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In Salah : le choix de la répression.

lundi 2 mars 2015, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 2 mars 2015).

http://www.impact24.info/?p=5324

01.03.2015 13:29

Les cercles du pouvoir en charge du destin pétrolier de notre pays ont décidé le passage en force (1) contre la mobilisation massive de nos concitoyens du Sud. Un convoi d’Haliburton est arrivé dans la région d’In Salah pour de nouveaux forages de gaz de schistes. La protection des nouveaux sites Une présence renforcée de gendarmes assure la protection des nouveaux sites et ne laisse aucun doute sur la décision de gérer par le rapport des forces l’hostilité des populations. Certains experts et quelques gouvernants ont déjà exclu, voire excommunié, de la nation, nos frères du sud en ressassant la nécessité pour l’intérêt du pays de poursuivre les forages sans délais de réflexion et de débat. La seule concession de ces cercles a été la couverture médiatique indécente de la conférence, donnée le 18 février 2015, de Thomas Murphy responsable d’un centre de recherche américain, qui rassurera sur les progrès des techniques tout en mentionnant pour preuve de ces progrès que sur « sur 1,2 million de puits forés et exploités en Pennsylvanie, 40% auraient pu avoir un impact sur la santé, par le biais notamment de la remontée du méthane dans l’eau suite à l’utilisation de la fracturation hydraulique ». Le quidam retiendra le chiffre affolant de 1,2 million de forage qui vous indiquera le coût des équipements américains pour extraire un gaz dont la rentabilité et les profits ne s’assurent qu’à des prix très élevés sur le marché et impossibles à garantir.

Mais un autre expert, plus direct, Pierre Terzian directeur de Pétro stratégie, nous conseillera, le 22 février, toujours chez Sonatrach, de sortir du « débat d’opinion » pour ne laisser la parole qu’à la science : bref les hydrocarbures ne concernent pas le citoyen mais le technocrate. Et c’est des étrangers qui viennent nous le dire pour le plus grand bien de nos intérêts nationaux. D’évidence cette « communication » visait le réarmement moral des cadres de Sonatrach et des autres structures de l’État chargées du passage en force et de l’actuelle répression.

Le saccage des tentes qui abritaient le sit-in d’In Salah ne laisse aucun doute sur la conviction de ces cercles du pouvoir qu’ils peuvent désormais écraser la protestation avec, en prime, des insultes racistes (1) qui reflètent dans la bouche des hommes de base la perception qui hante les responsables du sommet à l’endroit des Touaregs folklorisés ou des « harratines », bref, la vision d’un vrai « pays de l’envoûtement exotique » qui « disqualifie » ces populations sur les questions de la science pétrolière et les exclue des enclaves capitalistes ultramodernes des champs d’exploitations comme nos tribus du nord étaient exclues des enclaves capitalistes de l’économie coloniale.

Plusieurs facteurs et impératifs autorisent cette hypothèse. Le pouvoir a constaté la fracture nord/sud et une indifférence du nord qui lui laisse les mains libres. L’opposition a accroché la protestation du sud comme argument supplémentaire anti-pouvoir car ses propres convictions mondialistes l’empêchent de parler de destin national. Les mesures très tardives de création de nouvelles wilayas a gagné au pouvoir une bonne partie des opportunistes à l’affût des occasions budgétaires. Il ne lui restait plus qu’à pousser les cadres les plus déterminés de la contestation à la faute de la « violence » pour retourner contre eux l’opinion publique en ces moments de menaces de Daesh et donc leur opposer une « violence légitime » en plus d’être légale.

La question restera posée quand même de savoir pourquoi ces cercles du pouvoir manquent du temps d’attendre et d’entreprendre un dialogue apaisé car ce n’est pas demain que nos réserves de devises et d’hydrocarbures s’épuiseront ? Le pouvoir s’est-il réellement engagé avec les français comme l’a signalé Fabius en 2012 déjà et rapporté Le point en 2012 de leur permettre d’expérimenter de nouveaux procédés (1) et s’est engagé avec les USA de leur ouvrir nos gisements comme l’a conseillé (c’est-à-dire ordonné dans les codes du langage « diplomatique » US) Ernest Moniz ((2) en août 2014 ? Quelle serait la contrepartie de cet engagement qui ne laisse au pouvoir aucune possibilité de reculer ou de temporiser et ce gaz de schiste est-il un quelconque prix à payer ?

Les leçons de Ghardaïa et de la révolte de policiers confinés dans les conditions éprouvantes du « petit » sud ne laissent pas d’autres alternatives au pouvoir que de frapper maintenant et démanteler les sit-in et le mouvement maintenant. Il sera impossible de maintenir des gendarmes sous leur harnachement anti-émeutes mobilisés dans les conditions épouvantables d’In Salah et de ses 50° à l’ombre dès la mi-mars. L’attitude des citoyens du nord et des élites politiques laissera-t-elle s’installer, après les évènements de Ghardaïa, Béchar, Adrar, Illizi, Tam, Touggourt, Ouargla, le sentiment d’une malédiction du nord conjuguée à la « malédiction » du pétrole ?

1- http://www.impact24.info/?p=5313

2- http://www.lepoint.fr/confidentiels…

3- http://www.leconews.com/fr/actualit…

http://www.energymed.eu/2014/06/16/…

http://www.aps.dz/economie/9896-le-…

source : http://www.impact24.info/?p=5324

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