3 juin 2005

L'édito de Serge July auquel il est répondu est ici : http://www.liberation.fr/page.php?Article=300310

Référendum sur la Constitution européenne

Réponse à l'édito de Serge July du 31 mai 2005 par Greg

« Les Français ont souverainement dit non après un long débat démocratique ».

     Première phrase, première connerie.

     Marc Tessier demande à ce que José Manuel Barroso, pro-oui et pro-Bolkestein, ne soit pas invité à l'émission "Cent minutes pour convaincre" pour ne pas rendre le OUI encore plus impopulaire, et cela sur injonction directe de l'exécutif (qui ne se prive pas pour intervenir par Président interposé dans des émissions en prime-time sans que cela ne soit compté dans le temps de parole du OUI). C'est démocratique. Comme au bon vieux temps gaullien du téléphone rouge entre le Ministère de l'Information et le présentateur du JT. Pour rappel, Marc Tessier visait un nouveau mandat à la tête de France Télévisions, ce n'était donc pas le moment pour lui de s'aliéner les soutiens à sa réélection en provenance des réseaux du Chef de l'État.

     François Fillon, au cours de l'automne 2004, demande à la rédaction de la célèbre revue pédagogique "Textes et documents pour la classe" (TDC), de préparer un numéro spécial sur le TCE pour début 2005. La rédaction présente rapidement son sommaire : il y aura un débat contradictoire, avec une pro-OUI et un pro-NON. Le document est visé par le Ministère, les arguments du NON ne plaisent pas, leur auteur est contacté : OK pour diffuser une partie de son intervention... à condition qu'il renonce à certains passages. Refus de l'intéressé. Le débat contradictoire disparaît du sommaire. Voilà qui honore la démocratie. (Source : Le Canard Enchaîné)

     L'émission "Arrêt sur image" s'est longuement penchée sur la question des temps de parole. La honte pour France Televisions. L'émission de la sinistre Christine Ockrent, "France Europe Express", n'y fut pas pour rien. Absolument in-cro-ya-ble ! Il aura fallu beaucoup de ténacité à Jacques Delors — pro-OUI — pour faire admettre à l'effroyable Christine Ockrent que certains partisans du NON n'étaient pas des anti-européens, qu'il ne pouvait pas "laisser dire cela". Ce brave Jacques Delors (fortement critique sur le TCE en 2003) me permet au passage de répondre à Paul qui, dans un récent mail, ne comprenait pas comment on pouvait se dire européen et voter non : ami, je te propose de contacter Jacques Delors, un bon spécialiste de la question, et depuis longtemps, pour éclairer ta lanterne.

     

     « Les autres électeurs [du NON] ont transformé cette élection en émeute électorale ».

     Serge July a employé dans sa première phrase le terme "souverainement". Mais "souverainement" ne signifie pas, chez lui, "légitimement". Rejoignant les propos d'un intellectuel anglais qui, la veille du référendum, soulignait dans une chronique publiée en première page du "Monde" qu'au Royaume-Uni, une majorité étroite (d'esprit, sans doute) était pro-NON et qu'une minorité "éclairée" (ce sont ses termes : les autres sont les barbares perdus dans l'obscurité) était pro-OUI, Serge July parle d'émeute : pour lui, ce sont les cons, les sauvages et les impulsifs qui ont gagné. L'intelligence a perdu (il a perdu, et il est intelligent, donc les intelligents ont perdu). Une émeute. Je n'ai pourtant vu nulle barricade, nul incendie, nul démontage de MacDo. Pas l'ombre d'un début de Commune. Il y a des gens qui ont voté. Massivement. Pacifiquement. Mais quand on a l'audace d'exprimer son avis — quel qu'il soit, aussi discutables soient les motivations — et de répondre autre chose que ce qui était "prévu" (OUI), on est un émeutier (plus loins dans son édito : les pro-NON participent à une "fronde"). C'est intéressant, tout à fait convergent avec le mépris croissant de nos dirigeants pour le peuple.

     On va me dire : les électeurs ont voté pour sanctionner le Gouvernement Raffarin.

     Je réponds : oui, et alors ? C'est incohérent ?

