14 février 2002

 

L'INDUSTRIE DE LA PORNO DÉVOILÉE...

Fidèle à ses promesses, l'émission Frontline (PBS) a brossé un portrait
très complet de l'industrie de la pornographie aux États-Unis avec
son émission «American Porn». Et fidèle à son habitude, Frontline
a produit un site Web documentaire exemplaire sur le sujet (y compris
l'émission en six segments vidéo, formats RealPlayer et QuickTime).

De la très «soft» Danni Ashe dont le site Web enregistre des revenus
de huit millions de dollars par année, à la très «hard» Lizzy Borden
qui prétend que ses vidéos controversés ne font que refléter une réalité
sociale, en passant par le cardinal William Keeler qui demande à
l'administration Bush de sévir contre les pornographes, et l'analyste
financier Dennis McAlpine qui observe depuis 20 ans cette industrie,
la gamme des opinions est très large.

Quelques chiffres : l'industrie de la pornographie aux États-Unis
représente entre 4 et 10 milliards de dollars par année; on estime la
marge de profit moyenne des entreprises à 30 %; certains producteurs
de vidéo rapportent que leurs sites Web génèrent entre 25 et 30 % de
leurs profits; il s'est publié en 2000 plus de 11 000 films
pornographiques aux États-Unis; les régions du Nord-est et de la côte
Ouest seraient les plus grandes consommatrices.

Bon nombre de critiques de la pornographie blâment l'administration
Clinton pour son laxisme face à cette industrie, et plusieurs
producteurs craignent des mesures plus musclées de l'administration
Bush. Paul Cambria, avocat spécialisé, a élaboré une liste de thèmes
que les producteurs devraient éviter pour se prémunir des foudres de
l'Attorney General John Ascroft, et au nombre de ces interdits que
devraient s'imposer les producteurs on cite les relations sexuelles
entre hommes noirs et femmes blanches. Rien de moins.

Il ressort de ce documentaire un portrait contradictoire de la situation.
D'une part, les États-Unis sont balayés par une vague de
conservatisme social et politique dont on cherche les précédents
depuis l'entrée à la Maison blanche de l'administration Bush II.
D'autre part, l'industrie de la pornographie enregistre des ventes
record. Comme l'explique un des participants à l'émission, la
pornographie diffère peu des autres marchés, c'est une question
d'offre et de demande. Or, questions non résolues : qui achète et
pourquoi.

Outre les simples consommateurs, l'émission a mis en lumière certains
faits déjà connus sur les revenus que certaines grandes sociétés
transnationales tirent de la pornographie. Par exemple, pour les
chaînes hôtelières Marriott, Westin et Hilton, l'accès aux films pornos
payants dans les chambres représente entre 5 et 10 % de leurs
revenus, plus que les mini-bars. Ces vidéos sont diffusés par satellite
par des sociétés telles que AT&T et DirecTV (propriété de General
Motors).

Soulignons qu'en raison du vocabulaire assez cru de certains
intervenants, et de nombreuses scènes explicites, PBS a préparé deux
versions de l'émission, laissant aux stations affiliées le choix entre une
version intégrale et une version où sont masqués électroniquement
images et commentaires de nature à choquer un certain public, et que
c'est la version «intégrale» qui est accessible sur son site Web.

PBS : American Porn
http://www.pbs.org/wgbh/pages/frontline/shows/porn/

________________________________________________

NOTE de do : Vous pouvez retrouver les chroniques de cybérie ici :

http://cyberie.qc.ca/chronik/


Retour en AG

Vive la révolution : http://www.mai68.org
                                    ou : http://www.cs3i.fr/abonnes/do
           ou : http://vlr.da.ru
              ou : http://hlv.cjb.net