VIVE LA RÉVOLUTION
Accueil du site > Comment publier un article > Quand Valéry Giscard d’Estaing voulait regarder la France au fond des yeux (...)

Quand Valéry Giscard d’Estaing voulait regarder la France au fond des yeux (vidéo 5’24)

mercredi 9 avril 2014, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 9 avril 2014).

L’appel de Chamalières

Fr3 Auvergne le 8 avril 2014 après 19h

Cliquer sur l’image pour voir la vidéo.

À la télé, ils ont dit de nombreuses fois que Giscard pensait qu’il n’était pas aimé des Français, et qu’il ne comprenait pas pourquoi on ne l’aimait pas.

Personnellement, je ne dirais pas que je ne l’aime pas. En fait je ne le connais pas. Il est peut-être très sympa avec sa famille et avec ses ami-e-s. Je n’en sais rien.

Je remarque toutefois dans la vidéo que la maison familiale où il a passé son enfance est quand même un tout petit peu plus belle que la mienne. C’est un euphémisme.

Et la particule est toujours un peu dérangeante. Mon père disait que c’était son grand-père qui l’avait achetée en même temps que le château qui allait avec ; et qu’il n’était donc même pas un vrai noble.

Quelqu’un que j’ai très bien connu et qui votait communiste, et qui avait fait la résistance dans les FTP (Francs-Tireurs et Partisans, liés au P"C"F), et qui avait tué le plus de boches qu’il avait pu, me disait aussi que Giscard se disait auvergnat, mais qu’en réalité, il était né en Allemagne.

À la télé, on nous dit que c’est grâce à lui et à Simone Weil qu’on a obtenu le droit à l’avortement. Mais on ne nous parle jamais de l’immense mobilisation qu’il avait fallu organiser pour obtenir cette avancée sociale. Les nombreux avortements clandestins du MLAC et du MLF organisés en 1973 dans toutes les villes importantes ou moyennement importantes, l’épopée du film interdit "Histoire d’A", qui montrait un avortement de profil, et qu’on n’a jamais montré à la télévision. Et qui passait dans toutes les villes du pays malgré son interdiction. Et les poursuites avec la police qui faisait ce qu’elle pouvait pour saisir le film. La télévision ne parle jamais de ce combat. La vérité officielle, c’est qu’on a obtenu le droit à l’avortement de par la grâce de sa seigneurie Giscard d’Estaing.

Je me souviens aussi des législatives de 1978, où la gauche avait obtenu 52% des voix et avait quand même perdu ! Par le miracle des découpages électoraux, il fallait 100 000 voix pour élire un député communiste, quand il en suffisait de 10 ou 20 000 pour un député RPR (gaulliste). Le résultat de ces élections aurait pu laisser prévoir la victoire de la gauche aux présidentielles qui ont suivi, le 10 mai 1981.

Autre miracle des découpages électoraux. En 1973, quand Giscard n’était "que" ministre des finances de Pompidou, Rocard était plus à gauche que le P"C"F qui était lui-même plus à gauche que la Ligue communiste d’aujourd’hui. Pardon, on ne dit plus "Ligue communiste". Ils n’osent plus se dire "communistes". Ils ont donc changé de nom. Ils se nomment dorénavant "NPA" et ne se définissent plus positivement par la société qu’ils souhaitent, mais seulement négativement par la société dont ils ne veulent plus. Le "A" de "NPA" signifiant "anticapitaliste", et pas "anarchiste". Rocard avait été élu député des Yveliens en 1969. Mais par le biais de redécoupages électoraux bien calculés, il a perdu son siège en 1974. C’est ça, la démocratie !

Sous Giscard, il existait une aide publique de 900 Francs par mois, à condition, si je me souviens bien, de ne pas être étudiant. C’était bien plus que le RMI puis le RSA qui ont été établis plus tard. Et il n’y avait pas de conditions restrictives dans le style "prouver qu’on cherche du boulot" pour le toucher. Il suffisait d’être majeur et de pas être étudiant, et de pas avoir de boulot. Si je me souviens bien.

