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EIIL - 11 juin 2014 - Les djihadistes prospèrent en Irak

mercredi 11 juin 2014, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 11 juin 2014).

Note de do : Tout en lisant cet article, il est indispensable de bien garder à l’esprit qu’al-Qaïda est une branche secrète de la CIA. C’est-à-dire que sa direction appartient aux services secrets américains, même si ses membres de base l’ignorent. Et si l’EIIL est en train de conquérir l’Irak, ce ne peut être que par la volonté de l’impérialisme américain.


Pourquoi les djihadistes prospèrent en Irak

http://www.assawra.info/spip.php?article7283

Mercredi 11 juin 2014, par La Rédaction d’Assawra

De mémoire d’Irakien, on n’avait pas assisté à telles scènes depuis la chute de Saddam Hussein en 2003. Uniformes et véhicules de l’armée abandonnés, casernes de police vidées et prisons libérées, c’est un paysage de désolation qu’ont laissé derrière eux les forces de sécurité irakiennes en fuyant la ville de Mossoul (seconde ville d’Irak, nord) en compagnie de quelque 500 000 civils, après l’assaut fulgurant de djihadistes. En mois de 24 heures, des centaines de combattants de l’État islamiste en Irak et au Levant (EIIL) se sont emparés de la province de Ninive, extrêmement riche en pétrole, ainsi que de larges parties de deux autres provinces limitrophes, Kirkouk et Salaheddine, contrôlant désormais la quasi-moitié du territoire irakien.

Surtout, après la conquête en janvier des villes de Ramadi et de Fallouja, dans la province d’al-Anbar (ouest), les djihadistes se rapprochent dangereusement de la capitale Bagdad. "Certaines forces armées irakiennes ont clairement déserté à Mossoul, ce qui signifie qu’elles étaient infiltrées par les insurgés", souligne Myriam Benraad, chercheuse à Sciences Po et analyste au Conseil européen des affaires étrangères (ECFR). "Cela en dit long sur l’Irak de 2014, qui n’a toujours pas d’État ni d’armée."

L’irrésistible ascension des djihadistes en Irak est directement liée au conflit syrien. Grâce à la porosité de la frontière entre l’Irak et la Syrie, les nombreux combattants islamistes anti-Bachar el-Assad sont venus renforcer les opposants au Premier ministre chiite irakien Nouri al-Maliki. Créé en 2004, au lendemain de l’intervention américaine, l’EIIL est une émanation de l’État islamique en Irak, branche irakienne d’al-Qaida dirigée par l’Irakien Abou Bakr al-Baghdadi. L’organisation, qui a pour but de restaurer le califat islamique, a profité en 2011 de l’éclatement de la guerre en Syrie pour étendre sa sphère d’influence. En 2012, l’État islamique en Irak devient l’État islamique en Irak et au Levant.

"Clairement, le conflit syrien a permis à l’EIIL de se renforcer", analyse Karim Pakzad, chercheur associé à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris). "Ses combattants se sont rapidement distingués des autres par leur idéologie extrémiste et leurs méthodes brutales, qui lui ont permis de devenir le plus efficace des mouvements armés de l’opposition syrienne." Sauf qu’à l’inverse du Front al-Nosra, bras officiel d’al-Qaida en Syrie en majorité composé de djihadistes syriens, l’EIIL a su drainer des milliers de combattants et de fonds étrangers. À en croire Charles Lister, chercheur au Brookings Doha Centre cité par l’Agence France-Presse, l’EIIL compterait aujourd’hui de 5 000 à 6 000 combattants en Irak, de 6 000 à 7 000 hommes en Syrie.

Comme en Syrie, l’organisation a trouvé en Irak un terreau confessionnel fertile pour s’implanter. Depuis la chute de Saddam Hussein, la minorité sunnite irakienne est totalement marginalisée par le Premier ministre chiite Nouri al-Maliki, accusé des mêmes dérives autoritaires que son prédécesseur. Tandis que les postes les plus importants sont dévolus aux chiites du parti Dawa (dont Maliki est le chef), les sunnites doivent se contenter de ministères subalternes. Un sentiment d’exclusion renforcé par une sous-représentation dans les institutions ou dans les forces armées. Mais également par des vagues d’arrestations arbitraires, au seul motif d’"affiliation au terrorisme".

Furieux d’être considérés comme des citoyens de seconde zone, les sunnites ont lancé en décembre 2012 des manifestations pacifiques sur le modèle du Printemps arabe dans le nord du pays. Un vent de mécontentement auquel Nouri al-Maliki a répondu par les armes, provoquant un cycle infernal de violences qui a fait plusieurs milliers de morts en 2013. "Pour affirmer son autorité, Nouri al-Maliki a joué la division et la radicalisation, pointe la spécialiste Myriam Benraad. Il n’a jamais apporté de réforme substantielle et a refusé d’intégrer certaines tribus aux forces de sécurité."