     Cette manière de déconsidérer le NON à partir d'une supposée confusion des enjeux est une tarte à la crème : c'est devenu un réflexe, un petit air prêt à l'emploi entonné par les gens "responsables et lucides". Mais cela démontre qu'ils n'ont pas pris conscience de ce qu'ils appellent de leurs voeux par ailleurs : nous sommes en Europe ! Quand on vote en France... on vote aussi en Europe ! Quand on sanctionne un gouvernement en France, on sanctionne aussi un personnel politique qui a des responsabilités européennes ! Quand on condamne par son vote une politique économique menée en France sous contrainte européenne (politique monétaire unique, priorité accordée à la stabilité des prix plutôt qu'à l'emploi, politique budgétaire bridée par l'absence de réel budget européen, soumise au pacte de stabilité qui interdit un déficit supérieur à 3% du PIB), on se prononce sur la politique en Europe !

     Où est le mal ? Où est la confusion ?

     

     « Quelques chiffres pour un fiasco national ».

     En mai 2003, un vieil ami s'en prenait verbalement (et assez violemment) à moi à propos du mouvement contre la réforme des retraites. Son argument, c'était : « En France, on n'arrête pas de râler, rien ne bouge, il serait temps qu'on se sorte les doigts du c... ». Ce type d'argumentation récurrente sur le complexe d'infériorité français est absolument fascinant, beaucoup plus (AMHA) que le complexe de supériorité (plus banal) dont font preuve certains autres commentateurs excessifs, et que je rejette tout autant (ce n'est pas moi, dont la culture, au sens sociologique du terme, doit énormément aux États-Unis, de manière parfaitement revendiquée — et ce malgré une légère baisse de forme de Clint Eastwood ces dernières années — qui vais pérorer sur la supériorité de la France, soyez à ce sujet tout à fait rassurés ; gloire à Lucas).

     Serge July argumente sur les performances de l'école et du marché de l'emploi en France.

     L'école en France est en crise, je le reconnais : de nombeux collégiens et lycéens (et étudiants...) éprouvent de grandes difficultés en lecture et en écriture, beaucoup sortent du système éducatif sans formation, ou sans formation utile / rentable, etc. Il y a du vrai là-dedans... et les politiques économiques menées en Europe n'y sont pas pour rien. Une bonne raison de voter NON. Mais ce n'est sans doute pas à cela que pensait Serge July en écrivant ces lignes. Non, ce à quoi il pensait, c'est, dans la grande tradition du complexe d'infériorité en France : "C'est mieux ailleurs". Serge July est en quelque sorte à l'espace ce que Francis Cabrel est au temps.

     Pourtant, en France on (ne) compte ("que") 11% d'élèves lisant très mal contre 27% en Allemagne ou 18% aux Etats-Unis (enquête Programme for International Student Assessment - PISA), deux pays qu'on nous présente volontiers comme des "modèles" vers lesquels tendre. Hum. Je pourrais en ajouter des tonnes sur l'école allemande, qui est en crise totale avec son principe de sélection précoce (un principe de retour dans le débat français avec la loi Fillon), plus d'infos dans la revue "Alternatives Internationales" du mois d'avril. Concernant les idées reçues sur la lecture en France, cf. Baudelot / Cartier / Detrez, "Et pourtant, ils lisent..." (Seuil, "L'épreuve des faits", 1999), ainsi que le dossier de la revue Sciences Humaines de ce mois. Enfin, je vous rappelle, mais vous ne l'avez sans doute pas oublié, qu'il ne faut pas confondre niveau du diplôme et niveau d'éducation de la population. Quand le second augmente, le premier baisse : c'est tout à fait normal. La question est : le Français d'en-bas de 2005 est-il plus ou moins autonome intellectuellement que le Français d'en-bas de 1950 ?

     Concernant le marché du travail, un récent JT de France 2 (je viens d'acquérir récemment la conviction que le JT de TF1 est d'une moins mauvaise qualité que celui de France 2 : personnellement, c'est un choc) a posé une nouvelle pierre dans l'histoire du grand journalisme télévisuel. Souhaitant apporter la preuve que le marché du travail libéralisé promu par le TCE constituait la voie du Progrès, la rédaction de France 2 a enquêté sur les Français qui travaillent en Grande-Bretagne, où le marché est plus flexible / souple / libéral / débarrassé des scories corporatistes (rayez les mentions inutiles selon votre orientation idéologique) que chez nous (et tel que le TCE, via la notion de "liberté du travail" remplaçant celle de "droit du / au travail", cherche à le promouvoir). On découvrait donc dans ce JT un... micro-trottoir londonien.

     Postulat 1 : trois Français qui travaillent à Londres sont représentatifs de l'ensemble des Français qui travaillent à Londres.

     Postulat 2 : trois Français qui travaillent à Londres sont représentatifs des travailleurs londoniens.

