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BCE - 11 mars 2016 - La Banque Centrale Européenne a sortie l’artillerie lourde mais n’a pas convaincu

vendredi 11 mars 2016, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 11 mars 2016).

Mario Draghi a sorti l’artillerie lourde pour relancer la zone euro

http://www.letemps.ch/economie/2016…

Ram Etwareea
Publié jeudi 10 mars 2016 à 20:34.

La Banque centrale européenne a pris trois mesures qui visent à mettre de la liquidité à la disposition des entreprises et des consommateurs. Elle n’a toutefois pas convaincu les marchés

Baisse des taux d’intérêt, élargissement du programme d’assouplissement monétaire et programme de prêts aux banques particulièrement incitatif. A l’issue de la réunion du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE), son président Mario Draghi a affirmé que ces mesures s’imposent pour relancer l’activité au sein de la zone euro et pour ramener l’inflation à un niveau proche de la cible de 2%. Il a rappelé que les conditions extérieures – ralentissement de l’économie mondiale, baisse des exportations européennes et instabilité sur les marchés financiers – vont continuer à grever sur l’évolution de la zone euro. La BCE en a tenu compte et a révisé sa prévision de croissance à la baisse, à 1,4% pour 2016, contre 1,7% prévu initialement.

La première mesure concerne la baisse de son taux directeur central à zéro, une première. Le taux qui rémunère les dépôts des banques auprès de la BCE est passé de -0,02 à -0,04%. Ce qui, selon Mario Draghi constitue une incitation aux banques de prêter de l’argent au lieu de le placer en dépôts. Le patron de la BCE a rejeté l’idée que la politique des taux négatifs puisse affecter la santé des banques. Une crainte exprimée à maintes reprises ces dernières semaines.

« La BCE est restée enfermée dans sa logique selon laquelle les ménages et les entreprises emprunteront plus parce que les taux sont bas », analyse Eric Dor, directeur des études économiques à l’IESEG School of Management à l’université de Lille. Selon lui, les entreprises sont déjà très endettées et ne voudront pas augmenter la charge. Il ajoute que la politique de taux d’intérêt bas se fait au détriment des caisses de pension et une partie de la population, les retraités en particulier, qui comptent beaucoup sur les intérêts.

La BCE a aussi décidé d’élargir son programme d’assouplissement monétaire qui a débuté il y a une année. D’une part, elle a augmenté le rachat mensuel d’obligations publiques et privées, de 60 à 80 milliards d’euros jusqu’en mars 2017 et au-delà si nécessaire. Désormais, elle pourra aussi acquérir les obligations de grandes entreprises privées. Pour Gregory Claeyes, économiste à l’institut Bruegel, centre de recherches et d’analyses économiques à Bruxelles, la BCE est allée au-delà des attentes pour atteindre ses objectifs. Toutefois, il fait remarquer que la banque sait que ces mesures ne seront pas suffisantes, d’où ses appels aux Etats aux surplus budgétaires, à donner en parallèle une impulsion à l’économie.

Troisième mesure : la BCE a lancé son arme anti-crise dit le LTRO (Long Term Financing Operation). Elle en avait fait usage une première fois en 2013. Il s’agit de prêter aux banques à un taux d’intérêt zéro afin que celles-ci prêtent, à leur tour, à l’économie réelle. « Son objectif est de venir en aide aux entreprises en passant par les banques », explique Gregory Claeys. Pour sa part, le professeur Eric Dor est sceptique. « Les banques européennes et françaises disposent déjà de grandes réserves, dit-il. A la limite, la BCE rend service aux banques d’Europe du Sud qui ont elles-mêmes besoin de liquidités. »

Christopher Dembik, chef économiste à la banque Saxo à Paris, se félicite des mesures annoncées par Mario Draghi. En revanche, il craint que la BCE ait maintenant brûlé toutes ses cartouches. « Que fera-t-elle si la BCE ne gagne pas la bataille contre l’inflation ? », se demande-t-il. Anticipant des critiques, Mario Draghi avait, lors de sa conférence de presse, déclaré que le statu quo n’était pas une option. « Une politique de « non à tout » aurait conduit à une déflation dangereuse », avait-il dit.

