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La guerre israélo-palestinienne, des prémices à nos jours (Pierre Stambul - UJFP)

jeudi 17 octobre 2013, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 17 octobre 2013).

http://www.assawra.info/spip.php?article4902

Jeudi 17 octobre 2013, par Pierre Stambul

Exposé organisé par « Emancipation syndicale et pédagogique » fait à l’occasion des journées de Blois (11-12 octobre 2013)

Partie 1

Cette guerre n’a commencé ni en 1948, ni en 1967. Elle plonge ses sources dans un passé lointain. La création de l’Etat d’Israël s’est faite au nom du « retour du peuple juif » dans son pays. Il est donc indispensable d’explorer l’histoire antique et l’histoire de l’antisémitisme avant d’aborder l’apparition du sionisme et la période actuelle.

L’Antiquité : ce que dit la Bible et ce que dit l’archéologie

Les premiers archéologues qui arrivent en Palestine dans la deuxième moitié du XIXe siècle sont persuadés que la Bible est un ouvrage historique et que leurs découvertes confirmeront le discours biblique. Et puis, petit à petit, les découvertes sont venues infirmer ces certitudes. Pour plus de précisions, il faut lire « La Bible dévoilée » des archéologues israéliens Finkelstein et Silberman et « Comment le peuple juif fut inventé » de l’historien Shlomo Sand. Aujourd’hui, il y a un consensus général des historiens et des archéologues sur les points suivants : les Hébreux ne sont pas venus de Mésopotamie. Il n’y a aucune trace d’un départ ou d’un passage de populations sémites migrant vers l’Ouest. La Genèse évoque des événements ou des animaux (comme le dromadaire) très postérieurs à cette histoire supposée.

L’épisode de l’entrée et de la sortie d’Egypte avec Moïse ou le ministre Joseph est également légendaire. Les textes égyptiens n’en parlent pas. Le Sinaï à l’époque était truffé de garnisons égyptiennes et on voit mal comment tout un peuple aurait pu passer. Les archéologues n’ont trouvé aucune trace des faits mentionnés dans l’Exode. Par contre, lors des périodes de sécheresse, la population de Canaan migrait souvent vers le delta du Nil, d’où sans doute l’origine de cet épisode égyptien.

La conquête sanglante de Canaan décrite dans le livre de Josué (et utilisée aujourd’hui pour légitimer la colonisation de la Cisjordanie) est également infirmée par l’archéologie. Les trompettes n’ont pas sonné à Jéricho. Il y a des divergences sue l’origine des Hébreux. Pour Finkelstein, c’était un peuple de pasteurs vivant au-delà du Jourdain et échangeant ses produits avec les cités côtières de Canaan. Pour d’autres, Hébreux et Cananéens formeraient un seul et même peuple. Ce que dit la Bible et qui est confirmé, c’est que de nombreux peuples et de nombreuses religions ont cohabité à des périodes différentes dans la région (Hébreux, Cananéens, Moabites, Iduméens, Philistins …). La première trace historique des Hébreux figure sur la stèle du pharaon Mérenptah (vers 1210 av JC).

Il y a débat sur l’origine de la religion juive qui est monothéiste. Certains y voient une influence égyptienne (le culte d’Aton). Pour Shlomo Sand, il y a une influence perse.

L’existence du « Royaume unifié » de David et Salomon (la Bible parle longuement du grand temple de Jérusalem, de la reine de Saba …) est très hypothétique. Les nombreuses fouilles faites à Jérusalem dévoilent des restes antérieurs ou postérieurs mais il semble bien qu’à l’époque présumée de Salomon, Jérusalem n’était qu’un petit village. Les deux royaumes (Israël au nord détruit par les Assyriens en 722 av JC et Judée au sud détruit par les Babyloniens en 586 av JC avec déportation des élites à Babylone) ont probablement toujours été deux royaumes distincts (bien que tous deux monothéistes) avec un environnement et une économie très différents.

Il y a des divergences pour savoir quand la Bible hébraïque a été écrite. Pour Finkelstein, c’est essentiellement dans le royaume de Judée, sous le règne du roi Josias (fin du VIIe siècle av JC). Pour d’autres, c’est postérieur et l’essentiel a été écrit pendant l’exil à Babylone. En tout cas, si la Bible a une importance considérable, ce n’est pas un livre d’histoire. Pendant des années, les livres (manuels scolaires, dictionnaire « Mourre ») ont pris pour argent comptant des mythes sur l’histoire antique.

