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La Syrie retrouve son influence au Liban même sans armée

jeudi 11 février 2010 (Date de rédaction antérieure : 11 février 2010).

http://www.aloufok.net/spip.php?art…

Lentement, mais sûrement, la Syrie retrouve son influence au Liban, mais elle l’exerce avec plus de diplomatie qu’avant l’assassinat de l’ex-Premier ministre Rafic Hariri, il y a cinq ans, qui l’avait contrainte à un retrait de ses troupes.

L’indignation suscitée au Liban, dans le monde arabe et en Occident par cet assassinat, auquel Damas se dit étranger, avait obligé la Syrie à relâcher son emprise sur son petit voisin, où elle conserve néanmoins de puissants alliés, à commencer par le mouvement de guérilla chiite Hezbollah.

Parallèlement à son regain d’influence au Liban, avec la bénédiction de l’Arabie saoudite, dont Hariri était proche de même que son fils Saad, actuel Premier ministre, la Syrie est redevenue fréquentable sur la scène internationale.

Pour la première fois depuis l’assassinat de Rafic Hariri, le 14 février 2005, les Etats-Unis s’apprêtent à renvoyer un ambassadeur à Damas. L’époque où le chef du Renseignement militaire syrien au Liban donnait des ordres péremptoires aux hommes politiques locaux, sans excès de précautions oratoires, paraît révolue.

Mais, pour Karim Makdisi, qui enseigne les relations internationales à l’université américaine de Beyrouth, le Liban n’en est pas pour autant devenu un pays pleinement souverain. "Simplement, une relation plus normale a été établie".

Les deux pays ont chacun ouvert une ambassade dans la capitale de l’autre, pour la première fois depuis l’indépendance libanaise, dans les années 1940, que la Syrie n’avait jamais explicitement reconnue.

La visite de Saad Hariri en décembre à Damas est peut-être encore plus significative des changements intervenus entre le Liban et la Syrie, dans la mesure où il avait toujours accusé celle-ci de l’assassinat de son père. Hariri est devenu Premier ministre à la suite de la victoire de sa coalition soutenue par l’Arabie et l’Occident, mais il dirige un gouvernement "d’unité nationale" au sein duquel le Hezbollah et les autres alliés de la Syrie ont obtenu d’avoir leur mot à dire.

Les hommes politiques libanais qui espéraient que les Etats-Unis, la France et l’Arabie saoudite dénieraient à la Syrie un droit de regard au Liban à la suite du retrait de ses troupes, en 1975, ont dû déchanter. Le député Walid Djoumblatt, un des détracteurs les plus virulents de la Syrie, a quitté l’an dernier le gouvernement Hariri pour se mettre en retrait et on s’attend qu’il se rendra à son tour sous peu à Damas. Marouane Hamadeh, un collaborateur de Djoumblatt qui a échappé à une tentative d’assassinat en octobre 2004, ne croit pas à une véritable réconciliation avec la Syrie.

"Je ne dirais pas que les Syriens sont de retour. Dans les domaines de la politique et du renseignement, ils ne sont jamais partis", confie-t-il à Reuters.

L’hégémonie syrienne est moins voyante, mais elle a trouvé des formes plus subtiles, notamment par le biais du droit de veto que les partis alliés de Damas ont obtenu au sein du gouvernement libanais après une démonstration de force de leurs miliciens en mai 2008 à Beyrouth. Par la suite, l’Arabie saoudite a enterré sa querelle avec la Syrie, dans l’espoir de stabiliser le Liban, d’apaiser les tensions entre chiites et sunnites au niveau régional, de rétablir un semblant d’unité arabe et d’éloigner Damas de Téhéran.

Désormais, la plupart des hommes politiques libanais s’efforcent de ne pas s’aliéner les bonnes grâces de la Syrie. Le président Michel Souleïman téléphone une fois par semaine à son homologue syrien Bachar al Assad.

Pour sa part, Hariri, qui n’accuse plus publiquement Damas d’être derrière l’assassinat de son père, a eu le chef de l’Etat syrien plusieurs fois au téléphone depuis sa visite à Damas.

"Quand Syriens et Saoudiens s’entendent, les hommes politiques locaux n’ont d’autre choix que d’être au diapason", souligne Makdisi.

Les progrès espérés par Hariri vers des relations normales d’Etat à Etat avec la Syrie risquent de se faire attendre. Parmi les problèmes en attente figurent notamment la démarcation de la frontière commune, le démantèlement des bases palestiniennes qui la ponctuent, la révision des traités bilatéraux et le sort de Libanais disparus durant la présence syrienne.

(Mercredi, 10 février 2010 - Avec les agences de presse)

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1 Message

  • La Syrie retrouve son influence au Liban même sans armée 11 février 2010 08:52, par Visiteur
    Salut,

    Je cite trois phrases :

    1°) « Parallèlement à son regain d’influence au Liban, avec la bénédiction de l’Arabie saoudite [souligné par moi], dont Hariri était proche de même que son fils Saad, actuel Premier ministre, la Syrie est redevenue fréquentable sur la scène internationale. »

    2°) « Hariri est devenu Premier ministre à la suite de la victoire de sa coalition soutenue par l’Arabie et l’Occident. »

    3°) « "Quand Syriens et Saoudiens s’entendent, les hommes politiques locaux n’ont d’autre choix que d’être au diapason" »

    Je ne comprends pas :

    1°) Normalement, la Syrie est alliée au Hezbollah et donc aux Palestiniens.

    2°) Normalement, l’Arabie Saoudite est l’alliée des USA et donc d’Israël.

    Donc la Syrie et l’Arabie Saoudite ne peuvent pas être aujourd’hui dans le même camp ; à moins que l’un des deux ait trahi, ou commencé à trahir, ses alliés habituels ? Dans ce cas lequel des deux a trahi ?

    Bien à toi,
    do
    http://mai68.org
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