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Monnaie ! Monnaie ! Capitalisme ou Socialisme ?

lundi 11 décembre 2017, par Luniterre (Date de rédaction antérieure : 11 décembre 2017).

« Notre société est fondamentalement absurde et profondément injuste à cause d’un système monétaire qui est, de fait, une énorme supercherie. » C’est ce que nous dit Marc Jutier en présentation de son fort intéressant livre sur le sujet : « La monnaie pour les nuls »… ( http://mai68.org/spip2/spip.php?article1029) Que le système monétaire actuel repose sur une escroquerie à grande échelle, on n’en doute pas, mais est-ce bien la cause fondamentale des maux que nous inflige le capitalisme ? Il réduit à très peu l’indépendance des nations et des États, nous explique-t-il, ce qui parait être une évidence à l’heure de la « mondialisation », mais est-ce là encore le bon fil de la réflexion ? Prenons le déjà par ce bout…

Il est évident qu’un état ne peut être indépendant que s’il contrôle complètement sa propre monnaie. Même si ce n’est pas non plus le seul critère d’indépendance, tout aussi évidemment.

Le contrôle de la création monétaire implique de contrôler les banques, c’est à dire, en pratique, de les nationaliser.

Mais cela ne suffit encore pas à déterminer la nature sociale ou non de la politique suivie, des choix de gestion.

Selon une règle économique de base, l’argent en circulation est censé représenter la valeur globale des biens en capacité d’être échangés.

La valeur globale des biens n’est jamais que la valeur du travail socialement nécessaire à leur production et accumulé en eux.

C’est la loi de l’offre et de la demande, ou loi du marché, qui provoque à la fois des déséquilibre et des crises, en permettant également aux capitalistes toutes les manœuvres de spéculation, de dumping, etc…

Ce n’est que très rarement que le marché permet un équilibre réel entre offre et demande, faisant coïncider valeur réelle et prix du marché.

De plus, sous le capitalisme, cela ne correspond qu’à un équilibre entre production et demande solvable, c’est à dire de la part de ceux qui ont les moyens financiers, indépendamment de leurs besoins sociaux réel, et sans rapport avec la mesure de leurs besoins vitaux.

L’équilibre du marché répond d’abord à des besoins solvables et non à des besoins sociaux.

Il n’est qu’un équilibre illusoire, entre deux crises, et qui laisse les plus démunis sur le carreau, quoi qu’il en soit.

Un état indépendant et réellement socialiste doit donc chercher à se libérer de la loi du marché.

C’est à dire faire correspondre, de manière nécessairement planifiée, la production aux besoins sociaux et aux besoins vitaux réels de sa population.

C’est l’élaboration démocratique du plan, avec la participation de tous, qui fait la différence entre socialisme réel, démocratique prolétarien, et pouvoir bureaucratique, régénérateur de capitalisme.

Avec les moyens modernes de communication et d’échange, à l’ère de l’internet, une élaboration interactive et démocratique du plan, faisant correspondre besoins sociaux et production, c’est devenu tout à fait possible.

La méthode simple d’échange que Marx proposait par les « bons de travail » dans la Critique du Programme de Gotha est aujourd’hui devenu possible à grande échelle, si l’on considère que ce « bon de travail » était la définition même d’une monnaie socialiste alternative indépendante du système capitaliste.

Pour un état réellement socialiste et indépendant, cela implique donc également le contrôle du commerce extérieur, selon la règle qui veut que l’argent en circulation soit censé représenter la valeur globale des biens en capacité d’être échangés.

La part et la nature des imports-exports doit donc aussi être déterminé démocratiquement lors de l’établissement du plan, avec les secteurs économiques concernés.

Elle doit nécessairement être compatible avec l’équilibre budgétaire global.

Pas de libre échangisme international débridé, pas de mondialisation imposant la dictature d’un système : le capitalisme/impérialisme.

Par la suite s’imposeront des négociations bilatérales financièrement équilibrées entre états souverains, même si de natures sociales par forcément homogènes. Retour à la Charte de la Havane (1948)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Charte_de_La_Havane

Tout ça n’est pas si compliqué, en fin de compte, même si résumé au plus court, ici.

