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Chère maman, j’étais à la manif du 1er mai

lundi 2 mai 2016, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 2 mai 2016).

Chère maman,

Je suis bien rentré de la manifestation du 1er mai qui se déroulait de Bastille à Nation. C’était un peu chaud. Je me suis retrouvé, plusieurs fois, dans la fumée des lacrymogènes parce que le cortège a été coupé en deux et que j’étais dans le deuxième à 7 ou 8 rangs des CRS et j’ai pas mal toussé et pleuré, mais pas tant que ça, moins en tout cas que quand Papa est mort.

Sur la place de la Nation c’est devenu la guerre un peu. Il y avait vraiment des types qui n’aimaient pas les flics et leur lançaient plein de choses ; mais les flics ils s’en foutent, ils ont plein de boucliers et de protections. Là aussi j’ai pris pas mal de gaz. Et puis à la fin les CRS et les gendarmes mobiles ont resserré l’étau, pour permettre à la BAC de lancer l’assaut. Environ 80 types ont déboulé des rangs de la police, nous n’étions plus beaucoup, tout le monde s’est rué dans le métro, les escaliers étaient bondés alors je suis resté dehors, une partie de la BAC a foncé vers nous, un type qui courait dans mon sens s’est fait un peu matraquer par derrière, pour le fun pourrait-on dire, mais c’est resté bon enfant ; un noir de la BAC, avec de grosses lèvres qui dépassaient de son casque, m’a dit de dégager, alors je me suis mis sur le côté et je n’ai pas eu à souffrir de la violence de nos chers amis de la police en civil avec leurs brassards d’enculés et certains étaient vraiment déguisés en "casseurs" c’était troublant. Il faudrait les tuer ces gens de la police je pense. C’est dommage, il n’y avait plus de batterie dans mon camescope, sinon ça aurait fait de belles images que je t’aurais envoyées, c’est assez intimidant des types avec des casques et des matraques qui te foncent dessus. Te l’avouerai-je maman ? J’ai eu un peu peur.

Et puis bon on n’était vraiment plus beaucoup et un CRS assez cordial, mais ferme ; est venu nous dire de dégager sinon ils nous embarquaient. Mais en fait les camions de gendarmes ont commencé à faire demi-tour alors on a pu rester jusqu’au bout.

Je t’embrasse, chère maman.

Ton Antoine qui prend soin de lui.

PS : je joins à mon message une vidéo pédagogique très intéressante, intitulée "L’art subtil de la matraque". Régale-toi !

Video : http://mai68.org/spip/spip.php?article10749

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