Exil et retour ? D’où viennent Juifs et Palestiniens ?

Les Juifs ne sont pas tous revenus à Jérusalem quand l’empereur Perse Cyrus permet ce retour vers 530 av JC. Les Juifs Irakiens, Iraniens ou ceux de Samarkand sont les descendants de ceux qui sont restés. La religion juive a commencé très tôt à se disperser. Bien avant la conquête romaine, il y avait des Juifs à Alexandrie et probablement déjà en Tunisie et en Espagne (lire « Guia judia de Espana »).

Il y a eu un royaume juif dans l’Antiquité, celui des Maccabées aux IIe et Ie siècles av JC, issu d’une résistance à l’hellénisation du Proche-Orient. Il y a eu aussi des rois collaborateurs avec l’occupant comme Hérode qui a réprimé férocement tous les opposants à la domination romaine et qui a bâti sa richesse sur le fait que Jérusalem était un lieu de pèlerinage pour des Juifs déjà dispersés.

La révolte des Juifs contre Rome a eu essentiellement un caractère religieux. La plupart du temps, la religion romaine et la religion locale se superposaient et le peuple conquis devait reconnaître la domination romaine. Pour la religion juive, cette symbiose ne s’est pas faite. La révolte s’est accompagnée d’une véritable guerre civile entre différentes factions juives (Juifs romanisés, Pharisiens, Sadducéens et Zélotes insurgés (lire Flavius Josèphe et Pierre Vidal-Naquet). Toute une historiographie affirme qu’après la prise de Jérusalem et la destruction du temple par les troupes de Titus en 70 ap JC, des centaines de milliers (des millions disent certains) de Juifs seraient partis en exil. Il n’y a pas la moindre trace de ce départ massif qui n’a probablement pas eu lieu. La révolte s’est poursuivie encore 3 ans jusqu’au suicide collectif des insurgés assiégés dans Massada au-dessus de la Mer Morte. Cet épisode a donné naissance à ce qu’on appelle aujourd’hui en Israël le complexe de Massada, c’est-à-dire l’idée que le suicide est préférable au compromis.

L’hypothèse de l’exil massif des Juifs est démenti par de nombreux faits. Il y avait encore de nombreux Juifs dans la région au moment de la révolte de Bar Kokhba (135 ap JC) qui a mobilisé de nombreuses légions romaines. Sous le règne d’Hadrien, Jérusalem est interdite aux Juifs. Mais ça ne signifie pas leur départ. Il y a encore une importante présence juive dans la région, notamment en Galilée, quand ceux-ci s’allient aux Perses Sassanides contre les Byzantins au début du VIIe siècle ap JC.

Pendant les trois premiers siècles de l’ère chrétienne, plusieurs religions prosélytes ont été en concurrence : christianisme, judaïsme, culte d’Isis, culte de Mithra … On trouve des synagogues de cette époque près du mur d’Hadrien, dans la vallée du Rhin, à Rome, en Afrique du Nord, sur le Golan, à Doura Europos sur l’Euphrate (c’est le plus beau monument visible au musée de Damas) … Les Juifs ont probablement constitué une importante minorité religieuse dans l’empire, mais ces Juifs étaient essentiellement des citoyens romains convertis. C’est au IVe siècle, avec l’empereur Constantin qui fait du christianisme la religion officielle de l’empire que le judaïsme cesse d’être prosélyte. La plupart des Juifs se convertissent à la nouvelle religion dominante, les autres constituent une minorité dispersée.

Après la chute de l’empire romain, il y aura plusieurs conversions massives au judaïsme : en Afrique du Nord (et ces Berbères judaïsés sont les ancêtres des Juifs maghrébins), dans l’empire Khazar entre Caspienne et Mer Noire (et les Slaves de cet empire turc sont en partie les ancêtres des Ashkénazes), ou au Yémen (où les Himyarites sont les ancêtres des Juifs yéménites et ceux qui ont converti les Falashas). Les Juifs d’aujourd’hui sont en grande partie des descendants de convertis.

