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Daech - 28 septembre 2014 - 10 raisons de refuser l’injonction faite aux musulmans de condamner l’EI

lundi 29 septembre 2014, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 28 septembre 2014).

Imam Hassen chalghoumi, collabo de la dictature sioniste ! :

« Nous sommes tous derrière le gouvernement ! »

iTele le 25 sept 2014

Cliquer sur l’image pour voir la vidéo.

Note de do : Le 27 septembre 2014, je publiais un court message pour dire que le 26, en croyant manifester contre Daech, les musulmans de France avaient en fait manifesté pour la dictature sioniste de Hollande. Que, puisque cette manif avait été organisée par le pouvoir, c’est qu’elle était organisée pour le pouvoir :

http://mai68.org/spip/spip.php?article8000

Aujourd’hui, je découvre deux textes qui vont dans le même sens. Celui de de Houria Tahrir et Rafik Chekkat comme celui de Jacques Sapir. Je vous les livre ici-dessous.


10 raisons de refuser l’injonction qui nous est faite de condamner l’État Islamique

http://www.etatdexception.net/?p=7753

Par Houria Tahrir & Rafik Chekkat le 26 septembre 2014

1. Parce que le présupposé d’une telle injonction est bien entendu l’essentialisation des populations musulmanes à travers la planète :

En dépit de la diversité manifeste des styles et modes de vies des 1 300 000 000 musulman-e-s sur terre, la pensée raciale à l’œuvre ici les transforme en un peuple monolithique, archaïque, sans aucune diversité culturelle ou intellectuelle. Les atrocités commises par l’auto-proclamé Etat Islamique (Daesh), auraient ainsi un lien direct avec les musulman-e-s au Mali, en Chine… ou en France.

2. Parce qu’une telle injonction implique l’existence d’une responsabilité collective des musulman-e-s :

Il s’agit d’une conséquence directe de l’essentialisation évoquée plus haut. En tant que population dont les membres sont dominés par une culture figée – et non par des valeurs – et où le collectif prime sur l’individuel, les musulman-e-s seraient ainsi responsables in solidum des actes commis par, ou imputés à, n’importe lequel d’entre eux. Chaque conflit armé dans un pays musulman, ou chaque « fait divers » mettant en cause des musulman-e-s, sont alors prétextes au renforcement des mesures répressives à l’encontre de l’ensemble des musulman-e-s. Le projet de loi « antiterroriste » qui vient d’être adopté à l’Assemblée nationale, en est la triste illustration.

3. Parce que la proximité d’une telle injonction avec la campagne meurtrière de bombardements sur Gaza est d’une totale obscénité :

Il n’est venu à l’idée de personne en France d’enjoindre à la communauté juive de condamner ces bombardements. Aucune chaine d’information en continu, aucun journaliste n’aurait eu l’idée d’aller à la sortie d’une synagogue tendre un micro aux fidèles pour qu’ils condamnent les 2 000 morts palestiniens de cet été.

4. Parce qu’une telle injonction n’est faite qu’aux musulman-e-s :

Personne n’a jamais non plus demandé aux Blancs de s’excuser pour le massacre commis par le suprématiste Anders Breivik. Le Pape ou les archevêques de France ont-ils, par ailleurs, dû s’excuser pour les milliers de morts musulmans de Centrafrique, massacrés par les milices chrétiennes sous l’œil approbateur des forces armées françaises actuellement sur place ?

5. Parce que le cynisme d’une telle injonction renverse les responsabilités et occulte l’ampleur des crimes de masse perpétrés par l’Occident :

Qu’il s’agisse de la colonisation, avec son lot de génocides, de destructions et de dépossessions ; du soutien inconditionnel apporté au régime sioniste et aux dictatures les plus dures de la région ; de l’embargo meurtrier imposé pendant plus d’une décennie au peuple irakien ; ou des innombrables interventions militaires (Centrafrique, Somalie, Mali, Libye, Irak, Afghanistan, etc.), le bilan humain de la politique occidentale en Afrique et au « Moyen-Orient » est effrayant.

6. Parce que cette injonction à condamner les actes de l’Etat Islamique est en réalité une injonction à approuver les bombardements en cours en Syrie et en Irak :

La sommation à condamner les actes de l’Etat Islamique permet de mettre la pression sur les musulman-e-s installé-e-s en France, qui seront en conséquence moins enclin-e-s à dénoncer publiquement les bombardements en cours en Syrie et en Irak. Si elle ne permet pas d’obtenir l’approbation des bombardements, l’injonction permet au moins d’en prévenir la critique. Toute tentative d’ériger un mouvement en France pour condamner le massacre de civils en Syrie et en Irak, se retrouve ainsi disqualifiée a priori.

