6 juin 2002

           

La rumeur Meyssan

          " Ce sont des Américains qui ont commis les attentats du 11 septembre! " Depuis des mois, cette annonce par trop fracassante traînait dans un coin de nos ordis. On avait l’impression d’avoir déjà entendu cela quelque part, et plutôt du côté délire. On ne faisait pas attention.

          Cette fois pourtant, cela venait du réseau Voltaire... Puis, il y a eu cette campagne de presse contre Meyssan père et fils, le livre du père et les sites Internet du fils. Rien que le ton injurieux de la critique dans la presse, augmentait l’intuition qu’il y avait anguille sous roche.

          Une fois le livre ouvert, c’est le flash: c’est de qualité nettement supérieure à ce à quoi on pouvait s’attendre d’après la presse et les on dit.

          Là-dessus, on est pris au jeu: on consulte les sites qui disent oui et les sites qui disent non.

          On découvre que, parallèlement aux recherches de Meyssan, se développe en Amérique la même mise en doute de la thèse officielle sur les attentats, dont on trouve des échos sur les sites d’Indymedia américains. Comme Meyssan, ces Américains pensent que ce ne sont pas des islamistes qui sont les auteurs de ces attentats, mais qu’ils ont certainement été perpétrés par l’extrême-droite américaine, et plus précisément par une partie de l’armée américaine qui veut poursuivre la course aux armements, malgré la fin de la guerre froide. Alors, l’armée menace les Etats-Unis elle-même, et leur invente des ennemis extérieurs fictifs.

          En ce sens, il existe un rapport soigné, de 18 pages, traduit de l’Américain et truffé de liens, sur le site: <Mai68.org>.

          Meyssan s’est inspiré de ce courant de pensée, mais les auteurs américains n’ont pas lu Meyssan. Dans tous les chapitres ci-après, je me réfère à son livre, sauf quand je mentionne une autre source.

Avez-vous vu l’avion ?

          Meyssan dit quelque chose sur quoi ses homologues américains ne se sont pas penchés: il dit carrément que ce n’est pas un avion qui est entré dans le Pentagone. Après avoir écrit son livre, il semble avoir reçu et diffusé sur le net d’autres photos que celles dont il disposait au départ, et ces nouvelles photos lui permettent d’être plus précis: c’est un missile.

          Un missile a la forme d’un avion, avec des ailes, mais c’est plus petit qu’un Boeing. Cela fait un bruit sifflant d’avion militaire, et manifeste en vol le comportement vif d’un avion militaire. Or, les journaux papier dépendant du capitalisme ont, dit Meyssan, tronqué les témoignages. Presque tous les témoins ont vu et entendu un avion militaire.

          Les histoires de témoignages, c’est toujours du flou: c’est Meyssan contre ces journaux. Mais les photos, elle, n’ont jamais été démenties, ni publiées sur d’autres sites internet que ceux de Meyssan père et fils et du réseau Voltaire. Elles montrent les cours intérieures du Pentagone et de la façade juste avant son écroulement. On voit que l’engin a pénétré en diagonale le premier anneau du bâtiment, en faisant un trou de cinq mètres de large sur huit de haut au rez et au premier étage d’une façade qui fait vingt quatre mètres de haut. Il a traversé ensuite deux autres anneaux, sortant-entrant-sortant-entrant-sortant, en faisant sur son passage un trou rond, fort régulier. Le dernier de ces trous a 1 m 80 ou 2 m 30 de diamètre: MEISSAN dit 1 m 80 au cours de sa conférence à la Ligue Arabe; mais sur son site " asile ", on peut lire 2 m 30. Et on y voit les photos du trou. Les site des contradicteurs Hoaxbuster et Goldsmith retardent un peu: ils représentent, par schémas, l’avion entrant perpendiculairement dans le Pentagone.

          Le premier coup de Meyssan pour ébranler la thèse officielle, consistait simplement à montrer la largeur de l’avion et l’étroitesse de la partie touchée de la façade, pour conclure: ce ne peut pas être un gros avion comme cela qui est entré dedans. A quoi, Goldsmith et le Washington Post répondent: si l’avion a fait si peu de dégâts sur la façade, c’est parce que les murs du Pentagone sont vachement solides, et les fenêtres aussi. Le Pentagone a l’air d’un batiment administratif, mais en croquant dedans, on s’aperçoit que c’est du pur bunker. Il y a même sur les sites de Goldsmith et du Washington Post une coupe des murs du Pentagone. Mais voilà qui apporte de l’eau au moulin de Meyssan! Avec ses nouvelles photos, il réplique: quelle partie d’un avion de ligne aurait bien pu continuer son chemin à travers tout pendant encore cinq épaisseurs de mur renforcé, en y faisant le trou tout rond que voilà? Il n’y a qu’une seule chose qui peut faire cet effet-là: un missile avec du casse-bunker bien concentré dedans. Meyssan précise: de l’uranium appauvri. Eh bien, vu que c’est un poison aussi insidieux que l’amiante, espérons que les Américains ont un plan de décontamination.