Il est probable que les descendants des Judéens de l’Antiquité soient essentiellement … les Palestiniens. Même si d’autres populations ont émigré ultérieurement en Palestine, il n’y a pas de trace de mouvement massif de population. Un indice de la permanence de la population au cours des siècles : les Samaritains qui vivent près de Naplouse et se considèrent comme Palestiniens sont les descendants d’une dissidence du judaïsme qui remonte au VIIIe siècle av JC.

Ces Judéens sont devenus majoritairement chrétiens après la défaite de Bar Kochba, puis majoritairement musulmans après la conquête arabe du VIIe siècle ap JC.

Comme l’a écrit Shlomo Sand dans « Comment le peuple juif fut inventé », il n’y a pas eu exil des Juifs et donc il n’y a pas eu « retour » au XXe siècle.

De l’anjudaïsme chrétien à l’antisémitisme racial

C’est le christianisme triomphant qui a instauré contre les Juifs toute une série de stéréotypes et de discriminations. Les Juifs ont été accusés de crimes rituels, d’être un peuple déicide, de vouloir dominer le monde. De nombreux métiers et surtout la possession de la terre leur ont été interdits.

Ils ont occupé des métiers interdits aux Chrétiens (banquiers, usuriers) qui ont fait d’eux des intermédiaires entre les seigneurs et la population et les ont rendus très impopulaires. Ils ont été enfermés dans des quartiers (juderias en Espagne, ghettos – du nom d’un quartier de Venise — en Europe). Parfois protégés par les souverains ou les papes, les périodes de prospérité ont alterné avec de très nombreuses expulsions et surtout des massacres. Les moments les plus emblématiques de cet antijudaïsme chrétien sont les tueries commises par les Croisés en route pour l’Orient, le massacre d’Ecija (1391 en Andalousie) prélude à un siècle d’agonie du judaïsme espagnol qui se terminera par l’expulsion de 1492, et les pogroms du cosaque Khmelnytsky en Ukraine au XVIIe siècle.

En pays musulman, les Juifs ont eu, comme les autres « religions du livre » le statut de « dhimmi ». Ils n’avaient pas les mêmes droits que les Musulmans. Ils devaient payer l’impôt et étaient soumis au souverain. Mais ils s’auto administraient et, avant le XXe siècle, il n’y a aucun massacre spécifique de Juifs et en tout cas rien de comparable à ce qu’ont subi les Juifs européens.

En 1492, quand les Juifs espagnols sont expulsés, la plupart trouveront refuge en pays musulman, Maghreb et empire Ottoman. Ces derniers iront à Salonique, Smyrne, Sarajevo … mais pas à Jérusalem alors que c’est possible. Dans la religion juive, un tel retour était interdit avant l’arrivée du Messie.

l a toujours existé en Palestine une petite minorité juive, proportionnellement plutôt moins importante qu’en Égypte ou en Irak. L’émancipation des Juifs commence en Allemagne et en France à la fin du XVIIIe siècle. En Allemagne, les Juifs qui se convertissent accèdent à des postes de responsabilité. En France, la Révolution avec l’Abbé Grégoire leur donne la citoyenneté. Le décret Crémieux donnera la citoyenneté aux Juifs algériens (et la refusera aux Musulmans). Cette émancipation va transformer l’antijudaïsme chrétien en antisémitisme racial. Désormais invisibles, les Juifs concentrent une haine liée à l’aspiration à construire des nouveaux États ethniquement purs. En Allemagne et dans l’empire Austro-Hongrois, les Juifs constituent une minorité intellectuelle privée de toute possibilité de progresser dans l’échelle sociale. Hannah Arendt a parlé de « parias ». Dans la deuxième moitié du XIXe siècle apparaissent les théoriciens de l’antisémitisme racial (Gobineau, Marr …) qui inventent le concept de race juive.

