7 septembre 2005

SIONISME, ANTI-SÉMITISME ET DICTATURE

Quelques points importants

par Jean-Paul

http://mai68.org/ag/863.htm
http://kalachnikov.org/ag/863.htm
http://www.chez.com/vlr/ag/863.htm

DEFINITION. Sémite est un mot qui vient de Sem, fils de Noé. (Quand Noé eut atteint cinq cent ans, il engendra Sem, Cham et Japhet. Gen.5:28). Les peuples sémites (juifs et arabes) proviendraient donc de cette descendance totalement mythique. Il est amusant qu'on accuse maintenant les Arabes, qui constituent 90% des peuples sémites, d'être anti-sémites !

JUIFS NON SÉMITES. Plus amusant. Dans un intéressant ouvrage paru en 1976, ("The Thirteenth Tribe", ou "La treizième tribu") Arthur Koestler, qui était pourtant plutôt favorable à l'État d'Israël, montrait que l'origine des Juifs d'Europe de l'Est venait du petit Empire Khazar, empire implanté entre la Mer Noire et la Mer Caspienne d'une part, entre le Caucase et la Volga d'autre part, à l'époque de Charlemagne. Il s'agit donc d'un petit peuple non sémite dont la conversion au judaïsme provient d'une cause purement contingente. L'État Khazar a été dispersé après la constitution de l'empire russe. La moitié des Juifs ne sont pas sémites et n'ont rien à voir avec la Palestine ni de près ni de loin. La folie criminelle des nazis a donc recréé ou renforcé une unité imaginaire. Lisez Koestler.

HERZL ET LE SIONISME. L'idéologie sioniste est née au XIXe siècle (époque où nationalisme et colonialisme étaient à la mode) de plusieurs auteurs, mais il semble légitime d'en attribuer la paternité à Théodore Herzl de part son ouvrage "L'État des juifs". Il y décrit la constitution utopique d'un État foyer d'accueil pour les Juifs persécutés de l'Europe de l'est (les Ashkénazes, qui ne descendent PAS du peuple hébreu !). Pour justifier le sionisme, il lui faut prétendre que le socialisme ne fera pas disparaître l'antisémitisme. Il ne s'agit pas d'un projet religieux : comme terre d'accueil il envisage aussi bien la Palestine que l'Argentine. Par la suite, il envisagera également l'Ouganda. Pour lui, les religieux ne doivent pas se mêler de politique mais rester confinés dans les synagogues comme les soldats dans leurs casernes. Le reproche essentiel qu'on peut faire à ce petit livre (en plus qu'il s'agit d'une utopie capitaliste), c'est l'impasse sur la présence de populations locales. Là est bien le "hic". Le slogan des sionistes était : « Une terre sans peuple pour un peuple sans terre » ! mais la terre de Palestine avait un peuple...

JUIFS ANTI-SIONISTES. Il est bon de noter l'opposition résolue de certaines communautés juives religieuses à l'existence de l'État séculier d'Israël. Il est difficile de connaître exactement l'importance numérique de ces mouvements d'opposition. Voyez http://www.jewsagainstzionism.com (True Torah : Jews against Zionism ; traditional jews are not zionists). Considérez les avec sympathie : ils ont bien du mérite !

DEFINITION. Donnons une définition claire à l'anti-sémitisme moderne : c'est la croyance raciste que les Juifs sont, de par hérédité, mauvais, cupides, corrompus, pervers, dégénérés, etc. Hitler croyait ceci. Le Klu Klu Klan, certains groupes d'"identité chrétienne" ou suprémacistes blancs également. Une partie des gens du Front National aussi, sans doute. Une telle déshumanisation des Juifs est monstrueuse, inacceptable et condamnable. En revanche, si les actes de certains Juifs individuels ou de certaines organisations juives laïques ou religieuses sont ou ont été criminels, leur critique véhémente ne peut en aucun cas être taxée d'anti-sémitisme. Normalement. Mais plus rien n'est normal depuis le 11 septembre 2001.  Le 11 septembre a été mis en scène par l'impérialisme américain pour que plus rien ne paraisse normal.

