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Manifestation féministe non-mixte par Louve Noire

vendredi 10 avril 2015, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 9 avril 2015).

Hier, on a pris la rue.
 Entres femmes, seulement, on s’est soutenues 
Pis fuck ceux qui comprennent pas la non-mixité, j’avais jamais vu une aussi belle solidarité 
On a eu le droit à certains égo d’homme qui se sont pointé la face avec leur caméra pour nous filmer, eux autres y comprenaient pas.
Y’en a même un qui était pas mal frustré que des femmes lui demande de quitté. Y’a pas compris. En tout cas, y’a pas ben sourie. Je l’ai perdu de vue entres quelques femmes, j’crois que finalement y s’est perdu entre nous autre lui aussi.

On a eu le droit aux sourires baveux de policiers, ET POLICIÈRES
 On a eu le droit à leur commentaires stupides et paternalistes 
On a eu le droit à une forte répression 
Mais on a pas eu le droit de manifester 
On a pas eu le droit de marcher non plus
 Euh, Couillard, marcher su’er trottoir c’tu rendu un tord ça avec ?

On s’est faite violé nos droits pis nos idées
 C’est pas nouveau
 Pis p’tête ben que ça aussi on va finir par l’accepter socialement
 On est déjà bien parti pour ça malheureusement

Jamais j’ai sentie qu’une manif était aussi peu prise au sérieux. Les policiers nous trouvaient ben drôle. By the way, qu’esser ça des femmes qui manifestent pour leur droits ?? Quels droits ?

Je ne sais pas si du haut de mes cinq pied j’ai vraiment une tête à effrayer, mais le policier devant moi, à un moment donné, y s’est placé matraque devant, un pied devant l’autre, prêt à fesser. Ce qu’il n’a pas manqué d’ailleurs, j’ai mal partout. Quand je lui ai demandé c’était à qui d’avoir peur, il m’a dit ne pas avoir d’opinions sur le sujet. Ben oui ! J’aurais dû y penser. Entre les cops pis les robots y’a pas grande différence. Pis y’a passé la soirée à rire de nous autre, lui. Avec ses amiEs robots aussi. Ils se chuchotaient leurs p’tits slogans d’in oreille de l’autre, pis y nous regardaient avec leur gros sourires par après.

“À quel heure faut qu’t’aille te coucher toi ?”
Ça c’est l’intelligence d’un flic qui m’a parlé. Ouais, c’est bon, je sais que j’ai le visage d’une fillette de 14 ans, mais je ne savais pas que ça m’empêchait d’avoir des idées pour autant. J’aurais dû l’applaudir, était quand même pas pire, quoi que répétitive. J’aurais dû lui demander si y’en a une fille, lui. Pis si elle attend que papa rentre le soir pour savoir combien d’autres filles comme elle y’a faite saignées. Combien y’en a poivrer. Sur combien d’entres elles y’a fait sa job de soldier.

Le SSPVM prend tout son sens.

On est juste des objets à tasser d’la rue 
Peu importe comment, et encore moins en sachant pourquoi, ils nous tassent. 
 On en ressorts des membres cassés, la yeule en sang pis le moral à zéro
 Ne sachant trop si c’est vraiment ça le reflet de l’humanité 
 Sachant que demain on va s’levé magané mais que le soir d’après ça va recommencer

Mais c’pas grave, c’est légitime comme brutalité puisqu’on dérangeait probablement les gens bien assis, tranquillement à regarder la télé. 
 TVA peut-être ?

Mais j’ai pas eu le temps de penser aussi clairement que je l’écris en ce lendemain, quoi que c’est encore flou. C’est toujours flou la raison de leur brutalité. C’est toujours flou d’se faire frapper pour avoir des idées.

On a manifester, quoi, une demi heure ? Quarante cinq minutes ? Les flics nous on barrés la rue après cinq minutes. On voulait pas les écouter, nous autre le Sud ça sonnait pas ben dans nos oreilles. Pour eux autre, y’avait pas d’autre choix.

Mais on scande pas fuck the police pour rien
 On a tenter une p’tite tactique sympathique
 On a réussie à moitié 
 On a fait courir les flics, c’était à nous d’rire
 Ils étaient fâchés.

Fak y’ont chargé

Lacrymos sur lacrymos. Y’en avait partout. On ne savait plus où se mettent. J’ai dû courir deux bonne minutes sans oser respirer, essayant de trouver un endroit où j’aurais pas à me prendre une bouffer de je-sais-même-pas quoi qui me ferais me sentir encore plus mal que je l’étais déjà avec mes cinq futurs bleues sur les jambes et les bras. Mais ça pas marché. J’ai dû respirer, t’sais, j’avais plus trop le choix. Mais j’ai dû m’étouffer en même temps.

J’ai eu envie de vomir. 
 La simple idée qu’on tentait de me blessée de la sorte, de brimer complètement ma liberté au point où j’arrivais plus à respirer, 
Juste ça, ça donnait le goût de vomir
 Vomir la rage sur les bottes d’un policier

Mais j’ai dû garder les yeux fermés, ne sachant pas trop où j’étais et surtout qui était près de moi. Pas les flics, que j’espérais. Mais les yeux ouvert, y brûlaient.

Y’avait du poivre partout. c’était dans l’air.

J’ai vu des camarades se faire ramassées à coups de boucliers, j’en ai vu se prendre l’asphalte en plein sur la gueule pendant qu’on nous criait de bouger

Si non, quoi ? Tu vas m’frapper ? 
 Y’a pas répondu de vive voix, y’a donner un coup de matraque sur son bouclier
Ça voulait dire oui.

J’ai vu des policiers nous pointer en riant 
J’en ai entendu nous demander de retourner cuisiner 
 J’ai vu des amies, consoeurs féministes, tenter de se mobiliser mais du même coup, je l’ai aient vu se faire complètement brimer ce droit là 
 Par tout les moyens possibles

À vouloir prendre la rue, 
 On se l’est littéralement prise sur la gueule

On a voulu marcher
 On a voulu manifester
 On a essayer de rester grouper, de pas trop paniquer 
 Mais les flics nous on disperser
 À coup d’attirails de guerres
 De violence verbal et physique Osti de politiques sexistes
 Y vont nous revoir la face eux autres

Résistances féministes.

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