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Grèce... tragédie ou comédie ? Par l’OCF - Et réponse de do

mercredi 15 juillet 2015, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 15 juillet 2015).

Résumé de la réponse de do : Beaucoup de choses sont intéressantes dans l’analyse, mais la solution proposée est fausse.

La réponse de do se trouve en dessous de l’article dans un cadre de la même couleur que celui-ci.


GRECE : tragédie ou comédie ?

http://polpresse.blogspot.ca/2015/07/grece-tragedie-ou-comedie.html

Par l’OCF (Organisation des Communistes de France)

Le dimanche 12 juillet 2015

Dans son livre "Le 18 Brumaire" K. Marx écrit : « Hegel fait quelque part cette remarque que tous les grands événements et personnages historiques se répètent pour ainsi dire deux fois. Il a oublié d’ajouter : la première fois comme tragédie, la seconde fois comme farce. »

Il nous aura donc été donné de voir en ce début de juillet 2015, et pour ceux qui connaissent un peu l’histoire du peuple grec, la deuxième partie de l’écrasement d’un peuple. Au sortir de la deuxième guerre mondiale les monarcho-fascistes soutenus militairement par les anglo-américains n’hésitèrent pas à organiser une guerre sans pitié contre ce peuple qui ne demandait qu’à vivre libre, hors de toute tutelle. La tragédie était jouée.

70 ans plus tard, la farce (électorale) sert de décor à une farce aux conséquences incalculable pour le peuple grec. Il revient à de jeunes lycéens grecs se réclamant de l’anarchisme d’avoir peut être écrit, le plus clairement qu’il soit, le "choix" qui fut proposé aux grecs en ce sinistre 5 juillet 2015. Nous leur laissons la parole :

« L’État grec est à la recherche de complices. Le référendum est la meilleure façon de les trouver. En offrant généreusement des illusions de libre-arbitre et en nous faisant contribuer au projet de son renforcement, son désir le plus fou est matérialisé : Nous serons ceux qui fermerons leur propre pierre tombale ! Le dilemme est simple : oui ou non ? Mauvais créanciers étrangers ou bonne gestion de l’État par la gauche ? Mémorandum lourd ou léger ? Mesures coûtant 12 milliards ou 8 milliards ? »

Note : Ont appelé au référendum : les conservateurs de la Nouvelle démocratie (équivalent de l’UMP-LR),- les socialistes du Pasok (équivalent du PS),- les centristes du parti To Potami (équivalent du MoDem),- la droite souverainiste des Grecs indépendants (ANEL), partenaire de coalition de Syriza, (équivalent du FN ou de DLF),- et même les communistes du KKE !

En effet les employés provisoire du capital en Grèce, Syriza et Tsipras (en alliance avec la droite nationaliste !) jouent aux petit caïds et manipulent le peuple. Mais qui nous fera croire que Tsipras est un ingénu ?

Tspiras aujourd’hui joue le rôle qu’on lui a autorisé à jouer : manipulateur, charmeur, pour maintenir 1 an, 6 mois….? le pouvoir du capital en Grèce. Jamais il n’a dit qu’il voulait quitter l’Europe, l’Euro et l’OTAN. Il a dit l’exact contraire. Seuls les sourds et les bobos gogoche de salon veulent y croire.

Donc Mr Tsipras joue au malin. Le référendum bidon était-il programmé de très haut ? Peu nous importe au fond.

Il fallait un exécutant, qu’il soit "local" (grec) ou d’ailleurs. Et les grecs ont voté : 61% pour le "non" (un "non" de mendiant, pour soi-disant renégocier avec l’Europe ; Europe (capitalistes européens) qui n’a de cesse depuis 70 ans de saigner ce peuple au nom de sa proximité avec la Turquie et que ne lui a jamais pardonné d’avoir tenté d’abandonner sa souveraineté sans combattre.

Mais STOP. On nous ment sur toute la ligne. 41% de grecs ce sont abstenus ! Résultats officiels en fonction des INSCRITS :

Et Mélenchon, Hollande, certains souverainistes s’extasient : "la démocratie a triomphé". Et de rêver - demain peut être - à une rustine du même style avec Podemos en Espagne, le Front de "gauche" en France ….

L’illusion mortelle de la démocratie bourgeoisie.