          Parmi les premiers arguments de Meyssan pour ébranler la thèse officielle, il y avait la remarque que, puisque l’avion avait dû raser le sol avant d’entrer dans le Pentagone, on aurait dû voir les traces de son glissement sur la pelouse du site. Sur ce, Meyssan montrait un camion en train de déverser du petit gravier sur une couche de gros gravier sur cette pelouse, et demandait: " Qu’est-ce qu’on cherche à effacer là? " A cela, Goldsmith donne une vraie réponse: ces camions étaient en train de faire une large piste pour tous les véhicules nécessaires à la démolition et à la reconstruction de la partie touchée du bâtiment. On voit mal, en effet, ces gros engins se tracer une piste à même la terre: ce serait l’embourbement assuré en peu de temps. Si Goldsmith et Hoaxbuster répondaient ainsi ne serait-ce qu’aux deux tiers des moyens de Meyssan, ç’en serait fini de la rumeur Meyssan.

          Goldsmith rapporte que de nombreux témoins disent : " on a retrouvé plein de petits débris de l’avion sur la pelouse. " On voit d’ailleurs un de ces petits débris. C’est un morceau de taule froissé, pas brûlé, bleu-blanc-rouge, tombé du ciel sur la pelouse intacte. Mais pas de gros débris, pas de photo donnant une vision d’ensemble du crash, de l’impact du gros avion sur le Pentagone. Les photos sur les sites anti-rumeur paraissent mal cadrées. Le lendemain même du crash, tout le site a été rasé et nous n’aurons jamais semble-t-il des images supplémentaires du crash. Pourquoi cette hâte? Pour la décontamination?

          Goldsmith dit: " Il y a des cameras de surveillance qui ont tout filmé. " Enfin on va savoir! Parce qu’au fond, il n’y a qu’ainsi qu’on peut savoir. Clic; on arrive sur une page qui dit: le site de Meyssan ne montre pas toutes les photos de l’explosion dont on dispose. " Une camera de sécurité fonctionnait près de l’endroit de la déflagration. Vous pouvez voir ces images sur de nombreux sites, par exemple cette page du site CNN. (NB. cette page provoque parfois des messages d’erreur. Réessayez un peu plus tard ou...) " Effectivement, j’ai rééssayé assez bien de fois: erreur, erreur, erreur. Et ainsi de plusieurs mots-portails qu’on trouve dans le reste de ce message. Il n’y a décidément rien derrière! Enfin, comme si Goldsmith s’attendait à cet effet-là, il annonce: Nous reproduisons une partie des images dans l’ordre: "

          Sur la première image, à l’extrême-droite, dépasse faiblement un machin blanc qui pourrait être le nez d’un engin volant. Commentaire: " Quel est l’objet métallique que l’on discerne juste au-dessus de la borne de droite?

          NB: si l’on considère que la caméra tourne à une vitesse normale, il semble manquer des images entre celle ci-dessus et celle ci-dessous. "

          L’image suivante est celle de l’explosion, geyser de flammes pures. Les deux ou trois images suivantes montrent la poursuite de l’explosion à l’intérieur du bâtiment, et les flammes qui réussissent à sortir du bâtiment charrient un épouvantable mélange de débris en tout genre. Avec tout ça, on n’a pas encore vu l’avion! Commentaire surréaliste de Goldsmith: " Pourquoi ces images n’apparaissent-elles pas sur le réseau Voltaire? "

          Remarquez que, via Hoaxbuster, on peut arriver sur des pages de CNN consacrées à l’attentat du Pentagone. On n’y trouve qu’une seule image de la caméra de surveillance, une de celles qu’on trouve chez Goldsmith, et donc aucune succession de photos où l’on voit passer l’avion.

          Finalement, de Goldsmith et des anti-Meyssan, on retient une question: qu’est donc devenu le troisième des quatre avions détournés et que sont devenus ses passagers? " Meyssan ne fait que se poser la même question. Le mystère demeure épais. On ne savait pas qu’un Boeing, c’était si facile à perdre qu’une carte bancontact.

           

Tout faux !

          Sur Indymedia, un auteur américain se gausse de la thèse officielle diffusée par le Washington Post, les quotidiens américains, les communiqués de presse du gouvernement américain.

          D’après les quotidiens américains, qui détiennent ces informations de " sources proches de l’enquête ", il faut croire qu’Al Quaeda a mis sur pied quatre équipes de cinq hommes décidés à mourir ensemble et suivant des cours de pilotage à cette fin dans des écoles où on apprend à piloter de petits avions. Après cela, ils prennent quelques heures de vol par simulateur pour adapter leurs connaissances au pilotage d’avions de ligne. La veille au soir, certains d’entre eux font leurs valises en y emportant, notamment, un manuel de pilotage, le Coran, ainsi qu’une lettre de leur supérieur de l’organisation. On retrouvera une telle valise dans une voiture louée abandonnée sur le parking de l’aéroport.

