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Manifeste contre le féminisme réformiste

samedi 19 mars 2016

Sur le webmagazine : http://www.les7duquebec.com/7-au-front/manifeste-contre-le-feminisme-reformiste/

Le féminisme est une tendance politique réformiste bourgeoise, sans perspective révolutionnaire, dissimulant ses desseins réactionnaires sous couvert de promouvoir la « libération des femmes ». Le féminisme divise la classe prolétaire sur des bases sexistes grégaires. Il ne peut y avoir de libération des femmes prolétariennes sans libération de la classe prolétarienne de l’esclavage salariée et de ses conditions d’aliénées.

Sous le mode de production capitaliste, la main-d’œuvre est une marchandise comme une autre, et comme toute marchandise elle s’achète et se vend à sa valeur moyenne. La valeur sociale de la marchandise main-d’œuvre est fonction de quelques paramètres dont le prix de sa reproduction sociale, ce qui comprend le cout des aliments, des vêtements, du logement, des soins de santé, et des frais d’éducation et de formation.

Au début du capitalisme, au moment où la mécanisation, la robotisation, l’informatisation et la taylorisation des postes de production étaient rudimentaires ou inexistantes, la force de travail physique était requise pour accomplir de nombreuses tâches de fabrication. Pour ce motif anthropologique, la force de travail masculine était recherchée. Lors des grandes guerres mondiales, la force de travail masculine étant réquisitionnée pour s’entretuer sur les champs de bataille, les capitalistes furent contraints d’embaucher de la force de travail féminine. Pas d’autres alternatives que de chercher à mécaniser les postes de travail afin d’alléger les tâches. Après la guerre, quand les hommes revinrent en usines, la mécanisation amorcée se poursuivit, les capitalistes appréciant que la mécanisation – la robotisation – la taylorisation et plus tard l’informatisation des postes de travail améliorent la productivité et la profitabilité.

Cependant, la mécanisation – l’informatisation n’allait pas sans formation plus poussée d’une main-d’œuvre de plus en plus spécialisée. Moins d’ouvriers embauchés, mais des ouvriers mieux formés, donc plus chers à produire et à acheter. Pire, la spécialisation et le perfectionnement grandissant d’une main-d’œuvre mieux qualifiée réduisaient d’autant l’offre d’esclaves salariés, créant des conditions favorables à l’augmentation des salaires pour toute la classe. Le capital ne se compta pas pour battu et il entreprit aussitôt de diversifier son approvisionnement en main-d’œuvre spécialisée. Deux sources de force de travail concurrentes s’ouvraient au capital, l’immigration professionnelle et la féminisation des professions. Les emplois non traditionnels furent promus par les féministes syndicalistes, par les ONG subventionnées, par les intellectuels petits-bourgeois et par la go-gauche au service du patronat, ce patronat friand de main-d’œuvre abondante, bon marché, pouvant accroitre la concurrence entre ouvrières et ouvriers « machos », prétendent les féministes de service. Afin de libérer davantage de forces productives pour les entreprises, l’État bourgeois "libéra" la femme des contraintes anthropologiques de la procréation par la contraception et l’avortement libre, gratuit, sur demande, parfois même imposée.

Concordance de deux tendances économiques

Parallèlement à l’entrée des femmes dans les ateliers, les sweat shops, les manufactures, les bureaux, les laboratoires et les institutions, l’inflation et l’augmentation du cout de la vie rendirent nécessaire le cumul de deux salaires dans les foyers d’ouvriers paupérisés. Fini les temps anciens où un ouvrier pouvait subvenir aux besoins de la maisonnée. La modernité capitaliste exige que les deux conjoints – esclaves salariés – courent bosser toute la journée, cumulant parfois deux emplois chacun, sous les hourras des féministes de service. La famille devint une tare que tous ne pouvaient se payer. Qu’à cela ne tienne, justement, la « libération » féministe appelait la castration des époux et la fin des conjoints, une valeur ringarde et antibourgeoise. Sous les coups du labeur prolétarisé, généralisé, la famille monoparentale devient la norme et le symbole de la dégénérescence des mœurs petites-bourgeoises d’une fin d’époque délurée. Les féministes, ardemment soutenues par les médias « mainstream », par l’État bourgeois et par la go-gauche éplorée obtinrent des facilités de garderies et des services pour les couples qui s’acharnaient à procréer malgré les difficultés. Plus aucun motif de ne pas s’échiner dix heures par jour, le samedi et le dimanche si requis pour celles et ceux qui souhaitaient grimper l’escalier de l’esclavage salarié. Aucune limite à l’expropriation de la plus-value, orchestrée par le capital, soutenue par l’État des riches et les féministes de service.

La femme plus éduquée et mieux formée fournit aujourd’hui une force de travail plus cher à produire et à reproduire, son salaire a donc tendance à augmenter en vertu de la loi capitaliste de la valeur. L’équité est atteinte et bientôt les filles plus éduquées gagneront davantage que les garçons « dropout ». La justice féministe s’étend à toute la classe prolétarienne et parmi les dizaines de millions de chômeurs que comptent les États-Unis, et parmi les centaines de milliers de saqués que compte le Canada, il y a autant de prolétaires féminines que d’esclaves salariés masculins.

