14 novembre 2005

CONTRE LA PEUR, CONTRE L'IMPUISSANCE !

http://mai68.org/ag/882.htm
http://kalachnikov.org/ag/882.htm
http://www.chez.com/vlr/ag/882.htm

     Une des raisons qui expliquent que ce mouvement de révolte ne s'étend pas est la force de la peur que fait régner le capitalisme sur les prolétaires qui en sont encore à voir ces affrontements le cul vissé sur leur divan, face à leur télé. Mais la force du capitalisme repose aussi sur la passivité des gens. Que ceux-ci rejoignent ces jeunes prolétaires dans la rue, qui sont bien souvent leurs propres enfants !

     CONTRE L'IMPUISSANCE !

     CONTRE LA PEUR !

     EXTENSION ET APPROFONDISSEMENT DES REVOLTES !

     Depuis le 27 octobre, depuis la mort de Ziad et Bouna, les jeunes prolétaires se sont insurgés violemment contre la politique de terreur, d'arrogance et de mépris que mène l'Etat depuis de longues années et contre des conditions de vie insupportables. S'affrontant aux flics, s'attaquant à tout ce qui symbolise la présence de l'Etat, la propriété privée ainsi qu'à tout ce qu'ils n'auront pas dans cette société d'opulence pour les bourgeois et de privations continuelles et de misère profonde pour le prolétariat, ils expriment haut et fort leur rage. Ils en ont plus que marre des contrôles d'identité humiliants, des arrestations arbitraires, de la chasse au faciès, des assassinats récurrents et de la misère omniprésente.

     Cette révolte, cette colère radicale fait trembler la bourgeoisie, toutes fractions confondues (partis de droite, de gauche, syndicats, associations diverses). Celle-ci a peur, frémit à l'idée de perdre ses privilèges. Ce qui la pousse à manier le gros bâton en quadrillant les quartiers prolétaires avec les forces anti-émeutes, les unités de choc de la police appuyées par les hélicoptères volant toute la nuit au ras des immeubles ; ce qui la pousse à procéder à des milliers d'interpellations, à condamner à tour de bras des centaines de jeunes prolétaires ; ce qui la pousse à décréter l'état d'urgence ; ce qui la pousse enfin à proposer un énième plan de réforme des banlieues, véritable poudre aux yeux destinée à nous tromper. Son objectif est la pacification, le retour à la "normale", que chacun d'entre nous accepte sans rechigner la misère sociale, ferme sa gueule et courbe le dos dans l'attente des coups.

     En réalité, ils n'ont rien à proposer que la violence de l'Etat, toutes les réformes mises en avant par les partis de droite et de gauche, les associations diverses ne sont que des demi-mesures destinées à mieux nous contrôler, à ranger notre haine au fond de nos cœurs. Cette violence s'exprime quotidiennement : que ce soit sous la forme de licenciements, de hausse de loyers, d'expulsions des logements ainsi que de répression à l'encontre de grèves récentes : envoi du GIPN contre les postiers de Bègles, contre les marins de la SNCM, intransigeance absolue contre les traminots de Marseille, etc. Il est clair qu'aujourd'hui l'Etat prépare la guerre sociale contre le prolétariat. Nous n'avons pas d'autre choix que de nous mettre en mouvement et affronter l'Etat.

     La puissance sociale du monde bourgeois est énorme. Sa domination économique, son chantage permanent à la survie, sa domination dans le domaine de la propagande, du bourrage de crâne, de la manipulation des faits par le biais de la totalité des médias, tout cela pèse et nous transforme en êtres impuissants, isolés, séparés, seuls dans nos cages bétonnés, seuls devant nos télés, fausse ouverture sur le monde. L'impuissance de notre classe n'a jamais été aussi grande, pourtant nous pourrions être puissants. Qui peut paralyser la circulation des marchandises par des barrages routiers ? Qui peut paralyser la production, par la grève généralisée, sinon nous, les prolétaires ? N'oublions pas que c'est notre passivité qui renforce jour après jour la force de l'Etat, qui lui donne la possibilité d'agir à sa guise !

     Prolétaire !

     Il est temps aujourd'hui de comprendre que nous ne pouvons pas rester à ne rien faire alors qu'au même moment ces jeunes prolétaires osent défier l'Etat. Pourtant nous continuons à nous en prendre plein la gueule. Il n'y a pas de futur, proclament ces jeunes. OUI ! Si nous continuons à mettre la tête dans le sable en pensant que demain sera meilleur. Demain sera pire encore si nous ne nous mettons pas à contrer tout ce qui pourrit de plus en plus nos vies. La puissance de la bourgeoisie n'a de limite que si nous y mettons fin !

     Prolétaire !

     Aujourd'hui tu es devant ta télé à contempler le spectacle de la lutte et à te lamenter que ta bagnole crame, à maudire ces jeunes prolétaires. Mais qu'attends-tu donc pour descendre dans la rue les rejoindre ? Quelle est cette force qui te maintient dans ton fauteuil ? Quelle est cette peur qui te domine et t'écrase ? Ne vois-tu pas que dans la révolte de ces jeunes prolétaires ta propre révolte que tu t'ingénies à enfouir au plus profond de toi ? Laisse-là jaillir et s'épanouir ! Laisse-là balayer toutes tes frustrations, tes amertumes, tes rancœurs contre le patron, le flic, le bureaucrate, le banquier, etc.

     Prolétaire !

     Casse ta télé, descends dans la rue, associe toi à eux contre l'Etat, organise-toi, exerce ta critique constructive des actions entreprises, renforce ces actions en une force plus organisée, structurée, centralisée, insaisissable.

     C'est seulement un élargissement de ces émeutes à l'ensemble du prolétariat qui pourra donner plus de force à nos actions, en choisissant des cibles qui frappent directement l'Etat et l'économie du capital : les usines, les routes (blocages des marchandises), les bagnoles de bourges. C'est seulement ainsi que l'on pourra imposer dans l'immédiat la libération de tous les condamnés, la fin de l'omniprésence des flics dans les quartiers, une hausse générale des salaires, la baisse des loyers, et préparer l'avenir en développant et renforçant des liens entre prolétaires, en constituant des réseaux de résistance invisible, en dehors et contre toute médiatisation, tout parti de gauche ou de droite, tout syndicat, toute association, toute ONG, de préparer le seul avenir possible qui puisse mettre fin à cette horreur sans fin : celui de la destruction de l'Etat par l'insurrection prolétarienne généralisée !

     PROLETAIRES N'AYONS PLUS PEUR ! ACTION DIRECTE ! SABOTONS CETTE ECONOMIE QUI NOUS RONGE TOUS LES JOURS ! GREVE GENERALE ! QUE VIVE LA REVOLUTION EN PERMANENCE !

          Contact : proletairesenavant@hotmail.fr

          Georges Courtois

Lien originel : http://paris.indymedia.org/article.php3?id_article=46460

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