Cela fait 2 semaines que Miguel, (rédacteur en chef) me demande d’écrire un billet sur les attentats perpétrées le 13 Novembre a Paris. Deux longues semaines durant lesquelles je n’ai pu écrire quoi que ce soit, le comble pour un journaliste habitué a écrire des articles a la chaîne. Pour la première fois de ma carrière les mots me manquent. Je me suis posé et reposé la question pendant des jours : Comment rédiger un article sur ce drame, comment garder une étique journalistique et une impartialité totale quand mon ancien camarade de classe, mon copain de beuverie et le gérant d’un restaurant que j’adore ont été froidement abattus de la manière la plus lâche qui soit ? La réponse est venue de mon grand-père qui m’a donné ce conseil "Roberto, cette fois ce n’est pas le journaliste qui doit écrire, mais le jeune Français que tu es ; le jeune amoureux des nuits Parisiennes faites de sorties dans les bars et restaurants, dans les salles de concerts, dans les stades de foot et dans les salles de cinéma. C’est lui qui doit exprimer sa tristesse, sa colère et son incompréhension."
Il a sûrement raison…mon grand père a presque toujours raison.
C’est donc avec des mots de jeune trentenaire parigot que j’écrirai cet article. Ce sera sûrement l’un des plus mauvais que je publierai, mais ce sera sûrement le plus personnel et le plus sincère de tous. L’hommage d’un jeune Parisien a d’autres jeunes Français tombés sous les balles de barbares extrémistes simplement parce qu’ils profitaient de la vie, parce qu’ils aimaient la vie, tout simplement parcequ’ils étaient la vie.