16 mai 2002

 

L'attentat contre Fortuyn et la démocratie

          Pim Fortuyn a été abattu. L’ensemble de l’establishment politique parle d’un « attentat contre la démocratie ». Apparemment, Fortuyn de son vivant ne constituait pas un attentat contre la démocratie. Les partis fascistes et racistes en Europe sont devenus un ingrédient banal de ce qu’on appelle la démocratie parlementaire.

          Fortuyn pouvait impunément appeler à la haine contre les immigrés tant à la radio qu’à la télévision. Il voulait modifier l’article 1er de la constitution néerlandaise qui interdit toute discrimination. Il parlait avec nostalgie de « nos conquêtes coloniales qui étaient inspirées et dirigées par une chrétienté agressive qui marchait sur des cadavres s’il le fallait ».

          Fortuyn disait tout haut ce que le patronat néerlandais et européen pense tout bas. Il déclarait la guerre aux travailleurs, aux allocataires sociaux et aux personnes âgées. Il voulait un PDG d’une grande banque hollandaise comme ministre pour « ses capacités exceptionnelles à s’en prendre à tout le secteur des collectivités locales et nationales ». Il voulait supprimer la loi sur l’incapacité de travail, toutes les formes de subsides qui dépendent du revenu, les allocations familiales, ainsi que la subvention pour le loyer des familles pauvres. Les personnes âgées devaient selon lui travailler plus longtemps et supporter les frais qu’entraîne leur âge pour la société.

          Il voulait supprimer les contrats de travail à durée indéterminée et les remplacer par des contrats à durée déterminée.

          Tout cela ne posait pas de problème aux yeux de ceux qui aujourd’hui parlent d’un attentat contre la démocratie. Fortuyn était présenté comme le représentant du « parti d’oppistion » contre les partis traditionnels. Il disait soi-disant ce que les gens pensaient tout bas.

          Or le programme du parti de Fortuyn n’est pas du tout en contradiction avec les partis traditionnels. L’agitation fasciste de Fortuyn servait avant tout à préparer l’opinion publique aux plans de ces partis traditionnels qui allaient tout à fait dans le même sens.

          Le fascisme, propagé par Fortuyn, Fini, Haider, Dewinter et consorts, n’est rien d’autre que l’application extrême des idées capitalistes des soi-disant partis bourgeois « démocratiques ». Ces deux courants mènent une fois au pouvoir la même politique voulue par les multinationales européennes.


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