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L’amnésie de Jérôme Cahuzac choque la commission d’enquête

mardi 23 juillet 2013, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 23 juillet 2013).

http://fr.reuters.com/article/topNe…

mardi 23 juillet 2013 20h48

PARIS (Reuters) - Jérôme Cahuzac a déclaré mardi ne pas se souvenir de la tenue d’une réunion à l’Elysée le 16 janvier dernier sur son compte caché en Suisse, une amnésie qui a choqué des membres de tous bords de la commission d’enquête parlementaire.

Des députés UMP ont donc proposé soit d’entendre le Premier ministre Jean-Marc Ayrault en dépit d’un récent vote négatif sur ce point, soit de reconvoquer ensemble l’ex-ministre du Budget et le ministre de l’Economie Pierre Moscovici.

"Jérôme Cahuzac a raté son deuxième rendez-vous avec la commission, il avait l’occasion de faire toute la lumière sur cette affaire. Malheureusement, il a fait le choix d’une autre stratégie, celle des trous de mémoire", a déclaré à l’issue de l’audition le député UMP Daniel Fasquelle.

"Il paraît nécessaire de procéder à d’auditions, et en particulier à celle du Premier ministre."

Le rapporteur socialiste, Alain Claeys, a répondu qu’il s’agissait d’une "vraie question" et qu’il ferait des propositions lors d’une réunion mercredi. "Il faut que la commission prenne le temps de réfléchir pour savoir ce que nous allons faire", a-t-il dit aux journalistes.

L’enjeu de la seconde audition de Jérôme Cahuzac était de savoir s’il avait été associé à une demande d’entraide fiscale controversée avec la Suisse -ce qui laisserait supposer une entente au sommet de l’Etat- ou simplement informé.

Cet échange à l’issue d’un Conseil des ministres, en présence de l’ancien ministre du Budget, de François Hollande et de Jean-Marc Ayrault, a été confirmé devant la commission par Pierre Moscovici.

"La seule chose qui est claire, c’est que Pierre Moscovici, quand il a parle devant la commission d’enquête, a dit la vérité et toute la vérité", avait déclaré l’entourage de Jean-Marc Ayrault avant l’audition de Jérôme Cahuzac.

Or, l’ancien ministre, qui s’était retranché derrière le secret de l’instruction lors de sa première audition, a cette fois opposé une mémoire défaillante aux députés.

"Je n’ai pas le souvenir de l’échange décrit par Pierre Moscovici à l’issue du Conseil des ministres", a-t-il déclaré.

"MURAILLE DE CHINE"

De même, Jérôme Cahuzac a dit n’avoir aucun souvenir d’une rencontre dans le bureau même du chef de l’Etat, une autre version citée dans le livre de la journaliste Charlotte Chaffanjon "Jérôme Cahuzac, les yeux dans les yeux".

"Dès lors que je n’ai aucun souvenir dans le bureau présidentiel, pour moi, cette réunion n’a pas eu lieu", a-t-il ajouté.

Jérôme Cahuzac a assuré que, quelle que soit la bonne version, "à aucun moment il n’y a eu prise en défaut de la ’muraille de Chine’" que Pierre Moscovici dit avoir dressée pour le tenir à l’écart des investigations sur son compte caché.

Le député UMP Georges Fenech, lui faisant remarquer qu’il risquait de faire un faux témoignage sous serment, Jérôme Cahuzac n’a pas fléchi : "Ni l’ironie, ni la menace ne me feront dire des choses dont je n’ai aucun souvenir".

Interrogé sur les démarches qu’il avait lancées parallèlement pour tenter d’avoir une attestation négative de la banque UBS, l’ancien ministre a dit ne pas croire que ce soit le président de la République "qui m’a suggéré cette procédure".

Pierre Moscovici a expliqué avoir informé lors de la réunion du 16 janvier François Hollande et le Premier ministre de la possibilité d’interroger la Suisse sur l’existence ou non d’un compte dissimulé à la banque UBS.

Pour les députés de l’opposition, la présence même de l’ancien ministre à cette réunion montre que la "muraille de Chine" invoquée par Bercy était fictive ou bien fissurée.

Le président UDI de la commission, Charles de Courson, y a vu la confirmation que François Hollande était "le mieux informé" de la situation de son ancien ministre, ce qui avait entraîné la semaine dernière une vive passe d’armes avec les ténors socialistes.

