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Belgique - 5 décembre 2011 - Arrêtons les conducteurs fantômes

lundi 5 décembre 2011, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 5 décembre 2011).

BELGIQUE : c’était dans SOLIDAIRE, hebdomadaire du Ptb :

Arrêtons les conducteurs fantômes

David Pestieau (rédacteur en chef – Solidaire)

Le 2 décembre, les travailleurs seront dans les rues de Bruxelles pour dire « non » aux mesures d’austérité que l’Union européenne veut imposer. La résistance s’organise partout, comme ici, en Espagne.

« Le dénouement heureux de ce week-end doit rendre espoir et confiance en l’avenir à nos citoyens », a déclaré Elio Di Rupo. Espoir et confiance dans l’avenir ? En réalité, après avoir sauvé deux fois les banques, protégé les spéculateurs et préservé les millionnaires, la facture de la crise est présentée à « nos citoyens ». Et cette austérité, qui s’additionne à toutes celles de la zone euro, va aggraver la crise au lieu de nous en sortir.

Car l’accord fera très mal. Aujourd’hui et demain. 8,5 milliards d’économies à l’horizon 2014. Des carrières allongées, des droits à la pension rabotés, des services publics attaqués, une assurance-chômage bientôt réduite à une caisse d’assistance.

« Mais ce n’est pas encore si grave, nous avons limité les dégâts », affirme la gauche gouvernementale qui veut désamorcer le mouvement qui s’amorce avec la grande manifestation du 2 décembre. « Je ne comprends pas vraiment les syndicats, nous avons sauvé l’index », affirme Vande Lanotte (sp.a)1. « Je les comprends mais il faut suivre les recommandations de la Commission européenne », précise Di Rupo2.

Non, ce plan Di Rupo-De Croo doit être arrêté. Il est pire que le plan global (1993) et le Pacte des générations (2005) réunis (Note de RoRo : et la Loi unique (hiver 1960-61). Et il va complètement dans la mauvaise direction.

Si on laisse faire ces conducteurs fantômes, si nous acceptons leur logique d’austérité, cela risque d’être le premier d’une longue série de plans. Qui vont détruire les piliers de notre système de sécurité sociale, d’emploi et de salaires. Ou l’index sera tôt ou tard sous les feux. Car l’appétit des spéculateurs et des millionnaires est sans fin.

En Grèce et au Portugal, la succession des plans d’austérité — tous présentés à chaque fois comme les derniers — ont dramatiquement et totalement changé la vie quotidienne. Celui qui prend cette voie risque la collision frontale et le sinistre total. L’économiste Paul De Grauwe le prévoit : « Les prévisions de croissance et de taux d’intérêt prises comme base de départ pour constituer le budget sont trop optimistes. Il va très vite falloir l’adapter et prendre de nouvelles mesures. »3

Le combat qui commence aujourd’hui sera de longue haleine. Soit nous deviendrons les esclaves des marchés, de Standard and Poor’s et de la Commission européenne. Soit nous reprendrons le contrôle sur l’économie. C’est un véritable choix de société.

Ce combat sera complexe et parsemé d’embûches. Si le fatalisme et le « réalisme » l’emportent, ce sera l’échec. Mais, si la confiance dans le nombre et l’organisation est forte, alors le combat peut être gagné. C’est une vérité historique. A l’époque, sortir les enfants des mines, construire la sécurité sociale, pierre par pierre, y compris en temps de crise, était taxé « d’irréaliste ». Mais le monde du travail l’a fait. Ce passé peut nous inspirer aujourd’hui. Et si des partis de gauche abandonnent le monde du travail, travaillons à faire grandir le PTB comme une large opposition de gauche.

1. VRT-Radio , De Ochtend, 29 novembre 2011 •

2. JT RTBf, 27 novembre 2011 •

3. Le Soir, 28 novembre 2011

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