30 mai 2002

 

Note de do : l'ADQ, c'est l'Action démocratique du Québec

L'ADQ : une effroyable imposture !

Un sondage SOM-La Presse-Le Soleil, publié le 25 mai
2002, révèle que l'ADQ aurait obtenu 36% des voies si
des élections générales avaient eu lieu à cette date.
Mais est-ce que les électeurs connaissent biens les
politiques de l'ADQ? Quelles sont les idées que cache
la figure bon enfant qu'est Mario Dumont?

Anti-syndicalisme.

L'anti-syndicalisme avoué de l'ADQ est à faire
frissonner. On peut lire dans le programme de Mario
Dumont que le syndicalisme n'est rien de moins que de
« l'immobilisme » qui serait défavorable aux
travailleurs et travailleuses. Évidemment, en grands
démocrates que sont les adéquistes, ils n'ont d'autres
choix que d'imposer « un assouplissement des
conventions collectives » et de « faire appel à la
sous-traitance ». Ainsi, il sera très difficile pour
les salariés de recourir à la syndicalisation et,
s'ils sont trop empreint à cet « immobilisme », eh
bien on refilera l'ouvrage aux plus coopératifs. Quel
beau souci du respect des travailleurs et des
travailleuses!


Encore plus d'argent pour les riches.

Le programme de l'ADQ semble très clair, le peuple
québécois et ses entreprises sont honteusement
surtaxés. Et ceci est tellement vrai que l'Action
démocratique du Québec a cru bon de publier un mémoire
s'attaquant à la question et portant le titre de «
Stimuler la croissance de façon responsable ». L'ADQ
propose une diminution des taux d'imposition par
l'instauration, pour les particuliers, d'un impôt à
taux fixe et, pour les entreprises, par une baisse
drastique des impôts car, tout le monde le sait, «
notre compétitivité économique en dépend largement ».
Les partisans de l'impôt à taux unique ont trois
arguments principaux pour défendre leurs ingénieuses
idées, et qui découle, soit dit en passant, beaucoup
plus de la théologie que de l'économie. Jetons-y donc
un petit coup d'oil.

-L'impôt à taux uniforme est plus simple !
Cet argument est le plus communément utilisé pour
tenter les contribuables qui redoutent à chaque année
le jour des impôts. Mais il ne tient littéralement pas
la route. La complexité de la fiscalité actuelle n'est
aucunement due à sa progressivité mais bel et bien à
la détermination du revenu, ce qui ne serait en aucun
cas simplifié par un taux d'imposition unique. Notre
modèle d'imposition pourrait avoir 42 pallier qu'il ne
serait pas plus compliqué. L'on prend le revenu et on
y enlève 20, 23 ou 26 %, selon où on se trouve dans
l'échelle de revenu, même un enfant de 7 ans pourrait
le faire aisément.

-L'impôt à taux uniforme est plus juste!
C'est vrai en terme de statistique. mais tout dépend
quelle conception vous avez de la justice. Ce qu'il
faut comprendre de l'impôt à taux fixe, c'est que la
classe moyenne ne sauvera que quelques centaines de
dollars par années tandis que tous les riches patrons
du Québec, eux, s'en mettrons plein les poches. En
effet, selon les calculs de notre bon ami et
économiste Claude Picher, l'impôt proportionnel ne
ferait sauver que 265 dollars a la majorité des
Canadiens tandis que les gens ayant un revenu
imposable de 100 000 dollars verront leur
porte-feuille s'engraisser de 5481 dollars chaque
année. Voici ce qu'est, dans le concret, la soif de
justice qu'ont les adéquistes.

-L'impôt à taux uniforme permettra d'éviter l'évasion
fiscale!
Celui-là est le pire de tous les arguments. Nous
sommes parfaitement d'accords, l'évasion fiscale est
une plaie dans une société démocratique. Parlez-en aux
détenteurs des 5000 milliards de dollars que l'on
estime aujourd'hui dans les paradis fiscaux. Les
Québécois et québécoises qui gagnent 25 000 dollars
par années ne fréquentent pas beaucoup ces
endroits-là, je crois qu'on peut être d'accord
là-dessus. Maintenant adéquistes, je vous mets au défi
de nous expliquer en quoi un taux d'imposition à taux
fixe peut stopper l'évasion fiscale.

- La réalité.
Dans les faits, un taux d'imposition fixe ne
favoriserait que les riches et nantis qui salivent en
regardant les taux d'imposition ridicules des classes
laborieuses. Il entraînerait, aux grands plaisirs de
nos maîtres, la destruction et la privatisation de nos
services publics, ouvrant ainsi la porte aux
entreprises privées que nous ne voulons en aucun cas
voir dans la gestion de nos services les plus chers!

Privatisation.

· L'éducation :

Depuis la révolution tranquille, à force de luttes et
d'efforts, le Québec a réussi à se donner un système
d'éducation public parmi les plus enviables au monde.
Dans un élan de responsabilité autoproclamé l'ADQ
entend changer la donne en balayant les efforts fait
depuis plus de quarante ans par le peuple québécois.
L'ADQ souhaite « arrimer les réseaux d'entreprises aux
institutions d'enseignement. » Les portes sont grandes
ouvertes aux multinationales. Cégep-Pepsi et
Université-McDonald bienvenue!

