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L’ONU ne paie pas ses stagiaires mais veut augmenter les salaires de ses cadres

samedi 22 août 2015, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 22 août 2015).

http://www.letemps.ch/Page/Uuid/26d…

Vendredi 21 août 2015

Adrià Budry Carbó

L’organisation a recruté 4018 stagiaires entre 2012 et 2013. Des chiffres qui n’incluent pas toutes les structures autonomes comme les organisations mondiales de la santé (OMS) ou du commerce (OMC)

David Hyde est devenu en dix jours le plus célèbre des stagiaires. La médiatisation du cas de ce Néo-Zélandais de 22 ans, qui logeait sous sa tente à Genève pendant son stage à l’Organisation des Nations unies (ONU), a levé le voile sur les conditions de travail de milliers d’anonymes composant la main-d’œuvre gratuite des différentes agences de l’organisation internationale.

Une organisation qui discutera cet automne d’une augmentation de 10% du salaire de ses cadres, comme le rappelle Ian Richards, représentant des employés de l’ONU à Genève : « L’Assemblée générale va examiner une proposition pour augmenter les 130 secrétaires généraux adjoints et sous-secrétaires généraux. Ce sont des salaires annuels à plus de 200 000 francs. Visiblement, quand on veut, on trouve de l’argent. » C’est l’Assemblée générale, composée par les Etats membres de l’ONU, qui définit le budget de l’organisation et donc aussi la question d’une rémunération des stagiaires.

Profitant de l’agitation médiatique causée par le cas David Hyde, plusieurs groupes de stagiaires ont écrit, le 14 août, une lettre au secrétaire général Ban Ki-moon pour lui demander de soutenir l’instauration d’une aide financière en reconnaissance de leur « contribution fondamentale au travail de l’ONU ». En toile de fond, c’est la question de l’égalité des chances qui fait débat. En 2012 et 2013, selon les derniers chiffres disponibles de l’ONU, plus d’un stagiaire sur huit était Etats-Unien. Aucun ne venait du Tchad ou de Sierra Leone.

Des chiffres sous-estimés

Sur la même période, cette main-d’œuvre de l’ONU représentait – à Genève, New York ou Bang­kok – 4018 personnes, dont 68% de femmes. Et ils étaient plus de 8860 sur les quatre années précédentes. L’organisation comptait, fin 2013, 30 719 salariés (sans ses structures autonomes).

Ahmad Fawzi, directeur du service de l’information de l’ONU à Genève, reconnaît que le nombre de stagiaires est encore sous-estimé puisque les chiffres n’incluent pas les structures autonomes comme le Bureau international du travail ou l’Organisation mondiale du commerce, dont certaines défraient les stagiaires. A Genève, on recense actuellement 275 stagiaires dans les différentes structures du secrétariat de l’ONU. Mais le porte-parole préfère relativiser : « Nous reconnaissons la problématique des stagiaires. Mais ce n’est pas l’apanage exclusif de l’ONU. On trouve aussi beaucoup de places non rémunérées dans les organisations gouvernementales ou les médias. » A Genève, selon Ahmad Fawzi, des négociations sont en cours avec les transports publics pour offrir des tarifs préférentiels aux stagiaires, et des fondations ont été approchées afin de proposer des bourses aux plus nécessiteux.

Insuffisant pour le syndicat des employés de l’ONU, qui continue à plaider pour un défraiement suffisant pour permettre de vivre dans des villes onéreuses comme Genève ou New York. « Etre stagiaire, c’est un parcours du combattant qui est rarement récompensé », explique Ian Richards, son représentant, tout en soulignant le caractère incontournable des stages dans un marché du travail saturé.

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