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Grèce - 16 juillet 2015 - Trahison de Tsipras - Violente manifestation devant le Parlement à Athènes

jeudi 16 juillet 2015, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 16 juillet 2015).

Violente manifestation devant le Parlement à Athènes

http://fr.reuters.com/article/topNews/idFRKCN0PP2EV20150715

Mercredi 15 juillet 2015 21h48

Riot police stand amongst the flames from exploded petrol bombs thrown by a small group of anti-austerity demonstrators in front of parliament in Athens, Greece July 15, 2015. Prime Minister Alexis Tsipras battled to win lawmakers" approval on Wednesday for a bailout deal to keep Greece in the euro, while the country"s creditors, pressed by the IMF to provide massive debt relief, struggled to agree a financial lifeline. REUTERS/Yannis Behrakis

ATHENES (Reuters) - Des heurts ont opposé mercredi des manifestants anti-austérité à la police grecque devant le Parlement à Athènes, où les députés débattaient de l’accord conclu lundi à Bruxelles avec les créanciers de la Grèce.

Les manifestants ont lancé des cocktails Molotov sur les forces de l’ordre, qui ont riposté en tirant des grenades lacrymogènes, provoquant la fuite de centaines de personnes rassemblées place Syntagma.

Il s’agit des affrontements les plus violents depuis plus de deux ans dans la capitale grecque.

La Vouli, le Parlement monocaméral grec, doit se prononcer dans la nuit sur l’accord de Bruxelles, qui prévoit des mesures d’austérité draconiennes en échange d’un nouveau plan d’aide international.

Juste avant les affrontements place Syntagma, des manifestants avaient défilé en scandant "Annulez le plan d’aide !", "Non à la politique de l’UE, de la BCE et du FMI", en référence aux créanciers de la Grèce - l’Union européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international.

Dans la journée, des marches pacifiques avaient été organisées à travers la ville à l’occasion d’une journée de protestation contre le nouveau plan d’austérité.

Le syndicat des fonctionnaires ADEDY avait appelé à une grève de vingt-quatre heures et les pharmaciens avaient baissé leurs rideaux.

(Vassilis Triandafyllou et Karolina Tagaris, avec George Georgiopoulos, Michele Kambas et Costas Pitas ; Guy Kerivel pour le service français)

1 Message

  • Alexis Tsipras peine à convaincre la Vouli de voter l’austérité

    http://fr.reuters.com/article/topNews/idFRKCN0PP1YG20150715?sp=true

    Mercredi 15 juillet 2015 17h49

    Par Costas Pitas et Lefteris Karagiannopoulos

    ATHENES (Reuters) - Le Premier ministre grec peinait mercredi à convaincre les députés d’approuver l’accord conclu lundi avec les créanciers d’Athènes alors que la fronde grondait au sein de son propre parti avant le vote prévu en fin de soirée.

    Alexis Tsipras a lui-même reconnu mardi soir à la télévision qu’il ne "croyait pas" à l’efficacité des nouvelles mesures d’austérité qu’il a été contraint d’accepter sous la pression des créanciers, tout en assurant que leur mise en oeuvre était désormais le seul moyen d’éviter un "Grexit" aux conséquences catastrophiques pour l’économie.

    Lors du débat consacré aux réformes mercredi au parlement, son ministre des Finances, Euclid Tsakalotos, a repris ce plaidoyer à son compte.

    "C’est un accord difficile, un accord dont seul le temps dira s’il est économiquement viable", a-t-il déclaré.

    Loin d’apaiser la colère de l’aile la plus à gauche du parti au pouvoir, Syriza, dont plusieurs dizaines d’élus pourraient voter contre l’accord, de même que leurs partenaires de la coalition gouvernementale, les Grecs indépendants (droite souverainiste), cet aveu a galvanisé les opposants à l’austérité.

    "Le choix entre un plan d’aide ou une catastrophe est un choix dicté par la terreur", a dénoncé Panagiotis Lafazanis, ministre de l’Energie et chef de file des "frondeurs".

    "La Grèce ne progresse pas avec ces plans d’aide, on la détruit plutôt", a-t-il dit à la presse.

    Panagiotis Lafazanis n’a cependant pas annoncé sa démission, contrairement à la vice-ministre des Finances, Nadia Valavani, qui a jugé "impossible" de rester dans un gouvernement qui conduira, selon elle, le pays sur une voie mortifère.

