doctissimo : « "La spiruline est effectivement riche en protéines, avec tous les acides aminés essentiels, cependant il y a des facteurs limitant leur assimilation - certains acides aminés sont présents en faible quantité. Pour potentialiser l’assimilation des protéines de la spiruline, il faut y associer des céréales : riz, millet… Il faut cependant relativiser cet apport en protéines : si on ramène l’apport en protéines de 5 g de spiruline au besoin de 60 g de protéines d’une femme de 60 kg, on voit que cela reste marginal" explique la nutritionniste Béatrice Bénavent-Marco. Qui ajoute : "Les quantités consommées restent très limitées !".
Note de do sur le végétarisme :
La spiruline est à la fois végétal et animal. Comme elle a de la chlorophylle, on peut avoir envie de la classer parmi les végétaux ; mais, comme les bactéries, elle n’a pas de cellulose dans sa paroi cellulaire, ce qui permettrait aussi de la classer parmi les animaux. Elle est donc un intermédiaire entre le végétal et l’animal. Donc les végétariens qui se gavent de spiruline ne sont pas aussi végétariens qu’ils le prétendent.
Par ailleurs, 60 g de protéines pour une femme de 60 kg, un tel chiffre donné par la nutritionniste Béatrice Bénavent-Marco est certainement là pour faire plaisir au pouvoir qui, pour faire des économies, cherche par tous les moyens à diminuer le plus possible la quantité de viande que mangent les esclaves. Il est plus raisonnable de dire qu’il faut 100 grammes de viande par repas pour une femme et 150 pour un homme, comme je l’ai lu dans une autre revue, de la part d’un autre nutritionniste.
Cette entrevue avec la nutritionniste Béatrice Bénavent-Marco est très intéressante, car elle dément la plupart des préjugés favorables à la spiruline auxquels veulent croire les militants du végétarisme.
La spiruline en 10 questions
http://www.doctissimo.fr/html/nutri…
Créé le 01 avril 2013
Ecrit par : Anne-Sophie Glover-Bondeau
Sources : Interview de Béatrice Bénavent-Marco, le 20 mars 2013 (son site)
La spiruline est-elle vraiment un "superaliment" avec de nombreuses propriétés santé ? Les réponses à vos questions sur la spiruline, avec Béatrice Bénavent-Marco, diététicienne-nutritionniste.
La spiruline, une algue, est un concentré de nutriments, ce qui pourrait lui conférer certaines vertus. Cependant, la plupart de ses allégations santé ne sont pas prouvées par des études scientifiques solides.
1. Qu’est-ce que la spiruline ?
"La spiruline est une micro-algue d’eau douce qui fait partie de la famille des cyanobactéries ou algues bleu-vert" informe Béatrice Bénavent-Marco. Arthrospira platensis, son nom latin, est un micro-organisme qui existe depuis 3,5 milliards d’années. Elle pousse de façon naturelle dans les eaux chaudes des lacs en Inde, au Tchad et au Mexique.
2. Sous quelle forme trouve-t-on la spiruline ?
"On ne consomme pas la spiruline telle quelle mais séchée" indique la diététicienne-nutritionniste. Vous trouverez la spiruline dans le commerce sous forme de poudre à ajouter à l’alimentation (dans les boissons ou aliments), de gélules ou de comprimés. "Il faut faire attention à ce que vous achetez : il existe des disparités très importantes au niveau de la qualité. Certains produits ne sont pas vraiment de la spiruline à l’état pur" prévient-elle. En outre, la spiruline accumule les métaux lourds lorsque le milieu de culture est pollué. Faites donc attention à l’origine géographique de la spiruline. (cf. question 9)
3. Pourquoi dit-on que la spiruline est un superaliment ?
"La spiruline est effectivement un concentré de nutriments" confirme-t-elle. Elle est ainsi extrêmement riche en bêta-carotène, en fer, en vitamine B12, en vitamine E (puissant antioxydant), en protéines, en minéraux et oligo-éléments ( calcium, phosphore, magnésium, zinc, cuivre). Elle contient aussi de la chlorophylle et de la phycocyanine, un pigment aux vertus antioxydantes. "Cependant, son traitement (séchage) pose question aux scientifiques : on n’est pas sûr que, séchée, la spiruline conserve tous ses micronutriments et la biodisponibilité de certains d’entre eux reste encore à évaluer" souligne la nutritionniste.
