secrétaire d’Etat à la Défense. Le conseiller à la Sécurité nationale est président du conseil d’administration d’une compagnie pétrolière transnationale en même temps qu’un spécialiste de la Russie. Le secrétaire d’Etat est un homme qui n’a pas la moindre expérience diplomatique et il est l’ancien patron des états-majors réunis. L’autre nomination intéressante, c’est celle de Donald Rumsfeld, ancien PDG de la Searle Pharmaceuticals, au poste de secrétaire de la Défense. Lui et Cheney se sont illustrés comme orateurs en mai 2000, lors du forum américano-russe des plus importants hommes d’affaires. Ainsi donc, les principaux courants de ce cabinet sont le pétrole, l’ancienne Union soviétique et l’armée.

En m’appuyant sur le palmarès de Bush père dans tous les domaines et sur la trajectoire générale de la politique étrangère américaine en remontant jusqu’à l’époque de l’administration Carter, j’estime pouvoir conclure de façon raisonnable que les carburants fossiles du Moyen-Orient et de l’Asie du Sud ont constitué et constituent toujours l’une des préoccupations majeures de la politique américaine. Et ce n’est pas uniquement du fait que toute cette bande a des intérêts financiers des plus immédiats dans les carburants fossiles, mais parce qu’ils savent certainement que la production mondiale de pétrole atteint son point culminant, en ce moment précis, et qu’elle va bientôt connaître un déclin permanent et des plus rapide qui modifiera complètement, en une vingtaine d’années, les caractéristiques de la civilisation que nous connaissons aujourd’hui. Même la gauche semble ne pas être du tout d’accord, mais les chiffres sont à portée de main. Eh bien ! non, ni les énergies alternatives ni les technologies énergétiques ne nous sauveront. Toutes les alternatives du monde ne pourraient se mettre, aujourd’hui, qu’à fournir qu’une infime fraction de l’assise énergétique que fournit encore le pétrole. Cela en fait plus qu’une simple matière première et la tendance à vouloir contrôler ce qu’il en reste va bien au-delà de la simple compétition économique.

J’en conclus par ailleurs que la colonisation économique de l’ancienne Union soviétique figure en très bonne place dans l’ordre du jour et, en fait, elle présente une synergie solide avec la question du pétrole. La Russie non seulement possède d’immenses ressources inexploitées qui clignent de l’oeil en direction de l’impérialisme en crise, mais elle demeure également un solide rival militaire et nucléaire, dans sa région.

En fait, nous n’avons pas un, mais trois membres du cabinet Bush à présenter des références militaires, ce qui tend à donner à ce même cabinet des allures d’état-major d’armée. Et tout ceci date d’avant le 11 septembre.

Ensuite, il y a la question de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord. L’OTAN aurait pu s’attendre à être renvoyée aux poubelles de la guerre froide, après la désintégration du bloc de l’Est, en 1991. Dividendes de la paix et tout le saint frusquin. Mais non. Elle a directement pris de l’expansion en incorporant dans ses rangs les anciens pays du bloc de l’Est et en s’étendant donc en direction de l’ancienne Union soviétique. Elle a également contribué, au moyen de forces importantes, à la dévastation de l’Irak, un pays clé du marché mondial du pétrole et dont le simple fait de pouvoir le contrôler a des répercussions sur la capacité de manipuler les prix pétroliers.

L’OTAN est une formation militaire, et les Etats-Unis s’en servent pour contrôler leurs intérêts. Pendabnt longtemps, l’OTAN a donné l’impression de n’être qu’une vue de l’esprit, dénuée de fonctions apparentes, mais elle n’a pas tardé à modifier assez rapidement cette apparence.

Ensuite, lorsque la Yougoslavie refusa de jouer le jeu du Fonds monétaire international, les Etats-Unis et l’Allemagne y entamèrent une campagne systématique de déstabilisation, employant même certains vétérans de l’Afghanistan au cours de cette campagne.

L’OTAN se mua en bras militaire de ce programme : morcellement de la Yougoslavie en petits Etats serviles, poursuite de la politique d’endiguement à l’égard de l’ancienne Union soviétique et poursuite de la politique en vue d’installer le futur oléoduc censé acheminer le pétrole de la Caspienne vers les marchés de l’Europe occidentale via la traversée du Kosovo.