          Une fois les quatre équipes à bord des avions, ils ont brandi des couteaux, égorgé une hôtesse de l’air ou deux, obligé les passagers à se grouper à l’arrière et les pilotes à leur ouvrir leur local, et là, les pilotes débutants ont fait fort. Pas un avion n’a raté sa cible, sauf le dernier, et encore, ce n’était pas à cause d’une maladresse de pilotage, mais par l’intervention héroïque d’un passager. Pourtant, atteindre les tours en plein milieu comme ils l’ont fait, et comme le deuxième avion l’a réussi au bout d’un virage serré; entrer dans le Pentagone par le rez-de-chaussée en débordant forcément quand même un peu sur le premier étage, tous les pilotes disent que cela relève de la prouesse. Le président égyptien Hosni Moubarak, ancien pilote interrogé par CNN peu après les attentats, a dit qu’il est hasardeux, même à un pilote militaire chevronné, d’entreprendre une telle approche avec ce genre d’avion. Aussi précisément qu’on vise les Twin Towers à du 800 km/h à partir du ciel, on a toutes les chances de tomber à côté. C’est quand même de la navigation et pas de la conduite sur route! Alors que dire si on a appris à piloter dans des écoles pour touristes et complété cet apprentissage de quelques heures de simulateur de vol?

          Bon, admettons qu’Allah était avec les pilotes. En tout cas, une fois que les crashes ont eu lieu, les enquêteurs ont fait des découvertes miraculeuses, comme si cette fois, c’était Dieu qui s’en mêlait enfin. Ils ont retiré des ruines des Twin Towers le passeport de Mohammed Atta, intact: " voyez-vous qu’Atta était bien dans l’avion! " Ils ont également trouvé un deuxième exemplaire de la dernière lettre aux kamikazes, dans les décombre de l’avion qui s’est écrasé en Pennsylvanie: " Voyez-vous que les attentats sont une seule et même opération attribuable à l’organisation islamiste! "

          Les enquêteurs sont à présent sûrs que, si l’équipe de Pennsylvanie n’était composée que de quatre kamikazes et non de cinq, c’est parce que le Français d’origine marocaine Zacarias Moussaoui devait en être le cinquième. Le grain de sable dans le plan de l’organisation islamiste, c’est qu’il avait été arrêté trois semaines plus tôt pour séjour illégal, et mis dans l’équivalent de nos centres fermés. A ce moment aussi, la police avait reçu une dénonciation ou une mise en garde de la part de l’instructeur d’une école de pilotage où Moussaoui avait pris quelques cours: Moussaoui, qu’il avait traité de mauvais pilote, lui avait répliqué qu’il se fichait pas mal d’apprendre à décoller et à atterrir, et que la seule chose qu’il avait besoin de savoir, c’était les virages. Il avait même ajouté que le but de sa vie était de se crasher dans un building. La police n’avait rien fait de la mise en garde de l’instructeur de vol. Il n’y a qu’au lendemain des attentats qu’elle s’en souvint, et maintenant, la justice militaire américaine va bien vite condamner le jeune Français à mort.

          Finalement, grâce à la distraction des membres d’Al Quaeda, qui égarent des Corans et des indices partout sur leur passage, grâce à leur imprévoyance et à leur comportement parfois exubérant, grâce enfin à la qualité indestructible de certains des documents qu’ils égarent, l’enquête des autorités américaines à progressé à pas de géant.

          En fait, on ne voit pas pourquoi, une fois qu’ils étaient en l’air et qu’ils avaient le ciel à eux, les terroristes d’une organisation occupée à fabriquer partout des armes de destruction massive n’en ont pas profité pour viser la centrale nucléaire d’Indian Point, qui se trouve là, au milieu d’un pays densément peuplé, et qui stocke aussi, dans des conditions de sécurité assez légères, pas moins de 65 ans de déchets nucléaires bien délétères. Les fous d’Allah auraient pu faire ainsi des millions de morts. Autre chose que cinq lettres à l’anthrax, non? C’est qu’ils n’étaient pas si méchants que cela, ou qu’à côté du fait qu’ils se sont montrés des pilotes hors pair, ils n’en ont pas moins des cerveaux de papillons et ne sont attirés que par les symboles. En outre, les kamikazes du troisième avion, si c’en était un, n’ont pas eu de chance: leur avion est allé s’encastrer dans une aile du Pentagone qui était justement en rénovation depuis une semaine. Ils seraient venus par un autre côté, ils auraient fait un massacre parmi les huiles et les grosses têtes de l’armée américaine. Comme cela s’est passé, les victimes en sont une centaine de membres du personnel d’exécution et d’ouvriers.

          Si Indian Point est toujours là, et si ces attentats sont très exceptionnels, c’est parce que d’habitude, un organisme qui fait partie de l’armée américaine, et qui s’appelle le NORAD, veille jour et nuit pour défendre l’espace aérien. Cette organisme possède des chasseurs prêts à décoller depuis un grand nombre de bases réparties sur tout le territoire américain. Dès qu’un avion dévie de sa trajectoire, ces chasseurs viennent l’entourer, l’obliger à rentrer dans sa trajectoire ou à se poser; ils peuvent l’abattre en cas de menace majeure. Or, le 11 septembre, les chasseurs ont décollé en retard, et de bases éloignées du lieu où les avions détournés erraient, bien visibles au radar. Ensuite, les chasseurs ne se sont pas rendus sur les lieux à plein régime mais à une allure qui, pour de tels avions, s’apparente au train de sénateur. Le résultat, c’est qu’ils sont arrivés sur les lieux chaque fois environ huit minutes après le crash. Ensuite, ils se sont promenés au lieu de se rendre sur les lieux tout proches où errait encore un autre avion de ligné détourné.