Ce référendum grec est l’illustration parfaite de ce dont le capitalisme est capable pour conserver son pouvoir. Pour le moment la "voie pacifique" vers le capitalisme au travers des élections triomphe en Europe. Nos jeunes amis grecs l’ont bien formulé : « …..En offrant généreusement des illusions de libre-arbitre et en nous faisant contribuer au projet de son renforcement, son désir le plus fou est matérialisé : Nous serons ceux qui fermerons leur propre pierre tombale !….. »

Quelle merveille pour les capitalistes que d’avoir des populations entières (moins les abstentions !) qui acceptent, démocratiquement, de se laisser plumer - ou pire de choisir COMMENT se faire plumer !

Mais ce système fonctionne tant qu’il y a de l’argent pour payer…. les pauvres. Pour "aider" les "déshérités" à maintenir la tête hors de l’eau. Des RSA par ci, des allocations par là, des CMU, des Restos du cœur….

Dans cette crise profonde du système capitaliste tout cela est de l’argent gaspillé. La loi d’airain du Capital : le profit maximum, est entravée dans son avidité. Il faudra faire payer encore plus les pauvres (ils sont les plus nombreux !).

Les capitalistes s’en sont sortis en fabriquant de la monnaie de singe en masse. Mais cette masse monétaire devient un danger pour eux car elle ne repose pas sur des usines, sur l’industrie, sur la création de biens matériels, sur la seule exploitation des hommes.

Mario Draghi, Vice président de Goldman Sachs Europe
Directeur de la banque d’Italie
Président de la Banque Centrale européenne.
Le grand serviteur du capital financier.

C’est le propre du Capital Financier d’être la phase autodestructrice du capital en général. L’argent ne fait pas de l’argent. Il n’y a de richesses que par l’exploitation du travail humain.

Marx expliquait que cela conduisait à une "paupérisation absolue", en d’autres termes, le capitalisme n’a pas d’autres "choix" (dans cette phase particulière) que d’appauvrir, jusqu’à la misère, la faim, la dépression … l’immense majorité des peuples.

Ce qui est nouveau aujourd’hui c’est l’apparition — en tant que structure politique, en tant que CLASSE CONSTITUÉE, — de la classe petite bourgeoise : cadres, fonctionnaires, employés de niveau supérieur ; Syriza, Podemos, Front de gauche, M’PEP…. en sont les émanations.

Les partis qui ont le titre de "communistes" ayant été détruits par des années de collaboration de classe et de trahison (avec l’aide des syndicats qu’ils dirigeaient alors), ne peuvent plus prétendre à fédérer le fer de lance de tout changement social : la classe ouvrière (celle qui n’a pas d’illusions sur son sort et qui n’a rien d’autre à perdre que ses chaines).

Le champ est donc libre pour tous les illusionnistes.

Mais pourquoi tiennent il donc autant à la Grèce ?

L’enjeu grec c’est celui d’un laboratoire politique, économique et géo politique.

Laboratoire Politique :

Dans les pays arabes ou les ex-pays de l’Est nous avons assisté à des "révolutions de couleur", avec des noms de fleurs et de parfums. C’était la phase directe de l’interventionnisme américano-européen dans les affaires intérieures de pays souverains (Géorgie, Yougoslavie, Tunisie, Libye, Égypte, etc …). Mise en place directe de pouvoirs militaires ou mafieux.

La "ficelle" commençant à être usée il fallait s’adapter à la "mentalité européenne" et aux sociologies spécifiques de ces pays que l’ont dit "avancés".

Deux ingrédients sont à la disposition des capitalistes : l’électoralisme encore vivace et une classe petite bourgeoise importante, structurée, qui sent qu’elle va perdre son statut privilégiée.

Et c’est là le sens réel de ce référendum grec du 5 juillet dernier. L’Espagne et d’autres pays du sud suivront cette méthode.

Pour la France c’est déjà fait. Le coup d’État a réussi le jour de l’élection de Mr Hollande. La Loi Macron, les lois dites "sécuritaires" ont cassé le code du travail, validé la privatisation du secteur public, autorisé la précarité…

Et de toute façon si les méthode électoralistes, parlementaires, ne suffisaient pas, - les grecs ont l’habitude - on trouverait toujours quelque général ou colonel prêt à "sauver la patrie".

