20 juin 2011 : Il y a deux jours, le chat de la maison nous a apporté deux bébés lérots. Les lérots sont des rongeurs de la famille des gliridés, comme le loir. C’est ma compagne qui a entendu leurs cris de terreur, mais comme le chat n’est pas bien féroce, il nous les a abandonnés sains et saufs.
A l’aide d’une petite balance électronique de précision, je leur prépare du lait spécial que je leur administre à l’aide d’une pipette. Chaque tétée représente environ deux cent milligrammes de lait maternisé, pour nourrir une petite créature de huit grammes seulement. Quel appétit ! Et quelle étrange expérience… A chaque fois, je sens sur la peau de mon pouce leur minuscule langue qui lèche le lait qui y tombe immanquablement. Ensuite, repus, ils s’endorment blottis l’un contre l’autre dans le creux de ma main.
Sentent-ils au tréfonds de leur petite âme, à la lueur de leur conscience ténue, toute la bienveillance et le respect que je ressens envers eux ? Un petit cerveau intelligent, un cœur qui bat, des petits poumons, une colonne vertébrale et une moelle épinière… ils nous ressemblent tant, finalement, avec seulement huit grammes de matière vivante.
En les regardant, je pense à toutes ces turpitudes, tous ces actes de barbarie dénoncés ici par toi, Do, et parfois par d’autres. Ils me font désespérer de la nature humaine. Et pourtant, là sous mes yeux, dans le creux de ma main, la preuve que la Nature poursuit inlassablement son œuvre, quoi que nous fassions. Nature dont nous sommes issus, mais dont nous nous sommes totalement coupés. Mais peut-être reste-t-il encore un peu d’espoir… ??
omdeboi