          En guise de justification ambiguë, le porte-parole du NORAD explique que, depuis la fin de la guerre froide, son organisme ne reçoit pas assez de moyens du Congrès américain pour rester efficace, alors voilà ce qui arrive.

          Mais quand bien même il faudrait se rendre à cette raison, Meyssan ajoute dans sa conférence à la Ligue arabe: et si ça déconnait du côté des avions de chasse du NORAD, pourquoi est-ce que les cinq batteries de missiles qui défendent le Pentagone ne sont pas entrées en action ?

           

Y a-t-il un pilote dans l’avion ?

          Selon Meyssan, les deux avions qui sont allés s’encastrer dans les deux tours jumelles ont été attirés là par des balises qui étaient à l’intérieur des tours. Meyssan rapporte que, peu avant l’attentat, des radio-amateurs ont enregistré par hasard le signal d’une balise qui était dans une des tours: " Tiens, qu’est-ce que cela peut bien faire là et qui l’utilise? " Puis, ils n’y ont plus pensé, jusqu’à l’attaque... Ce qui a pu se passer, avance Meyssan, c’est que le pilote n’a tout à coup plus eu son avion en main: l’avion se pilotait tout seul. L’avion a été téléguidé comme un drône ou un missile, selon la technologie " global hawk " dont la Force Aérienne des USA s’est beaucoup vantée dernièrement. S’après ce qu’on comprend, on pourrait avoir installé quelque chose comme cela sur l’ordi de l’avion ou même le lui avoir envoyé comme un virus. Alors les deux avions sont allés rencontrer deux balises qui étaient chacune dans les deux tours.

          Outre qu’elle fait fort science fiction, cette hypothèse a le mérite d’expliquer comment ils ont pu viser aussi juste, chacun pile au centre de sa cible.

          Y a-t-il eu des kamikazes dans ces avions ? Ou des pirates de l’air islamistes qui ont commencé le détournement, mais à qui le pilotage de l’avion a échappé lorsqu’il est arrivé à une certaine distance des balises fatales ? Les conversations par GSM entre les passagers et leur famille, où les passagers disaient que des terroristes, brandissant des couteaux, avaient égorgé une hôtesse de l’air et rassemblé tout le monde à l’arrière de l’avion, sont probablement, dit Meyssan, des inventions. C’est pure supposition de sa part. Toutefois, le FBI n’a pas rendu publics les enregistrements des messages émanant des pilotes des avions au moment de leur détournement. Pourquoi ces cachotteries? On voudrait bien savoir, nous, on est de bonne volonté mais qu’ils nous donnent de quoi croire à leur truc!

          Quoi qu’il en soit, il y a un problème avec la listes des kamikazes. Ils étaient, dit le FBI, trois équipes de cinq et une équipe de quatre. Le FBI a publié les dix-neuf noms avec les dates de naissance. Or, l’ambassade d’Arabie Saoudite, le pays dont quinze ds kamikazes présumés sont originaires, a dit : Abdulaziz Alomari, Mohand Alsheri, Salem Alhazmi et Saeed Alghamdi se portent comme des charmes et vivent dans leur pays. Le prince Saud al-Fauçal, ministre saoudien des Affaires étrangères, a déclaré à la presse : " il est prouvé que cinq des personnes nommées dans la liste du FBI n’ont aucun lien avec ce qui s’est passé. " Et pour les dix autres ressortissants saoudiens figurant sur cette liste, les autorités du pays attendent toujours que les Etats-Unis leur envoient des preuves… Malgré cela, on peut encore lire le 17 avril 2002 de la part de l’agence Reuters: " Que Dieu bénisse ces martyrs et les accueille en son paradis!, ajoute Ben Laden en référence probable aux 19 pirates de l’air... " On y tient, à la thèse officielle!

          D’autre part, les compagnies aériennes ont, bien sûr, publié les noms des passagers des vols détournés. Or, elles n’y ont jamais fait figurer les noms des terroristes, même pas d’une partie d’entre eux. Pour expliquer cette omission, on a dit que les noms des victimes coupables ont été retirés par égard pour les victimes innocentes. Cela paraît bien biscornu. Enfin, c’est pour essayer d’accréditer sa thèse que le FBI a dit ensuite, quelques jours après les attentats, qu’on avait retrouvé le passeport de Mohammed ATTA dans les ruines des Twin Towers. Les avions fondent, mais pas les passeports.

          Quelques temps après avoir nié être l’auteur des attentats, Ben Laden, dans une cassette pré-enregistrée, non datée, de mauvaise qualité sonore et visuelle, révèle que le chef des martyrs était Mohammed Atta. Mais beaucoup de gens pensent que cette cassette est un faux et que c’est un sosie de Ben Laden qui parle, ce qui expliquerait pourquoi il contredit sa première réaction aux attentats, et ce qui expliquerait aussi la mauvaise qualité du document.

