Alors que la ré-industrialisation et le "Made in France" sont entonnés à qui mieux-mieux par les candidats à l’élection présidentielle, j’ai trouvé intéressant de refaire un petit tour dans le passé.
En Allemagne, en Italie, ou en Angleterre, beaucoup de marques automobiles sont toujours présentes : Volkswagen, Opel, Ford, Porsche, BMW, Audi, Mercedes, Fiat, Lancia, Alfa Roméo, Ferrari, Lamborghini, Masérati, Jaguar, Lotus, Aston Martin, Daimler, etc…
En France, il ne reste plus que deux groupes : PSA et Renault. Pourtant, l’ industrie française de l’automobile était d’une richesse tout aussi intéressante, jugez plutôt : Simca, disparue en 1980, Talbot, disparue en 1986, tout le monde se souvient de Poissy… Delage, disparue en 1953, Delahaie, disparue en 1954, Alpine, disparue en 1995. Panhard, disparue en 1967, mais qui construit encore des véhicules militaires, etc.. Si le secteur de l’automobile est un exemple flagrant, d’autres secteurs ont subi le même sort.
Nous avions un vrai savoir-faire dans le domaine de l’horlogerie : Lip a disparu en 1973, au terme d’une lutte mémorable. Les Accumulateurs Clément ont disparu en 2005. La raffinerie de Pechelbronn, en Alsace, a fermé en 1970, et la marque Antar a disparu définitivement en 2009. La société Charbonnage de France a été définitivement dissoute par le décret du 21 décembre 2007. MAFAC, la Manufacture Arvernoise de freins et accessoires pour cycles, était un des principaux fabricants français de freins de bicyclettes depuis 1947. Elle a disparu en 1985. Moulinex est liquidée en 2007. Toutefois, les dirigeants de SEB on décidé de faire survivre la marque sur des appareils fabriqués en Chine. Citons encore les électrophones Teppaz, disparus en 1978… cette liste est, hélas, loin d’être exhaustive. D’autres marques ont été absorbées par de grands groupes et ont été déstructurées, perdant toute identité.
Nous avons été un pays d’inventeurs, d’entrepreneurs, et d’innovateurs. Nos dirigeants successifs ont méthodiquement démoli toute cette richesse, découragé toute initiative, pendant des décennies. Aujourd’hui, il ne reste plus que de grands groupes cotés au CAC40, dirigés par des financiers. Elles paient, en proportion, 2,3 fois moins d’impôt sur les bénéfices, que les PME, selon le site artsdefrance.com. Et, en prime, utilisent les salariés comme variable d’ajustement.
Alors Mesdames et Messieurs les candidats, quelle que soit votre couleur politique, je vous pose la question : au-delà de vos diatribes électoralistes, quand allez-vous, enfin, nous laisser travailler en paix ?
omdeboi