RELIGION. L'image de colons orthodoxes juifs prétendant s'appuyer sur leur religion pour tuer sans vergogne femmes et enfants palestiniens, parmi ceux qui ont été expulsés de la bande de Gaza par exemple, est assez effroyable. Pourtant, la diaspora juive a vécu pendant près de deux mille ans parmi nous avec cette même religion globalement sans faire de mal à personne, l'anti-sémitisme chrétien ayant relégué avec brutalité les Juifs dans le camp des victimes. La religion a bon dos. Opium du peuple ? sans doute, mais le judaïsme n'est en la matière ni meilleur ni pire qu'une autre religion. Son écrit foisonnant (Torah, Talmud, Kabbale) permet à chacun de trouver tout et son contraire. Et si, comme moi, le Lévitique vous scandalise, vous admirerez peut-être les belles pages ésotériques du Zohar... même si vous êtes athée. Le problème n'est pas le judaïsme mais le militaro-capitalisme dont Israël est l'un des plus actifs soutiens. 

DICTATURE. Le 16 octobre 2004, Bush a signé le "Global Anti-Semitism Review Act" qui établit un département spécial à l'intérieur de Département d'État Américain pour superviser l'ensemble des actes anti-sémites en les reportant au Congrès. Il s'agit d'une nouvelle législation contre les "crimes haineux" (Hate Crimes) orchestrée par l'organisation religieuse et culturelle juive B'nai B'rith ainsi que la Ligue Anti-diffamation (Anti-Defamation League). Voir : http://www.state.gov/g/drl/rls/40258.htm 

... (extraits)

An important issue is the distinction between legitimate criticism of policies and practices of the State of Israel, and commentary that assumes an anti-Semitic character. The demonization of Israel, or vilification of Israeli leaders, sometimes through comparisons with Nazi leaders, and through the use of Nazi symbols to caricature them, indicates an anti-Semitic bias rather than a valid criticism of policy concerning a controversial issue. 

Global anti-Semitism in recent years has had four main sources:

  • Traditional anti-Jewish prejudice that has pervaded Europe and some countries in other parts of the world for centuries. This includes ultra-nationalists and others who assert that the Jewish community controls governments, the media, international business, and the financial world.
  • Strong anti-Israel sentiment that crosses the line between objective criticism of Israeli policies and anti-Semitism.
  • Anti-Jewish sentiment expressed by some in Europe's growing Muslim population, based on longstanding antipathy toward both Israel and Jews, as well as Muslim opposition to developments in Israel and the occupied territories, and more recently in Iraq.
  • Criticism of both the United States and globalization that spills over to Israel, and to Jews in general who are identified with both.

              ...

Critics of Israel frequently use anti-Semitic cartoons depicting anti-Jewish images and caricatures to attack the State of Israel and its policies, as well as Jewish communities and others who support Israel. These media attacks can lack any pretext of balance or even factual basis and focus on the demonization of Israel. The United States is frequently included as a target of such attacks, which often assert that U.S. foreign policy is made in Israel or that Jews control the media and financial markets in the United States and the rest of the world. During the 2004 United States presidential campaign, the Arab press ran numerous cartoons closely identifying both of the major American political parties with Israel and with Israeli Prime Minister Sharon.

...

Il s'agit bien là de criminaliser toute critique d'Israël et cette loi vient donc à point faire taire la seule opposition au sionisme digne de ce nom. Tout porteur de cet "anti-sémitisme" distordu devient  terroriste domestique potentiel et cible du "Patriot Act". En fait, l'administration Bush se moque bien des Juifs, mais sa soif de pouvoir absolu trouve ici un bon outil de domination et le duo Bush-Sharon fonctionne avec une perfection... biblique.



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