     Postulat 3 : le marché du travail de Londres est représentatif du marché du travail britannique dans son ensemble.

     A partir de ce protocole de recherche d'une rigueur imparable, une conclusion s'imposait au terme de la "démonstration" : les trois travailleurs français à Londres sont heureux, ils gagnent ("probablement") mieux leur vie qu'en France et ils apprécient les possibilités d'évolution de carrière qui leur sont offertes et qui sont supérieures à celles de la France. Notamment dans le commerce de proximité : une jeune Française qui vendait des trucs dans une boutique (du centre-ville) expliquait que depuis son arrivée un an et demi plus tôt, eh bien elle avait gravi trois échelons, elle était "manager quelque chose" ce qui, d'après le reportage, semblait montrer qu'elle faisait la même chose qu'à son arrivée — vendre des trucs — mais... euh, mieux, d'une manière plus, euh... enfin je ne sais pas, mais ça avait l'air d'aller de mieux en mieux pour elle, en tout cas, ce n'est pas à Paris qu'on pourrait espérer vendre des trucs, euh... comme ça.

     En matière d'emploi, on ne me la fera pas.

     Il faut, pour comparer les performances d'un système productif en matière d'emploi, voir un peu plus loin que le chômage. Chômage qui, au passage, est mesuré internationalement selon les critères du Bureau International du Travail, repris en France par l'Insee et correspondant à la première partie des DEFM de l'ANPE qui en compte — de mémoire — entre 5, voire 7, et qui est systématiquement évalué a minima. Par exemple, le fait d'avoir travaillé une heure dans le mois exclut tout chercheur d'emploi des statistiques du chômage dans les comparaisons internationales et dans la plupart des chiffres officiels du chômage.

     Que faut-il prendre en compte pour être rigoureux ? (Pour ce que j'en sais, du moins...)

     — La part des travailleurs précaires et des temps partiels subis, afin d'évaluer ce qu'on appelle le "halo" du chômage et le phénomène beaucoup plus significatif de la "rareté de l'emploi".

     — La part des travailleurs pauvres et des "cumulards" (ceux qui, sacrifiant tout temps libre, cumulent plusieurs petits boulots et surnagent juste au-dessus du seuil de pauvreté).

     — Le niveau des inégalités salariales.

     — Le niveau de protection sociale attaché à l'emploi.

     — La productivité du travail (en France, une des meilleures au monde, en Grande-Bretagne, une des pires des pays développés, compensée, en terme de PIB, par la durée du travail plus grande et le recours au travail des personnes âgées).

     Incluons tous les paramètres. Comparons à nouveau. Et jugeons les propos de Serge July relatifs au "fiasco national". Fiasco peut-être (ça va mal), spécifiquement national, j'ai des doutes. Serge July, lui, n'en a aucun. La France est peuplée de nuls, et malheureusement les nuls ont le droit de vote. Comme il l'écrit lui-même : « C'est triste à pleurer ».

     

     « La France a hérité des "trente glorieuses" un certain nombre de convictions cristallisées en principes structurants que les démagogues caressent inlassablement : alors "l'Etat pouvait tout", assurait le plein-emploi ».

     Dans les années 1960, en plein dans les "trente glorieuses", Georges Pompidou déclarait à la télévision française :

     "Avec la CEE et le libre-échange, les règles du jeu sont désormais modifiées : il est fini le temps où le petit producteur français pouvait produire dans son coin, en étant protégé par les barrières douanières, bien à l'abri de ses concurrents européens. Désormais, nous serons en crise permanente, et les producteurs français devront en permanence s'adapter pour faire mieux que les voisins, pour être plus efficaces. C'est comme ça, on ne reviendra pas en arrière."
Extrait de l'émission "Le chômage a une histoire", Gilles Balbastre, 2001.

     Chacun appréciera la précision de la dénonciation des cristallisations démagogiques sur lesquelles Serge July projette — heureusement pour nous — une Lumière de Vérité.

     Allons plus loin : l'État ne peut pas tout, sous-entend notre éditorialiste.

     Sous-entendu également : il peut peu ? Je suis prêt à le parier.

     Nous ne sommes pas très loin du pathétique Lionel Jospin de la campagne présidentielle de 2002 (qui en a récemment rajouté dans le pathétique, hélas : il est de cruelles déceptions).