Pour mieux comprendre, voici ce que Marx proposait, dans la Critique du Programme de Gotha, comme principe d’échange économique, pour la période de transition :

 » Ce à quoi nous avons affaire ici, c’est à une société communiste non pas telle qu’elle s’est développée sur les bases qui lui sont propres, mais au contraire, telle qu’elle vient de sortir de la société capitaliste ; une société par conséquent, qui, sous tous les rapports, économique, moral, intellectuel, porte encore les stigmates de l’ancienne société des flancs de laquelle elle est issue . Le producteur reçoit donc individuellement – les défalcations une fois faites – l’équivalent exact de ce qu’il a donné à la société. Ce qu’il lui a donné, c’est son quantum individuel de travail. Par exemple, la journée sociale de travail représente la somme des heures de travail individuel ; le temps de travail individuel de chaque producteur est la portion qu’il a fournie de la journée sociale de travail, la part qu’il y a prise. Il reçoit de la société un bon constatant qu’il a fourni tant de travail (défalcation faite du travail effectué pour les fonds collectifs) et, avec ce bon, il retire des stocks sociaux d’objets de consommation autant que coûte une quantité égale de son travail. Le même quantum de travail qu’il a fourni à la société sous une forme, il le reçoit d’elle, en retour, sous une autre forme .

C’est manifestement ici le même principe que celui qui règle l’échange des marchandises pour autant qu’il est échange de valeurs égales. Le fond et la forme diffèrent parce que, les conditions étant différentes, nul ne peut rien fournir d’autre que son travail et que, par ailleurs, rien ne peut entrer dans la propriété de l’individu que des objets de consommation individuelle. Mais pour ce qui est du partage de ces objets entre producteurs pris individuellement, le principe directeur est le même que pour l’échange de marchandises équivalentes : une même quantité de travail sous une forme s’échange contre une même quantité de travail sous une autre forme.

Le droit égal est donc toujours ici, dans son principe… le droit bourgeois, bien que principe et pratique ne s’y prennent plus aux cheveux, tandis que l’échange d’équivalents n’existe pour les marchandises qu’en moyenne et non dans le cas individuel.

En dépit de ce progrès, le droit égal reste toujours grevé d’une limite bourgeoise. Le droit du producteur est proportionnel au travail qu’il a fourni ; l’égalité consiste ici dans l’emploi du travail comme unité de mesure commune. »

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Pour comprendre en quoi ce système d’échange constitue néanmoins une rupture d’avec le capitalisme, il faut que l’on se remémore quelques aspects fondamentaux de la loi de la valeur. La notion de valeur est liée à la notion de quantité moyenne (Quantum) de travail socialement nécessaire à la production d’un bien ou d’un service.

Elle est d’abord liée à la valeur d’usage, même si elle n’est pas strictement déterminée par elle, et non pas au prix de marché.

En effet, l’échange commercial ne se produit jamais que pour des biens et services ayant une utilité sociale, une valeur d’usage (hors œuvres d’art et collections).

Le cas d’un service aux personnes dépendantes est exemplaire au sens où il est le plus souvent invendable à son coût de production sur le marché libre. Il a besoin, la plupart du temps, de subventions publiques pour être effectué, alors même qu’il répond à un besoin social et qu’il a donc une valeur d’usage évidente, à la base, au moment de sa conception comme service, à priori invendable.

Dans le système capitaliste les biens et services sont évidemment d’abord conçus pour rencontrer un besoin solvable, mais ils contiennent, dès leur production, un Quantum de travail socialement nécessaire,voire même dès leur conception, celle ci incluant généralement la conception du processus de production adapté, et cela indépendamment du fait qu’ils rencontrent ou non preneur sur le marché, en fin de compte, en fonction des aléas de celui-ci.

C’est pourquoi la conception marxiste de l’économie de transition est incompatible avec la conception trotskyste, que ce soit celle du « Programme de Transition » ou celle définie également par Trotsky lui-même, en 1939, dans son exposé de base prétendant résumer les principes du « marxisme », relus à sa manière :

« En acceptant ou en rejetant les marchan­dises, le marché, arène de l’échange, décide si elles contiennent ou ne contiennent pas de travail socialement nécessaire, détermine ainsi les quantités des différentes espèces de marchandises nécessaires à la société, et, par conséquent, aussi la distribution de la force de travail entre les différentes branches de la production. »

https://www.marxists.org/francais/trotsky/oeuvres/1939/04/lt19390418b.htm

On ne peut plus clairement se mettre à la remorque du marché ni carrément affirmer plus péremptoirement que le plan doit être établi en fonction du marché et non des besoins sociaux réels !!!

On ne peut réviser plus grossièrement les fondamentaux les plus basiques du marxisme !!!

