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POUR CEUX QUI ÉTAIENT LÀ ET CEUX QUI N’ÉTAIENT PAS LÀ

lundi 19 octobre 2009, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 19 octobre 2009).

POUR CEUX QUI ÉTAIENT LÀ ET CEUX QUI N’ÉTAIENT PAS LÀ

TEXTE PROVISOIRE

La plus grande partie de notre travail est absorbé par le profit. C’est toujours la partie la plus petite et strictement indispensable pour vivre qui nous revient. Tout le projet capitaliste se résumme en une phrase, comment faire travailler les pauvres. La principale fonction de notre activité n’est plus de satisfaire nos besoins mais de produire du profit.


Plus nous produisons, plus la part que nous retirons de notre produit diminue. Plus l’employé travaille, plus il sappauvrit. La misère accompagne fidèlement les progrès du capitalisme. 

Les nouvaux moyens de production que développent constamment le capitalisme aboutissent systématiquement à l’asphixie des marchés. Les crises à répétition ne sont pas le résultat d’une prétendue mauvaise gestion mais le fonctionnement normal du capitalisme. Pour la première fois dans toute l’histoire de l’humanité produire trop devient un problème. C’est maintenant l’abondance capitaliste qui a échoué.

Nous ne produisons pas seulement des marchandises, nous nous produisons nous-mêmes en tant que marchandises. Nous travaillons à renforcer la puissance qui nous attache au travail.

Une part grandissante du travail des sociétés vise à former des jugements et des opinions qui s’accordent au capitalisme. Les idées dominantes ne sont pas autre chose que les idées de la classe dominante. Ceux qui nous dirigent sont aussi ceux qui parlent. Aucune critique sérieuse ne doit plus être entendue. Ce qui est incompatible avec cette société c’est la vérité sur cette société. Le capitalisme veut une population aux ordres.

Nos dirigeants ont bien su montrer dans tous les domaines l’étendue de leur incompétence. Nous ne pourrons jamais faire pire. Nous sommes l’immense majorité qui a perdu tout pouvoir sur l’emploi de la vie. Il faut vouloir quand on le peut car l’histoire n’attend personne. Nous ne désirons qu’une chose, ruiner l’économie comme elle nous ruine et reprendre enfin la direction de ce monde que le capitalisme a changé en camp de travail.

POUR RÉPONDRE AUX CRITIQUES ÉVOQUÉES

L’HOMME EST UN LOUP POUR L’HOMME, AUCUNE AMÉLIORATION DE LA SOCIÉTÉ N’EST SÉRIEUSEMENT ENVISAGEABLE

Il faut considérer que c’est la rareté qui produit la concurrence. Or justement le capitalisme ne cesse d’entretenir en permanence la pénurie et la concurrence tout en prétendant le contraire dans sa fameuse société de l’abondance. Rareté du travail, de revenus, de logement. Par conséquent tout ce qui va de paire avec l’absence d’argent fait que nombreux sont ceux qui manquent même de l’essentiel aussi bien en France qu’au niveau mondial. La France produit aisément 10 fois plus qu’elle ne consomme, l’Argentine 6 fois plus. La rareté est donc une illusion d’optique entretenue par le capitalisme pour aiguiser les rivalités nécessaires à son règne. Nous avons dépassé depuis bien longtemps les temps de pénurie.

LE SECOND PARAGRAPHE EST UNE REDITE DU PREMIER

Le premier paragraphe évoque le fait que sur notre travail c’est la partie la plus réduite qui nous est laissé en salaire et que tout le reste est cédé gratuitement, c’est-à-dire sans salaire en contrepartie, et absorbé par le profit. C’est ce qui se passe depuis toujours que l’on soit esclave ou salarié. Le deuxième aborde une question plus précisément lié au capitalisme et aux progrès de productivité. L’augmentation de la production avance plus vite que l’élévation des salaires. Si je produit deux fois plus avec une nouvelle machine je ne suis pas payé deux fois plus. Mon salaire se réduit sans cesse par rapport à ma production.

LE SALARIÉ NE S’APPAUVRIT PAS SI SON SALAIRE RESTE LE MÊME

La richesse comme la pauvreté ne sont pas des choses absolues. Si une personne reçoit deux fois moins que son voisin elle est plus pauvre que lui. Si ensuite elle reçoit quatre fois mois que son voisin elle s’est appauvri même si ce qu’elle reçoit est resté identique en valeur absolue. Tel valeur est petite relativement à une autre et pas en soi.