Le président de la BCE n’a toutefois pas convaincu tout le monde. Les places financières européennes ont terminé la journée dans le rouge.

Le franc suisse est soumis aux décisions européennes

Un jour avant les annonces de la Banque centrale européenne (BCE), mercredi en fin de journée, le franc avait repassé la barre des 1,10 franc pour un euro. Il aura suffi à Mario Draghi, président de la BCE, d’annoncer une baisse de taux d’intérêt et une rallonge à son plan de rachat d’actifs pour que le franc se renforce à nouveau et retrouve les 1,0929. Avant de se stabiliser à nouveau à 1,10 en fin de journée.

Depuis le début de l’année, le franc est resté relativement stable, naviguant autour des 1,10. Et ce, malgré les turbulences boursières des premières semaines. Pour autant, la Banque nationale suisse considère qu’il ne faut pas baisser la garde.

Les chiffres publiés par l’institution montrent d’ailleurs qu’elle a pu injecter plusieurs milliards de francs depuis janvier pour éviter un renforcement du franc. « La BNS a donné un coup de pouce avec des achats d’euro ciblés pour affaiblir le franc ou, au moins, le maintenir à un niveau stable », explique Thomas Stucki, responsable des investissements à la Banque Cantonale de Saint-Gall, dans une note publiée avant la décision de la BCE. A ce moment-là et dans un tel contexte, le spécialiste jugeait évident que la BNS continuerait sa politique d’interventions ciblées pour éviter un retour des spéculations vers une hausse de la monnaie.

Devra-t-elle faire davantage ? La BNS se réunit jeudi prochain pour rendre son appréciation de la politique monétaire et annoncer d’éventuelles mesures. Avec sa baisse du taux d’intérêt, la BCE se rapproche dangereusement de la BNS, dont les taux sont à -0,75%. L’institution mise sur un différentiel de taux d’intérêt pour rendre le franc moins attractif pour les investisseurs. Pour Thomas Stucki, il est possible que la BNS se décide à baisser encore davantage ses taux, mais seulement si le franc se retrouve fortement sous pression.

(Mathilde Farine)

Loi Rothschild légèrement amoindrie - 10 mars 2016 - la BCE abaisse ses taux et rachette de la dette :

http://mai68.org/spip/spip.php?article10507

2 Messages de forum

  • La toute-puissance des banques centrales est un leurre

    http://www.letemps.ch/economie/2016…

    Mathilde Farine
    Publié jeudi 10 mars 2016 à 20:33.

    On demande à la BCE de résoudre tous les problèmes de la zone euro. Elle n’y arrivera pas

    On prend les mêmes et on recommence. Ou presque. L’économie européenne patine depuis des années, la déflation continue de guetter et aucune mesure prise jusqu’ici n’a drastiquement changé la situation.

    Ce n’est pas faute d’avoir essayé : année après année, la Banque centrale européenne a introduit des plans aux acronymes toujours plus fantaisistes et aux montants toujours plus spectaculaires.

    Taux d’intérêt négatifs, prêts illimités à des conditions extraordinaires aux banques, plan de rachats d’actifs… L’institution a tout essayé ? Non, jeudi, elle a été encore plus loin dans les taux négatifs, encore plus loin dans les rachats d’actifs, qui touchent désormais la dette d’entreprises de haute qualité.

