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Abū al-Qāsim Khalaf ibn Abbās al-Zahrāwī

dimanche 13 juin 2010 (Date de rédaction antérieure : 13 juin 2010).

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dimanche 13 juin 2010, par Al Oufok

Abu Al-Qasim, ou Abū al-Qāsim Khalaf ibn Abbās al-Zahrāwī de son nom complet, connu en Occident sous le nom d’Aboulcassis (Madinat al-Zahra (Espagne) v. 940 - mort à Cordoue (Espagne) en 1013) est l’un des plus grands chirurgiens arabes, considéré comme un des pères fondateurs de la chirurgie moderne.

Biographie

Il nait vers 940 à El Zahra, petit village situé à quelques kilomètres au nord-ouest de Cordoue, en Andalousie où il passera toute sa vie, sous le règne des califes omeyyades Abderrahmane III et Al Hakam II. Il descendait de la tribu arabe des Ansar.

On ne sait que peu de choses de sa vie en dehors de ce qu’on apprend par ses ouvrages : le palais de Madinat al-Zahra fut pillé et détruit lors de la guerre civile au sein du califat. Son nom apparaît pour la première fois dans les écrits de Abu Muhammad ibn Hazm (993 - 1064), qui le plaçait parmi les plus grands médecins de l’Espagne mauresque. Sa première biographie détaillée fut écrite soixante ans après sa mort par Al-Humaydi, dans son ouvrage Jadhwat al-Muqtabis (Des savants andalous). Il passa presque toute sa vie à El Zahra : c’est là qu’il étudia, enseigna et pratiqua la médecine et la chirurgie jusqu’en 1011, date à laquelle El Zahra fut pillée.

Oeuvre

Abu Al-Qasim était un médecin à la cour du calife Al-Hakam II. Il dévoua sa vie entière à l’avancement de la médecine, en particulier la chirurgie. Sa grande œuvre, le Al-Tasrif (La pratique) est une encyclopédie médicale de trente volumes qui fait le bilan des connaissances médicales de son époque et les confronte à son expérience personnelle.

L’influence Abu Al-Qasim s’étend en Occident sur plus de cinq siècles : Al-Tasrif est traduite en latin au XIIe siècle et devient la référence médicale. Au XIVe siècle, le chirurgien français Guy de Chauliac fit référence à l’Al-Tasrif plus de deux cent fois. Pietro Argallata dépeint Al-Qasim comme étant « sans l’ombre d’un doute le roi des chirurgiens ». Lors de la Renaissance, son œuvre est toujours citée, notamment par le chirurgien français Jacques Delechamps.

Al-Tasrif

Le Kitab al-Tasrif (La méthode en médecine), ouvrage majeur d’Abu Al-Qasim en trente volumes couvre de nombreux domaines, dont les soins dentaires et l’accouchement, y ajoutant de nombreuses données personnelles issues de près de cinquante ans de carrière. Il souligna dans son ouvrage l’importance d’une relation médecin/patient positive et écrivait avec affection au sujet de ses étudiants, qu’il appelait « mes enfants ». Il insistait également sur l’apport des soins sans se soucier des différences de statut social. Il était partisan de l’observation approfondie de chaque cas afin de pouvoir établir le diagnostic le plus précis possible, et donc préconiser le traitement le plus adapté. L’Al-Tasrif est divisé en trois parties :

la 1re sur la théorie et les généralités de la médecine ;

la 2e sur la pratique, discipline des maladies : Le régime chez l’enfant et les vieillards, la goutte, les rhumatismes, les abcès, les plaies, les poisons et les venins, les affections externes de la peau et la fièvre ;

la 3e sur la chirurgie : La cautérisation, les petites interventions, la saignée, l’opération des calculs de la vessie et de la gangrène, les luxations, les fractures, l’hémiplégie d’origine traumatique et l’accouchement.

L’Al-Tasrif fut traduite en latin et illustrée au XIIe siècle par Gérard de Crémone. Elle fut la principale source médicale en Europe et servit comme référence aux médecins et chirurgiens pendant plusieurs siècles.

Abu Al-Qasim n’a pas toujours obtenu le mérite de ses avancées médicales : il avait déjà décrit dans son Al-Tasrif la méthode que l’on appelle aujourd’hui « Kocher » pour le traitement d’une épaule disloquée, ainsi que la position « Walcher » en obstétrique. Il avait déjà décrit comment ligaturer des vaisseaux sanguins des siècles avant qu’Ambroise Paré ne popularise la méthode. Il fut également le premier à écrire des livres sur les appareils dentaires et à avoir décrit la nature héréditaire de l’hémophilie. Il est également le premier, en 963, à avoir décrit la grossesse extra-utérine, alors mortelle.

Avancées médicales

Abu Al-Qasim a réalisé, décrit et complété de nombreux gestes chirurgicaux comme :

la trépanation ; les amputations ; le traitement des fistules, des hernies, de l’imperforation anale ; la cure d’anévrisme ; l’opération du goitre ; la lithotomie ; l’excision des varices ; le traitement chirurgical des ostéo-arthrites tuberculeuses notamment vertébrales (Mal de Pott) sept siècles avant Pott ; l’utilisation de cautères pour faire l’hémostase. En outre :

il est le premier à pratiquer des ligatures artérielles ; il est le premier à parler de la position Trendelenburg, notamment dans les opérations du petit bassin. Cette position classique est attribuée au chirurgien allemand Friedrich Trendelenburg ; la méthode de réduction des luxations de l’épaule (actuelle manœuvre de Kocher) ; les patellectomies, presque mille ans avant Ralph Brooke ; l’utilisation des boyaux des chats en chirurgie abdominale, les sutures avec un fil et 2 aiguilles, les sutures sous-dermiques qui ne laissent aucune cicatrice ; en obstétrique, il conseille différentes techniques selon les différentes présentations dystociques. Il parle aussi de la position actuellement connue comme la position de Walcher et des instruments utiles pour extraire les fœtus morts in utero ; il passe pour être l’inventeur de l’alambic, utilisé pour la distillation de l’alcool. Mais il précise lui même que l’étymologie vient du grec alexandrin ambix (=vase).

Il rédigea de nombreux livres, qui, traduits en latin, influenceront la chirurgie occidentale. Il réalisa des planches avec les premières représentations d’instruments chirurgicaux, souvent inventés par lui. Ces planches constituent un précieux catalogue des outils chirurgicaux alors utilisés.

Il inventa entre autres des dispositifs qui permettent de : faire l’inspection de l’intérieur de l’urètre ; retirer des objets étrangers de la gorge ; inspecter les oreilles.

Bibliographie

Sur la médecine arabe médiévale

Danielle Jacquart et Françoise Micheau, La Médecine arabe et l’Occident médiéval, Paris, 1990 ; repr. 1996 (ISBN 2-7068-1265-6).

Lucien Leclerc, Histoire de la médecine arabe, Paris, 1876 ; part. t. 1, p. 437-457 (Abulcasis : Aboul Cassem Khalef ben Abbas Ezzahraouy).

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