Sous Giscard, un plan social ne s’appelait pas un "plan social". Cela s’appelait par son vrai nom ; c’est-à-dire "Licenciement économique". Et, quand on subissait un licenciement économique, on touchait pendant deux ans soit le SMIG soit 90% de son ancien salaire. Au choix. Ensuite c’était dégressif. Comparez avec ce qui se passe aujourd’hui…

Sous Giscard, quand on suivait une formation après un licenciement économique, on avait d’énormes avantages.

Je compte sur les commentaires de celles et ceux qui se souviennent mieux que moi pour dire exactement tous les avantages sociaux qu’on avait à cette époque et que nous avons perdu aujourd’hui.

Mais ne vous figurez pas que si on avait tout ça, c’était de par la grâce de sa seigneurie. C’était parce qu’après mai 68, on savait se que signifiait le mot "grève". Et si, aujourd’hui, on a perdu tout ça, c’est parce qu’on a oublié le sens de ce mot.

Par exemple, en 1974, il y a eu quatre énormes grèves dans le service public. Les syndicats ont réussi à empêcher un nouveau mai 68 en faisant en sorte qu’une grève ne commence que quand une autre était terminée. Ainsi les quatre grèves n’ayant pas eu lieu en même temps, elles ont été moins efficaces. Mais elles ont créé néanmoins un énorme rapport de force en faveur du prolétariat. Par exemple, les PTT ont fait grève un mois et demis en 1974. Mais il y a eu aussi une grève d’au moins un mois à la SNCF et à la télé, etc.

Il se disait, pendant Giscard, que sa politique se résumait à "Pas de vague, pas de vague !" Il se disait qu’il avait très peur d’un nouveau mai 68. C’est Giscard qui a nucléarisé la France. Il se disait, à l’époque, que c’était la famille à sa femme qui vendait le nucléaire à la France. Alors, pas de vague, pas de mai 68, on cède dès que le rapport de force est trop risqué. L’important était que la France achète le nucléaire vendu paraît-il par la famille de la femme à Giscard.

Ainsi, on avait pu obtenir beaucoup d’avantages sociaux en même temps que la radioactivité. Il est à noter toutefois qu’en 1977, nous avons perdu en France la bataille du nucléaire à Malville. Comme c’est curieux, là-dessus, Giscard n’a pas cédé d’un pouce. Pourtant, à Malville, c’était la guerre civile. Il y a eu officiellement seulement un mort dans nos rangs.

Il faut se souvenir aussi de LIP et et du Larzac, en 1973. Et tous les ans, pendant les mois d’été le Larzac servait d’université d’été aux révolutionnaires. C’est Mitterrand, qui nous a supprimé notre université d’été en cédant à la revendication de ne pas étendre le camp militaire du larzac. Aujourd’hui, nous avons une université permanente à Notre Dame des Landes.

Il faut se souvenir aussi que sous Giscard, il y eut au moins trois morts très suspectes :

Jean de Broglie assassiné le 24 décembre 1976

Robert Boulin retrouvé mort le 30 octobre 1979 dans l’Étang de la forêt de Rambouillet dans les Yvelines.

Joseph Fontanet assassiné le 2 février 1980

Et un assassinat clairement commandité, celui du héros jacques Mesrine, le 2 novembre 1979 à la porte de Clignancourt à Paris.

2009 - Jacques Mesrine a été assassiné il y a 30 ans. Marc-Édouard Nabe nous en parle. Vidéo :

http://mai68.org/spip/spip.php?article547

Mesrine parle encore :

http://mai68.org/spip/spip.php?article548

La loi Rothschild, cause de l’endettement de la France

On ne peut pas non plus oublier que c’est Giscard d’Estaing, ministre des finances sous Pompidou ("ancien" directeur de la banque Rothschild) qui avait signé la loi Rothschild :

http://mai68.org/spip/spip.php?article1245

SPIP | squelette | Se connecter | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0