    La banque centrale devait agir ? Oui, parce que l’économie européenne reste morose, le chômage, surtout des jeunes, est désespérément élevé, Mario Draghi, son président, ne peut pas rester les bras croisés. Est-ce qu’il brasse de l’air ? C’est la grande crainte. Pourtant, on ne peut pas dire que rien ne fonctionne : sans les prêts aux banques à coup de centaines de milliards d’euros, fin 2011 et début 2012, il est fort probable que le système financier se serait asséché et qu’une crise de liquidité aurait éclaté avec des conséquences encore plus graves pour l’économie réelle. Sans les rachats de dette des pays en difficulté, la zone euro aurait probablement éclaté. Sans parler de la Grèce, qui malgré une situation toujours difficile, vivrait bien pire sans le soutien de la BCE.

    On peut en déduire la chose suivante : à elle seule, la BCE ne fait pas de miracle. Sur ce point, elle est comme la BNS, elle ne peut pas tout. Les grands argentiers peuvent éviter le pire, s’ils interviennent à bon escient. L’institution basée à Francfort n’avait pas tellement le choix, la pression étant telle pour qu’elle agisse et ces mesures aideront. Mais elles ne changeront pas fondamentalement le problème non plus.

    La banque centrale est un pompier, elle agit dans l’urgence, pour éviter le pire. Mais on n’attend pas du pompier qu’il reconstruise l’immeuble. Cette tâche, ingrate, lente, impopulaire, incombe aux gouvernements. Certains d’entre eux s’y sont attelés, mais le chantier demande encore du travail : dans l’assainissement des finances publiques, dans l’incitation à entreprendre, dans les réformes structurelles. On le sait depuis des années, mais on revient toujours à la tentation de tout demander à la banque centrale parce qu’elle semble avoir un pouvoir sans limite. C’est un leurre.

  • Pour la première fois, la BCE porte son taux central à zéro

    http://www.letemps.ch/economie/2016…

    Ram Etwareea
    Publié jeudi 10 mars 2016 à 14:38.

    Mario Draghi élargit le programme d’assouplissement monétaire. La Banque centrale européenne abaisse ses trois taux directeurs. Les bourses bondissent

    La BCE a gonflé le montant mensuel de ses rachats de dette de 60 à 80 milliards d’euros à partir du mois prochain. Désormais, les rachats concerneront également les titres émis par des établissements non-bancaires comme les municipalités et autres administrations régionales.

    Elle a également abaissé ses trois taux directeurs, baromètres du crédit en zone euro, portant le taux central à zéro pour la première fois de son histoire.

    Les taux d’intérêt « vont rester aux niveaux actuels ou plus bas pour une longue période, bien au-delà de l’horizon de nos rachats d’actifs », c’est-à-dire mars 2017, a dit Mario Draghi, président de la BCE. Le taux central a été porté jeudi à zéro, pour la première fois de son histoire.

    A l’heure actuelle, « nous n’anticipons pas qu’il soit nécessaire d’abaisser les taux encore plus », a ajouté Mario Draghi, « mais les conditions peuvent changer ».

    Des décisions en ligne avec les attentes

    Telles sont les principales décisions prises par le conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE) qui s’est réuni à son siège jeudi à Francfort. Elles sont en ligne avec les attentes des analystes. Mario Draghi, le président de la BCE était sous pression d’agir, du fait que l’inflation pour le mois de février a navigué en zone négative, soit à -0,2%.

    Les bourses applaudissent

    Les bourses européennes bondissaient jeudi après-midi, saluant dans l’enthousiasme les annonces de la BCE, qui a notamment abaissé ses trois taux directeurs et décidé de gonfler le montant mensuel de ses rachats de dette.

    Vers 14h15, Paris prenait 2,58%, Francfort 2,36%, Londres 0,58%, Milan 3,21% et Madrid 3,05%. Dans la foulée de ces annonces, qui ont surpris les marchés par leur ampleur, l’euro chutait face au dollar.

    « La banque centrale a sorti l’artillerie lourde ce jeudi », alors que sa capacité à mettre en place un « bazooka » économique tant attendu avait été mise en doute après qu’elle a fortement déçu en décembre, a commenté Craig Erlam, analyste chez Oanda.

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