L’équité de la misère populaire

Comme résultat de cette évolution de la production capitaliste, la force de travail féminine se vend de plus en plus à sa valeur de reproduction ce qui permet à l’esclave salariée féminine de contribuer aux nécessités du foyer exsangue, endetté, malgré le cumul des revenus parentaux anémiés. Les féministes petites-bourgeoises clament la « libération » de la femme qui, enfin, peut accéder aux postes dans l’armée pour tuer et se faire tuer ; peut laisser son foyer pour aller s’éreinter dans la sweat shop du quartier, devenir matrone de prison ou flic de profession pour matraquer les manifestantes sans discrimination ; patronne responsable de saquer les malpayées ; infirmière aux horaires précaires ; enseignante en burnout ; conducteur de camion de jour comme de nuit ; plombier sur les chantiers de construction délabrés ; juge, responsable d’emprisonner les manifestantes féministes agitées ; député charger de voter les lois matraques, d’enfumer les payeurs de taxes, d’entériner les subventions et les déductions fiscales généreusement octroyées aux entreprises milliardaires dissimulées dans les paradis fiscaux, où une femme présidence orchestre la danse des millions. Bienvenue au paradis capitaliste des féministes de service.

Le féminisme et la crise économique systémique du capitalisme

Selon madame Christine Lagarde, Présidente du FMI, l’une des dirigeantes de l’oligarchie féministe internationale, face à la crise économique du capitalisme le dernier levier restant, à l’économie mondiale pour s’en sortir, serait de mettre les femmes des « sociétés traditionnelles » (les pays émergents) sur le marché du travail pour en faire des esclaves salariées paupérisées et aliénées au même titre que leurs camarades des pays industrialisés et que leurs compagnons de misère.

Effectivement, le mode de production capitaliste pour survivre est tenu d’harnacher toutes les forces productives qu’il est assez large pour contenir, afin de leur faire produire de la plus-value qu’il lui faudra ensuite réaliser, c’est-à-dire faire consommer par les mêmes esclaves salariés, pour la réinvestir et pour produire d’autre plus-value remplie de profits, et ainsi de suite. Sortant du mode de production féodale, le mode de production capitaliste a d’abord soumis – exploité – la force de travail animale masculine – laissant à la femme le rôle d’assurer la reproduction de la force de travail générale (reproduction biologique, mais aussi reproduction sociale). Les besoins des autres « animaux » salariés en devenir (femmes et enfants) étaient assurés pour une part par le salaire de l’ouvrier spolié, et pour une autre part par les services sociaux fournis par l’État, qui en Occident sera appelé « providentiel » par les féministes et la gauche bourgeoise.

Le mode de production capitaliste évoluant en se détériorant – composition organique du capital en hausse et baisse tendancielle du taux de profit moyen – il a besoin d’un second souffle, que Christine Lagarde et les féministes de service ont trouvé chez les femmes prolétaires des pays sous-développés qui ont le droit – le devoir aurait-elle pu écrire – d’être exploitées et aliénées comme les prolétaires masculins et comme leurs camarades des pays avancés. Choses en cours de réalisation, ce qui marque le dernier chapitre de l’expansion du mode de production capitaliste sur la Terre tout entière.

Il ne peut y avoir de libération des femmes prolétariennes sans libération de la classe prolétarienne de l’esclavage salariée et de ses conditions d’aliénées. La libération de la classe prolétarienne sera l’œuvre de la classe prolétarienne elle-même. Comme le mode de production capitaliste est globalisé et mondialisé, la classe prolétarienne est internationalisée et elle renversera l’impérialisme déclinant dans le monde entier, abolissant l’État bourgeois, l’esclavage salarié et l’aliénation de classe mondialement. C’en sera terminée de l’oppression de la femme, mais pas avant.

ANNEXE

Les statistiques du « marché » des travailleurs et travailleuses salariées au Québec

À l’occasion de la Journée internationale de la femme (8 mars 2016), l’Institut de la statistique du Québec publie un portrait du marché du travail et de certaines conditions de travail des Québécoises à partir des données de l’Enquête sur la population active.

Les transformations observées sur le marché du travail se sont faites dans un contexte où les femmes ont accru grandement leur niveau de scolarité en dépassant même les hommes. Par conséquent, elles sont devenues de plus en plus actives et leur nombre d’emplois a augmenté pour se rapprocher de celui des hommes. Quant aux obligations familiales, elles n’ont pas freiné l’accès au marché du travail des mères (…) Les femmes n’apparaissent pas être plus affectées que les hommes par le chômage (…) La croissance de l’emploi des femmes au cours des 35 dernières années s’est donc faite essentiellement dans l’emploi à temps plein. En outre, les femmes occupent plus souvent des emplois permanents que temporaires. On constate que les femmes sont de plus en plus présentes dans le secteur des services à la faveur de la tertiarisation de l’économie. C’est en grande partie dans le secteur privé que ces dernières ont investi le marché du travail. Ces dernières détiennent près de la moitié de l’ensemble de l’emploi en 2015 comparativement à moins de 40 % il y a 35 ans. Les travailleurs ont aussi vu leur taux de scolarité supérieure s’accroitre de façon importante au cours de la période, mais ils demeurent moins scolarisés que les travailleuses. Ces dernières apparaissent, depuis un certain nombre d’années, moins touchées par le chômage. En 2015, on compte environ 100 000 cumulards chez les travailleuses. Ces dernières ont ainsi dépassé les travailleurs à ce chapitre. Les longues heures de travail (plus de 40 heures par semaine) sont peu observées chez les travailleuses salariées (du rattrapage est à prévoir de ce côté pour une plus grande équité dans l’exploitation salariée. NDLR).

Références :

http://www.les7duquebec.com/7-daill…

http://www.stat.gouv.qc.ca/statisti…

Annuaire québécois des statistiques du travail, 2005-2015. 2 mars 2016

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