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Égypte - 20 juin 2014 - Abdel Fattah al-Sissi, nouveau défenseur des femmes !

vendredi 20 juin 2014, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 20 juin 2014).

Égypte : Abdel Fattah al-Sissi, nouveau défenseur des femmes ?

http://www.assawra.info/spip.php?article7402

Vendredi 20 juin 2014, par La Rédaction d’Assawra

Dimanche 8 juin 2014, Abdel Fattah al-Sissi célébrait son investiture place Tahrir, au Caire. Au même moment, sept hommes tentaient de violer une femme et filmaient la scène. La vidéo, publiée sur YouTube, a mis la population en émoi, lui rappelant brutalement que le harcèlement est un problème quotidien pour les femmes égyptiennes.

Depuis son élection le 28 mai dernier, le président a pris le parti des femmes. Il a fait adopter le 5 juin une loi faisant du harcèlement sexuel des femmes un crime. Puis a lancé une campagne de sensibilisation dans laquelle il s’est personnellement impliqué en se rendant dans un hôpital du Caire, au chevet de femmes victimes de violences. Reste à savoir si son entreprise sera suffisante dans un pays où 17 % des agresseurs feraient partie des forces de police, selon un rapport des Nations unies de 2013.

Mains baladeuses, mots insultants, regards lubriques, voici la réalité à laquelle les femmes égyptiennes sont confrontées tous les jours. 99,3 % d’entre elles avouaient avoir été harcelées sexuellement, dont 91 % d’étudiantes et toutes affirment qu’elles se sentent menacées par leurs compatriotes masculins. Une situation qui ne semble pas près d’évoluer dans un pays où un tiers de la population a moins de 15 ans et 32 % des agresseurs ont moins de 18 ans.

En Égypte, les ONG doutent de l’efficacité de la nouvelle loi. "Le problème, c’est que la société ne voit pas ça comme un crime", déplore Noora Flinkman, porte-parole de l’association HarassMap, qui lutte contre le harcèlement sexuel en Égypte. La loi laisse notamment de côté la question du viol, dans un pays où les femmes sont tenues pour responsables de leurs agressions. "L’initiative est bonne, car on ne pourra plus nier le caractère criminel du harcèlement sexuel. Mais elle n’est pas suffisante. Un travail de sensibilisation supplémentaire est nécessaire", conclut Noora Flinkman. La jeune femme rappelle aussi les promesses des anciens gouvernements, toutes restées lettre morte. "Parfois, après une agression très grave, le gouvernement dit qu’il va prendre quelques initiatives, comme installer des caméras de surveillance dans les lieux publics, mais c’est rarement suivi d’actions concrètes."

Surtout, selon elle, Abdel Fattah al-Sissi n’a pas toujours été du côté des femmes. Elle l’accuse notamment d’avoir, en tant que chef d’état-major de l’armée, encouragé ses soldats à faire passer "des tests médicaux aux femmes", pour s’assurer de leur virginité. "On ne peut pas savoir à quel point il est sincère. Tout ce que je peux vous dire, c’est que c’est un peu étrange qu’il ait changé d’avis de façon aussi radicale en si peu de temps." Depuis le lancement de cette campagne, le président Abdel Fattah al-Sissi n’a plus fait de déclaration sur le harcèlement sexuel. En revanche, certains hommes égyptiens interrogés dans des micro-trottoirs ont pris position. Pour eux, cette loi ne peut qu’échouer puisque les femmes égyptiennes "aiment se faire harceler".

(20-06-2014 - Par Claire Toureille)

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