          Autre chose. En apprenant l’attaque, en voyant l’incendie des vingt derniers étages puis l’effondrement assez rapide des tours, on pouvait estimer le nombre de victimes à quinze, vingt mille. Or, aux dernières nouvelles, il n’y en a que 2 843, y compris les quelques 200 pompiers. Les tours étaient nettement moins fréquentées que d’habitude ce matin-là. Plusieurs firmes établies là et plusieurs hauts responsables du personnel ont confirmé avoir reçu la veille un message leur recommandant de s’absenter et de donner congé à leur personnel. Notamment la firme israélienne ODIGO, d’après un journal israélien. Donc, si des services secrets américains ou israéliens étaient au fait de ce qui allait se passer, pourquoi ne l’a-t-on pas empêché plutôt que de prévenir furtivement du monde? Et pourquoi a-t-on fait déménager le personnel du Pentagone au lieu de protéger le bâtiment?

          L’étrange aussi, c’est que pendant des mois, la presse a annoncé un chiffre précis situé dans les cinq mille morts et pas dans les deux mille. Pourquoi ce mensonge à la hausse, réduit sur le tard?

          Enfin, ce ne sont pas seulement les deux tours qui se sont effondrées, c’est aussi un troisième immeuble, et celui-ci ne s’est pas effondré à cause du sinistre des tours voisines, mais à cause d’une explosion. Cette explosion, suivie d’un incendie, a eu lieu à 16 h 10 heure locale et le bâtiment s’est effondré à 17 h 20. Il n’y a pas d’explication à ce phénomène. Il y a seulement, dit meyssan à tout hasard, la circonstance que les Twin Towers et cet immeuble voisin partageaient la caractéristique d’héberger une division de la CIA qui s’était, après la fin de la guerre froide, désintéressée des opérations militaires et reconvertie dans l’espionnage économique, au grand dam de l’armée américaine et des autres services de renseignement.

          Etait-ce ce service-là qui était visé?

          A propos d’incendie, il y en a eu un aussi à 9 h 40, qui a ravagé une annexe de la Maison Blanche. C’était trois minutes avant que le vol 77, ou le bidule non identifié qu’on voudrait nous faire passer pour le vol 77, n’entre dans le Pentagone. Cet incendie a été montré une seule fois en direct au moment des attentats, sans explication, et puis les médias n’en ont plus jamais reparlé. Tant qu’à faire, si on cache des incendies, pourquoi pas des avions?

           

Le mobile des attentats

          Meyssan, dans sa conférence du 8 avril 2002 à la Ligue Arabe, dit qu’un contrôleur aérien de Washington a suivi au radar l’avion ou l’engin qui est allé sur le Pentagone. Il l’a vu apparaître dans son champ de vision, foncer sur la Maison Blanche, s’en détourner au dernier moment en effectuant un virage très sec caractéristique d’un engin militaire, et se diriger sur le Pentagone. A 9 h 43, l’engin s’est planté dans une partie du Pentagone qui, par chance, avait été évacuée une semaine auparavant pour effectuer des travaux de rénovation. Or, à 9 h 42, il y a eu les images de ce mystérieux incendie qui venait tout juste de se déclarer dans une annexe de la Maison Blanche et dont les médias n’ont plus jamais reparlé.

          C’est au moment de cet incendie et de l’attentat sur le Pentagone, que le gouvernement des Etats-Unis s’est senti menacé. Entre 9 h 45 et 10 h 10, la Maison Blanche a été évacuée: les VIP ont été conduites dans son abri anti-atomique, tandis qu’on disait aux autres de s’éloigner en courant, et que des tireurs se postaient aux alentours, armés de lance-roquettes pour contrer une attaque aérienne. Au même moment, le président Bush, qui avait quitté l’école de Floride où il était en visite et se rendait à Washington dans son avion " Air Force One ", été emmené dans un abri anti-atomique situé dans une base militaire. Sur ce trajet, le jet présidentiel volait à basse altitude et en zigzagant, escorté par des chasseurs. Sur le tarmac à l’arrivée, le président a été conduit vers l’abri dans un véhicule blindé, en protection contre des snipers, des tireurs embusqués. Toutes ces précautions n’ont rien à voir avec la défense contre des Boeings pilotés par des kamikazes islamiques. En particulier, on ne voit pas comment les Islamistes auraient pu introduire des tireurs dans une base militaire ultra-protégée.

          D’après Meyssan, les attentats ont bel et bien été revendiqués, mais pas par Oussama Ben Laden. Selon Ari Fleischer, le porte-parole de la Maison Blanche, et Carl Rove, le secrétaire général de la Maison Blanche, des personnes ont contacté le Secret Service entourant Président des Etats-Unis, en utilisant des codes secrets que seuls possèdent les plus hauts responsables de l’armée ou du gouvernement des Etats-Unis, et certainement pas les islamistes de Ben Laden. Ce sont ces personnes qui sont entrées en négociation avec le Président et le reste du gouvernement des Etats-Unis. Du fond des abris, les négociations ont abouti et les attentats n’ont pas continué. Le soir du 11 septembre, le Président refaisait surface et accusait Ben Laden. Le 12 et le 13 septembre cependant, les deux responsables de la Maison Blanche, intervieuwés pour différents journaux américains, étaient encore convaincus qu’il s’agissait d’un coup de l’extrême-droite américaine, qui n’en est d’ailleurs pas à son premier attentat terroriste contre des tours. Après seulement, ils ont changé de version et se sont ralliés à la thèse Ben Laden.