Vue sous cet angle, avec l’aide d’un exemple concret, l’impasse que représente le trotskysme est encore plus évidente que dans l’approche théorique qui s’est dégagée du débat avec le camarade Viriato :

https://tribunemlreypa.wordpress.com/2017/12/04/le-bloc-et-la-faille/

Néanmoins, constater que le trotskysme est disqualifié pour prétendre au renouveau d’un marxisme révolutionnaire n’est qu’une étape parmi d’autres et non pas une fin en soi.

Nous avions déjà pu faire le même constat en faisant l’étude et le bilan du maoïsme, en éclaircissant les ambiguïtés apparentes de la très nébuleuse « Wertkritik », tout comme celles des théories de Boukharine et Preobrajensky, plus marquées par leur époque, mais dont il importait aussi de faire le bilan historique.

Ce que la confrontation du trotskysme avec les problèmes économiques de la période de transition met particulièrement en lumière, c’est l’articulation dialectique des deux lois incontournables qui gouvernent encore actuellement l’économie capitaliste, celle du marché et celle de la valeur, et comment la soumission à la loi du marché mène inévitablement à la soumission au capitalisme et à son rétablissement, au cours de la période de « transition », qui cesse ainsi d’être une voie ouverte vers le communisme.

Alors que le fait de s’en libérer permet de maitriser la survivance provisoirement nécessaire de la loi de la valeur, en maitrisant l’équilibre économique en valeur-travail, afin de subvenir aux besoins sociaux réels, sur la base d’un nouveau mode de répartition et d’échange, où, selon la formule de Marx :

« une même quantité de travail sous une forme s’échange contre une même quantité de travail sous une autre forme. »

Luniterre

Liens utiles :

https://tribunemlreypa.wordpress.com/2017/12/11/monnaie-monnaie-capitalisme-ou-socialisme/

https://tribunemlreypa.wordpress.com/2017/11/30/trotsky-contre-marx-le-round-final-sans-pic-a-glace-suite/

https://tribunemlreypa.wordpress.com/2017/12/04/le-bloc-et-la-faille/

https://tribunemlreypa.wordpress.com/2017-pour-sortir-de-limpasse-la-revolution-du-retour-au-reel/

https://tribunemlreypa.wordpress.com/valeur-loi-de-la-valeur-plus-value-un-essai-de-breve-definition/

https://tribunemlreypa.wordpress.com/marx-marxisme-critique-du-programme-de-gotha-glose-marginale-1-les-fondamentaux-economiques-de-la-transition-socialiste-proletarienne/

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4 Messages de forum

  • Monnaie ! Monnaie ! Capitalisme ou Socialisme ? 13 décembre 2017 14:58, par René

    Article très intéressant mais il en faudrait un qui envisage les modalités, les étapes du passage du capitalisme au communisme car seuls les anarchistes envisagent de fait de passer de l’un à l’autre sans étape intermédiaire, sans l’étape intermédiaire du socialisme. Marx, Engels en ont-ils parlé ? Sous quelles formes, dans quels textes ? Et Lénine ? et Staline qui a participé à son édification tant décriée et surtout combattue sans merci par la bourgeoisie. Le passage du capitalisme au communisme est il linéaire ? Facile, simple ? Ou complexe, analogue à la transition féodalité-capitalisme qui nous parait maintenant d’une simplicité absolue mais qui a mis 400 ans à se produire, des révoltes paysannes du XVIe siècle décrites et analysées par Engels au capitalisme des monopoles d’aujourd’hui qui montre des signes d’affaiblissement et de pourrissement et étonnement au yeux de beaucoup aucun stade supérieur en gestation (alors que c’est la base du matérialisme dialectique de le rechercher et de le développer, de s’appuyer dessus puisque c’est bien le socialisme et le communisme que l’on recherche et souhaite).

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    • Monnaie ! Monnaie ! Capitalisme ou Socialisme ? 14 décembre 2017 04:00, par Luniterre

      Bonjour, camarade

      Difficile de répondre dans un post à une telle question, très complexe !

      La plupart des travaux d’analyse économique et de recherche historique publiés sur TML portent sur ce sujet, et la synthèse est loin d’en être faite… Quoi qu’il en soit, elle tiendrait difficilement dans un simple article !

      Il y a les textes théoriques de base, les différentes tentatives de construire une économie en rupture avec le capitalisme, et la manière dont ces expériences ont déjà été plus ou moins théorisées…

      Comme texte de base, la Critique du Programme de Gotha est la référence historique la plus ancienne à aborder spécifiquement cette question.

