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La Russie et la Chine soutiennent l’Iranien Ahmadinejad

mercredi 17 juin 2009, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 17 juin 2009).

Mahmoud Ahmadinejad compte ses soutiens à l’étranger

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Fortement contesté dans la rue depuis la tenue de l’élection présidentielle du 12 juin, qui vaut à Téhéran des accusations de fraude mettant en jeu la légitimité même du régime, Mahmoud Ahmadinejad compte ses soutiens à l’extérieur comme à l’intérieur du pays.

A l’étranger, les réactions aux troubles politiques en Iran sont très contrastées. Elles reflètent un découpage que le président iranien s’était lui-même attaché à conforter ces quatre dernières années, en nouant pour l’Iran des alliances et des rapprochements économico-politiques avec des pays contestant un ordre mondial dominé par l’Occident et les valeurs qu’il professe.

Alors que, face à la montée des protestations intérieures en Iran, les pays occidentaux ont mis l’accent, ces derniers jours, à des degrés divers, sur l’idée d’une manipulation électorale d’ampleur en Iran, M. Ahmadinejad a recherché et obtenu l’appui de Moscou et de Pékin à sa réélection. Mardi 16 juin, alors que son pays continuait de traverser une secousse politique inédite depuis la révolution de 1979, le président iranien s’est rendu en Russie.

Pendant que dans son pays les manifestations et des scènes de violence se poursuivaient, Mahmoud Ahmadinejad a choisi d’assister à Ekaterinbourg, dans l’Oural, au sommet de l’Organisation de la coopération de Shanghaï (OCS), qui regroupe la Russie, la Chine, et quatre Républiques d’Asie centrale.

"L’ère des empires est terminée et elle ne reviendra pas", a-t-il déclaré à la tribune du sommet, auquel assistaient les présidents russe et chinois, Dmitri Medvedev et Hu Jintao. Les chefs d’Etat de l’OCS ont adressé leurs félicitations au président iranien pour sa réélection, a annoncé mardi une porte-parole du Kremlin.

La Russie avait auparavant, par la voie de son ministère des affaires étrangères, commenté que "l’élection iranienne est une affaire intérieure", et qu’elle se "félicitait d’accueillir le président iranien sur le sol russe" pour "son premier déplacement à l’étranger" depuis le scrutin.

En Occident, les réactions aux événements en Iran semblaient osciller entre l’espoir d’une chamboulement politique historique dans ce pays qui est au coeur des tensions au Moyen-Orient notamment en raison de son programme nucléaire, et le souci de ne pas saborder, en invoquant trop ouvertement la notion de "changement de régime", la suite des ouvertures diplomatiques faites à Téhéran ces derniers mois, précisément pour tenter de remédier au contentieux nucléaire.

C’est ainsi que le président américain, Barack Obama, a soigneusement dosé ses propos, critiquant la tournure de la répression en Iran mais évitant de contester ouvertement la légitimité d’un dirigeant iranien avec lequel son administration pourrait avoir à mener de délicats pourparlers, secrets ou ouverts, dans les mois qui viennent. La Maison Blanche avait laissé, auparavant, le vice-président américain, Joseph Biden, prononcer des paroles beaucoup plus dures sur la nature du régime à Téhéran.

En Europe, les commentaires les plus cinglants contre le président iranien sont venus de Nicolas Sarkozy. En déplacement au Gabon, le président français a semblé définitivement couper les ponts avec M. Ahmadinejad, dont les propos sur la Shoah et la raideur sur le dossier nucléaire sont au coeur d’une relation bilatérale avec la France sensiblement dégradée. "L’ampleur de la fraude est proportionnelle à la violence de la réaction" des autorités iraniennes, a déclaré M. Sarkozy. "Ces élections sont une nouvelle exécrable, a-t-il poursuivi, le peuple iranien mérite autre chose".

Le président français a ouvertement fait allusion à une possible transformation politique en Iran. "C’est un drame mais ce n’est pas que négatif d’avoir un vrai mouvement d’opinion qui essaye de se décadenasser", a-t-il dit. La France a été en pointe, depuis 2007, pour plaider en Europe en faveur d’une politique de sanctions internationales accrues contre l’Iran.

A Paris comme dans d’autres capitales occidentales, le constat a été fait, ces derniers mois, que la nouvelle volonté de dialogue manifestée par les Etats-Unis rencontrait pour l’heure peu d’échos au sein du régime iranien. Celui-ci, constatait récemment un diplomate européen, "se sent en position de force au Moyen-Orient et juge qu’il n’a rien à céder".

La reconduction définitive de Mahmoud Ahmadinejad à la tête de l’Etat semble fermer la porte à ceux qui envisageaient, au lendemain d’une éventuelle victoire de son concurrent principal, Mir Hossein Moussavi, de se rendre à Téhéran pour tenter une ouverture diplomatique majeure.

C’était du moins, notamment, l’espoir du gouvernement italien. Rome s’est ainsi limité à critiquer, mardi, les "violences inacceptables" en Iran, sans faire référence aux soupçons de fraude électorale.

Le souci de préserver la possibilité d’un échange avec l’Iran même en cas de victoire avérée de M. Ahmadinejad s’est clairement manifesté, mardi, du côté britannique. Une inflexion notable, dans la mesure où le Royaume-Uni, avec la France, se positionne généralement sur une ligne "dure" à propos du dossier nucléaire. Le premier ministre britannique, Gordon Brown, a ainsi souligné que "les élections sont du ressort du peuple iranien". Il a semblé appeler les partenaires occidentaux à une certaine retenue dans leurs prises de positions.

"Le président Obama a choisi ses mots avec beaucoup de prudence", a remarqué M. Brown. Dans un commentaire qui semblait faire référence aux soutiens trouvés par M. Ahmadinejad en Russie mardi, il a ajouté : "Ce n’est pas une compétition entre un pro-Occident et un anti-Occident en Iran, c’est une compétition pour refléter la volonté du peuple iranien."

Natalie Nougayrède

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