          D’après les moyens mis en œuvre dans ces attentats, il ne peut s’agir que de la révolte d’une partie importante de l’armée des Etats-Unis, avec ou sans appuis au gouvernement; avec ou sans la complicité du président Bush lui-même. Cela paraît impensable, mais ne l’est pas. Au début des années 60, il y a déjà eu un projet d’attentats élaboré par des militaires américains contre des cibles américaines. Après avoir détruit des cibles américaines, les militaires et les enquêteurs auraient dit que c’étaient des Cubains qui avaient commis ces attentats, et l’armée américaine serait allée envahir Cuba à grands renforts de sentiment de légitime défense. Ce projet n’a pas été mis en oeuvre parce que le Président Kennedy s’y est opposé. Il y a laissé la vie. Relire l’histoire de l’opération Northwoods, reprise en flash back au chapitre 11 du livre de Meyssan et publiée dans AL n°13 (249) de mai 2002.

          Depuis la fin de la guerre froide, l’armée et les producteurs d’équipements militaires craignent le tassement de leurs affaires. L’armée a voulu démontrer au restant du gouvernement US que c’est elle qui commande. " Nous pouvons, à tout moment, faire tomber n’importe quoi à n’importe quel endroit du pays, même les lieux les plus protégés. Alors écoutez-nous et obéissez à notre plan. " Ce plan est une opération Northwoods numéro 2. S’il en est ainsi, nous sommes en présence d’un coup d’Etat militaire parfaitement constitué, à ces deux variantes près:

           - Il s’est passé dans la première puissance du monde, et donc c’est une prise de possession du monde entier par ces militaires du ciel;

           - Il n’a pas détrôné les représentants élus de la nation, mais il les a placés étroitement sous le contrôle des militaires.

          Les militaires réalisent leur propre intérêt et celui de l’industrie de l’armement, mais aussi celui des extracteurs de pétrole, comme d’autres analyses l’ont déjà montré.

          Le budget militaire des Etats-Unis est plus important que ceux additionnés des vingt-cinq pays qui les suivent dans le classement par ordre d’importance du budget militaire. Qu’adviendrait-il de ce dispositif gigantesque si la fin de la guerre froide signifiait le désarmement? Justement, les attentats du 11 septembre ont permis de l’augmenter d’un coup de 25%.

          Sommé une fois de plus de prendre la parole depuis sa grotte des montagnes afin de relancer cette guerre, le sosie de Ben Laden, dans un irrésistible accès d’humour, a dit au monde entier, à la mi-avril, que son organisation se félicitait des conséquences des attentats sur l’économie américaine.

Suite : l’extraordinaire aventure de ceux d’al Quaeda

Cécily

           

L’extraordinaire aventure de ceux d’al Quaeda

          Au cours des années 80, les Etats-Unis levèrent une armée sainte islamiste pour harceler et combattre l’occupant soviétique en Afghanistan. Elle fut composée de Musulmans de tous les pays, mais de Musulmans assez occidentalisés pour pouvoir travailler sous la direction secrète de la CIA. Des jeunes gens furent recrutés parmi les étudiants (" talibans ") des universités et des grandes écoles des villes. L’organisation se para du nom très américain de " combattants de la liberté " et son islamisme réalisait des fondus enchaînés surprenants avec le christianisme intégriste des milieux anticommunistes protestants et catholiques.

          La direction de cette Internationale islamiste fut confiée à des gens très proches du grand capital. La famille Ben Laden et celle de George Bush étaient amies. Bush senior, les Ben Laden et la famille royale d’Arabie Saoudite avaient des actions dans les mêmes gigantesques entreprises pétrolières, qui rapportent comme les hôtels trois étoiles du Monopoly. Bush senior a aussi été directeur de la CIA. Dans les familles de l’oligarchie latino-américaine, il faut un prélat et un militaire haut gradé à chaque génération. Dans la méga-oligarchie dont il s’agit ici, il est de bon ton d’avoir à chaque génération un fils placé dans les services secrets. Oussama venait tout juste d’acquérir un diplôme d’ingénieur civil dans une univ saoudienne, quand il fut présenté à un directeur spirituel, qui l’orienta vers les Combattants de la liberté. Bien au fait des opérations financières étant donné sa culture familiale, il fut chargé recevoir et de gérer les fonds des Etats-Unis et de l’Arabie saoudite destinés à organiser cette armée. Il devait affecter ces fonds à des projets et en faire rapport aux bailleurs de fonds. Il était ainsi chargé de " la base ", " al quaeda ", c’est-à-dire de la base de données de l’organisation. Ce nom n’a en effet rien à voir avec une idée de masses ou de démocratie directe, mais tout prosaïquement avec l’informatique et la logistique.

          Et puis, ce fut la fin de la guerre froide. Qu’est-ce que cela signifie, la fin de la guerre froide ? Pour les uns, cela signifie que l’empire soviétique n’est plus et que les Etats locaux vont se développer et exploiter leurs ressources comme ils l’entendent. Pour les autres, cela signifie que les remparts de défense soviétiques ne sont plus et que l’empire des multinationales peut aller succéder à l’empire soviétique pour exploiter les richesses du sous-continent. Mais évidemment, les populations locales résistent. S’il en est ainsi, les Combattants de la Liberté doivent encore exister, mais sous la forme d’une guerre secrète dont les Etats-Unis ne paraissent pas l’auteur.

