mardi 9 octobre 2001, 20h36



Les bombes "intelligentes" frappent l'Afghanistan

WASHINGTON, 9 oct (AFP) - Bombes "intelligentes" et armements futuristes, à
peine imaginables il y a dix ans, mais aussi bombes "stupides", sont utilisées
ou pourraient l'être par les Américains en Afghanistan.

Si les avancées technologiques sont moins nettes pour les navires, chars ou
avions (en dehors des avions de surveillance sans pilote ou drones, du genre
Predator ou Global Hawk), elles sont en revanche évidentes dans le
développement de bombes à guidage de précision, estiment les spécialistes.

La panoplie des Etats-Unis s'est surtout enrichie de deux types de munitions
aux longs sigles --le JDAM et les JSOW. Elles sont de grande précision, même en
temps couvert, et guidées par des satellites GPS (système de positionnement
global), comme le sont déjà les missiles de croisière tirés d'avions ou de
navires (Tomahawk) sur l'Afghanistan.

Les JDAM (Joint direct attack munitions) sont installés sur la queue des bombes
conventionnelles pour les rendre "intelligentes" en frappant leurs cibles à
coup sûr. D'autant qu'ils sont munis de systèmes de navigation à inertie (INS),
des sortes de gyroscopes qui corrigent les deviations de cours dues aux vents.

Les JSOW (Joint Stand-off weapons) sont des armes "tire et oublie": lancées par
des chasseurs bombardiers à distance sûre des objectifs (de 27 à 75 km) --loin
donc de la défense anti-aérienne adverse--, elles glissent en planant vers
leurs cibles qu'elles aspergent de petites bombes sur la surface d'un terrain
de football, tout en restant précises.

"Ces armes ne sont pas entièrement nouvelles par rapport à la guerre du Kosovo
en 1999; la grande différence, c'est qu'elles sont aujourd'hui disponibles en
abondance et peuvent être lancées de nombreux avions", indique John Pike,
notant que les risques d'erreurs à cause de la méteo et de l'altitude sont
moindres en 2001.

Sans doute déjà utilisées dans la campagne actuelle, les JDAM ont, d'après cet
expert militaire de Globalsecurity.org, plusieurs avantages sur un autre type
d'armement, les Bombes guidées par laser (abbréviation LGB en anglais).

Elles sont moins chères (10.000 dollars contre 100.000 pour le LGB et un
million de dollars pour un missile de croisière). Surtout, les bombes à laser
doivent être lancées de bombardiers par temps clair et contre des objectifs
prédésignés --par exemple par des commandos de forces spéciales qui auraient
repéré un camp d'entraînement de terroristes.

Quant aux bombes "stupides" comme les Mark 82, elles sont moins précises (et
moins chères, un millier de dollars), mais elles peuvent détruire de vastes
zones, à l'écart d'agglomérations pour éviter des victimes civiles.

Cependant, déclare John Pike à propos de la mort à Kaboul de quatre employés
d'une agence de déminage travaillant pour l'ONU et de "bavures" en Serbie, "les
munitions les plus précises ne sont jamais parfaites et peuvent se tromper à
l'occasion".

"Nous allons pouvoir découvrir en Afghanistan si les nouvelles technologies
marchent ou pas", estime Dan Gouré, un analyste auprès de l'Institut Lexington.

Parmi celles-ci, il y a les équipements "Land Warrior" des commandos peut-être
lancés dans les montagnes sur la piste des hommes d'Oussama ben Laden: lunettes
à vision de nuit, ordinateurs portables ou caméras pour "voir dans les coins"
montés sur des fusils M-4, radios ultra-légères.

Des munitions à forte pénétration et forte déflagration une fois sous terre
sont aussi nécessaires pour éclater dans des bunkers enfouis très profondément,
comme en Irak.

Cependant, estime John Pike, "les tunnels et abris (d'al Qaida) en Afghanistan
ne semblent pas très profonds": les JDAM pourraient y pénétrer et des bombes
classiques faire des ravages en explosant à l'entrée des tunnels.


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