VIVE LA RÉVOLUTION
Accueil du site > Comment publier un article > Le massacre sanglant d’Algérie était complètement prévisible (Robert Fisk) ET (...)

Le massacre sanglant d’Algérie était complètement prévisible (Robert Fisk) ET critique de do

samedi 19 janvier 2013 (Date de rédaction antérieure : 19 janvier 2013).

Note : L’article de Robert Fisk ci-dessous est très instructif. Il est cependant dommage de confondre les événements de Libye ou de Syrie avec ceux de Tunisie et d’Égypte.

En Tunisie comme en Égypte, il s’agissait initialement de vraies tentatives révolutionnaires, effectivement initiées, donc, par la classe dominée ; puis finalement infiltrées, récupérées, contrôlées, et vaincues par les islamistes. Islamistes dont la direction appartient aux services secrets américains.

Profitant du fait que de vraies tentatives révolutionnaires eurent lieu en Tunisie et en Égypte, l’impérialisme américano-sioniste en profita, une fois celles-ci vaincues avec l’aide des islamistes, pour faire croire à des révolutions identiques en Libye puis en Syrie, dans le but de renverser le "régime" de Kadhafi en Libye, puis de Bachar el-Assad en Syrie. Toujours en se servant des islamistes ; mais cette fois, non pour infiltrer, récupérer et vaincre de vraies révolutions, mais comme mercenaires déguisés en révolutionnaires pour faire une guerre à l’intérieur même de ces pays. Une guerre initiée par l’impérialisme américano-sioniste et pas du tout par la classe dominée. Une guerre qui essaie tout de même de se faire passer pour une révolution !

Comme dans les deux cas, Tunisie et Égypte d’un côté, et Libye et Syrie de l’autre, ce sont les islamistes qui arrivent ou risquent d’arriver au pouvoir, certains se sont mis à croire que tout avait été prévu et commandité par les USA, ce qui est faux. Les Amerloques se seraient bien passés des tentatives révolutionnaires tunisienne, puis égyptienne. Ils ne les avaient pas prévues, et encore moins initiées ; bien au contraire, ils les ont combattues de toutes leurs forces, et vaincues (du moins pour le moment, mais si tout le monde croit qu’elles étaient artificielles depuis le début, elles n’ont plus aucune chance de finalement vaincre ! En effet, dans un tel cas, elles ne recevraient plus aucune solidarité).

Par ailleurs, il faut bien comprendre que ce ne sont pas seulement des espions algériens qui se sont mêlés à al-Qaïda en Afghanistan, mais aussi et surtout, et ce depuis le tout début, des espions américains. Ce qui fait que dès son origine, al-Qaïda est complètement infiltrée et manipulée.

De surcroît : ne jamais, JAMAIS oublier, que l’Algérie, c’est la France !

Tunisie - Égypte - Libye - Syrie - Un soleil noir éclaire le grand moyen-orient :

http://mai68.org/spip/spip.php?article3319

Les Frères musulmans sont une carte entre les mains de la CIA :

http://mai68.org/spip/spip.php?article2240

L’Algérie, c’est encore et toujours la France :

http://mai68.org/spip/spip.php?article1372


Le massacre sanglant d’Algérie était complètement prévisible

http://www.alterinfo.net/Le-massacr…

Par Robert Fisk
The Independent, le 18 janvier 2013.

Article original : Algeria’s bloody slaughter was utterly predictable :

http://www.independent.co.uk/voices…

Traduction JFG-QuestionsCritiques : http://questionscritiques.free.fr/e…

Les véritables dirigeants de ce pays sont des militaires qui ont « pris le goût du sang » dans une guerre civile qui leur a enseigné à prendre aussi peu de soin des innocents que des coupables

L’armée algérienne, nous ont dit, hier après-midi, les narrateurs habituels - à la télévision française, de même qu’en Amérique - « ne sont pas tendres avec les terroristes » et sont des « experts » dans la « lutte contre le terrorisme ». C’est bien vrai - mais ce n’est que la moitié de la vérité. Parce qu’ils ne sont pas « tendres » non plus avec les otages. Ils sont aussi impitoyables avec les captifs qu’ils le sont avec les ravisseurs.

Le massacre des bons et des méchants à l’usine gazière de In Amenas était complètement prévisible, parce que les militaires algériens - les véritables dirigeants du pays - ont « pris le goût du sang » dans une guerre civile qui leur a enseigné à prendre aussi peu de soin pour les innocents que pour les coupables.

Ce furent les militaires algériens qui ont envoyé des agents des services secrets à Damas en 1993 pour apprendre comment Hafez el-Assad avait détruit les Islamistes de Hama, 11 ans plus tôt - et qui ont ensuite utilisé les mêmes tactiques pour liquider la propre insurrection islamiste de l’Algérie.

On dit que des officiers algériens se sont rendus en Syrie l’année dernière pour retourner le compliment : en enseignant aux militaires syriens - qui combattent à présent un soulèvement beaucoup plus dangereux - comment les Algériens ont remporté leur « sale » guerre contre le Groupe Islamique Armé (GIA) et les groupes d’al-Qaïda qui lui étaient affiliés.

