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LA SPÉCULATION BOURSIÈRE APPROFONDIT LA CRISE FINANCIÈRE

lundi 23 juin 2014 (Date de rédaction antérieure : 23 juin 2014).

Nous avons récemment publié un article traitant des produits financiers dérivés (CDS) qui sont échangés en bourse, soit une somme globale de 693 000 milliards de dollars ou 9 fois le PIB de la planète selon un économiste. D’autres évaluations annoncent 420 000 milliards de dollars de valeurs boursières et six fois le PIB mondial (1).

Quoiqu’il en soit, les sommes engagées sont colossales. Le capital ne parvient plus à se VALORISER – à se reproduire – à croître de manière productive. Le capital parasitaire ponctionne donc le capital productif pour simuler la croissance, c’est-à-dire simuler l’accumulation pour sa reproduction élargie, ce qui constitue la finalité du mode de production capitaliste qui n’a pas fondamentalement changé contrairement à ce qu’annoncent quelques experts universitaires.

Il est très compliqué d’expliquer ce processus boursier par lequel du vrai capital actif sert à produire du vent spéculatif adossé à des titres spéculatifs boursoufflés et bidons. Nous allons tout de même tenter de démontrer cette mécanique en démontant l’arnaque boursière pièce par pièce.

Le capital productif tourne et effectue des cycles de reproduction élargie (n’appelez pas cela des cycles de croissance car il n’y a pas de croissance économique. Au contraire, l’économie mondiale est en récession mais pas encore en dépression, ça viendra. La hausse de 1,5% du PIB mondial ne couvre même pas l’inflation internationale moyenne). Pourtant, il s’effectue tout de même des cycles de reproduction du capital malgré la débandade de l’économie mondiale. La preuve en est que certaines entreprises productives – inscrites au CAC 40 à Paris, au Dow Jones à New-York et d’autres inscrites au TKI de la bourse de Tokyo – font des profits importants et distribuent des dividendes alléchants à leurs actionnaires complaisants.

C’est ici que tout rebondit. Que peut bien faire l’heureux actionnaire récipiendaire de ces dividendes issus de ce capital sorti tout droit de l’usine (façon de parler évidemment) ?

A) Il peut acheter des actions de sa firme préférée ? Il y a fort à parier qu’elle ploie déjà sous le capital disponible cette firme puisqu’étant rentable et profitable, le capital a tendance à s’agglutiner à son anode positive. Elle n’émet plus d’action cette firme florissante et personne ne veut vendre ses propres actions puisqu’elles sont payantes. B) Notre actionnaire millionnaire (ils sont 11 millions dans le monde paraît-il) offre donc le double ou le triple de la valeur par action car vraiment il ne veut pas lâcher la poule aux œufs d’or dans cet univers de morosité financière de « banksters » retors (2). C) Ou encore, l’actionnaire débonnaire achète les actions d’une autre firme toute aussi florissante et donc très en demande et n’ayant surtout pas besoin de capital sous lequel elle croule littéralement. Ici aussi l’actionnaire devra débourser 2 ou 3 fois la valeur de l’actif pour arracher ces précieux titres à son détenteur « original », un actionnaire concurrent.

À la limite, si l’opération est planifiée par un trust financier on parlera d’OPA inamicale. Les trusts impérialistes se dévorent ainsi mutuellement en période d’expansion des marchés de capitaux boursiers.

Vous venez tout juste de voir apparaitre sous vos yeux l’inflation gargantuesque que subissent les titres boursiers-financiers. Ballonnement d’actions artificiellement gonflées par cette surenchère spéculative due à la trop grande disponibilité des capitaux circulant par rapport aux occasions d’affaires réelles, rentables et profitables.

De l’autre côté du miroir économique, il y a surproduction relative de marchandises par rapport aux revenus anémiés des travailleurs-consommateurs asphyxiés (90 pour cent des travaillants), grugés par l’inflation ou par le chômage, ou travaillant pauvrement. Et que dire de ces deux milliards de gens survivant avec deux dollars par jour dans le tiers monde souffrant. Pas de consommateur de ce côté des océans de dollars en circulation.

La baisse tendancielle du taux moyen de profit fait ici ses ravages. Les hausses de productivité mécanisé augmente le taux de composition organique du capital. D’abord par l’augmentation du capital constant (CC) tandis que la portion de capital variable (salaire = travail nécessaire CV) diminue relativement ce qui entraîne la baisse du pouvoir d’achat global du salariat et aussi la baisse du taux de profit général moyen.

