RÊVONS UN PEU !
Et si le second tour se jouait entre Nathalie Arthaud et Philippe Poutou ?
Bonjour à toutes et à tous,
Un regret : Philippe Poutou n’a pas répondu correctement à la question d’Audrey Pulvar sur son refus de payer la dette de l’État aux usuriers.
« Comment fait-on pour assurer le pécule que les pauvres ont sur leurs comptes en banque, si l’État refuse de rembourser la dette qu’il doit auxdites banques, et qu’elles doivent fermer pour cause de faillite ? » lui a approximativement demandé à juste titre Audrey Pulvar, qui a eu parfaitement raison de penser qu’il n’avait pas répondu correctement à cette très importante question.
Poutou dit qu’il va nationaliser (exproprier) les banques et les transformer en un service public, c’est-à-dire avec le monopole. Cette réponse est en effet insuffisante, parce qu’incomplète.
Il aurait pu commencer par dire que son but n’était pas d’être élu à la présidence de la république et encore moins de résoudre les problèmes du capitalisme. Le capitalisme a des problèmes ? Tant mieux, qu’il en crève !
Il aurait pu répondre que s’il se présentait, c’était uniquement pour avoir droit à la parole afin de soulever les masses et les appeler à faire un nouveau mai 68. Et que ce sont les masses elles-mêmes (le prolétariat), qui, une fois réunies en coordination , décideraient de ce qui se passerait ensuite et de la façon de fonctionner au national puis à l’international.
Qu’est-ce qu’une coordination ? :
http://mai68.org/spip/spip.php?article1081
Ensuite, Poutou aurait pu dire aussi qu’une révolution profonde supprimerait de toute façon l’argent, et qu’il n’y aurait donc plus de banque, et qu’il n’y aurait plus aucun problème de dette à rembourser, ni de pécules à maintenir sur des comptes en banque.
Mourir pour des idées, c’est bien beau, mais lesquelles ? :
http://mai68.org/spip/spip.php?article1082
Mais bon, plus prosaïquement, si Poutou envisageait quand même de devenir président de la république (sait-on jamais ? un coup de bol, personne ne se trompe de bulletin et le second tour se joue entre Nathalie Arthaud et Philippe Poutou, ce serait rigolo, pas vrai ?), dans un premier temps, avant de réussir à faire la révolution, de supprimer l’argent et tout ça, il pourrait tout de même faire diverses réformes permettant aux prolos de vivre beaucoup mieux qu’aujourd’hui en attendant le grand soir. Comme qui dirait qu’il s’agirait d’une espèce de programme de transition à la Trotski.
Et, dans ce cas, il est clair que pour résoudre le problème de la dette, il ne suffira pas de dire qu’on ne va pas la rembourser et qu’on va transformer l’ensemble du secteur banquaire en un service public.
Qu’est-ce qu’un service public ? :
http://mai68.org/spip/spip.php?article482
Il faut aussi expliquer et d’une que la dette est odieuse, et que c’est pour ça qu’on n’a pas envie de la rembourser. Et de deux, que cette dette est une arnaque et qu’il n’y a par conséquent nul besoin de la "rembourser". Et enfin qu’on va supprimer la loi Rothschild qui interdit à l’État de battre monnaie et de faire tourner la planche à billet (inflation) comme bon lui semble. Deux articles expliquent correctement cela :
Ce premier article sur la loi Rothschild montre que la dette est une odieuse arnaque :
http://mai68.org/spip/spip.php?article1245
Cet autre article explique comment, si l’État recouvre son droit de battre monnaie, il peut jouer sur l’inflation pour prendre aux riches afin de donner aux pauvres :
http://mai68.org/spip/spip.php?article3376
Et, il va de soit que, si l’État recouvrait son droit de battre monnaie, c’est-à-dire de fabriquer l’argent, il n’aurait aucun problème pour maintenir le pécule des gens dans les banques nationalisées.
Je crois bien qu’ainsi Audrey Pulvar aurait eu une réponse complète ; mais, si tel n’était pas le cas…
En complément, elle pourrait lire aussi Emmanuel Todd :
http://mai68.org/spip/spip.php?article3860
Bien à vous,
do
http://mai68.org
Post-scriptum :
1°) On annule bien la dette de divers pays du tiers-monde, pourquoi ne pourrait-on pas annuler celle de la France ?
2°) 600 ans avant notre ère, un Grec a ainsi annulé toutes les dettes de son pays d’un seul coup ! on a appelé cela la révolution de Solon, du nom de celui qui avait accompli cette merveilleuse action. Et, du coup, l’esclavage fut aboli pour un bon moment. En effet, l’esclavage se justifiait essentiellement, comme aujourd’hui, par une dette qu’il fallait rembourser, une dette due par des arrières arrières arrières, etc. arrières grands-parents ; une dette qu’on ne pouvait jamais terminer de rembourser ! et qui, par conséquent, était odieuse.
REFUSONS L’ESCLAVAGE PAR LA DETTE !