Vous voyez, il importe de se rendre compte de ces choses et les gens – même ceux qui sont contre les pourparlers en vue de la guerre – ont tendance à minimiser l’importance de ce qui précède. L’OTAN n’est en rien la garante de la loi internationale et elle n’a rien non plus d’une organisation humanitaire.

Il s’agit d’une alliance militaire avec un partenaire particulièrement dominateur. Et elle ne peut plus se prétendre une alliance défensive contre les pays socialistes européens. Au contraire, elle est devenue clairement un instrument d’agression militaire.

Désormais, à partir des Balkans, l’OTAN va poursuivre sa poussée le long du 40e parallèle, en traversant les Républiques asiatiques du Sud de l’ancienne Union soviétique. Les militaires américains se sont déjà assuré le contrôle d’une base en Ouzbékistan. Personne ne dit mot à propos de la façon dont nous procédons, mais elle semble l’extension très logique d’une stratégie qui avait déjà été enclenchée vingt ans plus tôt. Une fois que nous aurons reconnu le modèle d’activité projetée pour renforcer simultanément le contrôle sur le pétrole du Moyen-Orient et du Sud asiatique et pour endiguer et coloniser l’ancienne Union soviétique, l’Afghanistan représentera exactement l’endroit où les Américains devront se rendre pour poursuivre leur programme.

L’Afghanistan a des frontières communes avec l’Iran, l’Inde et même avec la Chine mais, chose plus importante encore, il a également des frontières communes avec les républiques de l’Asie centrale faisant partie de l’ancienne Union soviétique, avec l’Ouzbékistan, le Turkménistan et le Tadjikistan. Ces derniers touchent le Kazakhstan qui, lui-même, jouxte la Russie. Le Turkménistan, lui, se situe sur le quart sud-est de la mer Caspienne, dont l’administration Bush convoite avidement le pétrole.

L’Afghanistan est nécessaire pour deux choses : en tant que base d’opérations en vue d’entamer le processus de déstabilisation, de morcellement, et d’établir le contrôle sur les républiques asiatiques du sud, ce qui, à mon avis, va débuter d’ici 18 à 24 mois, puis de construire un oléduc qui va traverser le Turkménistan, l’Afghanistan et le Pakistan en vue d’acheminer le pétrole sur le marché asiatique.

Récemment, Niaz Naïk, un secrétaire pakistanais aux Affaires étrangères, déclarait à la BBC que de hauts fonctionnaires américains l’avaient averti, dès la mi-juillet, qu’une action militaire était prévue en Afghanistan vers la mi-octobre. En 1996, le département de l’Energie avait sorti des rapports sur la nécessité de faire passer un oléoduc à travers l’Afghanistan et, en 1998, la société pétrolière américaine Unocal affirmait devant la Sous-commission interne concernant l’Asie et le Pacifique que cet oléoduc était d’une importance capitale pour acheminer le pétrole du bassin de la Caspienne vers l’océan Indien.

Au vu de cette preuve établissant qu’on avait bel et bien discuté d’une opération militaire destinée à sécuriser une partie au moins de l’Afghanistan – et la chose avait peut-être même eu lieu quatre ou cinq ans plus tôt déjà –, je ne puis m’empêcher de conclure que les actions que nous voyons mises en oeuvre aujourd’hui faisaient partie d’un programme déjà élaboré bien avant le 11 septembre. J’en suis absolument certain, en fait. A une telle échelle, la seule planification d’opérations du genre de celles qui se déroulent actuellement devrait déjà requérir plusieurs mois. Et nous avons vu toute l’affaire prendre forme en quelques semaines à peine !

Cela défie le bon sens. Cette administration ment sur toute la ligne quand elle prétend que toute cette opération est une " réaction " au 11 septembre. Cela m’amène, à court terme, à me montrer beaucoup plus méfiant à l’égard de ce qu’ils appellent leurs preuves (qu’on attend toujours, soit dit en passant) de la responsabilité d’une certaine personne vivant en Afghanistan. C’est bien trop accommodant et facile. Ce qui m’amène également à me demander – rien que par curiosité – ce qui s’est réellement passé le 11 septembre et qui en est responsable, en fait.

