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Violence de la rue, divergences entre chefs d'Etat, les sommets remis en question
LEMONDE.FR | 22.07.01 | 20h29
MIS A JOUR LE 23.07.01 | 08h41
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Individuellement, ils se sont dits satisfaits de leur prestation, mais les dirigeants du G8 n'ont pas vraiment de raisons de se montrer fiers des résultats du sommet de Gênes. Les quelques avancées, notamment sur l'aide aux pays pauvres et sur les pandémies ont été éclipsées par leurs désaccords au sujet de l'environnement et la vague de violence que le sommet a soulevée.   

"Le G8 de Gênes a été un sommet majeur de la violence. C'est inacceptable",  a ainsi lancé le président de la Commission européenne, l'Italien Romano Prodi. Le bilan des violences est dramatique  :  un jeune manifestant de 23 ans tué d'une balle dans la tête par un carabinier, plus de 500 blessés et des dégâts matériels considérables.    

L'image qui restera du sommet de Gênes sera celle d'une ville vidée de ses  habitants et dont le centre aura été transformé en cité interdite, défendue par  près de 20 000 policiers et carabiniers chargés d'assurer la tranquillité des  dirigeants des sept pays les plus riches de la planète (Etats-Unis, Canada,  Japon, Allemagne, France, Royaume-Uni, Italie) et de leur homologue russe.

Les leaders des mouvements anti-mondialisation n'ont guère plus de raisons d'être satisfaits. Certes, près de 200 000 personnes ont participé samedi à la  grande manifestation anti-G8 pacifique. Mais ce qui avait commencé comme une grande fête a tourné au drame à cause des casseurs, véritable cesse-tête pour le mouvement. Et si les chefs d'Etat sont désormais sommés de réfléchir à la nature de ces grands rendez-vous spectaculaires, les associations anti-mondialisation doivent, quant à elles, trouver des solutions pour faire face à la violence.

Présents à chacun des rendez-vous anti-mondialisation, les militants radicaux et anarchistes infiltrent les cortèges puis les débordent, attaquent les forces de l'ordre et provoquent d'importants dégâts matériels. Le jeune manifestant tué a été abattu alors qu'il s'apprêtait à lancer un extincteur sur un carabinier, qui a tiré. Issus de la mouvance anarchiste, ils sont organisés, équipés, rompus aux  tactiques de la guérilla urbaine et très violents. Ils avaient traumatisé la ville suédoise de Göteborg, hôte du dernier  sommet européen les 15 et 16 juin, où, paniqué, un policier avait tiré, blessant  grièvement l'un d'eux.

Gênes était le rendez-vous de la vengeance, exprimée ici avec des cocktails Molotov. Tout le monde redoute désormais leur prochaine apparition. “Je veux entendre les responsables de tous les mouvements et partis  démocratiques, partout dans le monde, prendre leurs distances avec les  casseurs”, a tonné le premier ministre belge, Guy Verhofstadt, invité en sa  qualité de président en exercice de l'Union européenne.    

La Belgique va organiser deux sommets européens d'ici à décembre, à Gand et Bruxelles. Rome pourrait également connaître ces violences en novembre à l'occasion  d'une grande conférence de la FAO. Le syndicaliste agricole français José Bové,  figure emblématique du mouvement anti-mondialisation, y a déjà donné rendez-vous  "à tous les paysans du monde". Car le ressentiment monte dans les rangs du "peuple de Seattle" contre les  puissants de ce monde, incapables de répondre à leurs préoccupations.    

“DES DÉCISIONS QUI NE SONT PAS NÉGLIGEABLES”

Les dirigeants du G8 récusent ce constat. "On a pris un certain nombre de  décisions qui ne sont pas négligeables", a insisté le chef de l'Etat français, Jacques Chirac. "Il est essentiel que les dirigeants des principales puissances mondiales  puissent se voir, se parler, que les plus généreux puissent convaincre ceux qui ont tendance à l'être moins", a-t-il plaidé.    

Mais si une grande partie de leurs discussions a été consacrée à la lutte contre la pauvreté dans le monde et aux moyens de réduire la pollution, les  résultats sont maigres, voire nuls, sur l'environnement. Le protocole de Kyoto  demeure bloqué.    

Les conclusions de Gênes sont très volontaristes, mais les actions concrètes  envisagées notamment en faveur de l'Afrique sont soumises à une multitude de  conditions hypothéquant leur mise en œuvre.

Comme pour se rattraper, les Huit ont fait un geste en direction des  mouvements anti-mondialisation, qui dénoncent leur légitimité et leur utilité. Le G8 a annoncé une cure d'austérité pour ses prochains sommets.
Et le prochain président en exercice du G8, le premier ministre canadien,  Jean Chrétien, a déjà annoncé la couleur. "Là où nous allons, il n'y a que 350  chambres", a-t-il prévenu en annonçant le lieu du  prochain sommet : Kananaskis,  une petite localité de la province de l'Alberta, dans les montagnes Rocheuses.
"Si vous voulez venir, vous devrez apporter votre sac de couchage", a-t-il  lancé à la cantonade.    

 Derrière l'ironie se cache cependant une réalité : après les mises à  sac de Göteborg et de Gênes, aucune ville ne voudra  accueillir les grandes réunions internationales à cause des violences. Et si elles acceptent, ces villes se verront transformées en citadelles asségiées. La présence d'une contestation violente des sommets dessine en creux la remise en question de ceux-ci et impose aux chef d'Etat d'y réfléchir sérieusement.

Avec AFP     

 



Défense antimissile et armes nucléaires

En marge du sommet de Gênes, les présidents américain George W. Bush et russe Vladimir Poutine  ont annoncé, dimanche 22 juillet, avoir convenu de lier le projet de système de défense antimissile voulu par Washington à une discussion sur une réduction des arsenaux nucléaires des deux pays. "Les  armes offensives et la question des armes défensives seront discutées  comme un tout", a déclaré M. Poutine lors d'une conférence de presse  conjointe à l'issue de son deuxième face-à-face avec le président  américain. "Les deux vont ensemble main dans la main", a déclaré  M.Bush. Les Etats-Unis veulent obtenir de Moscou une modification du  traité de limitation des systèmes antimissiles (ABM) de 1972 afin de  pouvoir déployer leur bouclier antimissile (MD). En matière de réduction  des arsenaux nucléaires américains, "nous ne sommes pas réellement prêts  actuellement à discuter des seuils ou des quantités, mais une volonté  commune existe", a déclaré le président russe. qui a mis en garde  Washington contre une remise en cause unilatérale du traité ABM.

AFP

 

 

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