Note de do :
L’une des sources du texte tout en haut de cette page est en fait un article de Riposte laïque, qui a été depuis supprimé par Riposte Laïque après la publication d’un autre article, toujours sur Riposte Laïque, venant le contredire et que je reproduis ci-dessous :
La victoire de Syriza, la main des juifs, vraiment ?
http://ripostelaique.com/la-victoir…
Publié le 3 février 2015 - par Alain Rubin
A PROPOS DE L’ARTICLE DE SIMONE LE BARON
http://ripostelaique.com/la-victoir…
Sa thèse centrale est que Syriza veut islamiser la Grèce. Quelles preuves sont avancées, venant confirmer cette audacieuse affirmation :
– Tzipras n’est pas Tzipras, ancien leader étudiant stalinien, mais Cipras, un Juif séfarade qui se camoufle en Grec en ayant, lui ou son père, hellénisé le patronyme.
– Le père du chef de la nouvelle équipe gouvernementale, qui ne rompt pas avec l’union européenne et l’euro (ça c’est, pour l’instant, un fait politique objectif, pas une rumeur), était (il est décédé) un milliardaire organisant un « trafic négrier » (esclavagiste donc) depuis l’Afrique vers la Grèce, pour se procurer une main d’oeuvre à bas coût : parce qu’organiser des filières de main d’oeuvre à bas coût (si c’est vrai), c’est pareil que la traque des Africains ou leur achat à des chefferies guerrières possédant des captifs pour en faire des esclaves…
– le père de Tzipras/Cypras, outre qu’il fut un trafiquant d’Africains, bénéficiant de la connivence de la dictature des colonels pour obtenir des marchés, « était lié au Mossad ». Ici, on nage en plein dieudonnisme, mâtiné d’Okhrana de l’époque de la rédaction et de la diffusion du « protocole des sages de Sion ».
Que vient faire le Mossad dans cette trière ?
Pour faire court : pour notre retraitée française, – vivant sa retraite en Grèce où, – nous explique-t-elle-, l’austérité n’était en réalité pas aussi terrible ou si drastique que nous le disent Tzypras, Mélenchon, les médias -, le sionisme manigance l’islamisation du pays... via le fils d’un milliardaire juif lié au Mossad et enrichi par la traite moderne des Africains et grâce à ses liens personnels avec les hommes de la junte militaire au pouvoir. Ici, on se retrouve avec une variante de la dénonciation du complot et de l’action judéo-ploutocrato-bolchevique combinée à l’islamisation.
L’islamisation : il est vrai qu’un Rabbin du Talmud, ayant vécu au deuxième siècle de l’ère chrétienne avait prophètisé, que le signe le plus certain de la venue proche du Machia’h (le Messie ramenant dans le pays d’Israël tous les fils d’Israël, dont les « dix tribus perdues », ce sera le « triomphe d’Ismaël » ; Ismaël étant le demi-frère d’Isaac et l’ancêtre éponyme des populations sémites dites arabes, devenues très majoritairement musulmanes).
Les ‘Hassidim Naturei Karta, vivant à Jérusalem, ont déduit de cette prophétie : qu’il faut être contre l’Israël reconstitué comme Etat souverain en 1948, et que le triomphe de l’islam lui est préférable, même s’il comporte des désagréments.
Les Naturei Kartas ne sont pas liés au Mossad qu’ils haissent. Ils détestent le Mossad, comme ils excècrent toutes les institutions politiques juives d’Israël ; ils vont même régulièrement donner le baiser aux dignitaires de Qom, en se rendant en Iran. Ils arborent, à l’occasion, le kiffieh ou le drapeau de l’OLP, en guise de foulard.
Si l’on examine les autres parties de son texte, on y retrouve les lubbies classiques de l’antisémitisme du 19e et aussi de la première partie du 20e siècle. Citons-en la substance :
(Que) la révolution française n’est pas une grande révolution française, mais une aventure criminelle judéo-maçonnique ; que le soulèvement grec de 1821 est lui aussi une déclinaison de la « révolution mondialiste ». Tous deux portent la marque du complot juif et sioniste…
Au 1er siècle-, Marcion inventera en effet l’antijudaïsme chrétien. Il dénoncera le judaïsme, sous le christianisme. Il défendra une rupture radicale avec le judaïsme et ses figures.
Ce théologien est toujours en vogue, du côté de Monseigneur Saba et de ses amis et collègues membres de la hiérarchie catholique proche-orientale, des hommes intériorisant et justifiant la dhimmitude chez les arabes et autres catholiques palestiniens.
Les partisans de Marcion, ce sont ces catholiques qui préconiseront de déshébraïser le christianisme et la figure de Jésus.
En cela, leurs disciples actuels peuvent partager les délires des islamistes réécrivant l’Histoire de l’ancienne Judée, devenue pour quelques temps unité administrative romaine appelée Palestine à la suite de l’écrasement de la révolte de Bar Ko’hba.
Ils s’autorisent à convertir Jésus, Marie, et tous les autres figure marquantes, chez les Hébreux, à l’Islam ; ils contestent aussi l’existence des deux Temples juifs sur l’esplanade, là ou les conquérants arabes batiront les deux mosquées (le Dôme et Al aqsa) pour marquer la continuité entre le passé et la nouveauté de l’Islam, – là où Abraham aurait sacrifié et où salomon a installé l’arche d’alliance et la loi, -entourée, selon la croyance, d’une présence divine faisant de la cité anciennement jébuséenne, Jérusalem ha koddesh (Jérusalem le Saint), qui sera arabisée en Al qods ou « qouds » (le Saint) selon les variantes dialectales.
De même que les tenants du djihad anti Israël -djihad intellectualisé, s’il est possible de parler d’intellectualisation, lorsque l’on a affaire à de grossières absurdités, à des affabulations de circonstances, à des falsifications ou à des négations cyniques de faits établis- décrétent que les Juifs sont des colonialistes et qu’ils « judaïsent » Jérusalem- les Marcionites voulaient et veulent réécrire l’Histoire du Christianisme. Ils revendiquent le droit de nier que le christianisme était une école de pensée religieuse de Juifs par des Juifs et qu’il le restera plus de trois siècles durant, tout en s’étant ouvert aux non-hébreux par l’action initiale d’un Juif (Saül devenu Paul).
Comment donner le moindre crédit à la théorie de l’hellénitude, dénonçant la main des Juifs, l’ombre du complot infâme, dans les révolutions françaises (1789-1815, 1830, 1848, 1871) et grecque (1821), dans la victoire et la politique de Syriza ?
Alain Rubin