4. La spiruline permet-elle de perdre du poids ?
Par contre, nous informe Béatrice Bénavent-Marco, "la spiruline n’aide pas à mincir. Elle pourrait avoir un effet satiétogène du fait de sa richesse en protéines - elle en contient entre 50 et 70 % - cependant les quantités ingérées sont trop faibles pour que la spiruline ait cet effet. Cinq grammes de spiruline ajoutée à votre alimentation, cela ne vous apporte que 2 voire 3g de protéines, soit moins qu’un yaourt nature !".
Quant à ses effets sur le cholestérol le diabète, les études menées jusqu’à présent l’ont été sur un trop petit échantillon pour pouvoir affirmer que la consommation de spiruline fait baisser le taux de cholestérol. "Ce n’est pas forcément faux mais ce n’est pas prouvé chez l’homme" conclue-t-elle.
5. La spiruline est-elle la solution pour lutter contre la malnutrition ?
La spiruline est utilisée pour lutter contre la malnutrition dans un certain nombre de pays : sa richesse en nutriments et sa culture (qui peut être locale) sont ses deux atouts mis en avant. "Cependant, une étude faite par l’institut de recherche pour le développement (IRD) réalisée par 5 experts sur le bénéfice réel de la spiruline pour lutter contre la malnutrition montre que les avis restent partagés" nuance la diététicienne. Les recherches se poursuivent aujourd’hui.
6. La spiruline a-t-elle réellement un effet bénéfique sur le système immunitaire ?
Là-encore, il est possible que la spiruline soit immunostimulante mais cela n’a pas été démontré chez l’homme. Pour l’instant, seuls des essais menés chez des animaux ont montré un effet de la spiruline sur le système immunitaire. Il en est de même des vertus antivirales, anti-allergiques, anti-inflammatoires anti- maladies neurodégénératives et anti-cancer. "On sait que la spiruline contient beaucoup d’antioxydants qui luttent contre les radicaux libres mais c’est tout ce que l’on peut dire aujourd’hui" précise l’experte. Des études sont en cours. À suivre donc.
7. La spiruline est-elle vraiment une bonne source de protéines ?
"La spiruline est effectivement riche en protéines, avec tous les acides aminés essentiels, cependant il y a des facteurs limitant leur assimilation - certains acides aminés sont présents en faible quantité. Pour potentialiser l’assimilation des protéines de la spiruline, il faut y associer des céréales : riz, millet… Il faut cependant relativiser cet apport en protéines : si on ramène l’apport en protéines de 5 g de spiruline au besoin de 60 g de protéines d’une femme de 60 kg, on voit que cela reste marginal" explique la nutritionniste. Qui ajoute : "Les quantités consommées restent très limitées !".
8. Quels sont les réels atouts de la spiruline ?
"Ce qui est intéressant avec la spiruline, c’est que c’est un produit naturel. On peut donc penser que les vitamines et les minéraux qu’elle contient ont une meilleure disponibilité que les compléments alimentaires chimiques. Sa richesse incroyable en bêta-carotène est intéressante pour ceux qui manquent de vitamine A. Et comme le bêta-carotène est un précurseur de la vitamine A, il va se transformer en vitamine A selon les besoins de l’organisme, sans risque de surdosage comme avec des suppléments en vitamine A. Sa richesse en fer et en vitamine B12 pourrait en faire un bon allié pour le sportif ou la personne anémiée ou fatiguée. Cependant, je ne la conseillerais pas spontanément car une alimentation bien équilibrée apporte tout ce que ce superaliment contient !" conclut la spécialiste.
9. La spiruline est-elle sans danger ?
"Il existe des produits spiruline qui sont potentiellement dangereux. Certaines algues sont neurotoxiques, il est donc important de vérifier qu’il s’agit uniquement de spiruline. Si c’est le cas, il reste qu’elles peuvent être cultivées dans des eaux polluées or on sait que la spiruline a tendance à concentrer les toxiques" explique la nutritionniste. Veillez donc à acheter de la spiruline provenant de zones de culture contrôlée.
10. Qui ne doit pas prendre de spiruline ?
"Les femmes enceintes et allaitantes devront se conformer à l’avis de leur médecin. Par contre, les les personnes qui ont de la goutte ne doivent pas en consommer" indique Béatrice Bénavent-Marco. La spiruline est également déconseillée à ceux qui souffrent de phénylcétonurie. Attention, "la spiruline peut avoir des effets indésirables, en particulier des nausées, c’est pourquoi il est conseillé à ceux qui veulent en consommer d’augmenter les quantités ingérées de façon progressive" indique la nutritionniste.