Un seul pays concentre plus de 60% de la population juive mondiale, c’est l’empire russe depuis les conquêtes du règne de Catherine II. Le recensement de 1881 comptabilise 6 millions de Juifs sur 135 millions d’habitants (lire Henri Minczeles). Dans la « zone de résidence » hors de laquelle sauf exception, les Juifs ne peuvent pas résider, les Juifs forment 10% de la population et souvent la moitié de celle des grandes villes. Dans ce Yiddishland qui va de la Baltique à la Mer Noire, l’antisémitisme d’État organise des pogroms (le plus célèbre étant celui de Kichinev en 1903). Les Juifs de ces régions sont très pauvres (colporteurs, artisans, ouvriers). Dès 1880 commence une émigration massive vers l’Ouest (surtout les États-Unis), une perte de religion et un engagement massif dans tous les mouvements ou partis révolutionnaires.

Le sionisme

C’est par réaction à l’antisémitisme que les premiers sionistes et leur dirigeant, Theodor Herzl vont vouloir créer un État juif. Ils s’inspirent aussi directement de l’explosion nationaliste de la fin du XIXe siècle. Après avoir songé à créer cet État en Ouganda ou en Argentine, ils décident en 1905 de le faire en Palestine. En fait, les sionistes ont d’entrée considéré que l’antisémitisme était inéluctable, qu’il était inutile de le combattre et qu’il fallait partir.

Pendant des décennies, les sionistes seront très minoritaires parmi les Juifs. Pour les haredims (Juifs orthodoxes), l’idée d’aller à Jérusalem n’a aucun sens et les sionistes dont les dirigeants sont pour la plupart non-croyants leur semblent dangereux. Démarchés par Herzl, la plupart des grands rabbins condamneront le sionisme (lire Yakov Rabkin et Shlomo Sand). Pour les nombreux Juifs engagés dans le mouvement ouvrier, la lutte contre l’antisémitisme est inséparable de la lutte pour la révolution. Il y aura même un parti révolutionnaire juif, le Bund, farouchement antisioniste, prônant l’autonomie culturelle des Juifs sur place (avec la langue Yiddish) dans le cadre de la révolution.

Le sionisme affirme que Juifs et Non-juifs ne peuvent pas vivre ensemble, ni dans le pays d’origine, ni dans l’État à construire. Il proclame la centralité d’Israël. Le sionisme repose sur l’idée qu’après 2000 ans d’exil, le peuple juif retourne chez lui. La diaspora est considérée comme une parenthèse douloureuse. Les langues juives de la diaspora (Ladino, Yiddish) sont remplacées par l’hébreu religieux modernisé. C’est Israël Zangwill qui parlera le premier d’une « terre sans peuple pour un peuple sans terre » et très tôt cette formule sera appliquée à la Palestine.

Le sionisme n’a pas d’origine religieuse. Ses dirigeants sont souvent non-croyants, mais ils considèrent la Bible comme un livre d’histoire.

À l’époque, il y a un consensus antisémite en Europe où les Juifs sont considérés par la plupart des dirigeants comme des agitateurs incontrôlables et des parias. Du coup, l’idée sioniste qui propose de faire partir les Juifs plaira. Theodor Herzl et ses successeurs multiplieront souvent avec succès les actes de lobbying auprès des dirigeants européens ou ottomans. D’après Shlomo Sand, le sionisme juif a été précédé par un sionisme chrétien, principalement protestant et anglo-saxon. Pour ces Chrétiens sionistes (des évangélistes millénaristes), les Juifs doivent revenir en Terre Sainte, expulser Armageddon (le mal, c’est-à-dire les Arabes) puis se convertir.

Les sionistes auront très tôt conscience qu’ils auront besoin de moyens pour conquérir la Palestine. La Banque coloniale juive est créée en 1899. Le KKL(Fonds National Juif) est créé en 1901. il a pour but d’acquérir des terres et de les confier aux nouveaux immigrants. L’acquisition de cette terre sera collective (kibboutz, moshav).

Le mandat britannique

La Palestine avait été tour à tour romaine, byzantine, conquise par les Arabes puis province ottomane. Les Ottomans ou les Égyptiens ont fait venir des populations diverses (Arméniens, Tcherkesses, Soudanais …) qui sont devenues palestiniennes mais en nombre très faible. La Palestine était une province autosuffisante sur le plan alimentaire avec un développement plutôt plus avancé que les pays voisins.

