… et DSK réplique par une plainte pour diffamation.
Il s’agit ici d’opposer une diffamation à une "présomption" de viol, alors que l’affaire du viol n’est pas jugée.
Le fait que DSK porte à son tour plainte pour diffamation à la suite d’une plainte pour viol à son encontre situe le personnage : il a déjà, selon lui, gagné, à l’aide de la Justice, SA liberté avec l’affaire états-unienne et est sûr de gagner, à l’aide de la même justice, en France, de l’accusation qu’on a porté contre lui, de viol. Et rien n’est moins sûr.
Il eut mieux valu qu’il prouvât tout simplement son innocence à un procès qui lui est fait de viol, plutôt de sur-ajouter à cette innocence dont il se pare, en portant plainte lui-même, afin de dire que sa "présomption" d’innocence a été bafouée (ce type n’a pratiquement aucune "présomption" d’innocence en matière d’agression de femmes, on le sait, c’est sur la place publique, et il veut défendre cette "présomption" en portant plainte pour diffamation).
Stratégiquement, ça ne va pas :
- – ou bien il est innocent et n’a pas à protéger sa présomption d’innocence en la protégeant par une plainte en diffamation, innocence qui sera prouvée lors du procès attenté contre lui pour viol ; et qui lui permet accessoirement d’insinuer que sa protagoniste tend à exploiter l’air du temps à son encontre, alors que, chronologiquement, cela n’a rien à voir ;
- – ou bien il est innocent et cette plainte pour diffamation montre que cette innocence est incertaine de son coup : il n’aurait donc pas eu à porter plainte pour la protéger, sinon qu’à la dénoncer.
Le procès du stratège qui perd est de confondre l’attaque et la défense (ou l’inverse) à partir de l’endroit où il se situe, et non pas à partir de l’endroit où il "devrait" se situer. C’est cette position où lui se situe lui, qui immisce dans mon esprit un terrible doute quant au bafouement possible de cette innocence dont il se pare, lui, stratège, et ses conseillers.
Ainsi, pour moi, il a vraiment tenté de violer Tristane Banon.
Je désire dire à Tristane Banon le contentement que j’éprouve alors qu’elle a outrepassé ses douleurs pour leur rendre justice et je l’encourage, de tout mon cœur, à ne pas faiblir devant la force de la bête, comme elle lui a su lui tenir tête lors de cette violence à laquelle elle a résolu de s’échapper non sans graves blessures.