Une voie royale pour que prospère l’État islamique en Irak et au Levant, qui a alors greffé à son combat la lutte contre le gouvernement chiite irakien. À Fallouja, autrefois bastion des insurgés opposés à la présence américaine, les djihadistes se sont peu à peu imposés au sein de la rébellion antigouvernementale composée à l’origine d’anciens membres du parti Baas de Saddam Hussein. "Les djihadistes de l’EIIL ont mis en place une économie de guerre très profitable pour ceux qui les rejoignent", souligne ainsi Myriam Benraad.

À en croire les spécialistes, les fonds proviendraient avant tout de donateurs individuels situés dans le Golfe. "Ces fonds, que l’État irakien est incapable d’apporter, couplés au ras-le-bol des sunnites, expliquent le nombre important de soutiens dont bénéficie l’EIIL, qui ne peut être considéré comme une minorité déconnectée de la population", poursuit Myriam Benraad. Et la répression tous azimuts engagée par Bagdad depuis la perte de Fallouja n’a fait que renforcer son image de "mouvement de résistance" aux yeux de la population. "Les bombardements aveugles menés sur Fallouja, auxquels sont habitués les djihadistes, experts en guérilla urbaine, ont définitivement fait basculer les milices tribales du côté des insurgés", affirme Mathieu Guidère, professeur d’islamologie à l’université de Toulouse-Le Mirail.

Vainqueur en demi-teinte des dernières législatives en mai, grâce au vote des communautés chiites majoritaires, Nouri al-Maliki a toujours le plus grand mal à former un exécutif dont il serait le chef, ajoutant au chaos sécuritaire irakien un véritable vide politique. Muet depuis la chute de Mossoul, c’est par le biais de son cabinet que le Premier ministre sortant a annoncé son souhait d’armer la population face aux insurgés, une mesure qui n’aurait pour conséquence que de faire renaître la sanglante guerre civile qui a frappé le pays en 2006-2007.

Reprenant une rhétorique chère à Bachar el-Assad, le chef du Parlement Oussama al-Noujaïfi a appelé à "l’unité nationale (face) à une invasion de l’Irak par des forces étrangères". Or, à en croire la chercheuse Myriram Benraad, "ce discours répété à l’envi est dépassé en Irak, car Nouri al-Maliki n’a jamais respecté ses promesses d’améliorer les conditions socio-économiques de la population". Pour Mathieu Guidère, le soin avec lequel Bagdad met en avant les conquêtes de l’EIIL vise avant tout à faire oublier sa responsabilité politique dans cet échec. "Maliki a besoin d’insister sur la menace terroriste que représente l’EIIL pour amener les États-Unis à agir", souligne l’islamologue.

Or, il semble plus qu’improbable que les Américains, qui se sont retirés d’Irak fin 2011, répondent positivement à cet appel. "Cela fait maintenant deux ans que la lutte contre al-Qaida n’est plus la priorité des États-Unis, désireux de se désengager du Moyen-Orient au profit de l’Asie, indique le chercheur Karim Pakzad. D’autant qu’avec le gaz de schiste les Américains n’ont plus besoin du pétrole du Golfe." Dès lors, la sécurisation du pays pourrait être assurée par un pays autrement plus préoccupé par la situation en Irak, et qui s’est récemment rapproché de Washington : la République islamique d’Iran.

"Il est impensable pour l’Iran (allié de Nouri al-Maliki) de perdre l’Irak, qui est encore plus important pour la République islamique que ne l’est la Syrie, insiste Myriam Benraad. Il est donc beaucoup plus crédible que les États-Unis décident de fermer les yeux sur une intervention de l’Iran." Un tel scénario pourrait prendre, dans un premier temps, la forme d’un retour en Irak des milices chiites irakiennes envoyées par Téhéran en Syrie pour combattre Bachar el-Assad.

(11-06-2014 - Armin Arefi)

Al-Qaïda est une branche secrète de la CIA :

http://mai68.org/spip/spip.php?article1419

Syrie - Le chef d’al-Nosra (al-Qaïda en Syrie) appartient à la CIA (témoignage vidéo d’un ex-membre) :

http://mai68.org/spip/spip.php?article6060

Le terrorisme islamique est une création des États-Unis (Capitaine Martin) :

http://mai68.org/spip/spip.php?article4835

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