Comble de générosité démocratique, le parti de Mario
Dumont propose rien de moins que le « financement des
institutions scolaires privées. » Ne payons plus pour
tout le monde mais uniquement pour les jeunes élites
riches. Tout aux riches, rien aux pauvres. Merci
Mario!

Pour clore ce segment de l'éducation, il ne reste plus
qu'à éliminer cette vieille idée de formation d'un
citoyen critique à la sortie des écoles. L'heure est à
former des obéissants. Pour ce faire, il est bien
évident que l'ADQ doit rétablir l'ordre dans ce
système d'éducation si chaotique en « effectuant un
sérieux ménage dans la banque de cours offerts. » Bien
entendu les cours gênant, tel la philosophie, la
sociologie, les sciences humaines et politiques, sont
de nature à être inclus dans ce « sérieux ménage ». On
peut comprendre, sans doute recèlent-ils trop de cet «
immobilisme » si proche du syndicalisme.

· Santé :

Toujours dans le programme de l'ADQ, on peut lire que
la privatisation ne s'arrêtera pas à l'éducation. La
santé y passe également. L'ADQ croit bon d'avoir la «
participation du secteur privé dans notre système de
santé. » Le programme renchérit de plus belle avec le
droit à ce « que certains soins médicaux puissent être
payés par le patient qui le désire. » Fini les «
vieilles idées » où tous avaient le droit aux même
soins sur le même pied d'égalité. Désormais celui qui
a le plus d'argent passe en premier. « Pour un Québec
responsable et prospère! »


Ambiguïté politique.

De 1991 à 1992 Mario Dumont ouvre au sein de la
Commission-Jeunesse du Parti libéral du Québec(PLQ),
principal adversaire politique à la cause
souverainiste. On le retrouve, deux ans plus tard,
chef de l'Action démocratique du Québec(ADQ), position
ambiguë sur le projet souverainiste. Lors du
référendum de 1995, l'ADQ se prononce en faveur du
OUI. À la suite de la défaite du ce dernier, l'ADQ
renonce à sa déjà faible position en faveur du OUI.
Aujourd'hui, Dumont se dit contre la tenue d'un
nouveau référendum sur l'indépendance du Québec.
Maintenant, on comprend mieux le slogan électoraliste
du parti : « Du changement pour vrai. »

Comme l'a écrit Pascale Breton, journaliste à La
Presse, « Mario Dumont semble vouloir suivre les
traces de son prédécesseur (Robert Bourassa) en
gardant une certaine ambiguïté sur la question du
statut du Québec ». Le programme de l'ADQ joue
d'ailleurs sur différents paliers. Il entend
«respecter le résultat référendaire de 1995 et
maintenir un moratoire sur la tenue d'un référendum
sur la souveraineté», tout en mettant fin «au
pourrissement des relations Québec-Ottawa», de façon à
établir «un dialogue ferme, ouvert et respectueux avec
nos partenaires de la fédération, pour instaurer les
conditions optimales de notre développement économique
et social». Comment faire plus nébuleux?

Est-ce le jeu de l'ADQ de tenir les québécois(es) dans
l'incertitude? Il semble que la stratégie fonctionne :
Si on tient compte des intentions de vote, 47% des
électeurs qui favorisent le PQ croient que l'ADQ est
souverainiste, tandis que 40% des électeurs qui
penchent vers les libéraux le voient comme
fédéraliste. «Quant aux personnes qui ont l'intention
de voter pour l'ADQ, 43% pensent que le parti est
souverainiste, 41% le voient fédéraliste et 16% sont
indécis», commente le sondeur Guy Laroque, de SOM.

De Le Pen à l'ADQ.

L'ADQ est certes le plus à droite des principaux
partis du Québec, son impôt à taux unique, sa
privatisation massive des systèmes publiques et son
anti-syndicalisme avoué en sont autant d'exemples. Et
à l'exception du racisme et de l'homophobie, les
positions de l'ADQ ressemblent à s'y méprendre à
celles de l'extrême droite du Front National de
France, le parti de Jean-Marie Le Pen.
Maintenant, la responsabilité de ceux qui savent et
qui veulent combattre la montée de cette droite dure,
est de dénoncer les véritables politiques de l'Action
démocratique(?) du Québec. Ne nous laissons plus
berner par la langue de bois et l'ambiguïté de l'ADQ
ni par l'opportunisme de Mario Dumont. L'ouverture, la
tolérance et la démocratie ont toujours été des
valeurs prépondérantes à la société québécoise.
Poussons encore plus en avant les voies de l'égalité,
de la justice et de la liberté pour tous.et non leur
sombres contraires. Officiel


Quelle alternative ?

Loin de vouloir favoriser le Parti québécois où le
Parti libéral, nous voulons avant tout informer la
population sur le véritable visage de l'Action
démocratique du Québec. Mais nous devons être
conscient(e)s que les politiques prônées par l'ADQ, le
PQ et le PLQ sont celles du néolibéralisme et que de
voter pour un parti ou un autre actuellement en
revient à approuver un ordre social injuste.


Maxime Rocheleau
Pierre Desrosiers
Karine Saucier


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