Passons à l’étape suivante du cycle économique des actifs capitalistiques

Pour compenser pour cette baisse du taux moyen de profit l’arnaque boursière s’enclenche. Cette entreprise florissante dont la valeur des actions vient soudainement de monter en flèche, pas seulement les actions objets de la transaction – achat-vente spéculative – mais toutes les actions de la firme ont été surévaluées en un instant. Eh oui, l’actionnaire résidant à l’autre bout de la Terre, qui n’a même pas regardé les cotes de la bourse depuis deux jours, découvre stupéfait que ses actions ont monté en flèche pour rien hier matin (pour rien ici signifie sans qu’il n’y ait eu croissance de la production de marchandises et réalisation de la plus-value dans l’entreprise). Que de monceaux de capitaux ($) à récupérer et à réinvestir pour acheter d’autres actions de pacotilles….se dit cet actionnaire excentrique. Pire, la banque gorgée de ce capital – d’actifs fictifs sulfureux – rassemble des paquets d’actifs multiformes, multirisques – les actifs payants dissimulant les actifs s’atrophiant – et elle vend ces paquets frauduleux à tous ces gens qui sont plein comme des boudins (les 11 millions de multimillionnaires dont nous parlions tantôt) et qui ne demandent qu’à placer leurs capitaux, qui ne demandent qu’à spéculer.

Récemment, le PDG de la Caisse de Dépôt du Québec qui administre les fonds de retraite (contenant du vrai argent c’est-à-dire les économies des travailleurs) annonçait fièrement des rendements ahurissants provenant de cette jungle spéculative qui éclatera un jour comme il en fut en 2008. Quel pseudo économiste expert a tiré la sonnette d’alarme et demandé des comptes à cet intriguant ? Nous, bien évidemment, mais nous, les grands médias mainstream ne nous publient pas.

Pire, nombre de ces acheteurs-revendeurs acquièrent ces actifs sulfureux (ces produits dérivés, ces Credit Default Swaps CDS) et ne les paient pas comptant. Les spéculateurs promettent de payer, créant ainsi du nouvel argent crédit-fictif, car ils ne gardent pas ces actifs brûlants assez longtemps. Pas fou le spéculateur, il sait que toute cette pyramide s’effondrera sous peu, alors il se dépêche de passer l’actif brûlant au suivant, à la Caisse de Dépôt et de Placement notamment.

C’est ainsi que la spirale en folie est lancée et que le capital produit du capital par inflation-crédit-circulation d’actions bidons sans jamais passer par le cycle de production-reproduction-élargie capitalistique productif. Tout ceci, vous l’aurez noté, à partir originellement d’un premier montant ($) de dividendes réellement touché par un actionnaire solvable. La Banque des Règlements Internationaux (BRI) évalue que 7% environ de ces transactions financières sont payés-solvables, le reste s’évaporera comme il est venu (3).

L’actionnaire qui a déboursé 100 millions de vraie monnaie pour acquérir 500 millions d’actifs gonflés – surévalués – boursoufflés – se retrouvera à la fin du cycle systémique avec peut-être 7 millions de dollars de valeur réelle. Ceux qui ont acheté des actions NORTEL ou des actions Madoff ont déjà vécu ce drame il y a des années (4).

Pire encore. Le fait d’avoir acheté à prix exagéré les actions de cette firme brillante, inscrite au CAC 40, a créé une terrible pression sur l’entreprise florissante, raison pour laquelle les actionnaires enrichis spéculativement demanderont encore plus de rendement puisque la multiplication des actions aura dilué le rendement nominal de chaque titre. Cette firme hier prospère, risque de se retrouver désavantagée par son succès boursier spontané. Les actionnaires exigeront austérité et restructuration pour maintenir, espèrent-ils, les rendements par action.

Et voilà notre success story boursier mal engagé – tentant de se dépêtrer avec cette baisse tendancielle du taux de profit (de rendement finalement) et s’engageant dans un cycle de compression-austérité qui fera fondre sa plus-value rentière (plus-value extra) comme neige au soleil. Et c’est la pente glissante de la dépréciation du titre qui s’engagera. Le capital fuira à toute vapeur ce bateau floué et plus il fuira plus les autres actionnaires chercheront à se départir de ces titres surévalués. Si un autre « success story » existe à côté, l’argent quittera l’anode négative de ce bateau ivre et ira s’agglutiner à l’anode positive de l’autre bateau en train de s’enivrer de capitaux plombés.

