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RMJ - 7 février 2016 - Défendre les libertés n’est pas un luxe d’intellectuels

dimanche 7 février 2016, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 7 février 2016).

Défendre les libertés n’est pas un luxe d’intellectuels

http://www.jennar.fr/?p=4818

7 février 2016

Raoul Marc Jennar

Je suis consterné par le dénigrement que provoque la défense des libertés chez certains, comme F.O. Gilbert, au journal de 20H de France 2, nous en a fourni l’illustration l’autre soir. Consterné, parce qu’ils passent par pertes et profits l’effacement en quelques semaines de libertés qui ont réclamé des décennies de luttes pour être conquises. Consterné par ce refus de reconnaître ce lien indissociable, sans cesse souligné par Jaurès, entre démocratie politique et démocratie sociale, hors duquel la République est un projet inachevé. Consterné par cette ignorance de l’Histoire qui amène bien des gens à s’engouffrer dans les erreurs du passé.

Mais qui connait encore l’Histoire, aujourd’hui en France, où la transformation de l’Education nationale (vendue à Microsoft) pour en faire une machine à fabriquer non pas des citoyens mais des clients-consommateurs, est à l’oeuvre ?

Qu’on se souvienne : le gouvernement du radical Daladier a pris entre 1938 et 1940, avec l’assentiment du parlement élu en 1936 (avant qu’il donne les pleins pouvoirs à Pétain, à 80 exceptions près) des mesures tout à la fois anti-démocratiques et anti-sociales, qui ressemblent pour beaucoup à celles dont le gouvernement Hollande-Valls est aujourd’hui le protagoniste. Des mesures qui ont suscité le désarroi et le désespoir d’un peuple de gauche devant les orientations nouvelles d’un parlement élu sous l’étiquette du Front populaire. Des mesures dont, par la suite Vichy, n’a plus eu qu’à se servir pour les appliquer à sa manière.

Les migrants d’alors, c’était d’abord les réfugiés républicains espagnols fuyant Franco et sa dictature fasciste dont la France facilita la victoire. C’était aussi les Juifs fuyant l’Allemagne nazie que le patronat français et la droite préféraient au Front populaire et que la France de Vichy allait envoyer dans les fours crématoires. C’était enfin tous les progressistes qui fuyaient le fascisme triomphant en Italie, en Allemagne, en Hongrie, en Grèce, dans presque toute l’Europe. On connait la suite qui leur fut réservée.

Se battre pour défendre les libertés n’est pas un combat dérisoire, une sorte de luxe pour intellectuels en quête d’une bonne conscience acquise à bon marché. C’est peut-être le cas d’une toute petite minorité parisienne. Ce n’est certainement pas le cas de ceux qui aujourd’hui, déjà, souffrent du racisme d’Etat et de la violence d’Etat autorisés et légalisés par le gouvernement Hollande-Valls. Quand un Premier ministre s’autorise les propos d’un Valls sur les Roms, sur les militants qui défendent les droits légitimes du peuple palestinien, sur les syndicalistes qui se battent contre des entreprises qui délocalisent en dépit d’un carnet de commandes rempli et de bénéfices consolidés, sur les militants écologistes qui refusent des grands travaux inutiles et destructeurs, la défense des libertés prend toute sa dimension politique, sociale et écologique. C’est une vraie lutte politique, concrète et « matérialiste ».

rmj

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