Jérôme Cahuzac, qui avait démissionné le 19 mars, a été mis en examen pour blanchiment de fraude fiscale.

Gérard Bon, avec Elizabeth Pineau et Emile Picy, édité par Yves Clarisse

1 Message

  • Crise à la commission Cahuzac, qui n’entendra pas Ayrault

    http://fr.reuters.com/article/topNe…

    mercredi 24 juillet 2013 19h34

    PARIS (Reuters) - La majorité a refusé mercredi l’audition du Premier ministre Jean-Marc Ayrault devant la commission Cahuzac, qui tente de faire la lumière sur la gestion par l’exécutif de l’affaire du compte caché de l’ancien ministre du Budget.

    Cette décision, prise par 10 voix contre 8, a provoqué une crise au sein de la commission d’enquête parlementaire.

    "La majorité vient de prendre une décision extrêmement grave en refusant d’auditionner le Premier ministre", a déclaré l’UMP Daniel Fasquelle. "Nous avons décidé de suspendre notre participation aux travaux de la commission tant que nous n’aurons pas entendu le Premier ministre."

    Le socialiste Alain Claeys a estimé que l’audition de Jean-Marc Ayrault, réclamée par l’opposition, "n’apporterait rien".

    Après ce refus, le secrétaire de la commission, l’UMP Gérald Darmanin (UMP) a présenté sa démission.

    "En s’opposant à l’audition du Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, la majorité socialiste refuse que la vérité soit révélée dans l’affaire Cahuzac", a-t-il déclaré. "La transparence voulue par les socialistes s’arrête là où la vérité pourrait manifestement les gêner."

    Pour Christian Jacob, le président du groupe UMP à l’Assemblée, si le Premier ministre ne vient pas "ça veut dire qu’il a quelque chose à cacher et on est sans doute encore sur un autre scandale derrière cette affaire Cahuzac."

    L’opposition avait demandé l’audition de Jean-Marc Ayrault pour tirer au clair les contradictions entre les déclarations de Jérôme Cahuzac et le ministre de l’Economie Pierre Moscovici sur la tenue le 16 janvier d’une réunion à l’Elysée en présence de François Hollande et du Premier ministre.

    "TOUT ÉTAIT VERROUILLÉ"

    À défaut, elle demandait une confrontation entre l’ancien ministre du Budget et Pierre Moscovici.

    Des membres PS de la commission ayant eux aussi déploré l’amnésie de Jérôme Cahuzac, Alain Claeys avait indiqué qu’il ferait des propositions pour faire avancer la vérité.

    Mais selon l’UMP Daniel Fasquelle, la demande de confrontation entre les deux hommes "n’a pas été étudiée car nous avons tout de suite compris, en discutant de la demande d’audition d’Ayrault, que tout était verrouillé".

    L’enjeu de la seconde convocation de Jérôme Cahuzac était de savoir s’il avait été associé le 16 janvier à une demande d’entraide fiscale controversée avec la Suisse, ce qui impliquerait une entente au sommet, ou simplement informé.

    Pour les députés de l’opposition, la présence même de l’ancien ministre à cette réunion montre que la "muraille de Chine" que Bercy disait avoir dressée autour de Jérôme Cahuzac à propos de son dossier était fictive.

    Jean-Marc Ayrault avait fait savoir mercredi que Pierre Moscovici disait la vérité à propos de cette réunion informelle, qui se serait tenue en marge du Conseil des ministres.

    "Je n’ai pas le souvenir de l’échange décrit par Pierre Moscovici à l’issue du Conseil des ministres", a pourtant déclaré Jérôme Cahuzac sous serment.

    De même, l’ancien député PS a dit n’avoir aucun souvenir d’une rencontre dans le bureau même du chef de l’Etat, une autre version citée dans le livre de la journaliste Charlotte Chaffanjon "Jérôme Cahuzac, les yeux dans les yeux".

    La commission d’enquête ne peut pas entendre François Hollande mais Jean-Marc Ayrault, lui aussi présent à cette réunion, aurait pu éclairer les députés.

    "L’attitude du Premier ministre est choquante, elle est méprisante et humiliante pour l’Assemblée nationale. J’en appelle au président de l’Assemblée nationale", a insisté Christian Jacob devant des journalistes.

    Emile Picy, avec Gérard Bon, édité par Yves Clarisse

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