Cliquer sur l’image pour l’agrandir

7. Parce qu’une telle injonction est le produit de l’islamophobie structurelle en France en même temps qu’un moyen de l’occulter :

L’injonction faite aux musulman-e-s de condamner tel ou tel acte terroriste provient le plus souvent – et sans surprise – des plus fervents promoteurs de l’islamophobie. Une telle injonction relève alors de la pure mystification : elle permet de faire passer les musulmane-s qui vivent en France pour des oppresseurs ou terroristes en puissance, contre qui on peut déverser une violence légitime.

8. Parce qu’une telle injonction relève de l’hypocrisie la plus manifeste :

Il est constamment reproché aux musulman-e-s de ne pas faire allégeance à la République et à ses valeurs, de se reconnaitre davantage dans l’Islam que dans la communauté nationale. Dans le même temps, cette injonction à la « désolidarisation » renvoie les musulman-e-s à leurs spécificités culturelles et religieuses, celles-là mêmes que la République abhorre.

9. Parce qu’une telle injonction présuppose l’infériorité des musulman-e-s :

Personne ne pourrait enjoindre aux musulman-e-s d’adopter tel ou tel comportement, si la supériorité de celle ou de celui qui parle n’était pas présupposée. Qu’une personne seule – ou un petit groupe de personnes – puisse se permettre de s’adresser avec tant de morgue et de mépris à l’ensemble des musulman-e-s, montre bien la nature des relations que l’Europe (Etats-Unis compris) entretient avec les peuples et cultures extra-européens. Cette domination se trouve malheureusement renforcée par le comportement d’une partie de notre communauté, qui par calcul ou naïveté, se justifie en permanence en donnant des gages de son patriotisme.

10. Parce que nous n’avons de gages à donner à personne :

En tant que musulman-e-s, nous ne sommes responsables et ne devons rendre compte de nos comportements qu’envers Allah ‘aza wa jal.


Le tragique et l’obscène

http://russeurope.hypotheses.org/2841

Le 25 septembre 2014 Par Jacques Sapir

L’assassinat (et non on ne sait quelle « exécution » comme le disent et l’écrivent très malencontreusement de nombreux journalistes) de notre compatriote Hervé Gourdel suscite une intense er légitime émotion tant en France qu’à l’étranger. On s’associe naturellement à la peine et aux chagrins de ses proches. Mais, sous le coup de l’émotion, un certain nombre de contre-vérités, de mensonges éhontés, sont aussi proférés. Il n’est pas admissible de laisser la politique étrangère prise en otage par l’émotion, aussi légitime que soit cette dernière. Il est inacceptable que la politique intérieure puisse être cyniquement manipulée au nom de cette émotion. On voudrait ici rappeler un certain nombre de faits

1. Le soi-disant « Etat Islamique » est le fruit de plus de dix ans de politique américaine au Moyen-Orient.

L’organisation s’appelant « Etat Islamique », dont la barbarie est évidente, et qui donne tous les jours les preuves de sa sauvagerie dans la manière dont elle traite les populations sous son contrôle n’est pas née du hasard. Ce n’est pas le fruit simplement du « fanatisme » religieux, même si ce dernier joue un rôle de justification et de légitimation. Il convient de rappeler ici que le soi-disant « Etat Islamique » se développe sur les ruines laissées par l’intervention de ce qu’avec Maurice Godelier nous appelions en 2003 « l’isolationnisme interventionniste providentialiste » des Etats-Unis[1]. C’est cette intervention, avec ses suites, qui a durablement déstabilisé la région. Elle se fit au mépris du droit international et du droit des gens[2]. Les traces qu’elle a laissées sont encore douloureuses.

2. La montée de l’intégrisme musulman est le produit de la destruction des nationalismes arabes.

Un deuxième point, tout aussi important, est que la montée d’un intégrisme militant musulman répond à la destruction, elle aussi organisée et voulue par les Etats-Unis, des nationalismes arabes. Non que ces nationalismes, qu’il s’agisse du Nassérisme ou des partis se réclamant du parti Baas aient été exempts de défauts. Les régimes issus du nationalisme arabe ont été corrompus et souvent despotiques, mais en un sens pas plus que les nôtres. Le temps de leur nécessaire maturation ne leur fut jamais accordé. Rappelons que le discours de Michel Aflak, l’idéologue de ce nationalisme, correspondait à une véritable introduction de la modernité dans cette région du monde. La devise initiale du mouvement Baas, Wahdah, Hurriyah, Ishtirrakiyah, ce qui signifie « Unité, Liberté, Socialisme », fait référence à une idéologie reconnaissant le statut individuel de la personne humaine. Aflak d’ailleurs, tout en reconnaissant la présence dominante de la culture musulmane, affirme la nécessité de construire un Etat laïc.