Le crash boursier est enclenché quand tous, ou presque, les « success story étoilés » s’éclipsent en même temps du firmament de la finance. Comme le « capital » disponible (sous forme de crédit) est infini, cette mascarade spéculative peut se poursuivre à l’infini, jusqu’au jour où un très gros spéculateur tirera le bouchon de la baignoire d’argent bidon de façon à réaliser son profit (toucher sa mise au casino de la reprise). Il se peut que le deuxième arnaqueur investisseur puisse s’en sauver, s’il est assez futé pour sentir le vent tourner et le marché s’effondrer. Certainement pas les dizaines d’autres arnaqueurs, magouilleurs, finassiers-financiers, pris au piège comme en 2008. La prochaine fois, cependant, le séisme boursier sera mille fois plus effrayant puisque la pyramide de PONZI est mille fois plus imposante.

La classe ouvrière, n’a aucun contrôle – aucune prise – ne comprend même pas ce qui lui arrive venant du firmament de la haute finance. Elle ne fait que subir passivement ces soubresauts. L’ouvrier y perdra son Éco et son EGO. Sa job disparaîtra probablement, son pouvoir d’achat s’affaissera certainement, son fonds de retraite s’envolera assurément et ce prolétaire ne comprendra pas qu’en travaillant plus il gagnera moins… Le contrat social du capital et du salariat sera rompu, les conditions objectives de l’insurrection s’accumuleront dans les centres urbains mégalopolistiques. Qu’en sera-t-il des conditions subjectives de demain ?

VIENT DE PARAITRE : MANIFESTE DU PARTI OUVRIER
http://www.publibook.com/librairie/…

(1) http://www.les7duquebec.com/actuali…

(2) http://lexpansion.lexpress.fr/diapo…

(3) http://lexpansion.lexpress.fr/diapo…

(4) http://fr.wikipedia.org/wiki/Bernar…

3 Messages de forum

  • C’est la preuve que le capitalisme est devenu essentiellement usurier. Sa composante bancaire qui pratique à outrance l’usure est dominante et impose ses règles à la composante productrice de richesses. Ce sont les banques qui imposent les législations économiques depuis un demi-siècle au moins. Cf la Loi Rothschild, Pompidou, Giscard

  • Là je suis bien d’accord. Je rajouterais toutefois que dans une économie au beau fixe comme celle d’avant le crash de 2008, les bulles spéculatives ne peuvent que gonfler. Le grain de sable qui a enrayé la machine spéculative et provoqué le crash est l’économie réelle, celle qui a besoin du travail pour fournir une plus-value.

    Cette économie réelle est basée, depuis le début du développement du capitalisme lors des colonisations, non seulement du travail et de l’esclavage, mais aussi sur l’exploitation à prix cassé des ressources naturelles des autres. Or en 2008, cela faisait plusieurs années qu’en raison de la loi de l’offre et de la demande les prix du brut de pétrole augmentaient lentement. En 2008, cette augmentation des prix du brut s’est emballée, le prix du pétrole a explosé, les spéculateurs qui ne spéculent jamais sur une valeur à la baisse en ont rajouté une couche. Les prix du brut ont été tels que l’économie réelle a freiné en achetant moins de pétrole, ce qui a eu des répercussions dans tous les secteurs économiques (le pétrole est présent partout sous différentes formes, moins de pétrole implique moins d’énergie, moins de transports, moins de matières plastiques, moins de produits chimiques, moins d’engrais et de pesticides, …). Cette adaptation de l’offre et de la demande du brut a pris plus de temps à se faire que la montée soudaine des prix, et depuis nous remarquons, malgré les nouveaux gisements découverts depuis, que les prix du brut, après une baisse sensible, sont repartis lentement mais sûrement à la hausse (comme avant 2008).

    De plus, les géologues ont prouvé que toutes les matières premières non renouvelables sont appelées à disparaître un jour, et qu’une courbe de production qui nous apparaît comme presque plate et infinie à l’échelle d’une vie, apparaît comme une courbe de Dirac, c’est à dire une droite verticale, à une échelle de temps équivalente à celle de l’espèce humaine. Nous sommes donc en train d’épuiser à une vitesse accélérée toutes les ressources naturelles non renouvelables.

    La disparition de ces ressources, inévitable sous un régime capitaliste, est susceptible de provoquer autant de crashs financiers qu’il y a de ressources qui vont disparaître. Mais ces crashs n’auront pas tous la même ampleur. La disparition de l’uranium causera de gros problèmes à un pays hautement dépendant de l’uranium comme la France mais aucun problème à un pays qui n’a pas de centrale nucléaire. La disparition du nickel aura une importance plus globale car celui-ci est indispensable à la fabrication de la l’acier inoxydable, et les technologies de substitution ne sont pas légion, sont beaucoup plus chères, et ne conviennent pas toujours au but recherché.