Ces prétendues preuves ne sont qu’une vulgaire farce. Les Etats-Unis ont présenté ces preuves au gouvernement fantoche de Tony Blair et, de cet ensemble de 70 prétendues preuves, seules neuf faisaient référence aux attentats contre le World Trade Center et, en plus, ces neuf points eux-mêmes n’étaient que des suppositions. Toute l’affaire est cousue de fil blanc du début à la fin. Si on lui présentait les faits disponibles, tout gosse de 16 ans amateur de drames courtois enverrait cette histoire à la poubelle comme une vulgaire chemise à cent balles. Mais notre presse traditionnelle nous la ressert régulièrement sans faire preuve du moindre esprit critique. Encore que, dans ce cas – et nous devrions nous en être rendu compte depuis longtemps –, son rôle est de légitimer ce genre de choses.

Cette grossière caricature qu’ils ont faite de bin Laden est totalement absurde, quand on commence à apprécier la complexité et la synchronicité des attentats. En tant qu’ancien militaire impliqué, au fil des années, dans l’élaboration d’innombrables ordres d’opérations, je peux vous affirmer qu’il s’agissait d’une entreprise très sophistiquée et coûteuse et qui aurait laissé ce que nous appelons une lourde " signature ". En d’autres termes, il aurait été particulièrement malaisé de vraiment dissimuler toute cette affaire.

Ainsi, la véritable question est la suivante : pourquoi n’y a-t-il pas eu d’avertissement ou de signe avant-coureur ? La question peut concerner l’efficacité des services de renseignements du gouvernement. Elle peut également concerner diverses lignes de conduite dans les diverses agences qui ont dû être trompées pour pouvoir orchestrer cette action. Et la question peut également consister dans le fait de savoir si, oui ou non, il y a eu connaissance préalable de l’événement et, si oui, pourquoi on a passé sous silence ce qu’on l’on savait à l’avance. Soustraire ce problème aux " délires des cinglés qui crient à la conspiration " serait prématuré. L’histoire ne manque pas de cas de ce genre mijotés par des patrons politiques nationaux, y compris l’enfant chéri des libéraux, Franklin D. Roosevelt lui-même. Les preuves abondent pour prouver que l’administration Roosevelt a choisi délibérément de ne pas empêcher l’attaque de Pearl Harbor et ce, dans l’intention de mobiliser à suffisance la colère nationale et de pouvoir ainsi entrer dans la Seconde Guerre mondiale.

Je ne m’explique vraiment pas comment les gens ne posent pas certaines questions spécifiques sur les actions de Bush et consorts le jour des attentats.


Récapitulons :


Quatre avions de ligne tombent aux mains de pirates de l’air et sont détournés de leurs plans de vol respectifs, tout en ne disparaissant pas des radars FAA. Les appareils ont tous été détournés entre 7 h 45 et 8 h 10 du matin (Eastern Daylight Time – EDT). Qui en a été avisé ?

Ceci constitue déjà en soi un événement sans précédent. Mais le président n’en a pas été avisé et s’en va visiter une école primaire de Floride afin de prêter l’oreille à des enfants en train de lire.

Aux alentours, il devrait être à tout le moins manifeste qu’il se passe quelque chose de terriblement louche. Le président, lui, serre des mains de professeurs tout en arborant son sourire béat.

Vers 8 h 45, lorsque le vol 11 des American Airlines s’écrase contre le World Trade Center, Bush est en train de poser pour la postérité avec des gosses de l’école primaire de Booker. Manifestement, quatre appareils ont été détournés en même temps, un fait sans précédent dans l’histoire, l’un d’entre eux vient de plonger sur l’une des deux tours jumelles les plus connues de la planète, et personne n’en n’a encore averti le commandant en chef nominal de la nation. Apparemment, personne n’a non plus fait décoller d’urgence le moindre intercepteur rapide de l’US Air Force.

A 9 h 03, le vol 175 des United Airlines s’écrase sur la seconde tour du World Trade Center. A 9 h 05, Andrew Card, le chef de l’état-major présidentiel, chuchote quelque chose à George W. Bush. Celui-ci, " brusquement, adopte une mine sombre ", disent les journalistes.

Annule-t-il pour autant la visite de l’école et convoque-t-il une réunion d’urgence ? Pas le moins du monde.

Il se remet à écouter les gosses de seconde année qui lui lisent une histoire où il est question d’une petite fille et de sa mascotte, une foutue chèvre, et il poursuit même cette affligeante banalité lorsque le vol 77 des American Airlines, survolant l’Ohio, change brusquement de cap, à un moment donné, et fonce délibérément en direction de Washington, DC.