    La présidente du parlement, Zoé Constantopoulou, autre figure de l’aile gauche de Syriza, a appelé les députés à résister au "chantage" en rejetant les mesures d’austérité, refusées par les électeurs grecs lors du référendum du 5 juillet.

    "Ce parlement ne doit pas accepter le chantage des créanciers", a déclaré Zoé Constantopoulou, disant s’exprimer en tant que simple député.

    "Ayant pleinement conscience des circonstances décisives(…), je pense que le devoir du parlement est de ne pas laisser le chantage se concrétiser", a-t-elle insisté.

    LE FMI DEMANDE UN ALLÈGEMENT DE DETTE MASSIF

    Le Fonds monétaire international (FMI) est venu ajouter à la confusion ambiante en publiant mardi soir un rapport qui juge la dette grecque insoutenable et préconise un allègement massif, bien supérieur à celui qu’envisagent actuellement les partenaires européens d’Athènes et auquel certains, comme l’Allemagne, sont déjà réticents.

    La France a emboîté le pas au FMI, le ministre des Finances, Michel Sapin, disant être sur la même ligne que l’institution monétaire tandis que le Premier ministre Manuel Valls assurait devant l’Assemblée nationale que la dette grecque serait allégée en la reprofilant.

    Sur la défensive, Berlin a assuré que ces données étaient déjà connues des créanciers au moment des négociations et le porte-parole du ministère des Finances a entrouvert mercredi la porte à un allongement de la maturité de la dette grecque.

    "Techniquement, la possibilité existe", a répondu Martin Jäger lorsqu’il lui a été demandé s’il serait possible d’allonger la période de remboursement de la dette grecque.

    "C’est assurément un élément que l’on peut prendre en considération mais ce ne sera pas la solution si cela conduit à une réduction significative de la valeur réelle (de la dette) car dans ce cas nous n’aboutirions à rien d’autre qu’à une décote déguisée", a-t-il poursuivi.

    Dans sa propre évaluation de la situation financière grecque rendue publique mercredi, la Commission européenne exclut aussi une décote de la dette grecque ("haircut") mais juge possible un reprofilage.

    La Commission a en outre proposé d’accorder à la Grèce un prêt relais de sept milliards d’euros pour que celle-ci puisse honorer ses engagements financiers immédiats avant la mise en place du nouveau plan d’aide, à condition que celui-ci soit validé par le parlement grec.

    LA "CHIMÈRE" D’UNE SORTIE DE L’EURO

    L’argent serait débloqué par le Mécanisme Européen de Stabilité financière (MESF), un fonds de secours créé en 2010 et qui contient encore 13,2 milliards d’euros, puis le Mécanisme européen de stabilité (MES) prendrait le relais une fois approuvé un troisième plan de sauvetage pour la Grèce, dont le montant pourrait atteindre 86 milliards d’euros, selon un document de la Commission dont Reuters a pris connaissance.

    Si la colère gronde dans les travées de la Vouli, les Grecs eux-mêmes, lassés par la fermeture des banques et effrayés par la perspective d’un effondrement de l’économie en cas de sortie de la zone euro, seraient très majoritairement favorables à l’approbation des mesures d’austérité exigées par les créanciers, à en croire un sondage publié mardi.

    Alors que certains fustigent l’intransigeance des créanciers, dont Alexis Tsipras a déclaré mardi qu’ils avaient envoyé le message "qu’il est inutile d’organiser des élections dans les pays sous assistance financière", d’autres blâment l’inconséquence de leurs gouvernements successifs.

    "L’Europe nous a soutenus depuis cinq ans et nous a dit ce que nous devions faire pour nous sortir de cette situation", rappelle Yannis Theodosia, un ingénieur civil de 35 ans. "Nous n’avons rien fait et aujourd’hui nous en payons les conséquences."

    Le ministre d’Etat, Nikos Pappas, a de son côté dénoncé la "chimère" d’une sortie de la zone euro qui mettrait fin par miracle à l’austérité.

    "Quiconque prétend qu’un rejet de l’accord et une sortie de l’euro mettraient automatiquement fin à l’austérité dit des mensonges", a-t-il déclaré en arrivant au parlement.

    Tout en regrettant qu’elle lui ait été imposée, Alexis Tsipras a déclaré mardi soir que la Grèce était désormais dans "une voie à sens unique".

    Les députés lui diront mercredi soir, sans doute peu après minuit, si elle mène à un cul-de-sac.

    (Tangi Salaün pour le service français, édité par Juliette Rouillon)

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