          C’est pourquoi, après la chute du mur de Berlin, Ben Laden fait semblant de se révolter contre les Etats-Unis et de devenir un grand terroriste anti-américain. Entre-temps, ses Combattants de la Liberté font monter dans les Etats de l’ex-empire soviétique une opposition armée violente, teintée d’intégrisme religieux, notamment en Tchétchénie et au Kosovo. Leur but est de créer dans ces Etats la terreur qui justifie des régimes " forts ", des régimes avec beaucoup de flics et peu de politique sociale, des régimes constamment menacés aussi. Avec les ressources locales, ces régimes forts achètent des armes pour se défendre contre le terrorisme, et ainsi, les multinationales américaines et européennes gagnent sur tous les plans : en fournissant des armes à l’opposition extrémiste, en en fournissant au régime en place, et en achetant bon marché les ressources locales.

           

Jihad pour Macworld

          Dans la dichotomie " Jihad versus Macworld ", Ben Laden est à la fois l’agent des Etats-Unis et le chef du " Jihad ". Donc, ce sont les Etats-Unis qui organisent le " Jihad ", qui se chatouillent pour se faire rire en quelque sorte.

          Un fait qui prouve que les Combattants de la liberté sont toujours au service des Etats-Unis, c’est que, de 1987 à 1998, ils ont été entraînés par un officier d’origine égyptienne, Ali Mohammed, qui enseignait également dans une école prestigieuse des services secrets américains. Les Combattants de la liberté sont donc restés, au moins jusqu’en 1998, une sorte de légion étrangère ou de division arabe de l’armée américaine. Et il n’y a pas de raison que cela ait changé par après.

          Un autre fait ? En 1995, les autorités américaines avaient accusé Ben Laden d’être l’instigateur de l’attentat à la bombe de 1993 contre le WTC. Un an après cette accusation, le gouvernement soudanais détenait le dangereux terroriste et proposa aux Etats-Unis de l’extrader. Le gouvernement américain répondit qu’il n’était pas intéressé et demanda au gouvernement soudanais de le laisser aller vers l’Afghanistan.

          Un autre fait ? Tout récent celui-ci. En novembre 2001, toute la presse macédonienne, relayée par la presse russe et le journal " The Independent ", a révélé que les forces américaines organisent au Kosovo, dans une zone contrôlée par l’OTAN, un camp d’entraînement de militants albanais de l’UCK, qui ont pour instructeurs des officiers albanais qui ont déserté l’armée yougoslave en 1991-1992. Or, ce camp comporte aussi 50 combattants afghans et algériens, dirigés par un certain Zaiman Zawahiri. Zaiman Zawahiri est le frère du bras droit et probable successeur de Ben Laden. Ce camp au Kosovo prépare les militants albanais, afghans algériens pour des formations terroristes au Kosovo et en Macédoine. Alors voilà : al Quaeda est toujours en pleine activité et noyaute l’UCK sous la supervision bienveillante des Etats-Unis.

          Bon et puis c’est pas fini. Oussama Ben Laden, et les autres cadres de l’organisation, sont en même temps des actionnaires significatifs d’une série d’entreprises. Et ce n’est que dans la légende à destination des médias que leurs entreprises fabriquent des armes de destruction massive. En réalité, ces entreprises s’occupent bien d’objets militaires ou sécuritaires, mais pas du tout dans un but d’hostilité à la civilisation occidentale.

          En 1998, l’US Air Force a bombardé un laboratoire d’Al-Shifa, au Soudan, où Ben Laden était soi-disant en train de faire fabriquer des armes chimiques de destruction massive. Mais des observateurs internationaux, après enquête, ont dit que ce laboratoire n’avait jamais produit que de l’aspirine. Cette usine appartenait à Oussama Ben Laden et à Salah Idris. Idris fut accusé de complicité dans la fabrication des armes chimiques et de financement du Jihad islamique en Egypte. L’Egypte fit ostensiblement geler ses avoirs, mais leva discrètement cette sanction quelques mois plus tard. Or, aujourd’hui, selon le journal anglais The Observerer, le " terroriste " Salah Idris détient 75% des parts de la société IES Digital Systems et 20% de la société PROTEC. IES est une société qui assure actuellement la video-surveillance des sites gouvernementaux et militaires britanniques. Quant à PROTEC, c’est la société qui assure la sécurité des onze centrales nucléaires britanniques. Alors, de deux choses l’une: ou bien nos gouvernements et nos centrales nucléaires sont aux mains des terroristes fous de Dieu, ou bien ces soi-disant terroristes sont de grands spécialistes de la sécurité qui méritent la confiance des autorités anglaises.

          Il se fait que Ben Laden est malade: il est en dialyse. Durant son hospitalisation du 4 au 14 juillet 2001 à l’hôpital americain de Dubaï, dans les émirats arabes unis, il a reçu, selon le Figaro, la visite de plusieurs membres de sa famille, celle de personnalité saoudiennes, et aussi celle du représentant local de la CIA. Il était également hospitalisé dans un hôpital militaire à Rawalpindi, au Pakistan, lors des attentats du 11 septembre. Enfin, en novembre 2001, durant l’opération " liberté immuable ", pendant que les Americains, avec le même genre de missiles que celui du Pentagone, pénétraient à tout casser des grottes des montagnes où il était sensé se cacher, Ben Laden se trouvait tout simplement à Jalalabad, dans une villa à proximité d’un hôpital, en Afghanistan même.

