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Egypte - 19 aout 2013 - ouverture de l’ère du « sauveur » ? par Ahmed Halfaoui

lundi 19 août 2013, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 18 août 2013).

VIVE LA LUTTE DE CLASSE !

Abdel Fatah Al Sissi ou le chaos. Le "sauveur" sera aussi le chef à la main lourde qui doit réinstaurer l’ordre et la sécurité, comme s’en sont aperçu les Frères musulmans à leurs dépends. Sissi va-t-il en profiter pour réprimer y compris la demande sociale ? Va-t-il être le nouveau "Nasser" et verser dans un "populisme" (*) mobilisateur ? Tout dépendra de la propension de la société à ne pas baisser la garde, c’est-à-dire à ne pas signer un chèque en blanc aux militaires.

(*) comme diront dans ce cas les impérialistes occidentaux !


Egypte : ouverture de l’ère du « sauveur » ?, par Ahmed Halfaoui

http://french.irib.ir/analyses/arti…

Dimanche, 18 août 2013 13:55

IRIB-L’Egypte continue d’accoucher dans le vacarme et dans le sang. Elle fait sa plus terrible expérience de ces dernières décennies. La révolution qui a commencé avec la mise à bas du régime de Hosni Moubarak n’a pas fini de se dérouler. Ils étaient très peu nombreux à ne pas croire qu’elle devait s’arrêter à un "changement" d’apparence du pouvoir, sans que le système économique et social qui l’a générée ait été affecté.

Nous en sommes là. L’instauration du pluralisme et de la voie des urnes pour accéder au pouvoir n’a pas suffi, comme voulaient le croire et le faire accroire les partisans de la thèse du "printemps". La "démocratie" avait bien un contenu tout à fait différent pour le mouvement populaire. Les événements en cours sont en train de le démontrer, que les contradictions qui traversent la formation sociale égyptienne sont mortelles et ne se résumaient pas au rapport autoritaire entre Moubarak et son mode de gouvernance politique et une soif de liberté du plus grand nombre.

Les élections ont donné aux Frères musulmans le pouvoir dans l’espoir, rappelons-le, qu’ils restituent la dignité et l’inclusion économique et sociale aux dizaines de millions de laissés pour compte de la libéralisation sauvage, menée tambour battant, sous les directives du Fonds monétaire international, grâce au verrouillage des champs d’expression et à l’exercice de la matraque policière. Il n’en fut rien, même pas l’esquisse d’une remise à plat des données. Les Frères n’ont pas trouvé mieux que de vouloir poursuivre et approndir le programme du régime déchu.

Concomitamment ils ont cru à la possibilité d’imprimer leur vision idéologique à la société, à la faveur de la "légitimité" que leur aurait offerte les élections.

Il n’en fallait pas plus pour que la jonction des mécontents se fasse. Toutes les catégories sociales, sauf les partisans inconditionnels de la Confrérie, vont se liguer contre le président Mohamed Morsi. Le pays entre en effervescence très tôt, avant même que l’élu ait eu le temps de mesurer les défis de sa charge, pour autant qu’il ait intégré dans ses tablettes les conditions qui ont présidé à son ascension. Il s’entêtera et ne démordra pas de s’en remettre à la "légitimité" de son mandat, alors que la rue s’est transformée en volcan prêt à exploser et à tout emporter sur son passage.

Tous les appels à la raison n’auront aucun effet sur sa détermination à ne rien céder. Son dernier discours finit de fermer la porte à toute solution apaisée. Alors que le palier des revendications avait atteint un seuil de non retour. La mobilisation populaire, elle-aussi, s’est démultipliée durant les semaines et les mois de contestation ininterrompue.

Il n’en fallait pas plus pour que l’armée prenne les choses en main. Que cet acte soit calculé ou non, il devenait évident que les dizaines de millions de manifestants pouvaient basculer dans une insurrection incontrôlable.

Réponse leur a été donnée. Morsi est destitué. En lieu et place une transition où n’émerge plus qu’un "sauveur" plébiscité par les plus sceptiques. Abdel Fatah Al Sissi ou le chaos. Un chaos dont la violente contesta des Frères, contre la répression qui les a frappés, donne l’avant-goût.

Le "sauveur" sera aussi le chef à la main lourde qui doit réinstaurer l’ordre et la sécurité. Va-t-il en profiter pour réprimer y compris la demande sociale ? Va-t-il être le nouveau " Nasser " et verser dans un populisme mobilisateur ? Tout dépendra de la propension de la société à ne pas baisser la garde, en offrant un chèque en blanc aux militaires.

Les Égyptiens ne vaincront vraiment que s’ils parviennent à s’auto-organiser en coordination :

http://mai68.org/spip/spip.php?article1081

L’émancipation des Égyptiens sera l’oeuvre des Égyptiens eux-mêmes !

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