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Libye - 7 mars 2011 - Plan secret de l’Amérique pour armer les rebelles libyens (Robert Fisk)

mercredi 23 mars 2011

Original en anglais :

http://www.independent.co.uk/news/w…

ou : http://mai68.org/spip/spip.php?article2468

Plan secret de l’Amérique pour armer les rebelles libyens

http://www.independent.co.uk/news/w…

Obama demande aux Saoudiens d’envoyer des armes à Benghazi par transport aérien

Par Robert Fisk, Correspondant au Moyen-Orient

Lundi 7 Mars 2011

L’Arabie saoudite n’a pas encore répondu à une demande des États-Unis de fournir des armes aux rebelles en Libye

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Prêts à tout pour éviter l’engagement militaire américain en Libye dans le cas d’une lutte prolongée entre le régime de Kadhafi et ses adversaires, les Américains ont demandé à l’Arabie Saoudite de fournir des armes aux rebelles de Benghazi. Le royaume saoudien, qui doit avant tout faire face à une "journée de la colère" de ses 10 pour cent de musulmans chiites vendredi, avec une interdiction de toute manifestation, a jusqu’ici échoué à répondre à la demande classifiée hautement secrète de Washington, bien que le roi Abdallah déteste personnellement le dirigeant libyen, qui a tenté de l’assassiner peu plus d’un an auparavant.

La demande de Washington est cohérente avec les autres coopérations militaires des Américains avec les Saoudiens. La famille royale de Jeddah, qui a été profondément impliquée dans le scandale Contra à l’époque de l’administration Reagan, avait immédiatement soutenu les efforts américains pour armer la guérilla afghane qui combattait l’armée soviétique en 1980 ; et, plus tard - au grand dam de l’Amérique - avait également financé et armé les talibans.

Mais l’Arabie Saoudite reste le seul allié arabe des États-Unis stratégiquement placé et capable de fournir des armes aux rebelles libyens. Son aide permettrait à Washington d’éviter toute implication militaire dans la logistique d’approvisionnement - même si les armes seraient américaines et financées par les Saoudiens.

Les Américains ont demandé aux Saoudiens de fournir en priorité aux rebelles libyens des roquettes anti-chars et des mortiers pour contrer les blindés de Kadhafi, et des missiles sol-air pour abattre ses bombardiers.

Ces fournitures pourraient être livrées à Benghazi dans les 48 heures à condition d’utiliser des bases aériennes en Libye ou l’aéroport de Benghazi. Si la guérilla peut alors passer à l’offensive et attaquer des bastions de Kadhafi dans l’ouest de la Libye, la pression politique sur l’Amérique et l’OTAN - notamment des membres républicains du Congrès - d’établir une zone d’exclusion aérienne serait réduit.

Les militaires américains ont déjà fait savoir que l’établissement d’une telle zone nécessiterait des attaques aériennes américaines pour anéantir les bases libyennes de missiles anti-aériens, ce qui ferait entrer Washington directement dans la guerre au côté des adversaires de Kadhafi.

Depuis quelques jours, des avions Awacs américains surveillent la Libye, en contact permanent avec le contrôle maltais de la circulation aérienne, lui demandant des détails sur les trajectoires des vols libyens, notamment sur les voyages effectués au cours des 48 dernières heures par le jet privé de Kadhafi, qui est allé en Jordanie avant de revenir en Libye, juste avant le week-end.

Officiellement, l’OTAN ne parle de la présence d’avions Awacs américains que dans le cadre de l’opération post-11 septembre Active Endeavour, qui dispose d’un large champ de liberté pour entreprendre des mesures aériennes antiterroristes dans la région du Moyen-Orient.

Les données provenant des Awacs sont retransmises à tout pays de l’OTAN mandaté pour cette mission. Maintenant que Kadhafi a été réinscrit sur la liste des "super-terroristes", cette mission de l’OTAN peut cependant facilement être utilisée pour rechercher des cibles en Libye, si des opérations militaires actives sont entreprises.

La version anglaise de la chaine de télévision al-Jazzeera a diffusé la nuit dernière des enregistrements où l’aviation américaine demande au control maltais du traffic aérien des informations sur les vols libyens, en particulier au sujet du jet de Kadhafi.

Un Awacs américain immatriculé LX-N90442 aurait contacté la tour de contrôle de Malte, samedi, pour lui réclamer des informations sur un avion libyen, un Dassault-Falcon 900 jet 5A-DCN, au sujet de sa route d’Amman à Mitiga, l’aéroport de Kadhafi pour les VIP.

On entend l’Awacs 07 de l’OTAN dire : « Avez-vous des informations sur un avion dont le code du transpondeur est "Squawk 2017", à environ 85 miles à l’est de notre position [sic] ? »

Le contrôle du trafic aérien Maltais répond : « Sept, qui doit être un Falcon 900 - au niveau de vol 340, avec Mitiga pour destination, conformément au plan de vol. »

Mais, l’Arabie saoudite est déjà aux prises avec les dangers d’une journée de protestation de ses citoyens chiites qui, enhardi par le soulèvement chiite dans l’île voisine de Bahreïn, ont appelé à des manifestations de rue contre la famille régnante des Al-Saoud pour vendredi.

Après avoir fait donner la troupe et la police de sécurité dans la province de Qatif la semaine dernière, les Saoudiens ont décrété une interdiction nationale de toute manifestation publique.

Les organisateurs chiites prévoient près de 20 000 manifestants avec des femmes aux premiers rangs pour empêcher l’armée saoudienne d’ouvrir le feu.

Si le gouvernement saoudien accède à la demande américaine d’envoyer des armes et des missiles aux rebelles libyens, il deviendra presque impossible au président Barack Obama de condamner le royaume pour ses violences contre les chiites des provinces du nord-est.

Ainsi, l’éveil arabe, la demande pour la démocratie en Afrique du Nord, la révolte chiite et le soulèvement contre Kadhafi sont venu s’enchevétrer en l’espace de quelques heures avec les priorités de l’armée américaine dans la région.

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