Laboratoire économique :

Les instruments qu’utilisent les capitalistes pour appauvrir les peuples doivent constamment être affinés (cela s’appelle la lutte des classes). Jusqu’à présent seules de petits pays comme l’Irlande avaient servis de laboratoire. La Grèce (le peuple grec) est déjà extrêmement affaiblie. Les hôpitaux ferment. Selon Liani Maili, présidente de Médecins du Monde Grèce, la régression ne s’arrête pas là. « La mortalité infantile a augmenté de 43 % », indique-t-elle. « Ici, la situation est extrême. On assiste à la décomposition pure et simple du système de santé. Il y a des millions de gens exclus du système. Et ceux qui en bénéficient ne peuvent y avoir accès, car il a fermé ses portes. Il y a aussi ceux, de plus en plus nombreux, qui ont un travail et un salaire, mais qui ne peuvent payer leurs médicaments. Ceux-là aussi, on doit s’en occuper. La situation est tragique. »

De fait, après six années de récession, le nombre des non-assurés en Grèce est estimé à trois millions, soit plus d’un quart de la population. Sans parler des 28 % de chômeurs qui souvent n’ont plus de droits. Fermeture brutale de tous les centres de sécurité sociale (sous Tsipras)….

Alors laisser la "gauche" (Syriza) arriver au pouvoir c’est un excellent moyen de tester JUSQU’OU on peut écraser un peuple sans qu’il se révolte. Jusqu’à quel degré d’illusion peut-on pousser un peuple pour qu’il accepte de se soumettre ?

Au demeurant, ce dimanche 12 juillet 2015, on pouvait entendre sur France Intox un député grec revendiquant pour la Grèce (le peuple grec ?) le droit de choisir : « SON processus d’austérité » !!!

Laboratoire géo-politique :

La Grèce contrôle le débouché de la Mer Noire sur la Méditerranée. Au Nord de la mer noire se trouvent les grandes bases militaires navales russes. Le passage libre de la flotte russe est un enjeu stratégique. Poutine ne s’y est pas trompé en proposant fin juin 2015 que l’oléoduc "south stream" passe par la Turquie et la Grèce (il offre 5 milliards de dollars si cela se concrétise !).

Les U$A ont réagi immédiatement en envoyant un émissaire en Grèce et auprès des autorités européennes.

Mais la Grèce c’est aussi le grand port commercial du Pirée. En Mars Tsipras a annonce (contrairement à ses promesses !!) que l’État grec céderait ses parts majoritaires à la Chine (qui détient les autres !).

Là aussi il s’agit d’un point stratégique pour le commerce international. Le Pirée étant le passage obligé des marchandises transitant par le canal de Suez. Et L’Egypte vient de doubler la capacité de transit du canal en faisant de gigantesques travaux.

La Grèce enchainée :

L’Europe (les capitalistes) ne peut pas se passer de la Grèce. À la fois port majeur mondial, verrou de la marine russe, on comprend bien que peu importe ce que pensent les Grecs, la manière dont ils vivent. Ils DOIVENT rester des bons petits toutous attachés à la laisse de l’UE et de l’OTAN.

Que la Grèce sorte ou pas de l’Europe, peu importe au fond. Qu’il s’agisse d’un contrôle direct ou indirect, ce pays et son peuple sont pris en otage par les capitalistes. Il est le théâtre de grandes rivalités entre Russes, Étasuniens, Chinois, Européens ; et il doit demeurer sous dépendance. Voici le fond du problème grec.

Le capitalistes Étasuniens ont étranglé ce pays à travers la banque Goldman Sachs pour le mettre à genou. Aujourd’hui on voit le résultat.

Quelles perspectives pour le peuple grec ?

Le KKE (parti communiste grec) l’équivalent du P"C"F qui a appelé à l’abstention au référendum a déclaré : « le KKE appelle le peuple à utiliser le référendum comme une occasion de renforcer son opposition à l’UE, afin de renforcer la lutte pour la seule sortie réaliste de la barbarie capitaliste d’aujourd’hui. Le contenu de cette sortie est : RUPTURE-DESENGAGEMENT DE L’UE, ANNULATION UNILATERALE DE LA DETTE, SOCIALISATION DES MONOPOLES, POUVOIR DES TRAVAILLEURS ».

Paroles en l’air. Comme d’habitude les partis révisionnistes (communistes en parole, traîtres dans les faits) se contentent de déclarations qui ne coûtent rien : "sortie réaliste"… "désengagement de l’UE"… "Annulation de la dette"… "Socialisation des monopoles"… "Pouvoir des travailleurs"…..

Très bien Messieurs, mais COMMENT allez vous réaliser cela ? Par les élections démocratiques, en disant à vos armateurs et vos popes de faire leur valise, en réquisitionnant leurs biens avec votre…. Armée, votre police ? Ils vont céder leur pouvoir comme cela ? Mais qui va vous croire ?

