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Crise de 1987 - Gorbatchev, en sauvant l’économie des USA, a ruiné l’économie de l’URSS

jeudi 28 février 2013

Le festin des pillards

http://south-worker.com/?p=556

Comment a été pillée l’URSS.

En 1987 la dette extérieure des USA s’est accrue jusqu’à 246 milliards de dollars. Le 19 octobre 1987, Wall-Street s’est effondré ! Seul un miracle pouvait sortir les USA de la situation ainsi créée. Et le miracle eut lieu en la personne de Gorbatchev.

Gorbatchev, en sauvant l’économie des USA, a ruiné l’économie de l’URSS.

Vous voulez savoir comment ?

En janvier 1987 furent abrogées les limitations dans le domaine du commerce extérieur, ces restrictions qui protégeaient de l’effondrement le marché intérieur de l’URSS. Car sans ces limitations le marché intérieur de l’URSS ne pouvait se maintenir un seul jour, avec ses prix dérisoires, par rapport au marché extérieur, sur l’alimentation et les marchandises de large consommation.

Et soudain on autorisa les entreprises et les particuliers à exporter à l’étranger les produits d’alimentation, les matières premières, les produits électroniques, l’énergie, la production de l’industrie chimique, en un mot …tout !

Ce fut comme si un puissant ouragan passait au-dessus du vaste territoire de l’URSS et en un instant aspirait hors du pays tous les produits de valeur. Les étagères des magasins d’alimentation et d’objet manufacturés se vidèrent.

Le pillage des réserves d’or.

Le 21 juillet 1989 de nouvelles réglementations douanières ont abrogé touts les restrictions à l’exportation de l’or et des pierres précieuses hors de l’URSS.

L’œuvre de 70 ans de la douane soviétique a été anéantie instantanément.

L’or fut, dans des quantités jusque là invraisemblables, jeté sur le marché intérieur, ensuite acquis au prix intérieur de l’URSS, puis exporté au-delà de l’océan.

Le journal « Le Komsomol de Moscou » décrivait ainsi le commerce de joaillerie de cette époque : « Un brillant tableau d’agiotage, les éléments déchainés, le quota de vente des produits de joaillerie au compte du Trésor de l’Etat (Gokhran) réalisé plusieurs fois…L’assaut des comptoirs, le bombardement du Trésor de l’Etat par des courriers demandant de nouvelles livraisons d’or et de pierres précieuses… ».

Le quotidien « Izvestia » demanda comme mesure de lutte contre les files d’attente pour l’or et les diamants : « Mettre en jeu un formidable stock comme la réserve d’or de l’Etat ».

Le journal « La culture soviétique » appela carrément à enlever la barrière douanière sur la voie de l’exportation de l’or.

Après un certain temps G. Iavlinski ( responsable de l’économie eu sein du gouvernement de l’époque ) alarma la presse par une déclaration sur la disparition de la réserve d’or. Mais tout se calma assez rapidement.

De plus en plus fort.

Cette même année furent exportés par des particuliers 500 000 téléviseurs couleur et 200 000 machines à laver. Unes seule famille exporta seulement en 1988 : 392 réfrigérateurs, 72 machines à laver, 142 machines à air conditionné.

Et les collaborateurs de l’une des milliers d’organisations étrangères : 1400 fers à repasser, 174 ventilateurs, 3500 morceaux de savon et 242 kilogrammes de poudre de lessive- produits qui précisément, sur l’insistance des députés, avaient été achetés contre devises soi-disant pour les citoyens soviétiques.

Ce sont des données qui transpiraient fortuitement dans la presse de cette époque. Rien qu’en 1989, à travers un seul des nombreux postes douaniers, des particuliers ont exporté plus de 2 millions de tonnes de produits déficitaires en URSS.

La production complète du combinat de coton de Krasnoïarsk a été exportée, un bon drap de lit coûtait à l’époque 5 roubles, un double drap 8 roubles. Les livraisons de tissu à l’étranger triplèrent, celles de coton quadruplèrent presque, celles de lin furent multipliées par 7.

Il ne s’agit que de chiffres concernant uniquement l’exportation d’Etat mais l’exportation privée surpassait l’exportation publique. En outre, déterminer les chiffres précis des exportations était impossible. Le même quotidien « Izvestia » écrivait à ce moment : « Notre Etat est l’un des rares au monde où l’on n’établit pas de statistiques douanières ».