    L’importance du pétrole est globale, il n’y a pas un secteur industriel qui ne l’utilise pas sous une des ses formes ou une autre. Toute fluctuation importante de son prix a donc un effet sur tous les secteurs industriels, donc sur l’ensemble de l’économie et nous pouvons donc le comparer à un détonateur de crise. Vous voulez une crise : faites exploser le prix du brut. Ce mécanisme a servi de détonateur à toutes les crises du capitalisme depuis le premier choc pétrolier des années 60. Ce qui est nouveau avec le crash de 2008 est que ce qui a provoqué l’augmentation des prix du brut ne sont pas des raisons politiques mais uniquement la loi de l’offre et de la demande. L’économie confirme ainsi ce que nous disent les géologues spécialistes du pétrole : nous sommes aujourd’hui au sommet de la production mondiale de pétrole, et passé ce sommet, cette production ne pourra que décliner.

    • Cher Do,
      Voici la réponse que je voulais te faire suite à ma remarque sur la destruction de l’Irak. Il se trouve qu’elle répond aussi à la question du pétrole qui sert de cache à mon sens aux vraies raisons de la série de destructions que subit le Moyen-Orient.
      Une si longue réponse à une courte remarque est un signe d’intérêt certain. Et j’admire ton approche de classe !
      "Les Américains travaillent pour eux " dis-tu, mais alors quelle classe sociale américaine et quelle composante de cette classe s’agit-il ? La destruction systématique des pays avoisinant Israël serait donc fortuite et servirait l’intérêt du peuple américain ? Quelle composante de la classe dominante américaine trouve bénéfice à détruire, pas un mais plusieurs pays et surtout de tout faire pour empêcher leur reconstruction en les plongeant dans une perpétuelle guerre civile. ? Les marchands d’armes ? Avez-vous fait une enquête pour déterminer si ces marchands de canons font de meilleures affaires maintenant qu’avec Saddam, Khadafi ou Assad père et fils ? Vous affirmez et c’est "le hug ! j’ai dit des Indiens". De même pour le pétrole, explications serinée par tous les agents de communication que sont les autoproclamés journalistes ou politologues. Une première remarque, depuis la destruction de l’Irak lé pétrole a-t-il augmenté de prix ou fléchi. N’est-ce pas Saddam qui cassait les prix au sein de l’OPEP ? Et depuis, produit-on plus ou moins de pétrole qu’avant ? Et Ce sont les Chinois qui en profitent le plus… Mais rien n’y fait pour tous ces supers intelligences c’est comme pour ma mère qui aimait à dire, c’est une chèvre même si ça vo . : Les grandes firmes capitalistes du pétrole n’ont plus besoin de faire la guerre pour ça : la maîtrise du marché et la mise en place de gouvernants à leur solde - coup d’Etat si nécessaire- suffisent à leur garantir le pillage de la denrée rare. L’argument du pétrole, facilement gobée par l’opinion ; n’a pas une autre réalité que celle de détourner les yeux et l’esprit des véritables motivations de toutes ces guerres cruelles et destructrices. En l’occurrence le confort de l’Etat hébreux . Les dirigeants sionistes considèrent que tout pays voisin stable et puissant est un danger potentiel pour la sécurité d’Israël et même pour sa survie.
      Dans la classe dominante mondiale, la composante sioniste tient une place de choix. Cette place lui vient du système financier mondiale pour une grande part entre les mains sionistes et qu’ils ont façonnée ( Rothschild et la loi Pompidou par exemple) selon leurs intérêts le transformant en système totalement usurier, ce qui leur permet de disposer de sommes énormes. Cette puissance financière à son tour leur permet d’acheter des personnalités politiques à travers le monde, de constituer des lobby , d’infiltrer les organisations antisionistes, de manipuler à leur guise , de payer des tueurs ou des mercenaires comme en Ukraine, bref de disposer de tous les moyens de lutte possible dictée par leur stratégie économique et politique de Peuple élu. Et le système à été refaçonné si bien que l’ardoise de leurs erreurs économiques sont payés par les producteurs de richesses du monde entier. C’est d’ailleurs cela même qui fait qu’aujourd’hui le sionisme est l’ennemi non seulement des Arabes mais des peuples de la planète, y compris le peuple israélien. Pourquoi les USA dérogerait à la règle : plus qu’ailleurs la composante sioniste du capitalisme impose ses points de vue d’une manière ou d’une autre ( des indices concordants impliquent les sionistes dans le 11 septembre), non pas sur tout mais au moins sur la politique américaine au Moyen-Orient.

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