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LE QUÉBEC IMPÉRIALISTE - le nationalisme a-t-il un avenir ?

mercredi 27 juin 2012

robertbibeau@hotmail.com

LE CONTEXTE GÉNÉRAL

Nous vivons à l’ère de l’impérialisme stade suprême du capitalisme. L’impérialisme connait des crises économique, financière, monétaire, politique et militaire et, pour survivre, les puissances impérialistes guerroient entre elles et agressent les peuples du monde ainsi que le prolétariat international dans chaque pays impérialiste ou néo-colonisé (1).

Quatre alliances internationales majeures se disputent l’hégémonie sur les marchés, sur les sources de matières premières et les zones d’exportation des capitaux en vue de spolier la plus-value ouvrière, unique source de profits.

L’Alliance de coopération de Shanghai dirigée par la Chine et son alliée l’Alliance de coopération Eurasiatique (Russie) sont les alliances montantes ; l’ALENA, cœur de l’Alliance atlantique, dirigée par les États-Unis d’Amérique est en déclin tout comme l’Union européenne, en cours de restructuration dirigée par l’Allemagne et la France (2).

L’ère des révolutions nationales démocratiques bourgeoises, amorcée avec la révolution anglaise (1649) et poursuivie par la révolution française (1789), puis la révolution chinoise (1949) a décliné avec la révolution bolchévique (1917) qui a marqué le début des révolutions socialistes prolétariennes et le commencement de la fin des révolutions nationales démocratiques bourgeoises et le déclin de l’impérialisme.

Depuis la victoire de la révolution iranienne (1979), les luttes de libération nationale ne sont plus que l’exception dans quelques pays néocoloniaux, semi-féodaux et semi-agraires d’Orient et d’Afrique. Ailleurs dans le monde, là où les rapports de production capitalistes prédominent, aucun préalable démocratique bourgeois, nationaliste ou populaire ne s’interpose dans la lutte titanesque qui oppose le prolétariat et les grands capitalistes ; le travail et le capital ; le socialisme et le capitalisme. Les deux classes sont face à face et, pour le moment, le prolétariat semble désorganisé et bien démuni face à son ennemi apparemment tout puissant…mais attention…

Le Canada, comprenant l’État-nation du Québec, est un pays impérialiste de puissance moyenne totalement intégré à l’ALENA, à l’OTAN et à l’Alliance atlantique en déclin sous l’hégémonie étatsunienne. C’est dans ce contexte économique, politique, idéologique et militaire mondial que le nationalisme en général et que la question nationale canadienne – comprenant la question québécoise – doivent être analysées, expliquées et comprises.

LA QUESTION NATIONALE CANADIENNE ET QUÉBÉCOISE

Que ce soit au Canada ou dans tout autre pays à travers le monde, chaque classe sociale a ses propres intérêts à défendre, son propre point de vue à promouvoir et sa propre praxis à développer en ce qui a trait au nationalisme et la question nationale.

L’Acte de l’Amérique du Nord Britannique (AANB), qui tient lieu de constitution canadienne depuis 1867, a scellé l’alliance de la bourgeoisie canadienne d’origine britannique et de la bourgeoisie canadienne d’origine française et elle a mis un terme à l’oppression nationale de la nation québécoise. Dans le cadre de l’AANB, les tâches nationales démocratiques bourgeoises furent satisfaites aussi bien pour le Canada que pour l’État-nation du Québec et dès lors la bourgeoisie québécoise s’arrogea le droit à l’autodétermination jusqu’à et y compris la sécession. Le fait qu’elle n’invoqua ce droit qu’un siècle plus tard ne change rien à ce constat. Cette classe dominante s’empara de l’administration de son État-nation et conquit peu à peu le contrôle de son économie nationale capitaliste marchande, puis capitaliste industrielle, puis capitaliste financière. Aujourd’hui, cette bourgeoisie francophone impérialiste brade les ressources naturelles du sol du Québec, pressure les nations autochtones, exploite le prolétariat québécois francophone et anglophone et soutien l’armée canadienne dans ses tâches de soutien aux agresseurs européens et américains, en Libye notamment (3).

À partir de 1945 environ, la bourgeoisie québécoise a remis en cause le partage des dividendes tirés de l’exploitation des ressources, de la force de travail et des revenus fiscaux glanés au peuple québécois. La moyenne bourgeoisie d’affaires et d’industrie (PME), alliée à la petite bourgeoisie cléricale et intellectuelle, imagina la tactique du « chantage à la souveraineté » afin d’obtenir un nouveau partage des revenus fiscaux et des compétences gouvernementales de la part du gouvernement fédéral et en faveur de sa grande bourgeoisie impérialiste francophone et anglophone.

Au cours de la période 1945-1976, la phase de la « Révolution Tranquille », la moyenne et la petite-bourgeoise québécoise, au service du grand capital impérialiste québécois, utilisèrent l’appareil d’État pour doter le « pays du Québec » d’infrastructures économiques, industrielles, de transport et de services sociaux visant à assurer l’exploitation des ressources et surtout de la force de travail dans les meilleures conditions pour son expansion et pour accueillir les investissements impérialistes, particulièrement ceux d’origine américaine.