      Il s’agissait de tenter de donner plus de cohérence au projet unitaire des sociaux-démocrates allemands, qui constituaient encore une force ouvrière révolutionnaire, en ce temps, même s’il n’ont pu accéder au pouvoir.

      L’intérêt majeur de ce texte est sa très grande cohérence avec les fondamentaux que Marx avait mis à la base de toute son œuvre, dès le début du Livre I du Capital.

      C’est pourquoi il faut le lire attentivement et comprendre qu’au delà du formalisme des « bons de travail », c’est le principe même de l’échange économique en période de transition qu’il définit, en se basant sur les catégories de la loi de la valeur qui fondent déjà le reste de son œuvre.

      Ce principe implique une gestion planifiée pour prévoir des fonds de réserve pour les besoins sociaux collectifs, de solidarité, de renouvellement, de développement, etc… Ces fonds sont notés « défalcations » dans la citation de l’article, mais se réfèrent évidemment à un autre passage du texte qui leur est consacré.

      Ce principe implique donc une centralisation suffisante pour être efficace et opérationnel, et c’est ce qui déplaît fortement aux anarchistes et aux gauchistes, le plus souvent…

      De plus, le fait de conserver les catégories de la loi de la valeur, même si utilisées tout à fait différemment, cela leur paraît incompatible avec leur conception du « communisme tout de suite »…

      Certains se veulent néanmoins « marxistes » et/ou « marxiens », en rejetant ce concept de leur « lecture » de Marx… C’est le cas du courant « wertkritik », actuellement, comme c’était le cas de divers théoriciens gauchistes dont ils se réclament également…

      C’est le cas également de Tom Thomas, dans ce genre, qui prétend carrément et ouvertement que ce texte de Marx était déjà « stalinien » avant l’heure… !

      En Septembre 1917, on ne peut plus à la veille d’Octobre, par conséquent, Lénine reprend ce texte comme principe économique de base du projet bolchévique ( in « L’État et la Révolution », Chapitre 5 ). Toutefois, les ravages de la guerre et les reculs économiques qu’elle a induit en Russie l’amènent à proposer dès mai 1918 une économie « mixte » tenant compte de cinq types principaux de rapports de production en Russie, allant du petit paysan du mir à l’industrie socialiste naissante. C’est le principe qui sera repris pour la NEP en 1921.

      Le secteur socialiste en fait donc partie, comme élément essentiel, et rien n’indique qu’il ait changé d’avis à son sujet.

      Ce sont les thèse « gauchistes » sur ce sujet qui vont l’emporter néanmoins, pour la gestion de ce secteur, sous diverses formes, dès sa mort et jusqu’à la seconde guerre mondiale. Histoire généralement méconnue, et pourtant évidente… Staline gérant concrètement les diverses situations sans parvenir à imposer réellement d’autres vues aux économistes, contrairement à une idée reçue. Il n’a réussi à les mobiliser pour étudier cette question qu’à la veille de la seconde guerre mondiale, ce qui a repoussé d’autant le problème.

      Un tournant réel n’a vu le jour qu’au début des années 50 et s’est précisé avec la préparation du 19e congrès, en 1952, où il mobilise les économistes en vue de ce qui doit devenir le Manuel de l’Académie des Sciences de l’URSS. Il répond à diverses propositions dans un livre intitulé « Les problèmes économiques du socialisme en URSS » (*), et qui est en quelque sorte son testament politique, par la force des choses… L’ouvrage a néanmoins été une source d’inspiration pour les deux premières éditions du Manuel, en 1954 et 1955, qui reprennent une bonne partie de ces idées économiques. Idées combattues et rejetées rapidement par Khrouchtchev, qui réintroduit des logiques de marché dès 1956.

      Le dernier projet de Staline, qui faisait un bilan concret de l’expérience soviétique, était donc un retour aux fondamentaux, en tenant compte de la situation nouvelle, et il fait clairement référence, dans son texte, à la Critique du Programme de Gotha. D’après les historiens russes on sait aujourd’hui que ce projet incluait la création d’une « zone rouble » complètement indépendante du dollar, et développée en coopération avec diverses pays occidentaux extérieurs à l’Europe de l’Est.

      Selon certains historiens, ce projet serait en réalité la vraie cause de sa mort…

      Khrouchtchev a continué à utiliser le dollar comme monnaie de réserve…

      Quoi qu’il en soit, il n’y a pas de recette miracle…

      Il y a les fondamentaux incontournables et les situations concrètes dans lesquelles les mettre en œuvre de façon appropriée. Étudier, analyser, expérimenter, faire le bilan et recommencer, en mieux, si possible, évidemment !