NOUS NE VIVONS PAS DANS UNE DICTATURE

Le fait que les personnes qui gouvernent et celles qui dirigent l’économie soient pratiquement toujours issues du même cercle aboutit de fait à une oligarchie. Les dominants dominent. Évidemment il ne s’agit pas d’une dictature grossière comme l’union soviétique. Mais dès que le pouvoir se sent menacé il réagit. Se souvenir des menaces sur Coluche pour lui faire renoncer à sa candidature ou plus près de nous le journaliste de Paris Match qui s’est fait viré après les révélations sur la femme de Sarkozy. Se souvenir à propos du traité de Lisbonne qu’on a repassé à l’assemblé et les braves Irlandais qu’on refait voter. Les méthodes sont moins brutales, elles n’en sont pas moins efficace. On n’élimine plus les gens physiquement, encore que, on les congédie, c’est l’avantage du capitalisme. Alors c’est vrai on peut faire quelques petites choses mais certainement rien qui remette en question le pouvoir en place.

POUR MÉMOIRE

LES PROPRIETAIRES DU MONDE

Tout notre travail se change en argent. Mais tout cet argent ne nous revient pas. On ne nous donne qu’une partie de cet argent sous forme de salaire. Tous les excédents qui ne sont pas nécessaires à notre entretien vont ailleurs. Cet argent qu’on nous enlève est équivalent au travail que les paysans fournissaient autrefois pour leurs maîtres. Nous ne savons plus mesurer cette partie de travail qui nous échappe. Le paysan, au contraire, distinguait clairement le temps qu’il passait sur son champ et celui qu’il passait sur celui de son maître. Chacun de nous doit ajouter au temps de travail nécessaire à son entretien un surplus destiné aux maîtres. Il est toujours préférable pour n’importe quel vol de paraître le contraire de ce qu’il est. On prétend nous donner un salaire quand on prend sur notre travail tout ce qui n’est pas nécessaire à notre entretien. Les maisons misérables, la nourriture infâme, les années de vie en moins, ils sont là, dans cette partie de notre travail qu’on nous enlève.

Ce sont les luttes de pouvoir qui sont à l’origine de cette organisation du monde. Le partage des richesses n’est rien d’autre que le partage du pouvoir. L’histoire n’est qu’une longue lutte pour le pouvoir. Le peu que la plupart des gens reçoit en salaire a pour conséquence de les priver de tout pouvoir. Ceux qui ne reçoivent rien ne sont rien. La direction du monde est assurée par ceux qui s’approprient les excédents. Tout cet argent qui va dans d’autres mains est la puissance qui nous domine. Tout le projet capitaliste se résume en une phrase, comment faire travailler les pauvres.

Cette situation obéit toujours à la même mécanique. Dans le prix d’une marchandise se retrouve la valeur de tous les éléments qui sont entrés dans sa fabrication. Ce qui se trouve sous forme d’argent après la vente peut être réinvesti pour produire à nouveau la même marchandise. Il n’y a pas besoin d’investissement supplémentaire. Chaque production, une fois vendue, finance la suivante. A chaque nouvelle production, le salarié cède gratuitement tout l’excédent de son travail. Tous les progrès de productivité ont pour principal objectif d’augmenter au maximum la part de travail qui nous échappe. La principale fonction de notre activité n’est plus de satisfaire nos besoins mais de produire du profit.

L’organisation du monde qui nous a déjà tous soumis a développé un secteur particulier qu’on appelle les médias. Parce qu’ils sont entre les mains des maîtres, les médias diffusent la parole des maîtres. Ceux qui nous dirigent sont aussi ceux qui parlent. Ce monopole de la parole rend le discours du pouvoir indiscutable. Aucune critique sérieuse concernant l’organisation du monde ne peut plus être entendue. Cet espace qui concentre tout le discours devient naturellement le lieu privilégié où s’exprime et s’exerce le pouvoir. Nous ne devons rien connaître d’autre que ce qu’on aura bien voulu nous dire. Les médias changent tout en spectacle et aussi chacun de nous en spectateur. Ceux qui regardent toujours n’agiront jamais et tels doivent être les spectateurs. Dans le spectacle nous contemplons notre propre renoncement. C’est l’existence misérable qui nous fait aimer le spectacle.

La vie devient, de part en part, malsaine, bruyante, laide et sale comme dans une usine. La majorité des individus est parquée en masse et à l’étroit dans de mauvaises bâtisses où elle meurt sans cesse des mêmes mystérieuses maladies. Nos dirigeants ont bien su montrer dans tous les domaines l’étendue de leur incompétence. La question n’est plus de savoir s’il faut reprendre ce qui effectivement nous a été enlevé mais décider si nous préférons la vie ou la mort.