Au cours de la période 1976-1995, les mêmes classes au service de la même classe capitaliste monopoliste francophone ont utilisé l’appareil d’État pour recueillir et administrer le crédit, l’épargne et le capital financier en circulation au Québec afin d’assurer leur intégration de classe dans l’ensemble économique et financier continental nord-américain (l’ALENA). Aujourd’hui, leurs dirigeants (politiques, industriels et financiers) négocient un traité de libre-échange avec l’Union européenne et visitent la Chine pour s’aboucher avec cette nouvelle puissance impérialiste montante.

Après avoir cédé pendant cinquante années au « chantage à la souveraineté », suite à trois référendums ayant mené au rejet populaire des projets manigancés d’accords constitutionnels pour le repartage des bijoux de familles entre cliques de voleurs, les capitalistes monopolistes québécois ont dû se résigner au statu quo constitutionnel.

Présentement les capitalistes monopolistes canadiens – comprenant leur section québécoise francophone – stimulent le chauvinisme national afin d’accaparer les ressources du grand Nord canadien jusqu’au-delà de la terre de Baffin, arrachées aux Premières Nations autochtones et inuit. Ils confrontent leurs amis impérialistes étrangers pour le contrôle du passage du Nord-Ouest qu’il présente comme une lutte populaire.

La classe capitaliste monopoliste canadienne – comprenant sa section québécoise francophone – est fortement préoccupée par les crises économiques, financières, industrielles et militaires qui secouent l’Alliance atlantique face à ses concurrents d’Europe et d’Asie (4). La classe capitaliste monopoliste canadienne et québécoise n’a que faire des querelles à propos du partage des oripeaux nationaux québécois. Aussi, le mouvement nationaliste québécois s’étiole et se fragmente en de multiples sectes et clans plus ou moins pratiquants et orthodoxes abandonnés par leur classe de tutelle.

La classe ouvrière canadienne – comprenant sa section québécoise laissée à elle-même par la trahison des clercs gauchistes, opportunistes et révisionnistes – a cependant été peu contaminée par l’idéologie nationaliste chauvine des aristocrates ouvriers, de la bourgeoisie et de la petite-bourgeoise en faveur d’un Québec fort ou indépendant dans un Canada uni ou fractionné.

La classe ouvrière canadienne comprenant sa section québécois se tient à distance de ces arguties et de cet activisme nationaliste qui ne s’attaquent nullement à la contradiction fondamentale de notre époque, celle qui oppose le travail salarié, socialisé et organisé et le capital privé et anarchique ; la contradiction entre les forces productives disponibles mais sous-utilisées et gaspillées, dont le développement demeure entravé par la propriété capitaliste privée des moyens de production dilapidés.

Aucune étape ne se pose en préalable à l’insurrection de la classe prolétarienne, ni « libération » nationaliste bourgeoise, ni réforme démocratique bourgeoise, ni démocratie populaire, ni alter-mondialisme libertaire ; que la libération du prolétariat et avec lui du peuple tout entier. Oui, un autre monde est possible, le monde du socialisme. Le parti de la classe ouvrière a pour unique tâche et pour unique programme politique d’organiser la classe ouvrière sous tous les aspects de la lutte des classes afin de renverser le pouvoir de la classe capitaliste monopoliste et son système économique, politique et idéologique impérialiste décadent, quel que soit l’ethnie ou la langue d’usage de ces impérialistes (5).

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(1) Le lecteur pourra consulter les parties un et deux du document aux adresses suivantes : Partie 1 http://les7duquebec.com/2012/06/13/… et Partie 2 http://les7duquebec.com/2012/06/20/… (2) L’Union Européenne, est constituée de 27 pays européens soumis à l’hégémonie de l’Allemagne et de la France partenaires prépondérants. L’ALENA ou Accord de libre-échange nord-américain regroupent les États-Unis, le Canada et le Mexique. La Communauté économique eurasiatique regroupe quelques pays de l’ancienne URSS sous l’hégémonie de la Russie (Kazakhstan, Biélorussie et autres ex-républiques). L’Alliance de coopération économique de Shanghai regroupe sous l’hégémonie de la Chine, non seulement la Russie mais aussi le Kazakhstan, l’Iran et quelques pays aspirants comme le Brésil et l’Inde. etc. que l’on identifie souvent comme le BRIC. http://fr.wikipedia.org/wiki/Union_… (3) Canada et Québec en Libye http://www.lapresse.ca/internationa… et Le gouvernement du Québec brade les ressources naturelles et l’électricité à vil prix : http://www.ledevoir.com/economie/ac… (4) Raul Zibechi (2012). La nouvelle alliance militaro-industrielle entre l’Inde et le Brésil. http://www.pressegauche.org/spip.ph… (5) Vincent Gouysse. (2010). Le réveil du dragon. 459 pages. http://www.marxisme.fr Vincent Gouysse. (2009). Crise du système impérialiste mondial. 230 pages. http://www.marxisme.fr

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