Cela fait des dizaines d’années que vous avez collaboré à ce système comme vos clones en France, en Allemagne, en Espagne, partout en Europe, et vous croyez que les gens vont aller se faire massacrer pour vous ?

Honte à vous qui avez participé à l’effondrement politique du prolétariat grec ! Vous avez désarmé politiquement et idéologiquement le peuple grec. Nul ne croit plus à vos mots d’ordre, nul ne vous suivra. Vous aurez simplement, comme beaucoup d’autres, fait le lit du fascisme qui partout renaît en Europe et est au pouvoir en Ukraine.

Quelles leçons pour les communistes ? :

Bien sûr, les peuples du monde et les communistes regardent avec attention le "cas" grec. Bien entendu, nos pensées sont avec ce peuple qui va se faire — inéluctablement — écraser par les puissances capitalistes.

Beaucoup de camarades en Europe et ailleurs doivent tirer les leçons du "cas" grec.

La première d’entre elles c’est que sans avant-garde, sans parti communiste, un peuple n’est rien. Nous ne devons pas céder au pessimisme mais apprendre de l’histoire qui se déroule sous nos yeux pour renforcer nos relations internationalistes, pour développer rapidement des organisations communistes.

Il n’y a pas de fatalité. Ce sont les
hommes qui font l’histoire.
(Le mythe de Sysyphe)

Les partis de la "gauche", c’est à dire de cette classe petite bourgeoise qui est en train d’enterrer le peuple grec, doivent être considérés comme des Kollabos dans tous les pays. Il n’y a aucun compromis à faire avec des podemos, des Mélenchon, des socialos… Ce que nous avons à créer doit être en dehors de tous ces grenouillages.

La tentation nationaliste exprimée par certains gauchistes (alliés parfois à des souverainistes bourgeois comme le PR"C"F en France) au nom de la révolution bourgeoise de 1789 et du vieux Conseil National de la Résistance, est tout autant un danger pour les communistes de la phase de l’impérialisme si bien décrite par Lénine.

Ce n’est qu’indépendamment de ces cliques que nous pourrons édifier l’outil strictement nécessaire pour transformer la société, les rapports sociaux ; pour éviter que le "cas grec" ne se reproduise : Un parti communiste.

France 12 Juillet 2015

Réponse de do :

LES SYNDICATS SONT DES BORDELS ET LES PARTIS LES MEILLEURS PROXÉNÈTES DES MASSES

Et il en sera de même de tout nouveau parti ou syndicat créé !

Le KKE (parti « communiste » grec) n’a pas demandé à s’abstenir, mais à voter nul en mettant dans l’urne un bulletin qui disait « Non au plan d’austérité de l’Europe, et NON au plan d’austérité de Tsipras » :

(http://mai68.org/spip/spip.php?article8984

Il ne faut se faire AUCUNE illusion sur les 41% d’abstention. Ces 41% d’abstention sont partout présents dans toutes les élections dans tous les pays occidentaux. On ne peut y attacher aucune signification !

Ou plutôt si, on peut lui accorder une signification, mais exactement l’inverse de ce que l’on voudrait ici : comme il n’y a pas eu plus d’abstention que d’habitude, les Grecs acceptent de se faire enculer sans réagir. C’est tout ! Et même, ils diront merci et en redemanderont !

Et la prochaine fois, ils voteront peut-être même pour les nazis d’Aube Dorée, qui eux, leur disent qu’ils sortiront la Grèce de l’Euro et de l’Europe ! Enculerie totale, je vous dis !

Ce qu’il faut construire, c’est pas un parti, c’est pas un syndicat, ce qu’il faut construire, c’est la grève générale sauvage totale et illimitée !

Et une telle grève ne peut gagner que si elle est auto-dirigée, c’est-à-dire si elle s’auto-organise en coordination (autrefois on ne disait pas "coordination", mais "soviet") :

http://mai68.org/spip/spip.php?article1081

« Tout le pouvoir aux soviets ! » hurlaient les marins de Cronstadt en train de se faire exterminer par Le Parti Communiste Russe, C’est-à-dire par Trotski, par Lénine et par Staline !

http://mai68.org/spip/spip.php?article8275

Une nouveau parti communiste ? C’est tout autant des foutaises que Syriza, Podemos ou Mélenchions !

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