Qu’est ce que le miracle Balcerowicz sur lequel communiquent divers medias ?

Les experts américains ont suggéré à Balcerowicz (organisateur et inspirateur idéologique des réformes économiques en Pologne) de réduire la production et le commerce normal et d’encourager sans réserves le petit commerce de la main à la main.

C’est-à dire déclasser la population laborieuse et la transformer en une « nation de mercantis ». Tous ces éléments déclassés, par millions, ont déferlé sur l’URSS comme des sauterelles et se sont mis à exporter tout ce qu’ils pouvaient s’approprier, du mobilier importé aux tubes de dentifrice, et par tonnes.

Au Congrès des députés il y eut un terrible scandale et des cris au sujet du manque de dentifrice pour la population soviétique. Les représentants du peuple n’ont pas eu l’idée de réfléchir aux raisons criantes de ce manque de dentifrice. Ils ont tout simplement décidé d’acheter du dentifrice à l’étranger pour 60 millions de dollars.

Qui ont enrichi ces 60 millions ?

En France, d’où on l’a importé, cette pâte dentifrice coûtait 15 francs, en URSS on la vendit à un rouble. Bien entendu en un clin d’œil tout ce dentifrice se retrouva à nouveau à l’étranger. Il fut expédié en Pologne par paquets de 500 tubes (dans le conditionnement d’origine de l’usine française) et ce sans aucune restriction.

Le transport se faisait dans des automobiles aux coffres remplis, dans des compartiments entiers de trains ou par conteneurs sur les ponts des bateaux. Comme les fourmis abandonnent le squelette du corps d’un lion, les « piranhas de Balcerowicz » ont tout emporté et laissé aux soviétiques les étagères vides des magasins. Il n’y eut pas un article de consommation, des produits d’alimentation aux produits électroménagers, qui ne fut exporté.

Il ne nous resta alors qu’à réfléchir pour savoir où tout avait disparu. Car l’industrie, durant ces années, continuait à travailler à pleine capacité.

« La Pravda de Léningrad » 1992.

« En URSS jusqu’aux années 1990-1991, on produisait 38 mètres de tissu par habitant. Cela représentait 75% de la production mondiale d’étoffe de lin, 16% de celle de laine et 13% de celle de soie. Selon les chiffres officiels de l’Etat, seulement 50% des produits en lin et 42% de ceux en laine étaient exportés. »

Mais ces chiffres ne prennent pas en compte l’exportation par des personnes privées. Car celles-ci, comme des sauterelles, exportaient tout ce qu’elles pouvaient s’approprier.

L’URSS produisait 21,4% de la production mondiale de beurre ( la population soviétique constituait 4,88% de la population mondiale). La production de beurre ne cessait d’augmenter, mais en raison de son exportation apparurent les tickets de rationnement. Par habitant soviétique on produisait 26% de beurre en plus que par habitant de Grande-Bretagne. Pour autant, il n’y avait plus de beurre dans las magasins soviétiques mais en Grande-Bretagne on pouvait en acheter sans problèmes. Etrange, n’est-ce pas ?

La statistique officielle comptait comme consommés en URSS tout le beurre et la viande qui étaient envoyés dans les dépôts pour les magasins d’alimentation. Lors de la vente de beurre et de viande, les passeports n’étaient pas demandés, et donc ces produits achetés en URSS, mais exportés hors de ses frontières, étaient supposés accroître le bien-être de la population soviétique. De fait des tonnes de viande et de beurre destinées aux magasins de détail s’en allèrent directement des dépôts, en évitant les magasins, au-delà des frontières, par mer dans des conteneurs, sur la terre ferme par la route et le fer et par voie aérienne dans des avions.

Et les statistiques estimaient que l’insatiable peuple soviétique avait tout dévoré.

A la fin des années 80 et au-début des années 90, tout disparut. Les chaussettes et les réfrigérateurs, les téléviseurs et les assiettes, les draps et les machines à laver ! La sauterelle volante a tout dévoré, le saucisson et le poisson, la semoule et le sucre. Les chaudrons en aluminium, les soupières, les cuillers furent exportés en tant que matériau peu cher et très précieux, ayant passé le étapes énergivores et polluantes de traitement. Les insectes xylophages et exportateurs ont grignoté le navire, autrefois puissant, de l’économie soviétique et l’ont réduit en poussière.

En 1991 il s‘est effondré.

Tatiana Yakovleva -06-07-2012

(Traduction française YB)

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