VIVE LA RÉVOLUTION
Accueil du site > Comment publier un article > Égypte - 13 février 2011 - Constitution suspendue et parlement (...)

Égypte - 13 février 2011 - Constitution suspendue et parlement dissous

dimanche 13 février 2011, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 13 février 2011).

Egypte : l’armée dissout le Parlement et suspend la Constitution

Reuters 13 février 2011 à 17h01

http://www.challenges.fr/depeches/t…

par Dina Zayed et Andrew Hammond

LE CAIRE (Reuters) - Le Conseil suprême des forces armées, au pouvoir en Egypte, a annoncé dimanche la suspension de la Constitution et la dissolution du parlement et esquissé un calendrier de transition dans un horizon de six mois.

Dans un communiqué lu à la télévision publique, les militaires, auxquels Hosni Moubarak a confié les rênes du pays en démissionnant vendredi, annoncent également la formation d’une commission chargée d’amender la constitution et dont les conclusions seront soumises à référendum.

"Le conseil suprême des forces armées gérera les affaires du pays pour une période temporaire de six mois ou jusqu’au terme d’élections aux chambres haute et basse du parlement et d’une élection présidentielle", soulignent les militaires dans leur communiqué.

Autres décisions annoncées deux jours après le départ de Hosni Moubarak : les deux chambres du Parlement sont dissoutes et une commission est créée pour amender certaines clauses de la constitution.

"UNE VICTOIRE POUR LA RÉVOLUTION"

Toujours réunis sur la place Tahrir, dans le centre du Caire, des manifestants ont crié victoire à la diffusion de ce communiqué.

"C’est une victoire pour la révolution", a confirmé l’opposant Ayman Nour, qui avait osé défier Hosni Moubarak lors de la présidentielle de 2005.

"Cette résolution est de nature à satisfaire la rue égyptienne, surtout la partie relative à la dissolution du parlement (…) Nous entrons à partir d’aujourd’hui dans une nouvelle situation. Il nous faut avoir un dialogue avec le conseil militaire sur la mise en place d’un texte constitutionnel temporaire pour gérer les affaires publiques dans cette période transitoire", a-t-il ajouté.

L’opposition réclame notamment l’abrogation de l’article 76 qui encadre de manière drastique les candidatures à l’élection présidentielle et dont Hosni Moubarak avait lui-même proposé l’annulation dans son ultime discours à la nation, jeudi soir.

Elle souhaite aussi restreindre le nombre de mandats présidentiels, actuellement illimités.

"UN BON SIGNE MAIS DE NOMBREUSES QUESTIONS DEMEURENT"

Le conseil militaire ajoute encore que son chef, le maréchal Mohamed Hussein Tantaoui, représentera l’Egypte à l’étranger et réaffirme que l’Egypte reste engagée par ses traités et obligations internationaux.

L’organisme militaire collégial souligne qu’il sera habilité à promulguer des lois durant la période de transition. Il indique que le Premier ministre Ahmed Chafik, nommé par Hosni Moubarak dans les premiers jours de la contestation, restera en fonction jusqu’à la formation d’un nouveau gouvernement.

Ce dernier a précisé que les militaires égyptiens allaient définir le rôle d’Omar Souleimane, nommé vice-président par Moubarak mais dont les fonctions sont devenues incertaines.

En démissionnant, vendredi, le raïs a en effet confié le pouvoir au conseil suprême des forces armées, et le plus grand flou entoure les prérogatives actuelles de Souleimane.

Pour Hassan Abou Taleb, du Centre Al-Ahram d’études politiques et stratégiques, "l’armée commence à se servir de la ’légitimité révolutionnaire’ comme base de ses actes".

"Son engagement en faveur d’un gouvernement, d’un parlement civils et élus librement et pour un espace public offert aux partis politiques est un bon signe", ajoute-t-il.

"Mais de nombreuses questions demeurent", poursuit-il en s’interrogeant notamment sur la composition à venir de cette commission constituante et sur le rôle que jouera l’armée dans l’élaboration de la future Loi fondamentale.

De source militaire, on note par ailleurs que le conseil suprême publiera prochainement une mise en garde pour tenter de mettre fin au "chaos et au désordre".

De même source, on indique que les réunions organisées par les syndicats seront interdites, ce qui reviendrait à proscrire les grèves, et, alors que le pays est touché par une série de mouvements sociaux, que l’armée recommandera à l’ensemble des Egyptiens de reprendre le travail.

Avec Tom Perry ; Henri-Pierre André pour le service français

SPIP | squelette | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0