Les Etats-Unis n’ont eu de cesse depuis maintenant une vingtaine d’années, de détruire ce qui aurait pu être l’embryon d’une modernité. Ceci a profité exclusivement aux courants les plus rétrogrades, et a engendré le développement d’un fanatisme religieux qui, désormais, s’attaque aussi aux Etats-Unis. C’est donc ce courant idéologique, que l’on associe aux « Néoconservateurs », et qui a produit cet isolationnisme interventionniste providentialiste, dont j’écrivais en 2003 qu’il était de la plus grande importance que l’on puisse l’endiguer[3]. C’est cette idéologie, et les intérêts qui lui sont sous-jacents, qui est l’origine réelle de l’intégrisme et du fanatisme musulman, même si ces derniers se développent maintenant selon des logiques qui leurs sont propres. On conçoit alors que de parler de « guerre de religion » ou de « choc des cultures » n’a aucun sens dans ce contexte, si ce n’est de construire un écran de fumée pour masquer les responsabilités réelles de cette crise et des drames qu’elle engendre.

3. Les victimes sont essentiellement et principalement locales.

Aussi horrifié que nous puissions l’être, et je le répète encore à juste titre, par l’assassinat barbare de notre compatriote, il ne faut pas oublier que les morts sont d’abord et avant tout en Irak et en Syrie. Qu’il s’agisse de musulmans, de chrétiens, de yazidis, ce sont les premières et bien plus nombreuses victimes de cette organisation barbare que l’on qualifie « d’Etat Islamique ». L’assassinat de la juriste et militante des droits de l’homme Samira Saleh Al-Naimi à Mossoul, qui vient juste d’être annoncé, vient nous le confirmer[4]. Il est tragique, et honteux, que l’on se focalise sur des victimes en oubliant les autres. Aussi, la manipulation et l’instrumentalisation de la douleur de la famille et des proches d’Hervé Gourdel à des fins politiques « franco-françaises », à laquelle se livrent tant le gouvernement (et le Premier-Ministre Manuel Valls) que des politiciens de l’opposition (comme l’ancien Président Nicolas Sarkozy) sont des actes irresponsables politiquement, et moralement de la plus grande obscénité.

4. La nécessité d’une défense de la laïcité.

Dans ce contexte, il convient de rappeler l’importance du principe de laïcité, inscrit dans nos institutions mais plus encore inscrit dans notre culture. Les croyances religieuses sont du domaine de l’intime, de la sphère privée. Elles ne doivent pas, quelles qu’elles soient, envahir l’espace public. Toute religion, si elle ne veut pas être « stigmatisée » doit se conformer à ce principe. Nous ne demanderons pas à la « communauté » des musulmans de France de manifester se désapprobation de l’acte odieux dont Hervé Gourdel fut l’innocente victime par ce que nous ne pensons pas qu’existe une « communauté » musulmane (ou juive, ou catholique, ou protestante, etc…). Il n’y a QUE DES FRANÇAIS ! C’est en tant que Français que nous devons répondre à cet acte, en laissant nos convictions religieuses (ou athées) là où elles doivent être, soit dans la sphère privée.

[1] Maurice Godelier, Jacques Sapir, « Les États-Unis ou le chaos », Libération, 4 avril 2003, p. 13.

[2] Tribune du 12 mai 2003 dans Libération, http://www.liberation.fr/tribune/20…

[3] Sapir J., « Endiguer l’Isolationnisme interventionniste providentialiste américain », article publié dans la Revue Internationale et Stratégique, n°3/2003 (51), pp. 38-44.

[4] http://gc4hr.org/news/view/758

Pour bien forger les idées,
Il faut une enclume et un marteau !

Jacques Sapir décrit bien l’enclume, c’est-à-dire le sous-bassement qui permet la création de Daech et autres al-Nosra, etc. ; mais, il oublie de parler du marteau, de l’indispensable catalyseur qui va déclencher la réaction, créer effectivement le mouvement.

Le marteau, est constitué par les diverses infiltrations, incitations et manipulations des services secrets occidentaux. Principalement la CIA américaine, le MI6 anglais, le Mossad israélien, et la piscine française (SDECE, DGSE).

En effet,

La direction des frères musulmans appartient à la CIA :

http://mai68.org/spip/spip.php?article2240

AQMI et toutes ses descendances — notamment les Soldats du Califat (Jund Al Khalifah) qui ont asassiné Hervé Gourdel — appartiennent aux services secrets français.

Vidéos-preuves Fr3 et Canal+ :

http://mai68.org/spip/spip.php?article1372

Daech a été créé par la CIA et le Mossad :

http://mai68.org/spip/spip.php?article7983

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