A-t-il instruit le chef d’état-major Card de faire décoller l’Air Force d’urgence ? Pas le moins du monde.

Vingt-cinq horribles minutes plus tard, il daigne finalement y aller d’une déclaration publique annonçant aux Etats-Unis ce qu’ils savaient déjà : qu’il y a eu un attentat par des appareils détournés contre le World Trade Center.

Un appareil détourné fonce en ligne droite sur Washington, mais l’Air Force a-t-elle déjà reçu l’ordre de décoller d’urgence pour quelque mission de défense ? Pas du tout.

A 9 h 30, lorsqu’il fait son annonce, le vol 77 des American Airlines est encore à dix minutes de sa cible, le Pentagone.

Plus tard, l’administration prétendra qu’il n’y avait pas moyen de savoir que le Pentagone pouvait constituer une cible et qu’elle pensait que le vol 77 se dirigeait sur la Maison-Blanche, mais le fait est que l’appareil se dirigeait déjà vers le sud, qu’il avait dépassé la zone interdite au survol de la Maison-Blanche, et qu’il traversait le ciel à une vitesse d’environ 700 km/h.

A 9 h 35, cet appareil fait une fois de plus demi-tour, met le cap sur le Pentagone, sans cesser d’être suivi par radar, et, pendant ce temps, on n’évacue même pas le Pentagone et il n’y a toujours aucun appareil rapide de l’Air Force dans le ciel, ni au-dessus d’Alexandria, ni au-dessus du D.C. (District de Columbia, i.e. la zone de Washington).

Et maintenant, le gros morceau : Un pilote, dont on veut nous faire croire qu’il s’est entraîné en Floride, dans une école de cages à poules de style Piper Cub et Cessna, amorce une spirale descendante parfaitement contrôlée, descendant les derniers 7.000 pieds (2.134 m) en deux minutes et demie, puis amène l’avion si bas et si horizontalement qu’il coupe les fils électriques de la rue partant du Pentagone avant de s’encastrer avec une précision… " chirurgicale " et à 750 km/h dans le flanc de ce bâtiment.

Lorsque la théorie concernant cet exceptionnel apprentissage dans l’école de cages à poules a commencé à perdre du terrain, on a ajouté que les pilotes avaient ensuite eu des entraînements complémentaires sur des simulateurs de vol.

C’est comme si vous expliquiez que vous avez préparé votre gamine à conduire pour la première fois sur l’I-40 en pleine heure de pointe en lui achetant un jeu vidéo de pilotage. Dites-le à un cheval de bois et il vous donnera un coup de patte.

Toute une histoire a été construite autour de ces événements. Ma boule de cristal ne fonctionnant pas aujourd’hui, je ne puis expliquer pourquoi.

Mais, à tout le moins, ce prétendu commandant en chef et son état-major que nous sommes tous censés suivre aveuglément dans une guerre mal définie contre le terrorisme, est d’une négligence criminelle ou indiciblement stupide. Et, au pire, si l’on en sait (ou savait) plus, et qu’il y a effort pour dissimuler les faits, c’est qu’une conspiration criminelle est en train d’avoir lieu.

A coup sûr, l’administration en place de George W. Bush affrontait un concours de crises dont elle a été momentanément délivrée par cet évenement. Quant à savoir si elle y a joué un rôle sinistre ou pas, il y a peu de doute qu’elle a, à tout le moins, profité très rapidement de cet attentat pour surmonter son manque de légitimité, pour faire retomber le blâme de la récession galopante du capitalisme sur ces attentats terroristes du 11 septembre, pour légitimer son programme de politique étrangère préexistant et pour établir et renforcer des mesures répressives sur le plan intérieur et faire taire les voix discordantes. A maints égards, le 11 septembre à tiré les marrons du feu pour Bush.

Et lui a donné le feu vert pour bâtir un scénario à long terme dans lequel établir des mesures fascistes de contrôle à l’intérieur et à l’extérieur et créer ainsi une citadelle pour la classe dirigeante au cours de cette conjoncture catastrophique dans laquelle nous entrons pour l’instant et qui repose sur l’épuisement des réserves pétrolières.