     Pourtant, j'ose prétendre que l'État peut faire certaines choses, à chaque fois que le marché est défaillant, à savoir (pardonnez le jargon, ce n'est pas pour noyer le poisson, ce qui compte, c'est à la fin) :

     1) Quand il s'agit de produire des "biens publics" (ceux qui placent les consommateurs en situation de non-rivalité et qu'un acteur privé ne pourrait donc pas faire payer).
    2) Quand il s'agit de produire en situation de "monopole naturel" (production d'un bien où l'efficacité économique maximum est atteinte en situation a-concurrentielle).
    3) Quand des "externalités" (conséquences de la production qui "échappent" aux mécanismes de marché) sont en jeu.
    4) Quand il s'agit de produire des "biens tutélaires", pour lesquels l'État est en mesure de compléter le marché pour produire de manière moins inégalitaire, ce qui justifie une approche des "services publics" autrement plus ambitieuse que le "service universel" au rabais défini (depuis longtemps...) dans le cadre européen et repris dans le TCE (un service minimum pour les pauvres, les autres paient pour accéder à un service meilleur).

     J'ai écrit plus haut : ce qui compte, c'est à la fin. C'est-à-dire maintenant. Viens-je d'exposer de fallacieuses thèses marxistes ? Ou même simplement (quoique honteusement) keynésiennes (qui est un libéral, je le rappelle) ? Viens-je d'évoquer l'odieuse perspective de politiques de relances budgétivores déstabilisatrices de prix et donc de rentabilité financière ? En bref, viens-je de signer un pacte avec ce qui traîne de plus ou moins crypto-gaucho-interventionniste dans la théorie économique ?

     Non.

     Je viens d'exposer (sans doute fort maladroitement, je ne suis qu'un généraliste de l'économie, pas moins, pas plus) les thèses de l'école dite "néoclassique", celle dont s'inspirent (souvent en les caricaturant, il est vrai) les politiques (ultra-)libérales. Les théoriciens inspirateurs de ces politiques depuis vingt ans reconnaissent donc l'importance fondamentale du rôle de l'État dans la croissance économique (et je pourrais en ajouter avec la "croissance endogène").

     On résume :

     1) Personne n'a jamais cru que l'État "pouvait tout" (à part Serge July).
    2) Personne ne devrait dire que l'État ne peut rien (même et surtout les (ultra-)libéraux).

     Depuis quelques années, certains observateurs américains se perdent en conjectures sur l'aveuglement idéologique des autorités monétaires européennes. Il vaut mieux le savoir. Je l'ai déjà dit et je le redis : en matière de libéralisme, les États-Unis, c'est souvent "Faites ce que je dis, pas ce que je fais" (OK, un peu moins souvent depuis Bush Jr.).

     

     Je vais arrêter là. Pourtant j'aurais voulu continuer, et par exemple commenter l'idée selon laquelle la France est malade de ses "lobbies" (les lobbies, c'est une spécificité française, c'est ce qui se dégage implicitement, je crois, de cet édito : cela en dit long sur le niveau de la réflexion déployée par Serge July). Bref.

     Les gars, en conclusion, comme je l'ai écrit récemment en privé à Juliette, je vous livre en toute sincérité, amicalement et sans volonté de vous "convertir" ou de rejeter tous vos arguments (quelques-uns quand même), le fond de mes sentiments :

     

VOUS

NE

FEREZ

PAS

L'EUROPE

SANS

LES

GENS

     

     Et les gens sont sceptiques sur les promesses qui ont été faites il y a treize ans par les promoteurs de l'Europe. Sceptiques sur les résultats. Donc sur les nouvelles promesses.

     Je rejoins Serge July sur un point : « Plus dure sera la chute ». En effet. Je le pense aussi mais pour les raisons inverses de lui. Je pense que toutes les dispositions que je trouve détestables dans ce TCE seront quand même finalement appliquées, et peut-être même assez rapidement. Je pense qu'elles seront au bout du compte adoptées plus ou moins totalement par des voies contournant le suffrage universel. C'est comme ça que l'Europe s'est construite pour l'essentiel jusqu'ici. Donc plus dure sera la chute, pour moi et pour quelques autres. Pas pour Serge July. Pour lui, plus douce sera la remontée. Il n'a pas à s'en faire, il terminera sans doute très bien sa vie. L'intelligence vaincra, nous cesserons de pleurer car nous serons alors dans un monde où les bonnes réponses seront apportées aux bonnes questions, par la grâce de mécanismes purs enfin débarrassés des scories "émeutières" du suffrage universel et de la démocratie.