Les Algériens ont prêté leur « expertise » au Tunisien Ben Ali juste avant son renversement et ont offert la même chose aux hommes de main de Moubarak en Egypte.

Aussi opaque que les militaires algériens puissent paraître aux yeux des étrangers, leur mythe fondateur - une brutalité absolue envers leurs ennemis, quel qu’en soit le coût - a plu au Pentagone et aux Français, qui ont tous maintenu leur coopération avec l’élite militaire à Cherchell, dans les environs d’Alger, dans les années 1990 - alors qu’ils savaient fort bien que les soldats et les forces paramilitaires de ce pays se livraient à une orgie de tortures contre les insurgés et les civils.

Il y a trois choses qui sont devenues certaines la nuit dernière à propos du massacre algérien : que les Algériens feront porter l’entière responsabilité du massacre des otages aux kidnappeurs inspirés par al-Qaïda, que les gouvernements occidentaux dont les ressortissants sont morts seront d’accord sur ce point - et ne prononceront pas un mot de condamnation contre les militaires algériens - et que d’ici midi, aujourd’hui, toute cette histoire changera jusqu’à en être méconnaissable. Premiers ministres, ministres des Affaires étrangères et salles de rédaction, prenez garde !

L’ignorance totale de David Cameron quant à la cruauté inhérente du gouvernement algérien a conduit Downing Street, aujourd’hui, à marmonner quelques remarques vraiment stupides. Les Algériens, ont-ils dit, « semblaient déterminés à prendre les devants ».

Tu parles qu’ils l’ont fait ! Parler aux preneurs d’otages est un anathème pour eux, au mieux un moyen d’user les ravisseurs avant de les anéantir. Le Premier ministre du pays, Abdelmalek Sellal, est un homme brillant et intelligent qui plait à des gens comme Cameron et François Hollande : il est décontracté, bien élevé et est un doyen du service civil algérien. Il est donc facile d’oublier que Sellal était ministre de l’Intérieur de 1998 à 1999 lorsque le soulèvement islamiste a été soi-disant détruit.

L’un de ses prédécesseurs, Abderrahmane Meziane-Chérif, m’a parlé autrefois de ses principes pour traiter avec les « terroristes ». « Un agriculteur peut être un éliminateur lorsqu’il enlève les mauvaises herbes de son champ », avait-il dit. « Et parfois, un homme doit purifier l’eau et nettoyer les choses des insectes et des parasites. » Meziane-Chérif était surnommé « l’éradicateur ».

Et bien sûr que les Islamistes qui ont pris autant d’otages en Algérie devaient porter au bout du compte la responsabilité du massacre. Aucun des deux camps ne fait de quartier ; ainsi, les otages, les passants, les civils sont des « dommages collatéraux » - eh oui ! Encore ce vocable odieux - pour les deux camps. Ce n’est pas non plus surprenant. Car le véritable mariage entre al-Qaïda et l’armée algérienne a commencé après l’occupation russe de l’Afghanistan.

C’est une histoire très largement secrète qui n’a jamais été révélée entièrement, même à ce jour. Prêts à tout pour enrayer leurs pertes, le gouvernement soviétique avait demandé à leurs alliés socialistes algériens de les aider en matière de renseignements ; et les services secrets algériens ont envoyé leurs propres hommes en Afghanistan pour se faire passer pour des « moudjahidin » aux côtés de véritables islamistes algériens combattant pour Oussama ben Laden.

Les informations en provenance de ces espions militaires algériens permirent aux forces soviétiques de riposter.

Mais lorsque les Russes partirent et que les Algériens rentrèrent chez eux, l’armée donna l’ordre à ses propres hommes de rester sous couverture avec les groupes islamistes. Alors, quand la terrible guerre civile débuta, pour maintenir leur couverture, certains agents ont participé aux massacres de civils. Et ils ont donc été contaminés par les atrocités. Ce n’est pas un récit que reconnaît le gouvernement algérien. Et l’Ouest n’examinera pas non plus cette histoire effroyable.

Mais la réalité est que les véritables Cobras du monde des renseignements vivent au sein du « pouvoir » militaire algérien.

En comparaison, le Cobra de Downing Street - la célèbre « commission » de sécurité de David Cameron - n’est qu’une humble couleuvre assoupie.

Une autre chose très importante qu’oublie de signaler Robert Fisk, probablement la plus essentielle quand on parle de la guerre civile de 1990 en Algérie, c’est que ce ne fut pas une guerre menée par le pouvoir algérien contre les islamistes, mais une guerre menée par la classe dominante algérienne contre sa classe dominée, en se servant des islamistes.

Pour tout savoir sur la guerre civile en Algérie qui eut lieu aux alentours de 1990 :

http://mai68.org/spip/spip.php?article1904

SPIP | squelette | Se connecter | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0