          Sa succession est assurée par le Dr Ayman al-Zawahiri, qui a repris le contrôle des finances, opérations, projets et ressources du groupe.

           

Et le soldat inconnu

          Si on va chercher sur Google les noms " Mohammed Atta " et " Zacarias Moussaoui ", on a quelques lueurs, à travers des bribes de la biographie des terroristes, sur le petit monde à part des Combattants de la Liberté ou " al Quaeda ".

          Cela se présente comme une secte militante avec de l’argent derrière. Un jour, alors qu’on sympathise à l’islamisme, on est choisi par le groupe qui nous dit en quelque sorte qu’on a un destin; mais on ne peut rejoindre le groupe et ce destin qu’en se dépouillant de soi et en quelque sorte en s’arrachant la peau. Le premier contact est brutal, c’est une disqualification impitoyable de tout ce qu’on pense et ce à quoi on tient, suivie d’un message: lisez ceci, apprenez notre savoir, nous reviendrons. Ou on renonce à soi et on passe la porte du groupe, ou on tient à soi et on est rejeté affublé d’un qualificatif salissant du style: " tiède ", ou " infidèle ". Si on décide de suivre, on est envoyé rencontrer des compagnons et des groupes dans d’autres pays, plongé dans une vie sociale à la fois intense et distante. Toutes les étapes suivantes vont de plus en plus loin dans le dilemme entre soi et les autres, et l’abandon de soi. On y gagne la chaleur du groupe, toute relative, et surtout le sentiment de faire partie de quelque chose d’élevé et de devenir quelqu’un d’important.

          Or, l’organisation islamiste soutenue par les Américains transforme progressivement ses recrues en mercenaires. Ses membres passent par les stages militaires en Afghanistan et au Pakistan. Ils apprennent la guérilla, le terrorisme et l’armée. Certains iront en Tchétchénie, d’autres au Kosovo, en Macédoine, ainsi qu’en Algérie, car ce sont eux les mystérieux égorgeurs du GIA qui avaient si peu à voir avec le FIS. L’UCK, qui était à l’origine " marxiste-léniniste ", a été assez tôt squattée par des " combattants de la liberté " qui en ont fait leur chose, qui s’y sont glissés comme des bernard-l’hermites dans une coquille trois étoiles. L’endoctrinement à la mode stalinienne, c’est quand même bien pratique !

          D’autres membres de cette Internationale islamiste ne vont sur aucun front mais aident au recrutement.

          On peut lire comment Moussaoui s’était d’abord révolté contre un destin de beur français des banlieues, en devenant aussi bon élève que possible et en allant décrocher un diplôme dans une école de commerce d’Angleterre. Après son diplôme, il est cependant entré à temps plein dans les Combattants de la Liberté. On ne connaît pas son parcours. Mais, alors qu’il était en visite dans sa famille après trois ans dans l’organisation, et que sa mère lui demandait pourquoi il courait le monde avec de mystérieux " copains " sans lui laisser un numéro de téléphone, pourquoi il ne choisissait pas une vie normale en France près de sa famille... il lui répondit brutalement: " Tu nous a éduqués comme des filles! " Dans l’organisation, on apprend aussi le machisme, et ce n’est pas en tant que musulman qu’on l’apprend, mais en tant que soldat. La peur d’être une femme, l’association femme=victime, est de rigueur dans toute vraie bonne armée où il faut savoir violer et tuer, ce qui n’est pas donné à un homme non spécialement formé.

          Alors oui, les Combattants de la Liberté apprennent à piloter de petits avions dans des écoles américaines. Oui, ils s’intéressent aux épandages agricoles qui peuvent aussi être utilisés pour répandre toutes sortes de poisons. Mais de là à la sophistication des attentats du 11 septembre, il y a un monde; et de là à désirer mourir avec tant de constance, il y a un monde aussi. D’ordinaire, avant et après le 11 septembre, les Palestiniens sont les seuls islamistes chez qui naissent des vocations kamikazes. Comme quoi, ce n’est pas l’Islam qui fait les kamikazes, mais la menace vitale israélienne. Et encore, même chez les Palestiniens, il ne se présente pas des kamikazes par équipes de cinq !

          Disons plutôt que, s’il faut des coupables pour les attentats du 11 septembre, les Combattants de la Liberté constituent un vivier de coupables tout désignés, dont la CIA connaît bien les identités, les allées et venues, et pour cause. Ce sont des gens en rupture de famille, qu’on peut enlever et faire disparaître sans remous, qu’on peut accuser de terrorisme sans que la famille perplexe ne trouve à dire autre chose que: " Nous ne savions pas. Il était entré dans un groupe religieux extrémiste et il nous snobait... " Ce sont peut-être aussi les moins doués de l’organisation, ce qui n’est pas nécessairement un défaut par rapport aux valeurs d’une société normale.

Cécily


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