     Plus dure sera la chute également si le reste du monde nous en met plein la gueule à cause du libre-échange que l'Europe (et l'Occident) a imposé au reste du monde depuis longtemps, pour son bien à elle (lui). Ce sera(it) dur, mais après tout ce sera(it) aussi un juste retour des choses (dans mes moments de cynisme masochiste, j'avoue que c'est une perspective qui me fait sourire).

     Pour le mot de la fin, je cède la parole à Jean Baudrillard (l'auteur légendaire d'un de ces très grands livres de sociologie que le passage du temps ne rend que plus stimulant : « La société de consommation »), en citant un extrait de son interview accordée au supplément du "Monde 2" en date du week-end dernier (avant le référendum, donc) :

     

     « L'Europe a d'abord été une idée, une forme de partage symbolique, peut-être même a-t-elle été dès le Moyen Âge une réalité, avant d'être une idée. Aujourd'hui, elle n'est même plus une idée, elle est une réalité virtuelle, c'est-à-dire référée à un modèle de simulation, auquel elle est destinée, sinon sommée de s'adapter. Dans cette perspective, la volonté des peuples est un obstacle, tout au plus un paramètre indifférent ou un alibi nécessaire. Le oui vient d'en haut, et les peuples jouent le rôle du "cadavre dans le placard".

     « Cette Europe virtuelle n'est que la copie caricaturale de la puissance américaine. Elle ne rêve au fond que de trouver son petit créneau dans l'ordre mondial, voire de constituer une force de frappe autonome, copie dérisoire du Big Brother américain. Elle s'organise selon le même principe libéral et, à part quelques soubresauts de socialisme sentimental, s'aligne sur le modèle des flux et de la dérégulation mondiale, incapable d'inventer une autre règle du jeu. On retrouve la même impuissance que celle de la gauche au niveau national. Du coup, n'ayant (à l'image encore de la puissance mondiale) aucune volonté politique propre, ni désormais de raison historique claire, elle ne peut que vouloir s'élargir et proliférer dans le vide, par annexion démocratique indéfinie. Et, bien sûr, tous les pays périphériques veulent rentrer dans ce sous-produit de la mondialisation, très exactement comme nous, Européens modernes, mais pas tout à fait, rêvons de nous hisser au niveau mondial. »

     

     Fin (provisoire ?) du Mythe.

     Greg

________________________
¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯

RÉPONSE de do :

    — À Propos de Clint Eastwood, cela reste à vérifier, mais j'ai lu quelque part qu'il avait appelé à voter pour George W. Bush !

     — JE NE VEUX PAS D'EUROPE DU TOUT ! Lire : AG 825

     — J'ai bien aimé que tu dises qu'il n'y a pas de différence entre un vote sanction et un vote contre la Constitution ! Voir le post-scriptum N°5 de mon journal N°95 du 15 avril 2005

     — Tu dis : « je viens d'acquérir récemment la conviction que le JT de TF1 est d'une moins mauvaise qualité que celui de France 2 ». Je suis bien d'accord avec toi ! Sauf que c'est pas si récent que ça...

     — Tu dis que Keynes est un libéral. Je ne sais pas si c'est un libéral, mais ce qui est sûr, c'est que c'est un capitaliste. Je suis contre l'utilisation du vocabulaire de l'ennemi. Les capitalistes veulent nous faire croire que la liberté, c'est eux. C'est pourquoi ils ont inventé ce vocabulaire "libéral" !

          Je ne dis pas "libéralisme", mais "capitalisme"
          Je ne dis pas "libéral", mais "capitaliste"
          Je ne dis pas "libéralisation", mais "privatisation" (et pourquoi ils voudraient pas nous faire dire "libération", tant qu'ils y sont !)

           Pour bien se convaincre de l'importance du vocabulaire, je conseille la lecture de ma thc ("théorie du concept" et pas tétra hydro canabinol !)

           Le principe de Keynes (augmenter les ouvriers pour sauver le système) est décrit dans le "Mein Kampf" de Hitler dès 1924 alors que le livre de keynes "Théorie générale" ne paraît qu'en 1936 : http://fr.wikipedia.org/wiki/John_Maynard_Keynes Il est vrai que Keynes commence à exposer sa "théorie" dès 1929 : http://rad2000.free.fr/keynes01.htm

          Je dis ce que je pense du keynésianisme quelque part dans mon journal N°53 du 7 février 2001.


Retour en AG

Vive la révolution : http://www.mai68.org
                      ou : http://perso.cs3i.fr/do
           ou : http://vlr.da.ru
              ou : http://hlv.cjb.net