Pendant la guerre de 1914-18, le gouvernement anglais fait de nombreuses promesses aux dirigeants arabes pour les pousser à se révolter contre les Ottomans. Mais en même temps, en 1917, c’est la déclaration Balfour (envoyée par lettre à Lord Rothschild) par laquelle la Grande-Bretagne promet que la Palestine, qu’elle est en train de conquérir, deviendra un foyer national juif. D’après Shlomo Sand, Balfour était chrétien sioniste et avait tenu des propos publics antisémites. Son but était d’utiliser le projet sioniste pour contrôler la région et la route des Indes.

Dès la fin de la guerre, les Alliés vainqueurs se partagent le Proche-Orient.

La Palestine passe sous mandat britannique. Les promesses d’indépendance ne sont pas tenues. À cette époque, l’immigration sioniste a commencé mais, même avec les Juifs palestiniens qui étaient là depuis longtemps, les Juifs ne forment qu’à peine 10% de la population vers 1920.

Les Juifs créent en Palestine avec l’accord des Britanniques l’embryon d’un État : le syndicat Histadrout est créé en 1920 avec dans l’article 1 de ses statuts la « défense du travail juif ». La Haganah, la future armée, est créée la même année. L’Agence Juive qui s’occupe des immigrants est créée en 1922.

L’acquisition des terres va provoquer des réactions palestiniennes. Ces terres sont souvent achetées à des grands propriétaires absents, ce qui provoque l’expulsion des métayers. Une société à part, réservée aux Juifs, se crée petit à petit. Les manifestations et lettres de protestation se multiplient. Les Britanniques répriment. Dès 1920, les émeutes contre l’immigration juive se succèdent (à Hébron, à Safed) et de nombreux partis politiques palestiniens (regroupant Musulmans et Chrétiens) se créent.

Le mouvement sioniste scissionne. L’aile majoritaire est socialisante avec David Ben Gourion. Les minoritaires s’intitulent « révisionnistes » avec pour dirigeant Vladimir Jabotinsky. Des groupes terroristes juifs apparaissent : l’Irgoun en 1931 et plus tard le Lehi (groupe Stern) en 1940. ils multiplient les attaques contre la population palestinienne. Maryse Gargour dans son film « La terre parle arabe » montre, documents à l’appui, que l’idée du « transfert » de la population arabe au-delà du Jourdain était déjà à l’époque hégémonique parmi les dirigeants sionistes.

Les Juifs européens se sont très fortement engagés contre la montée du fascisme, notamment en Espagne dans les Brigades Internationales. En 1933, quand Hitler prend le pouvoir, les Juifs américains décrètent le boycott de l’Allemagne Nazi mais les autorités du Yichouv (les Juifs de la Palestine mandataire) signent avec celle-ci les accords de Haavara qui permettent aux Juifs allemands de partir en Palestine.

En 1936, éclate la grande révolte palestinienne qui va durer trois ans. L’armée britannique et la Haganah la réprime très durement. Il y aura des milliers de morts avec des villages rasés par l’aviation. La plupart des dirigeants palestiniens sont contraints à l’exil. En même temps, les Britanniques commencent à proposer un partage de la Palestine et limitent l’immigration juive, ce qui provoque le déclenchement de la lutte armée contre eux de la part de l’Irgoun.

En 1939, moins de 4% des Juifs du monde entier vivent en Palestine et il y en aurait eu moins si les frontières des pays occidentaux ne s’étaient pas fermées.

Pierre Stambul
Coprésident de l’Union Juive Française pour la Paix
Et auteur de « Israël/Palestine, du refus d’être complice à l’engagement »

(à suivre…)

Auteurs cités :

I. Finkelstein et N.A. Silberman : La Bible dévoilée (2001)

S. Sand : Comment le peuple juif fut inventé (2008)  : Comment la Terre d’Israël fut inventée (2012)

Guia guida de Espana : guide touristique (en espagnol, Juan Atienza)

F. Josèphe : La guerre des Juifs contre les Romains (79 ap JC)

P. Vidal-Naquet : La guerre des Juifs (1977)

H Arendt : la tradition cachée (1932-1948)

H. Minczeles : Histoire générale du Bund (1995)

T Herzl : L’État des Juifs (1896)

Y Rabkin : Au nom de la Torah, une histoire de l’opposition juive au sionisme

M. Gargour : La Terre parle arabe (film, 2007)

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