Jamais il ne nous sera donné de prendre part réellement à l’exercice du pouvoir. On ne nous donnera jamais rien d’autre que des miettes, le reste il faudra le prendre. La gestion véritable de la vie peut commencer partout où les individus réunis ne reconnaissent que leur propre autorité et placent leur volonté au dessus de tout. Dans les bureaux, les usines, les magasins, les personnes assemblées, refusant tout encadrement, peuvent tout reprendre en main. Ne travaillez pour personne.

Ce changement doit se préparer à rencontrer de grandes résistances. L’histoire nous montre que l’ordre établi cherche constamment à se reconstituer et à se maintenir. Les forces qui s’opposent à nous ne négligeront rien pour protéger leurs positions. L’action la plus extrême qu’elles entreprendront et qu’elles pratiquent déjà couramment sera d’intensifier partout le chaos. Elles pourront ainsi continuer d’incarner cet ordre qu’elles ont pourtant si peu fait régner.

Il n’existe qu’un péril au monde pour les maîtres, c’est que nous puissions enfin discuter et décider ensemble de la marche du monde.

1 Message

  • Salut,

    Je suis assez d’accord avec beaucoup de choses, cependant je vais me permetre quelques remarques :

    Je ne crois pas à la crise. Tu peux lire les commentaires sous l’article placé ici :

    http://mai68.org/spip/spip.php?article444

    Tu dis que "La France produit aisément 10 fois plus qu’elle ne consomme" ce qui dignifie que la classe dominante est à elle-seule 10 fois plus riche que tout le reste de la population. Je ne sais pas comment tu parviens à cette évaluation, et j’aimerais que tu me le dises. En tout cas, j’arrive au même résultat dans mon article intitulé "les riches sont riches" que tu peux lire ici :

    http://mai68.org/ag/1074.htm

    Tu dis : « Si je produit deux fois plus avec une nouvelle machine je ne suis pas payé deux fois plus. Mon salaire se réduit sans cesse par rapport à ma production. »

    Réponse : c’est très bien expliqué par Karl Max dans sa démonstration sur "la baisse tendancielle du taux de profit" : le patron ne fait du bénéfice que sur le travail vivant, pas sur le travail mort. Le travail vivant, c’est celui fait par des êtres humains et le travail mort est celui fait par les machines, c’est pourquoi, les progrès technologiques aidant, le taux de profit a tendance à baisser. Du moins en société du capital, parce qu’en société de l’arnaque, il peut en aller autrement.

    Parlant de la dictature actuelle tu dis : « Évidemment il ne s’agit pas d’une dictature grossière comme l’union soviétique ». Pourquoi tu préfères comparer à l’URSS plutôt qu’au nazisme ? Serait-ce parce que depuis de nombreuses années déjà le mot "dictature" est systématiquement associé au mot "communiste" à la télé ?

    Tu dis qu’il faut "Se souvenir des menaces sur Coluche pour lui faire renoncer à sa candidature". Tu sembles oublier qu’il est mort dans des conditions bizarres alors qu’il n’avait pas encore fini son dernier disque dont j’ai pu entendre le brouillon. Il y avait un texte où il disait comme ça que les bombes dans les avions sont placées dans les valises diplomatiques et que c’est pour ça qu’on ne les trouve pas en fouillant les avions. C’est peu après ce texte qu’il est mort. Il n’a pas eu le temps de finir son disque. Il est probable qu’il ait été assassiné. Aussi, quand tu dis que chez nous, "On n’élimine plus les gens physiquement", je crois que tu te trompes lourdement. Et on pourrait citer d’autres exemples, comme peut-être Bérégovoy, de Grossouvre et Bousquet sous Mitterrand ; ou Fontanet, De Broglie et Boulin sous Giscard ; Ben Barka sous de Gaule, etc.

    Tu dis : « Les capitalistes nous volent. Il est toujours préférable pour n’importe quel vol de paraître le contraire de ce qu’il est. » C’est pourquoi parfois, je dis qu’on n’est pas dans la société du capital, mais dans la société de l’arnaque. Sinon, sur le fait que les capitalistes nous volent, connais-tu cette BD d’une page :

    http://mai68.org/tracts/patrons/Lespatrons.gif

    La même BD, mais de meilleure qualité prête à être tirée sur un tract ou au dos d’un tract :

    http://mai68.org/tracts/patrons/patrons.bmp

    Tu dis : « Le partage des richesses n’est rien d’autre que le partage du pouvoir ». Vaneigem disait : « L’argent est la licence d’acheter du pouvoir ».

    Bien à toi,
    do
    http://mai68.org

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