      Luniterre

      ( * https://tribunemlreypa.files.wordpress.com/2017/11/les-problemes-economiques-du-socialisme-en-urss.pdf

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      • Monnaie ! Monnaie ! Capitalisme ou Socialisme ? 14 décembre 2017 17:42, par René

        Je te remercie vivement pour cette réponse qui est une base de travail solide pour aborder cette question. J’apprécie beaucoup la dimension historique de ta réponse. Sans opposer les théoriciens du marxisme (principalement Marx, Engels, Lénine et Staline), on voit qu’il peut y avoir des différences, liées surtout au temps historique : envisager le socialisme puis le construire concrètement. Je vais bien la relire, ainsi que l’article et quand j’aurai le temps, pendant les prochaines vacances, je m’y pencherai sérieusement pour moi car il y a un fossé aujourd’hui entre ce qui devrait se dire et se faire et l’action des masses quand elle existe.

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  • Monnaie ! Monnaie ! Capitalisme ou Socialisme ? 15 décembre 2017 17:50, par Dominique

    Le problème avec les théories marxistes est qu’elles partent du dogme que le progressisme est un but louable. C’est une idée qui nous pourris la vie dés la première civilisation, en Mésopotamie. Son premier mythe exalte la fierté de cette civilisation d’avoir raser les forêts pour les remplacer par des villes et des routes. Aujourd’hui la Mésopotamie est toujours un désert. La route et les villes représentent le progrès. La route permet d’approvisionner la ville en nourriture et en biens de consommation dans un sens, dans l’autre elle amène toutes les nuisances de la civilisation. C’est toujours le cas aujourd’hui : pour chaque kilomètre de route construite par l’état en Amazonie ou dans les forêts du Congo, entre 4 à 5 kilomètres de routes illégales sont construites par des brigands qui ne seraient jamais venus s’il n’y avait pas eu la route de l’état.

    Pour construire la route comme les villes il faut encore deux choses : le productivisme et l’argent. Le productivisme ou travail obligatoire revêt plusieurs formes au cours de l’histoire : esclavage, servage, salariat, etc., mais le principe de base est toujours le même : autant le but du travail que la force de travail et la propriété des outils de production échappent aux travailleurs. Cela provoque une aliénation de l’homme qui est alors prêt à accepter toutes les idées superstitieuses ou pseudo-religieuses lui permettant d’échapper à sa condition : une vie meilleure après la mort (occident) ou dans une hypothétique autre vie (Asie et reste du monde), une vie meilleure dans un futur hypothétique grâce au progrès (scientisme contemporain).

    Les marxistes ne disent jamais comment ils pourront construire le progrès sans aliéner l’homme à un travail obligatoire et sans argent. Et pour cause c’est impossible, ces 3 idées, progrès, productivisme et argent sont indissociables. C’est pourquoi les seuls qui ont raison sont les écolos qui ne se sont pas fait récupérer et les anarchistes pour qui l’ennemi n’est pas le capitalisme mais notre civilisation industrielle de consommation. Une fois identifié le bon ennemi il est alors facile de se rendre compte que le capitalisme ou économie libérale comme le socialisme ou économie planifiée ne sont que les deux faces de la même médaille, celle d’un concept de civilisation qui commence par poser la supériorité de l’homme sur le reste de la création et pouvoir ainsi reproduire la même hiérarchie au sein des hommes dont certains se retrouvent plus prêt des dieux que les autres, plus égaux que les autres, plus riches que les autres ou plus communistes que les autres.

    C’est bientôt Noël et de Pékin à Washington en passant par Paris et la Havane, nous entendons le même évangile : Consommons plus !

    Il faut aussi noter que le pouvoir devient vertical et cohercitif avec l’apparition des premières villes.

    La seule solution est donc, dans tous les domaines, de revenir à des sociétés plurielles basées entièrement sur le local. C’est la seule façon de pouvoir gérer de façon durable l’environnement et ses ressources.

    Quand aux partis politiques, qu’il y en ait un ou plusieurs, le problème qu’ils posent est toujours le même : l’opportunisme de parti. C’est une des composantes majeures, celle-ci indispensable à leur développement, autant du fascisme que du stalinisme.

    À bas la civilisation !
    À bas l’état !
    Vive l’anarchie !

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