Cet éléphant dans un magasin de porcelaine a été soigneusement ignoré. En fait, la répression domestique a déjà commencé, officiellement ou pas. On dirait du mccarthysme, mais à la sauce 2001.

Le 17 septembre, je participais à un séminaire à Chapel Hill, en Caroline du Nord, et bien que pas une seule personne présente n’ait excusé ou justifié l’attentat et que toutes les personnes présentes y soient allées de leurs condoléances ou de leurs prières pour les victimes, nous fûmes stigmatisés comme des " ennemis de l’Amérique " et ce, à peine deux jours plus tard. Hier, en première page d’un journal, on réclamait ma déportation (où, pourrait-on se demander ?). Désormais, Herr Ashcroft va décidément vite en besogne pour faire passer la plus importante suppression des libertés civiles américaines depuis la prétendue législation antiterroriste suite à l’attentat à la bombe d’Oklahoma City (qui, quoi qu’il en soit, n’a pas résulté dans des mesures antiterroristes mais dans l’accélération de l’application de la peine de mort raciste). Le FBI, de son côté, a défini les groupes terroristes non pas en fonction de leur éventuel passé terroriste, mais en fonction de leurs croyances. Certains socialistes et groupes d’antiglobalistes ont déjà été identifiés nominativement comme étant des groupes terroristes, même s’il n’y a pas une seule once de preuve qu’ils aient jamais participé à quelque activité criminelle que ce soit. Ca me rappelle le Smith Act qui, en fin de compte, fut déclaré anticonstitutionnel, mais seulement après qu’un sacré tas de gens eurent passé un temps sacrément long en prison pour un délit d’opinion.

Je pense que ceci renvoie à un autre problème énorme que devait affronter le régime Bush et qui n’est autre que la résistance à l’échelle mondiale à l’ensemble de ce qu’on appelle le programme néolibéral, ce qui est un terme enjolivé pour désigner l’impérialisme recourant à l’emprise des dettes. Alors que la dette et la menace de sanctions ont été utilisées pour forcer des nations de la périphérie, il nous est donné à comprendre que le garant final de la bonne volonté demeure encore l’action militaire. A chaque programme économique à l’échelle mondiale, correspond toujours un programme politique et militaire. Le centre de focalisation de ces actions à court terme est l’Asie du Sud, mais ils ont déjà programmé l’affaire comme un combat à l’échelle mondiale et de longue durée contre le terrorisme.

C’est bien meilleur que les guerres contre la drogue, comme rationalisation, et une guerre contre la drogue aurait été discréditée, quoi qu’il en soit. Les gens de gauche regagnent force et popularité au Venezuela, au Salvador, au Nicaragua, en Equateur, en Colombie, en République Dominicaine, en Haïti, au Brésil et en Argentine. Cuba a acquis un immense prestige, ces quelques dernières années. L’Empire commence à se désagréger. Nous pouvons difficilement justifier une intervention dans ces endroits en disant qu’ils ne suivent pas la ligne économique qui convient en autorisant la domination absolue de leur société par les compagnies transnationales. Cela risque de mettre le programme à découvert. Ainsi donc, nous nous contentons de prétendre qu’ils soutiennent le terrorisme.

C’est pour toutes ces raisons que je dis que la gauche a loupé le coche, cette fois, en leur permettant d’éluder prestement la question de savoir qui a réellement commis ces attentats du 11 septembre. Si la version officielle est un mensonge, et je pense que ce cas circonstancié est assez énorme pour continuer à se poser la question, alors, nous avons réellement besoin de savoir ce qui s’est réellement passé. Et nous avons besoin de comprendre concrètement quelles sont les motivations réelles de la présente administration Bush.

Et il nous faut en comprendre davantage que leurs seules motivations immédiates, et chercher là où s’orientent les forces sociales plus larges qui sous-tendent nos existences en ce moment précis. Je ne pense pas que cette administration soit engagée dans le processus délibérant d’un groupement politique qui se situe à la tête de leur jeu. En guise de réponse à une situation plus ample qui échappe rapidement à leur contrôle, ils façonnent assemblent à la hâte quelques solutions techniques qui se prêtent très bien à la discussion. C’est comme pour la découpe de précision, en fin de compte. Il existe une technologie très au point pour faire une chose au fond très stupide.

Ce à quoi ils répondent, ce n’est pas au 11 septembre, mais au début d’un déclin permanent et rapide de la production mondiale de pétrole, le commencement d’une récession mondiale profonde et de longue durée, et à la décrépitude de l’Empire.

Ceci m’amène à un point : ce que tout cela signifie pour la sécurité des Américains, et, ici, il est parfaitement justifié qu’ils s’en soucient. Les actions concoctées par cette administration ne vont non seulement pas renforcer notre sécurité, mais, en plus, elles vont la dégrader de façon significative. L’action militaire contre de nombreux groupes à travers le monde, c’est-à-dire ce que l’administration prétend ouvertement qu’elle compte faire, va nous amener au pied du mur plus souvent qu’à notre tour. Cela ne peut être vraiment un gage de sécurité.

Le concept de la guerre qui nous est proposé ici constitue une violation, à plusieurs égards, des principes mêmes de la guerre et va inévitablement déboucher sur des catastrophes militaires, si vous êtes enclin à considérer la chose depuis une position de neutralité morale et politique.

Et les gens qui, actuellement, possèdent la moitié des réserves pétrolières de la planète, sont soumis à une déstabilisation dont ils ne sont même pas capables de prédire les conséquences – mais la perte d’accès aux importantes fournitures d’énergie fait certainement partie du domaine des possibilités. Et, beaucoup plus grave, nous allons déstabiliser le Pakistan, une puissance nucléaire qui est en conflit actif avec son voisin, et nous allons provoquer la Russie, une autre puissance nucléaire. Les enjeux de la sécurité ne vont pas plus haut, et les Américains peuvent difficilement se permettre d’ignorer les armes nucléaires.

Et je pense que cet agenda domestique est une menace terrible pour la sécurité de tous ceux qui critiquent le gouvernement ou leurs financiers associés et nous savons déjà que les réelles menaces sont contre les populations qui peuvent aisément servir de boucs émissaires si jamais la crise domestique se durcit.

A l’heure actuelle, précisément, il existe une menace réelle de voir le fascisme s’insinuer progressivement dans ce pays et ce phénomène requiert qu’on le combatte ici même. Historiquement, ces gens qui le combattent faisaient partie des gens de gauche, des syndicalistes et des secteurs opprimés sur le plan racial et national. Toute cette mentalité d’" état d’urgence " est déjà utilisée pour museler les discours publics de l’antiracisme, du féminisme, de l’environnementalisme et, dans la foulée, du socialisme et de l’anarchisme. Et alors qu’il y a des signes de résistance de la part des fonctionnaires à la xénophobie antimusulmane, les images stéréotypées ont saturé les médias et le gouvernement commence déjà à réintroduire ouvertement un profilage racial. De là, il n’y a qu’un petit pas à franchir pour s’en prendre à d’autres groupes. Cela fait longtemps qu’on nous prépare à des idéologies prônant un racisme tant ouvert que couvert et, aux Etats-Unis, le racisme, à la fois comme institution et comme psychologie qui y correspond, est pour ainsi dire impossible à éradiquer.

C’est pour ces raisons que je dis avec emphase que nous ne pouvons rien accepter de cette administration : ni ses lignes politiques, ni ses fables à dormir debout. Ce qu’elle fait est très, très dangereux et le meilleur moment de la combattre ouvertement, c’est précisément maintenant, avant qu’elle ne consolide son pouvoir et son programme. Une fois qu’elle l’aura fait, notre boulot deviendra beaucoup plus difficile.

Si la gauche a la capacité de s’auto-organiser à partir de l’oubli où elle s’est confinée, elle doit bien comprendre l’importance des rôles qu’elle doit jouer, ici. Nous devons jouer le rôle de partenaires crédibles, durs à la tâche et dénués de sectarisme au sein d’un mouvement pacifiste élargi. Nous devons étudier, synthétiser et décrire notre conjoncture historique actuelle. Et nous devons préparer la direction du conflit décisif qui va surgir, d’abord pour venir à bout du fascisme, ensuite, pour nous emparer le pouvoir politique.

Les paroles de Rosa Luxemburg sont aujourd’hui plus pertinentes que jamais. Nous n’avons pas le choix entre le socialisme et le capitalisme, mais entre le socialisme et la barbarie.

Et, ce que nous pouvons encore moins nous permettre, c’est le refus et la timidité.


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